Comment définir la sociologie ? Est-il possible de construire une méthode permettant d'examiner les faits sociaux afin de comprendre les relations de cause à effet ? C'est l'objet de ce livre fondamental qui définit les règles méthodologiques à suivre pour une étude sociologique. Émile Durkheim (1858-1917) donne ici les clés de la méthode sociologique et les règles primordiales qui passent par l'observation, la distinction entre le normal et le pathologique et l'explication.
Les textes présentés dans ce recueil du Black Feminism, premier en France, explorent sur une période de trente ans les thèmes de l'identité, de l'expérience singulière, de la sexualité comme la place dans les institutions, les coalitions nécessaires, les alliances possibles, les formes culturelles de rébellion et de lutte. Pourquoi en France, ex-puissance coloniale, l'équivalent d'un féminisme noir n'a-t-il pas existé ?
Est-il possible de créer un nouvel internationalisme, sous la bannière du féminisme et de l'écologie ? La quête d'identité et de différence peut-elle être une plate-forme de résistance à la violence de la mondialisation de l'économie ? Deux femmes, confrontées aux mêmes questions fondamentales sur le sort des générations futures et de la survie de notre planète, l'une avec le regard venant du Sud, l'autre vivant " au coeur de la bête " dans le Nord, se démarquent radicalement de la pensée unique.
Combien d'étrangers et d'immigrés en France aujourd'hui ? Qui sont-ils ? Clandestins, réfugiés, exilés. quels sont leurs différents statuts ? D'où viennent-ils ? Que coûtent-ils ? Qu'en est-il du « grand remplacement » ? Du droit du sol ? Du droit du sang ? De la menace de l'islam ? etc. Un travail argumenté, étayé par les faits et chiffres les plus actuels pour situer la place des immigrés en France, en Europe et dans le monde. Replacer les travailleurs immigrés dans le processus de production capitaliste. Disqualifier ainsi les discours de l'extrême droite et contribuer à l'unité des immigrés et des natifs.
Soumission ! Soumission ! Ce terme a été mille et une fois entendu dans la bouche des détracteurs du féminisme à l'africaine. C'est ainsi que la lutte féministe se heurte brutalement à cette conception naturaliste des relations entre hommes et femmes. Dans cet essai, Manu Kahoyomo, par des analyses succinctes, met en lumière la lutte féministe placée sous le prisme du concept de soumission. Ce bras de fer persistant qui règne quand il s'agit de décrier les conditions des femmes. Selon les idéaux et les idéologies, les féministes en Afrique de l'Ouest, plus que des fauteuses de troubles, sont des « INSOUMISES ».
Miguel, Hugo, Peuchère, Moustache, Coty... Ces détenus des années 1980, condamnés à de longues peines de réclusion criminelle, étaient tous des personnages hors norme. En maison centrale, leur lieu de vie, une lutte contre le temps devait s'organiser, pour survivre et espérer. Étonnant témoignage d'un jeune éducateur, avec des portraits et moments choisis, où comme l'exprime Christophe Prat, dans sa préface : « On apprend vite que la réalité dépasse souvent la fiction. Et peut-être aurez- vous du mal à croire à toutes ces histoires, inattendues, souvent pittoresques, parfois ahurissantes, or pourtant tout est rigoureusement vrai...»
Et maintenant, on fait comment ? Mars 2020. L'Italie est la bien triste pionnière d'une pandémie qui s'annonce tragique. Un gouffre s'ouvre sous les pieds d'une famille. Une petite fille perd sa maman, emportée par une maladie foudroyante après avoir mené un combat intense dicté par une volonté farouche de vivre et de témoigner. Témoigner l'effroi, la colère face à l'injustice devant la maladie. Témoigner l'amour et la résilience d'une famille unie dans l'épreuve. Témoigner des difficultés auxquelles fait face le personnel soignant. Témoigner de l'indifférence de certains médecins perdus par le geste technique et leur ego. Offrir surtout un message d'humanité qui nous invite à voir en toute personne, un être sensible à la bienveillance. Offrir par-delà tout une touche d'espérance qui autorise à imaginer que la vie peut être belle, même après la perte d'un enfant.
