La prospective stratégique est une discipline qui consiste à explorer les différents avenirs possibles afin de mieux anticiper les changements, à se prémunir des éventuelles difficultés et se préserver contre des erreurs. Sa finalité est d'aider à agir au présent, en tenant compte des conséquences et de l'impact de nos actions. En bref, son objectif est de contribuer à construire le futur que nous voulons - ce qui pose un redoutable défi cognitif. Comment anticiper le changement climatique ? Comment construire des politiques de recherches pour améliorer nos connaissances de l'espace extra-atmosphérique ? Comment anticiper d'éventuelles ruptures technologiques ? Comment prévoir les futures disruptions de modèles économiques ?Nécessaire à la réalisation de tout projet d'envergure pour les organisations publiques ou privées, la prospective stratégique est d'une certaine façon la science qui vise à améliorer concrètement nos processus de délibération et nos prises de décision avant d'agir. C'est pourquoi elle est de plus en plus enseignée dans les écoles de sciences politiques, d'ingénierie, d'architecture, d'urbanisme, d'aménagement du territoire, de gestion ou de management. Le présent livre se veut à la fois un manuel, qui en présente toutes les méthodes et tous les aspects aux étudiants, et un essai qui questionne la rationalité de nos choix à destination d'un lectorat plus large.
J'écris ce livre parce que j'ai peur. J'ai peur pour mes petits-enfants et pour le temps qui sera le leur. Et qui a déjà commencé. J'écris ce livre pour briser le silence. Celui qui règne sur la montée de l'islamisme, sur ses ravages parmi les jeunes et sur les dégâts qu'elle provoque dans notre école publique. Jusqu'à présent le silence a été la religion de l'école et le célèbre " Surtout pas de vagues ! " le credo de ses administrateurs, pour l'islamisme comme pour d'autres sujets tragiques : la pédophilie hier ou le cyber-harcèlement de nos jours.
J'écris ce livre parce que je suis attaché à la laïcité, parce que je sais que ce principe républicain nous protège et protège nos libertés, celle de croire ou de ne pas croire, celle de changer de convictions, celle de critiquer les religions comme l'absence de religion, celle de confier nos enfants à l'école publique sans crainte qu'ils y soient endoctrinés, celle pour les croyants de pratiquer leur culte sous la protection d'un Etat neutre et fort.
J'écris ce livre parce que le temps presse et qu'il y a maintenant urgence. Urgence à ouvrir les yeux, à voir le monde tel qu'il est et à tenter de comprendre ce qui s'y passe. Et, surtout, urgence à agir.
Comment vivre et que faire de ma vie ? À travers ma vocation, ma vie trouve son sens dans une activité à laquelle je m'identifie. Et comme l'activité de mon choix répond à ma nature, elle m'exprime, m'accomplit et me définit. La promesse de l'individualisme démocratique est que chacun puisse réussir sa vie par son travail, qui lui fera gagner à la fois son identité et son pain. Pour devenir soi-même, pour se réaliser, chacun doit pouvoir s'épanouir dans ce qu'il fait.
L'artiste et le savant incarnent la figure romantique par excellence du travail voué. Pour certains, c'est le désir de savoir qui commande et organise leur existence. Mais l'exemple du travail créateur ou du travail intellectuel a un caractère d'exception. Qu'en est-il des goûts et des aptitudes en général ? Et qu'en est-il des tâches insignifiantes dans lesquelles on ne peut pas s'exprimer, et qui doivent pourtant être remplies ? Que devient aujourd'hui la grande figure idéale de la vocation ?
Ce livre invite à une réflexion qui n'a rien de technique et nous concerne.
Nous vivons une époque paradoxale : les extraordinaires progrès scientifiques et techniques des dernières décennies ont bouleversé notre existence, mais, dans le même temps, un fulgurant retour de la barbarie sape nos valeurs laïques fondamentales, héritées des Lumières. Religions et utopies sociales, ces illusions dangereuses constituent la pire malédiction de l'humanité ; elles assaillent notre liberté de penser et de nous exprimer librement. Elles nous imposent leurs critères absolutistes du Bien et du Mal ainsi que leur foi dans un au-delà ou un avenir radieux et chimérique. Leur but est évident : nous empêcher de vivre sereinement et nous priver du bonheur quotidien. Homme ou Dieu ? Raison ou foi ? Plaisir ou ascèse ? Vivre ici et maintenant, ou attendre la vie après la mort ?
