Comment expliquer que le terme de consentement occupe aujourd'hui une telle place dans le débat public, alors qu'il en était pratiquement absent il y a une dizaine d'années ? Et que signifie-t-il, au regard des usages multiples qui en sont faits, dans le champ de la philosophie, du droit, de la politique et du langage ordinaire ? Le problème, c'est que, selon le domaine dans lequel il est mobilisé, le consentement possède de nombreuses significations parfois sans rapport.
Historiquement, l'idée de consentement remonte à l'Antiquité grecque et romaine. Elle décrit un certain type de relations que les êtres humains peuvent nouer entre eux. Mais l'être humain est-il capable de consentir de façon libre et éclairée ?
Maxence Christelle fait le point sur une notion juridique devenue centrale dans nos sociétés du choix afin de comprendre les enjeux qui l'entourent.
Tous les matins, Léo, onze ans, part pour l'école avec la boule au ventre. Ses notes baissent. Il dort mal. Depuis six mois, ses camarades l'humilient. Il est victime de harcèlement.
Moqueries, brimades, coups, racket, insultes ou photos compromettantes postées sur les réseaux sociaux... Le harcèlement scolaire, longtemps nié ou considéré comme un rite de passage, se révèle pourtant lourd de conséquences. Combien d'adolescents ont cru ne trouver d'autre échappatoire que dans le suicide ? Combien d'enfants le « jeu du foulard » a-t-il tués ?
Dans la cour de récréation comme sur Internet, le phénomène a pris une ampleur inquiétante. Dysfonctionnement du groupe, climat scolaire détérioré, intolérance, défaut d'empathie : les causes en sont multiples. Mais le docteur Catheline entend réaffirmer qu'il n'est pas une fatalité et fournit ici des clés essentielles pour sortir de cette spirale infernale.
Depuis quelques années, les violences de genre sont regroupées sous l'expression générique : « violences sexistes et sexuelles ». Nouveau syntagme, parmi d'autres, introduit dans l'espace public et médiatique notamment à la faveur du mouvement #MeToo, qui leur a donné une visibilité sans précédent. Mais comment les définir et que recouvrent-elles exactement ? Quelles formes prennent ces violences et dans quels espaces ? Quelles réponses politiques, sociales et juridiques y apporter ? Charlotte Buisson et Jeanne Wetzels proposent un éclairage sur des notions et des mécanismes parfois méconnus ou mal compris, et pourtant essentiels à l'appréhension de leurs enjeux. En mobilisant des notions provenant d'horizons très variés (français, internationaux, académiques, juridiques, militants, etc.), elles mettent en évidence les différentes façons de penser les violences sexistes et sexuelles, mais aussi les débats dont elles sont l'objet. Voici quelques clés de lecture pour donner à tous les moyens de mieux comprendre et d'analyser des violences à la fois injustifiables et néanmoins explicables.
Depuis les révolutions de la fin du XVIIIe siècle se pose la question des droits, de la citoyenneté et de l'émancipation des femmes. Nés dans un contexte occidental, des féminismes se sont implantés peu à peu sur tous les continents pour libérer la parole et l'action de la moitié de l'humanité, selon des modalités spécifiques de luttes politiques, nationales et anticoloniales.
Le point de vue global inédit de Florence Rochefort permet de saisir ces interactions transnationales et de retracer les grandes caractéristiques des modes de pensée et de mobilisation contre les inégalités entre les sexes, pour les droits et les libertés des femmes, mais aussi pour de nouvelles normes de genre.
Le développement du chômage l'a montré?: travailler est une norme. Dans nos sociétés occidentales, le travail est le principal moyen de subsistance mais aussi une part essentielle des occupations de chacun. L'ordre social s'organise autour de lui. En a-t-il toujours été ainsi?? Assiste-t-on, aujourd'hui, avec la réduction du temps de travail, à une remise en cause de sa valeur?? Va-t-on vers de nouvelles formes de travail?? En croisant les regards historiques et philosophiques avec les résultats des enquêtes sociologiques et économiques les plus récentes, Dominique Méda interroge notre rapport au travail et, battant en brèche les idées reçues, nous invite à repenser sa nature ainsi que la place qu'il prend dans nos vies.