"« Très sensible à la condition féminine, toujours, avant et surtout après mon séjour parisien. Si j'avais dit ce que je pensais réellement, j'aurais dressé tous les hommes de la Martinique contre moi. Fervente chrétienne, ce fut le choc des Negro spirituals à Paris (1930). Ayant perçu, avant les hommes, la nécessité d'une solidarité raciale, j'ai aussi voulu sensibiliser les femmes à la chose sociale et à la fierté noire, avant-guerre, dans de nombreuses publications puis en Martinique ». Paulette Nardal"
En France, environ 70 000 personnes ont été conçues par don de sperme ou d'ovocyte. Plus de 90 % ignorent pourtant leur mode de conception. Aux donneurs, il a été garanti l'anonymat. Aux parents, il a été recommandé le silence. Sans imaginer les conséquences de tels secrets pour les enfants. Alors que les débats entourant la procréation médicalement assistée animent régulièrement notre société, comme des millions de personnes à travers le monde, eux aussi ont réalisé des tests ADN récréatifs faisant voler en éclats l'anonymat du don. Ce livre apporte une trentaine de témoignages de celles et ceux qui vivent dans leur chair et dans leur vie la PMA avec don.
Juin 2011. Gwenaël Bernard a 30 ans. Les médecins lui diagnostiquent une maladie de Charcot. Pronostic : deux à trois ans de survie. Il n'y a pas de traitement. L'un après l'autre, ses muscles sont paralysés.2018. Gwen lutte toujours et Cynthia, son épouse, écrit dans un carnet à spirales ce qu'il lui dicte depuis sa chaise roulante. Plein d'humour, Gwen détaille comment il fait la nique à la maladie. Son récit est un tourbillon de vie. À la maison, il joue avec ses trois enfants, fait les devoirs ; il discute avec ses amis et fait la cuisine ; il voyage en famille et dans les aéroports on le ligote sur un diable, un de ces chariots qui sert au transport de colis. Cynthia, omniprésente, miroir et alter ego, vit à ses côtés son humour et ses difficultés, sa joie de vivre et les péripéties médicales. Pour Gwen, accepter la maladie, c'est recommencer à vivre, c'est commencer une nouvelle vie.
À travers une méthode d'étude phénoménologique, Morgan Lotz étudie les Iraniennes au travers d'un prisme historique et socio-anthropologique pour comprendre leur rôle et leur évolution, leur permanence et leur métamorphose dans la société iranienne. La nécessaire présence de la Femme, fondamentalement intrinsèque pour la société iranienne, ne peut être comprise qu'en étudiant attentivement les différentes périodes historiques de l'Iran, mais également les différents apports ethniques, culturels et spirituels qui forgent l'Iran du XXIe siècle. L'auteur y aborde aussi bien l'Histoire de la Femme iranienne que son étude sociologique depuis l'Antiquité jusqu'à l'actuelle République islamique, sans manquer d'analyser la question du voile, qu'il soit interdit ou obligatoire, afin d'en comprendre la signification et les enjeux. Il ne manque pas non plus de présenter les Femmes iraniennes officiant dans les domaines culturel, artistique et politique.
Le genre est un concept sociologique aux conceptions multiples. Qu'est-ce que le genre dans d'autres sociétés ? Comment se répètent les normes de genre ? Qu'est-ce qui redéfinit la question du genre aujourd'hui ? Les codes sociaux et moraux ont toujours endigué les rapports de genre dans une "normalité". La religion, la nature ou la science ont donné naissance au concept de "genre" ou de "sexe", figeant une asymétrie entre hommes et femmes observable au travail, dans le couple ou dans les médias.
Pour affronter leur destin, les femmes africaines doivent pouvoir neutraliser les traditions qui continuent à leur imposer de se soumettre aux hommes, en faisant valoir une autre parité, la parité des femmes et des hommes dans l'usage du jugement. Elles doivent pouvoir faire reconnaître qu'elles partagent leur faculté de juger avec les hommes en raison de leur usage commun du langage.
L'intérêt porté à l'étude des cultures afro-américaines est relativement récent.
Il a fallu attendre la suppression de l'esclavage ; car jusque-là on ne voyait dans les Noirs des Amériques qu'une force de travail, non les porteurs de cultures originales. Lorsque les Noirs sont devenus citoyens, la question s'est posée de savoir s'ils pouvaient être ou non intégrés dans la nation : étaient-ils assimilables ? ou au contraire, avaient-ils une culture "étrangère", des moeurs différentes, des modes de penser qui empêchaient, ou tout au moins freinaient, leur incorporation dans la société occidentale ? Telles sont quelques-unes des questions que Roger Bastide aborde dans cet ouvrage, considéré à juste titre comme un des grands classiques des études afro-américanistes.
C'est le seul livre en langue française à présenter une vue synthétique des différentes Amériques noires, du nord au sud du continent en passant par les Caraïbes. C'est à Roger Bastide, à travers ses nombreuses publications et ses enseignements, que l'on doit l'introduction et le développement des recherches afro-américanistes dans l'anthropologie et la sociologie françaises. Par ses travaux, il a révélé la remarquable plasticité des cultures noires des Amériques.