Ce livre très documenté n'en est pas moins un ouvrage grand public : écrit dans un style simple et accessible, il se veut un essai-coup de poing, un pamphlet choc et sulfureux pour nous libérer des fausses promesses et des mensonges qui nous emprisonnent.
Le racisme n'est plus ce qu'il était, et l'antiracisme, à force de poursuivre des logiques contradictoires, est devenu fou. Les antiracistes savants ont découvert l'existence du « racisme sans races », appelé aussi racisme culturel, et celle du « racisme sans racistes », dit « racisme institutionnel », « structurel » ou « systémique ». Le « suprémacisme blanc », loin de se réduire aux néo-nazis qui s'en réclament, serait partout et expliquerait tout. Exportée par les activistes étatsuniens, cette vision fantasmatique du racisme est aujourd'hui dominante. Le néo-antiracisme dénonçant le « privilège blanc » est devenu la forme idéologiquement acceptable du racisme anti-Blancs.
L'affrontement entre des visions incompatibles de l'antiracisme alimente une nouvelle guerre culturelle qu'illustre le conflit entre l'antiracisme universaliste et l'antiracisme identitaire. Face aux figures paradoxales comme les « antiracismes racistes » et les « racismes antiracistes » qui surgissent du décolonialisme, de l'intersectionnalisme, de la « théorie critique de la race » et de la culture « wokiste », l'auteur s'interroge sur la possibilité de refonder ou de réinventer l'antiracisme.
La pandémie de COVID-19 témoigne à vif comment, dans nos sociétés modernes, les liens sociaux ont été fragilisés en mettant à nu la vulnérabilité de tous, de chacun et chacune. Nous avons aussi découvert collectivement comment le care, entendu dans l'un de ses sens, celui du prendre soin, était au coeur de tous nos liens sociaux et qu'il tissait la trame de notre société. Tout à coup, certains travailleurs essentiels, qui étaient souvent des travailleuses essentielles, sont devenues visibles et, parfois, reconnues. De nombreuses personnes, en revanche, se sont retrouvées dans des situations d'extrême vulnérabilité. Certaines institutions essentielles se sont avérées fragiles ou dysfonctionnelles. Pour faire face à ces ébranlements sociaux profonds, les gouvernements occidentaux se sont souvent tournés vers un techno-solutionnisme numérique et ils ont fait usage d'une rhétorique guerrière se voulant mobilisatrice.
Cet ouvrage explore les facettes de ces vulnérabilités individuelle, collective et institutionnelle qui se sont manifestées pendant la pandémie. Il met en évidence comment le care, qui ne se limite pas à sa dimension de prendre soin, est à la fois ce qui nous a permis de tenir ensemble, mais aussi ce à quoi nous tenons. Les textes réunis interrogent à partir de la théorie du care différents enjeux cruciaux de la pandémie, en particulier, la crise de la responsabilité et de la démocratie, l'invisibilité du travail des femmes et des immigrants et immigrantes, la gestion des risques et les solutions numériques, le prendre soin face à la mort, la résilience collective.
Les convergences entre l'islam fondamentaliste et les extrémismes politiques se sont multipliées depuis les années 1920. Une première alliance idéologique, l' « islamo-nazisme », est apparue sous l'égide du « Grand Mufti » de Jérusalem, Amin al-Husseini, et des Frères musulmans. Après la Seconde Guerre mondiale et la création de l'État d'Israël, une nouvelle configuration idéologique s'est développée au sein des mouvances tiers-mondistes ou altermondialistes ralliées à l'antisionisme radical : l' « islamo-gauchisme ».
En France, aujourd'hui, un profond clivage idéologico-politique oppose les anti-islamistes aux anti-islamophobes, lesquels sont souvent des islamo-gauchistes, c'est-à-dire des militants d'extrême gauche séduits par l'islam politique au point de s'en faire les défenseurs à travers des arguments antiracistes empruntés aux thèses décoloniales ou indigénistes. Les islamo-gauchistes forment des minorités actives sur les réseaux sociaux et dans l'espace universitaire. Ils visent à placer les citoyens devant ce dilemme : être pro-islamistes ou « islamophobes ».