Tributaire d'une vision racialiste, le terme « antisémitisme » prête à confusion et ne suffit pas à rendre compte de toutes les haines antijuives. Le phénomène est ancien et protéiforme, de la judéophobie antique, qui s'oppose à la religion juive, jusqu'à l'antisionisme radical, en passant par l'antijudaïsme chrétien, la judéophobie antireligieuse des Lumières, celle, anticapitaliste et révolutionnaire, du socialisme des origines, et l'antisémitisme à proprement parler, racial et nationaliste. Il restait à en dresser la typologie et la généalogie. C'est ce à quoi s'applique Pierre-André Taguieff, qui fait ici le tour de toutes les judéophobies pour montrer en quoi elles se fondent sur des rationalisations a posteriori destinées à légitimer des aversions, des peurs et des passions injustifiables.
Lorsque les fonctions naturelles de l'homme, qu'il s'agisse de ses capacités physiques ou mentales, se dérèglent pour diverses raisons (accident, maladie, vieillesse...), sa vie se complique. Aujourd'hui, un Français sur dix souffre d'un handicap plus ou moins lourd. Agir dans ce domaine, c'est prendre en compte des réalités complexes et multiples, qu'elles soient physiologiques, psychologiques, sociales, historiques, juridiques et administratives ou encore technologiques. C'est aussi, grâce à ce regard transversal, comprendre que le handicap n'est pas uniquement la déficience mais une situation dans laquelle cette déficience devient une gêne, afin de mieux agir sur l'environnement de chacun.
Guerre « juste », guerre « totale », guerre « conventionnelle », « guérillas »... : si la guerre est une constante de l'histoire des hommes, elle n'en est pas moins en évolution perpétuelle. Aujourd'hui, alors que le nombre de conflits est en diminution, c'est pourtant le thème du « retour de la guerre » qui domine les débats. Et tandis que les armées occidentales ont recours à des moyens de très haute technologie, les modes les plus primitifs du combat restent en vigueur dans de nombreux pays en développement.
Allant au-delà des idées reçues, cet ouvrage retrace les principales mutations de la guerre, examine les causes des conflits armés, en dresse le panorama contemporain. Il explicite les modes de régulation existants et s'interroge sur les formes de guerres àvenir : y aura-t-il des « guerres de civilisation » ou des « guerres de ressources » ?
La « santé publique » constitue d'abord un objectif politique, celui de préserver et d'élever le niveau de santé des populations. Elle s'appuie sur l'analyse des phénomènes de santé pour identifier et maîtriser les facteurs de risques. Elle s'applique au travers de politiques publiques et grâce à l'action de professionnels et d'intervenants variés : médecins, mais aussi éducateurs, économistes, ingénieurs... Comment se définit et s'articule une politique de santé ? Quels sont les rôles respectifs de la promotion de la santé, de la prévention, de la sécurité sanitaire et des soins ? Des premières mesures hygiénistes à la Covid-19, de l'indispensable sécurité sanitaire à l'utopie d'une santé parfaite, cet ouvrage permet d'appréhender toutes les dimensions, tous les enjeux et toutes les ambitions de la santé publique, mais aussi tous les débats qu'elle suscite.
La diversité ethnoculturelle n'est pas nouvelle : c'est une donnée de base de l'histoire humaine. La nouveauté réside dans l'idée d'une nécessaire prise en compte par l'État de cette diversité qui caractérise la population. Dans un monde globalisé, le besoin de réévaluer le lien entre liberté individuelle et culture d'appartenance se fait pressant. Mais comment prendre en compte les différences sans induire des inégalités ? Parce qu'il engage les conceptions et les pratiques contemporaines de la citoyenneté, le modèle multiculturaliste d'intégration correspond bien à un véritable changement de paradigme dont il faut apprécier le sens, la portée, la valeur et les risques. Au travers de la question du multiculturalisme, c'est en fait le devenir de l'État démocratique qui est interrogé.
L'institution HLM gère aujourd'hui 4,8 millions de logements accueillant près de 11 millions de personnes : c'est dire l'importance du logement social dans le parc immobilier français et son rôle dans l'économie de l'habitat. Or, ce secteur traverse depuis quelques années une crise importante : dépréciation de son image, paupérisation grandissante des locataires, dégradation du bâti, déliquescence des liens sociaux, enfermement territorial...
Jean-Marc Stébé se propose de retracer l'histoire de l'habitat social et de faire la synthèse des concepts qu'il mobilise, alors que la question des banlieues sensibles, des politiques de la ville, des cités HLM reléguées, est au coeur de polémiques politico-médiatiques récurrentes.
