La production des livres jeunesse se caractérise par une importante fragmentation à plusieurs niveaux. Selon les catégories génériques proposées : albums, documentaires, livres d'activités, etc. Selon les publics ciblés : petits, nouveaux nés, adolescents, etc. En distinguant parfois des tranches d'âge spécifiques. A l'intérieur de ces groupes, la production est loin d'être homogène. Livres avec ou sans textes, plus ou moins courts, onéreux ou bon marché, adoptant des formats divers. Ils peuvent cibler filles ou garçons. L'objectif peut être divertissant, ou au contraire très éducatif, souvent l'un et l'autre en même temps. Cette diversité est le résultat d'un processus qui eut lieu tout au long du XXe siècle, qui s'est amplifié considérablement depuis les années 1970 et qui se poursuit aujourd'hui. A partir des exemples de deux pays, la France et l'Espagne, cet ouvrage analyse l'interdépendance entre l'évolution de ces pratiques classificatoires et la constitution des secteurs jeunesse en espaces éditoriaux autonomes, intégrés et dotés d'une forte puissance de légitimation. Il examine les choix et les stratégies des agents de l'édition jeunesse, en prenant toujours en compte les variables qui structurent le marché de l'édition au niveau national et au niveau linguistique, tous deux encastrés dans un marché mondial. Par conséquent, ce livre offre une première sociologie historique comparée, croisée et transnationale de l'édition jeunesse.
Cet ouvrage ambitieux retrace l'histoire des défis féministes à l'hégémonie masculine à travers l'Europe continentale. Une grande place est accordée à la France mais l'auteure a rassemblé une riche documentation comparative. Son récit, qui se déroule sur deux cent cinquante ans, balaie tout l'espace européen, sans oublier les organisations féministes internationales et transnationales. À un autre niveau, cet ouvrage démêle un enchevêtrement d'idées fausses et démystifie des polémiques contemporaines : pour Karen Offen, la différence des sexes et ses conséquences sont au coeur même de la pensée et de la politique qui définissent la condition humaine.