Comment échapper à cette alternative inacceptable ? Comment préserver la liberté d'expression, et plus particulièrement le principe de la libre critique des religions, quand les défenseurs de la laïcité sont accusés de faire preuve d' « islamophobie » par les islamistes et ceux qui les soutiennent, directement ou non ?
Les brassages planétaires font débat. Les diverses migrations qu'ils recouvrent sont un trait fondamental des sociétés et des milieux vivants, à travers l'histoire ; mais leur apparente accélération contemporaine suscite des réactions fortes, souvent hostiles. Cet ouvrage part de plusieurs intuitions : le caractère intellectuellement fructueux d'explorer tout à la fois les migrations humaines, végétales et animales. La nécessité de faire le point sur ces brassages, de mettre à plat les arguments qui s'échangent, et l'intérêt de creuser le parallèle entre les différentes migrations, ne serait-ce que pour en vérifier - ou non - le bien-fondé, en mesurer la portée et les limites.Ce faisant, esquisser l'espace d'une construction intellectuelle et politique assumée des brassages planétaires.
En 2017, un groupe éclectique s'est réuni avec un objectif modeste : réfléchir autour d'ouvrages tout juste parus portant sur l'évolution économique et sociale de notre société. Actifs, retraités, étudiants, doctorants... toutes ces personnes d'âges et de professions différents ont mis en commun leur expérience : ingénieurs ou cadres, directrice des ressources humaines d'une grande entreprise, syndicaliste, créateur d'entreprises de haute technologie, directeur d'une société coopérative, salarié dans l'administration universitaire, enseignants-chercheurs en sciences de l'homme et de la société, fonctionnaire spécialiste du développement territorial... Les discussions furent animées et de nombreuses réunions ont été nécessaires pour parvenir à une compréhension commune entre le pragmatisme des uns et les réflexions philosophiques des autres, donnant lieu à une une série de conférences en 2019.
Cet ouvrage, très accessible et grand public, est une invitation à participer à la démarche de ce groupe, permettant aux lecteurs de profiter de la compétence des conférenciers et de disposer d'un panorama des réflexions en cours sur l'industrie l'emploi, les entreprises, le secteur universitaire... à partir d'entretiens menés. Ce livre témoigne des évolutions importantes en cours, aussi bien dans le secteur associatif ou coopératif que dans les petites et grandes entreprises.
Que se passe-t-il au moment du décès et des funérailles des personnes sans domicile ? La mort des sans-abri est en effet un point aveugle des politiques publiques. Statistiques imprécises et rareté des études concourent à l'invisibilité des sans-abri jusque dans leurs obsèques. Pourtant, des rites funéraires variés accompagnent le décès des sans-abris, mis en place par leur entourage de la rue, et qui ont beaucoup à nous dire sur la façon dont les communautés humaines savent prendre soin de leurs morts. Basé sur une enquête de plusieurs mois auprès des SDF, le présent ouvrage explore à la fois l'anthropologie des rites funéraires des sans-abri et, sous un jour nouveau, la sociologie des inégalités.
Avant la pandémie de Covid-19, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) avait placé le refus vaccinal au rang de l'une des trois plus grandes urgences de santé publique mondiale. L'OMS a constaté une chute régulière de la couverture vaccinale contre la rougeole et une recrudescence des épidémies dans le monde. Dans le même temps, les sites Internet antivaccin ont proliféré et ont fait de nombreux adeptes en usant de désinformation et de théories du complot. Ces « antivaccin », du parent au militant, se rejoignent sur un point : la peur des effets indésirables des vaccins. Plus spécifiquement, ils ont peur de voir leurs enfants développer une forme d'autisme à la suite de l'inoculation du vaccin. Cette croyance, à présent tenace, a pourtant une origine scientifique qui explique pourquoi elle s'est diffusée à ce point dans le monde entier et a fait le lit de la défiance actuelle d'une frange de la population vis-à-vis des vaccins anti-covid. Cet ouvrage vise donc à retracer la chaîne des événements qui a mené à cette catastrophe mondiale de santé publique. Afin de comprendre comment la science a pu alimenter nombre de fausses croyances sur la vaccination, les points de vue de scientifiques, de journalistes et de citoyens sont ici examinés tour à tour.