Au travail, vous vous sentez apathique ou, au contraire, surinvesti. Vous vous montrez cynique envers vos collègues. Vous souffrez de ne pas être reconnu à votre juste valeur. Vous avez perdu confiance en vous. Alors vous faites peut-être partie des 5 à 10 % de la population active victimes de burn out. Omniprésent dans le langage courant et les médias, ce mot a fini par désigner toutes les formes de fatigue liée au travail. Pour clarifier la situation, Philippe Zawieja adopte une démarche psychosociologique, tout en puisant ses exemples dans la psychologie, la psychanalyse, la sociologie, les sciences du management, la médecine ou la philosophie... Une telle approche est en effet indispensable pour se faire une idée globale, et parfois critique, du burn out.
La laïcité n'est pas une « exception française ». Elle n'est pas plus un « pur concept » intemporel. Il existe des laïcités dans le monde qui résultent de processus historiques divers, de fondements philosophiques pluriels et qui correspondent à des réalités sociales, culturelles et politiques elles-mêmes variées. Cela ne signifie nullement que ces laïcités soient équivalentes mais implique, dans chaque situation, qu'un seuil minimal de laïcité a été franchi.
Dans le contexte d'une troisième mondialisation, qui n'est plus une occidentalisation, cet ouvrage vulgarise des travaux très peu connus pour nous inviter à penser une géopolitique de la laïcité et à en mieux saisir les enjeux.
Il n'est pas rare d'entendre parler de « crise du lien social », de la nécessité de « retisser » ce lien. Le terme désigne alors un désir de vivre ensemble, de relier les individus dispersés, d'une cohésion plus profonde de la société. Pour le sociologue, cette notion est au fondement de sa discipline tant l'homme est, dès sa naissance, lié aux autres et à la société non seulement pour assurer sa protection face aux aléas de la vie, mais aussi pour satisfaire son besoin vital de reconnaissance, source de son identité et de son existence en tant qu'homme.
Serge Paugam éclaire le sens d'une notion centrale depuis Durkheim, présente une typologie des liens sociaux et de leurs possibles fragilités. Il propose de repenser le lien social aujourd'hui, pour mieux relever les défis contemporains de la solidarité.
Plus de 40 % des Français ne sont pas satisfaits de leur sommeil. Insomnie, apnée, hypersomnie, somnambulisme... La liste est longue des maux qui agitent nos nuits et qui, bien souvent, ont des répercussions néfastes sur nos journées. Mieux dormir, c'est d'abord comprendre comment fonctionne le sommeil. Quelle différence entre sommeil « lent » et sommeil « paradoxal » ? Quelles conséquences l'environnement, le travail, le régime alimentaire, le stress et l'exercice physique ont-ils sur notre sommeil ? Comment mieux prendre en charge les troubles du sommeil ? Dans ce vade-mecum, le professeur Damien Léger donne des repères, des informations, des outils et des conseils pratiques pour apprendre à faire de son sommeil un allié nuit après nuit, jour après jour.
L'hypothèse de Henri Lefebvre, qui envisageait en 1970 une urbanisation totale de la planète, se vérifie de plus en plus. En un siècle, le nombre de citadins au niveau planétaire a en effet été multiplié par douze. La moitié de la population mondiale réside dans une ville, soit près de trois milliards sept cents millions de personnes : il devient plus que nécessaire de réfléchir à l'urbain, au citadin et aux rapports qu'ils entretiennent. C'est dans cette perpective que la sociologie urbaine apporte, depuis plus d'un siècle, des éléments de compréhension au phénomène urbain.
En présentant les grandes perspectives théoriques de cette discipline, cet ouvrage fait le point sur cette sociologie de et dans la ville.
Le « facteur humain » est l'expression par laquelle les spécialistes de la sécurité des personnes et de la sûreté des installations désignent le comportement des hommes au travail. Il est fréquemment invoqué dans l'analyse des catastrophes industrielles, des accidents du travail et dans les procès ou les commissions d'enquête. On lui associe l'idée de faute. Paradoxalement, cette conception négative de l'intervention humaine repose sur une confiance sans faille dans la technique et sur une méconnaissance des sciences humaines. Cet ouvrage récapitule les progrès réalisés dans les sciences de l'homme au travail, afin de formuler une doctrine plus nuancée que celle de l'école des « human factors », dans les années 1950.
Parce que l'espérance de vie ne cesse de croître, parce que les accidents et les violences ne disparaissent pas, le nombre des personnes en situation de handicap s'accroît inexorablement.