En effet, l'esclavage, s'il a rompu en partie le lien avec les cultures africaines, n'a pas détruit pour autant la créativité culturelle des Noirs. Ces derniers ont su, et savent toujours, tirer parti de leur marginalité et de leurs contacts avec les cultures européennes et indigènes du Nouveau Monde pour élaborer des systèmes culturels syncrétiques profondément originaux, fondement de leur identité collective.
Par-delà la diversité des cultures afro-américaines dont rend compte cet ouvrage, il existe bien un certain nombre de convergences essentielles entre les différentes Amériques Noires que Roger Bastide fait apparaître en restituant le cadre historique et sociologique de la formation de ces cultures.
L'auteur nous montre que tout enfant devenu bilingue dans une ambiance d'affectivité positive acquiert par là même la capacité d'apprendre d'autres langues avec aisance et rapidité. En outre, le sujet plurilingue vit non seulement la diversité des cultures, mais il retrouve en chacune d'elles les aspects éternels de la nature humaine.
La problématique envisagée ici n'est ni le commerce du sexe ni l'oppression d'une catégorie de femmes, mais les concepts mêmes de " prostitution " et de " prostituée ". Ces concepts sont des instruments sexistes de contrôle social. Les droits de l'ensemble des femmes sont indissolublement liés aux droits des prostituées parce que le stigmate de putain peut s'appliquer à n'importe quelle femme pour disqualifier sa revendication à la légitimité et peut jeter la suspicion sur n'importe quelle femme accusée d'avoir pris une initiative dans le domaine économique et/ou sexuel.
L'auteur, ami de Péguy et petit-fils de Renan, rapporte dans ces deux récits autobiographiques, son métier de soldat, ses stages dans le Sahara et sa conversion au catholicisme.
Dans la majorité des sociétés connues, la sexualité apparaît comme un échange asymétrique et non réciproque entre hommes et femmes, une compensation masculine pour une prestation féminine, un paiement qui peut revêtir les formes les plus variées en échange d'une sexualité transformée en service. Comment se fait-il que les hommes, même plongés dans les situations les plus misérables, peuvent se payer le service sexuel d'une femme - alors que non seulement les femmes n'ont pas, sauf exception, cette possibilité mais de plus n'ont même pas droit à leur propre sexualité ?
Depuis 1963, les régimes baathistes ont tenté de façonner un cinéma à leur image. Ce projet a néanmoins été contesté par des cinéastes qui ont investi cet art en contournant les contraintes fluctuantes imposées par un système de production supervisé par l'Etat. Paradoxalement, dès les années 70, le cinéma financé par le secteur public devient un espace d'expression critique. Cet ouvrage propose une incursion au coeur des films pour saisir ce qu'ils nous disent de l'ordre politique en Syrie jusque dans les années 2000.
Au moment où la barbarie prend des formes planétaires inédites, la figure de celle qui a été pionnière de la psychanalyse en Argentine, Marie Langer (1910-1987) mérite d'être mieux connue du public français. Les valeurs qu'elle a défendues, les combats qu'elle a menés pour la liberté, la prise en compte de l'influence de la société sur l'individu, les droits des femmes ou encore la nécessité du dire, sont toujours d'une criante actualité. La conviction profonde de Marie Langer pourrait se résumer ainsi : la psychanalyse est l'une des meilleures armes de la civilisation contre la barbarie et l'oppression des minorités.
"De nombreuses idées reçues sur l'immigra- tion, parfois vieilles de 150 ans, refont surface en France depuis quelques années, avec une vigueur qu'on aurait pu penser d'un autre temps. Si le nationalisme de repli qui traverse notre pays les remet au goût du jour, la campagne présidentielle de 2022 les porte à incandescence dans le débat public. Du grand remplacement à l'appel d'air de l'Etat-providence, du coût financier exorbitant des immigrés à la concurrence qu'ils font peser sur l'emploi, du développement à l'érection des frontières comme autant de solutions supposées aux migrations, cet ouvrage revisite quelques-unes de ces idées reçues pour mieux saisir les raisons de leur survenue et leur arrière-plan idéologique. Ce faisant, cet ouvrage s'assigne surtout la tâche de les déconstruire. Cet ouvrage fournit une analyse lucide autant qu'indispensable en ces temps troublés où des entrepreneurs identitaires ne répugnent devant aucune idée dangereuse et erronée pour agiter les peurs collectives."