Dans ce bref essai, Pierre-André Taguieff s'interroge sur le devenir de l'antiracisme, qu'il analyse comme un ensemble de croyances et de pratiques oscillant entre le pôle des valeurs universalistes et celui des valeurs identitaires ou différentialistes. Soumettant les discours antiracistes contemporains à un examen critique, il analyse la tentation croissante du relativisme culturel radical alimentée par le déconstructionnisme et le constructivisme social, la racialisation de tous les problèmes de société, la sacralisation des « minorités » érigées en victimes et la séduction exercée par ce qu'il appelle le néo-antiracisme, c'est-à-dire un antiracisme réhabilitant l'idée de race ou d'identité raciale, faisant ainsi surgir, par un retournement paradoxal, un antiracisme racialiste, voire raciste. Nourrie de slogans et de mots de passe (« racisme systémique », « racisme d'État », « intersectionnalité », « privilège blanc », etc.), une nouvelle langue de bois pseudo-antiraciste s'est diffusée dans le champ des sciences sociales, ainsi que deux grands dogmes idéologiques : la principale forme de racisme serait aujourd'hui représentée par l'« islamophobie », et le racisme serait toujours et exclusivement le fait des « Blancs », légitimant dès lors ce qu'il faut bien appeler un racisme anti-blanc. Face à ces dévoiements inquiétants du néo-antiracisme, seule l'exigence d'universalité peut permettre de penser une fraternité qui ne soit pas tribale et une solidarité qui ne soit pas sectaire.
Il est indéniable que les féministes théorisent, et que leurs théorisations participent à transformer le monde. Mais peut-on - et doit-on - qualifier cette activité théorique ? Bien que les théories féministes partagent une visée politique émancipatrice, chercher à définir ce que signifie théoriser en féministe, c'est prendre le risque de masquer la pluralité des situations et des concepts. Dès lors, comment prendre en charge la diversité des contextes qui se trouvent derrière les connaissances ? Ne doit-on pas interroger ce que cette question - à la portée pourtant éminemment épistémologique - révèle des frontières du féminisme lui-même ? Comment aborder un phénomène qui est tout à la fois un engagement, une identité, une revendication, un outil ? Le féminisme se décline au pluriel et se trouve dans une tension permanente, parce qu'il se confronte à des conflits qu'on préfère généralement ignorer, parce qu'il est sujet à des interprétations multiples et, partant, parce qu'il s'élabore par mouvements successifs quoique continus. Suffit-il alors de se revendiquer du féminisme, entendu comme identité politique aussi bien que comme outil scientifique, pour produire un mouvement ou une théorie féministes ? Théoriser en féministe, c'est non seulement déclarer son appartenance à une communauté, mais c'est aussi chercher une forme de radicalité pour lutter contre la violence du système, qu'il soit social, politique ou philosophique.
Au regard des défis de l'anthropocène et du réchauffement climatique, de la crise de la relation au vivant, est-il encore pertinent de parler de développement durable, une notion promue depuis plus d'un tiers de siècle par un large spectre d'acteurs - institutions, associations, entreprises, collectivités... ? Ne faudrait-il pas lui préférer définitivement celle de transitions (écologique, énergétique...) sinon de bifurcations ? Le lecteur trouvera des éléments de réponse dans ce recueil, qui montre à quel point Cerisy a contribué, au fil de colloques, à révéler le potentiel de cette notion de développement durable, quitte à en pointer aussi les limites et en suggérer parfois le dépassement.
En ce XXIe siècle, le vivant est une question vive : que ce soit au niveau de la recherche en sciences et technologie, en éducation, dans la société et lors des débats sur l'érosion de la biodiversité ou la transformation du vivant, par exemple. Cet ouvrage, rapprochant la recherche et l'enseignement, arrive à point nommé pour l'Année de la biologie. Les divers chapitres abordent, sous des perspectives tantôt épistémologique, éthique, scientifique et citoyenne pour une éducation au vivant, différents enjeux qui gravitent autour de la question du vivant et de ses controverses. D'autres chapitres proposent des pistes de réflexion et des pratiques éducatives sur des sujets variés, dont la biodiversité, le statut des primates, la représentation des microorganismes et la légalisation du cannabis au Canada. Le volume contribue à ouvrir de nouvelles perspectives en résonance avec les défis actuels qui se posent au vivant comme question socialement vive.