Afin de développer une nouvelle façon de concevoir le bien-être de l'individu au sein de la communauté, Claude Hamonet prend en compte toutes les approches du handicap, celles de la médecine de rééducation, de la psychiatrie, de l'économie, mais aussi les aspects réglementaires législatifs et administratifs. Il nous montre qu'il faut comprendre les interactions entre santé, culture et société pour mieux accompagner l'homme en situation de handicap et ses proches.
Jamais les ruptures conjugales n'ont été aussi nombreuses, et jamais le couple n'a été autant célébré sur l'autel des valeurs contemporaines. Contradiction ? Nullement. C'est justement parce que l'on attend beaucoup du couple qu'il est devenu si difficile à construire. Aujourd'hui, on ne se satisfait plus d'un demi-bonheur. Ce qui hier encore allait de soi est désormais systématiquement mis en question.
Jean-Claude Kaufmann fait le point sur les différents aspects de la vie en couple. Il nous permet de connaître les mystères du fonctionnement conjugal à l'heure où, depuis une génération au moins, celui-ci évolue très rapidement. Amour, choix du conjoint, étapes du cycle conjugal, gestion de l'insatisfaction et des attentes réciproques, rôles féminins et masculins : les nouvelles règles de la vie à deux.
Le harcèlement sexuel est une forme de violence sexuelle très répandue que presque toutes les femmes subissent au cours de leur vie, parfois dès leur plus jeune âge.
En rendant de nombreux espaces de vie hostiles, dangereux et dégradants, les harceleurs - des hommes de leur entourage ou des inconnus - contraignent les femmes à s'en exclure ou à s'épuiser dans des stratégies de contrôle, d'hypervigilance et d'autocensure permanentes. Non seulement traumatisants pour la santé mentale et physique, mais aussi discriminatoires, de tels actes portent atteinte aux droits, à l'égalité des chances, à la dignité et à l'intégrité des femmes.
Si le harcèlement sexuel est un délit, Muriel Salmona montre qu'il est rarement dénoncé. Le mouvement planétaire #MeToo, libérateur et porteur d'espoir, est l'occas ion pour elle de revenir sur un phénomène qui bénéficie encore d'une trop grande tolérance, de la loi du silence, d'une impunité quasi totale.
L'homophobie est l'attitude d'hostilité à l'égard des homosexuels, hommes ou femmes.
Quelles sont ses origines ? Quels sont ses rapports avec les autres formes de stigmatisation et de discrimination ? Comment, et à partir de quels discours, la suprématie hétérosexuelle, ainsi que la dévalorisation corrélative de l'homosexualité, ont-elles été construites ? Existe-t-il une personnalité homophobe? Et par quels moyens peut-on lutter contre cette forme de violence ?
Les représentations sociales sont à la base de notre vie psychique. C'est à elles que nous faisons le plus facilement et le plus spontanément appel pour nous repérer dans notre environnement physique et humain. Situées à l'interface du psychologique et du sociologique, elles sont enracinées au coeur du dispositif social.
Quelles représentations de l'autre et des relations sociales englobent-elles ? En quoi constituent-elles des éléments fondamentaux de notre épistémologie, et notamment de l'élaboration du sens commun ?
Fléau social mondial, les violences conjugales touchent tous les membres de la cellule familiale, à commencer par les femmes. En France, elles seraient 10 % à en subir.
La culpabilité et la honte empêchent souvent les victimes de parler. Comment rompre la loi du silence ? Le mieux reste encore de recourir à un tiers formé à la clinique des violences conjugales.
Dans cet essai, le docteur Liliane Daligand réaffirme qu'il existe des thérapies et des expertises efficaces pour lutter contre ce phénomène qui touche tous les milieux sociaux. Accompagnement, soutien, prise en charge médicale, sociale et judiciaire...
Autant de pistes qui permettent de sortir de la situation d'emprise qui caractérise toute violence conjugale.
Les légendes urbaines désignent des histoires surprenantes, mais fausses ou non vérifiées, qui circulent dans les sociétés modernes : ainsi, l'anecdote du petit chien mis à sécher dans un four à micro-ondes, la mésaventure du client d'un restaurant exotique qui découvre un os de rat dans la nourriture, la présence inattendue d'alligators dans les égouts de New York...
Manifestation contemporaine du folklore narratif, ces histoires brèves et insolites expriment de manière symbolique les peurs et les espoirs d'une modernité en crise.