En ce début du XXIe siècle, nous faisons face à des défis majeurs. La misère est l'un de ces défis qui perdure et continue de détruire la vie de millions de personnes. Or l'humanité se prive de la rencontre avec ceux qui y résistent.
Joseph Wresinski (1917-1988), combattant contre cette misère et fondateur du mouvement international ATD Quart Monde, nous confronte à un paradoxe : de ceux qui résistent à la misère, nous avons, avant tout, à apprendre. Les pauvres sont nos maîtres ! Mais peut-on apprendre quelque chose, peut-on attendre quelque chose des plus pauvres ?
Ce livre raconte une histoire méconnue, déconstruit les pensées qui empêchent le vivre-ensemble et propose des attitudes transformatrices. Connaître pour aimer, aimer pour connaître ; prendre le plus pauvre comme mesure du progrès commun ; croiser les savoirs ; reconnaître que tout homme, sans exception aucune, pense et détient une part d'expérience irréductible : tels sont les défis auxquels nous sommes conviés. Apprendre de ceux qui résistent à la misère pour construire, ensemble, une humanité « libérée de la terreur et de la misère », comme nous y appelle le préambule de la Déclaration universelle des droits de l'homme.
Les obsessions identitaires sont multiples et se répandent partout. Toutes nos identités collectives sont touchées et se dissolvent dans des revendications diverses : être femme ou homme ou non-binaire, être noir, blanc ou asiatique, être français ou européen, être juif, musulman, chrétien ou sans religion... La « race », le genre, le sexe sont des identités sans cesse troublées, questionnées, affirmées ou refusées. On dénonce ici une identité qui serait soumission à un pouvoir symbolique, là une autre identité qui serait acceptation d'un état de fait.
Cette crise de nos identités, dont les causes peuvent être recherchées dans la mondialisation ou dans ce qu'autorisent les avancées scientifiques et technologiques, signifie une profonde crise de notre humanité, de notre humanisation. C'est aussi une crise de la transmission de ce que signifie être humain.
Avec les contributions de :
Houria Abdelouahed, Laurence Croix, Bernard Ferry, Roland Gori, Jean-Michel Hirt, Rhadija Lamrani Tissot, Jean-Pierre Lebrun, Céline Masson, Jean-Jacques Moscovitz, Jean-Jacques Rassial, Jacqueline Schaeffer.
Basé sur des études de psychologie et de sociologie du travail, ce livre soutient que nos démocraties ont mal, non à l'identité, mais au travail. Il inscrit les dernières mutations du travail dans une histoire des relations entre travail et vie. Non seulement notre force de travail et nos données biologiques sont utilisées comme sources de valeur, mais aussi notre existence même : données numériques, aspirations au mieux-être, émotions, relations sociales, loisirs, soins que nous recevons (domaine des professions les plus précarisées).
Le travail n'est pas une valeur incontestable, il ne doit pas, seul, conditionner le revenu, et sa définition, pas plus que celle de ses fonctions, n'est exempte de choix politiques. Le mal-être au travail, dû à l'urgence, au stress ou à la réorganisation constante, ne peut être atténué que par une rupture avec le nouveau management, une réflexion sur la démocratie au travail, et surtout, une reconquête du temps de bien travailler - qui a tant manqué aux soignants pendant la pandémie. Ce qui n'implique aucun allongement du temps de travail (en fin de semaine ou avant la retraite), mais une redéfinition de la place prise dans nos vies par le triptyque travail-production-consommation, en considération de nos besoins, des inégalités de richesses, et de la préservation du vivant.
Dimension fondamentale de l'existence incarnée, la finitude évoque au premier abord l'expérience négative des limitations qui cernent l'être humain. Mais en quel sens l'expérience de la finitude est-elle porteuse d'une signification positive ?
Les contributions ici réunies, dans leur diversité et leur complémentarité, abordent cette question à la lumière de la pensée d'Edith Stein.
La compréhension steinienne de la finitude humaine est inséparable d'une lecture critique de la philosophie de l'existence de Heidegger, dans la mesure où Edith Stein a cherché à penser le désaccord qui l'opposait à l'analytique de l'être-pour-la-mort. Tout en désignant la personne humaine comme un être essentiellement limité et temporellement mortel, la finitude, telle qu'Edith Stein la conçoit, est positivement liée à la liberté entendue comme la capacité pour un individu de répondre à ce qui le précède et l'appelle : les valeurs, autrui, et ultimement le Tout-Autre. Profondément incarnée, la signification steinienne de la finitude est également liée à l'expérience de la blessure, solidaire d'une réflexion sur la vulnérabilité et la relation à l'altérité dont les implications s'avèrent d'une étonnante modernité.
Conformément à la dynamique d'une ascension vers le sens de l'être qui sous-tend le rapport entre être fini et être éternel, Edith Stein va jusqu'à envisager la finitude humaine dans la perspective de « la relation de l'âme avec Dieu ».
Ce volume offre enfin une étude comparative sur Edith Stein et Franz Rosenzweig.
Avec les contributions de : Sophie Binggeli, Soeur Jean-Edith Ginot, Emmanuel Cattin, -Bénédicte Bouillot, Bérengère Guérin, Éric de Rus, Félix Resch.
Le monde de la culture est aujourd'hui, en France, une sphère à bout de souffle. Les politiques culturelles s'avèrent incapables de lutter contre des effets de gentrification puissants.
D'où viennent ces préventions hostiles ? Du besoin de dresser des murs ? Du conservatisme, de la frilosité, du goût de rester entre soi ? Elles traduisent le refus forcené de la diversité et des nouveaux modes de vie.
S'appuyant sur une expérience vieille d'un demi-siècle, l'auteur de cet essai provoquant et sans compromis dresse un état des lieux préoccupant. Tout espoir n'en est pas exclu. À la condition que le public soit éduqué, que le populisme soit mis à l'écart.
La vieillesse est un phénomène de société qui caractérise la modernité. De fait, elle constitue un défi majeur pour la conscience morale qui l'observe, l'analyse et la prend en charge. À une époque où les personnes âgées sont souvent mises à l'écart, isolées, déconsidérées puisque ne participant plus activement à la production de biens et de richesses, la tradition hébraïque réaffirme la place centrale de la personne âgée au sein des familles, son rôle de transmission, sa contribution au fonctionnement de la collectivité. Le judaïsme établit des normes pour protéger la dignité et l'humanité de l'ancien, incompressible dignité, irréductible humanité, sans lien avec les facultés motrices, physiques ou mentales. À l'heure où les ouvrages consacrés à la vieillesse évoquent essentiellement l'antivieillissement, ce livre évoque l'humanité de ces visages qui portent le poids des années.
La culture est consubstantielle à l'humanité, mais la grande variété de ses manifestations empiriques rend problématiques la comparaison et l'évaluation de celles-ci en toute neutralité et toute probité.Quand les sectateurs de l'anti-universalisme (anti-spécistes, racialistes, communautaristes, culturalistes radicaux et déconstructionnistes de tout poil) font grand tapage médiatique et que certains thuriféraires du relativisme voudraient imposer leurs oukases dans les universités, il nous paraît opportun de rappeler, sans dogmatisme, mais sans faiblesse, la solidité des fondements de l'humanisme libéral, mais aussi les vertus pratiques de ses déclinaisons institutionnelles. Par sa réflexivité critique, il autorise et encourage - contre les préjugés ethnocentristes - l'acceptation de la pluralité des cultures humaines ; par sa défense de certaines valeurs universelles, il met en garde contre le risque de transformer l'acceptation de l'altérité en promotion de l'enfermement identitaire et en apologie du repli sur soi culturel.
Chacun de nous souhaite finir ses jours chez lui, entouré des siens et dans son lit. En réalité, nous mourons souvent à l'hôpital, la nuit, et seuls. Comment accompagner au mieux quelqu'un vers la mort, à son domicile ? Les médecins et les soignants sont-ils formés pour un tel accompagnement ? Alain Cordier et Roland Lallemand, relatant ici le récit de quelques fins de vie, montrent que cette voie est possible, dans l'attention des personnes malades et le respect de leurs volontés.
Ce précis de soins palliatifs à domicile propose de manière simple des éclaircissements et un soutien à l'entourage, en particulier aux aidants naturels. Il s'adresse aux soignants ou futurs soignants, mais aussi à toute personne qui s'interroge sur un « bien mourir » ou un « mieux mourir », aux malades que nous sommes ou serons. Quelle éthique peut guider le médecin engagé dans l'accompagnement de la fin de vie ? Légiférer est-il toujours la bonne réponse aux questions qui se posent ?
Ce livre est un livre d'espoir.