Ce livre explore les racines inconscientes de l'obstination humaine à produire le désastre écologique et climatique en cours et à créer les conditions de sa propre disparition ainsi que, plus largement, de toute vie sur terre.
Pourquoi la connaissance du désastre nous laisse-t-elle si apathiques, si incapables de réagir et encore moins de nous révolter ? Cette absence de réaction pourrait-elle manifester notre obscur désir que cette catastrophe survienne ? Notre accord intime avec ce qui la produit ? Peut-on considérer que la destructivité environnementale serait inscrite non seulement au plus profond des dispositifs économiques, sociaux, administratifs et technologiques de nos sociétés, mais aussi au plus profond de nos inconscients ? L'auteur réfléchit, à partir de la psychanalyse, à notre lien à la nature et à l'environnement, à la trajectoire qui a conduit notre culture à un tel désastre, aux ressorts de notre attachement à cette culture et à ses modes de vie malgré la course suicidaire dans laquelle ils nous entraînent individuellement et collectivement, à notre incapacité à prendre véritablement acte de ce qui est advenu.
Le « je préférerais pas » de Bartleby n'est-il pas en train de se généraliser dans notre société ? Depuis une quarantaine d'années, les parents sont délégitimés pour mettre une limite à la toute-puissance infantile. Cela entraîne de nombreuses difficultés individuelles et collectives sur lesquelles Jean-Pierre Lebrun nous alerte et ouvre des voies à de nouvelles perspectives.
Jean-Pierre Lebrun lance une alerte : il existe un lien étroit entre la construction psychique individuelle et la dimension sociétale aujourd'hui largement tributaire de l'idéologie néolibérale. Il montre à quel point notre société en mutation n'a pas pris la mesure de la nécessité de mettre fin au fantasme de toute-puissance de l'enfant pour produire des citoyens responsables et non pas uniquement des consommateurs avides, pris toujours davantage dans des addictions. Le vivre ensemble dans nos démocraties s'en trouve ainsi mis en grande difficulté. Les impasses actuelles de la vie collective sont interrogées et illustrées par cette légitimité donnée à l'enfant comme à l'adulte d'énoncer, à l'instar du Bartleby de Melville, un « Je préfèrerais ne pas » par lequel celui qui l'énonce peut se soustraire à toute contrainte ou obligation, sans même avoir à la contester.
Ce livre contribue à la « bataille culturelle » contre le dogme néolibéral du « There is no alternative ». En portant la parole de celles et ceux qui font, il propose des perspectives constructives face au néolibéralisme autoritaire, aux nationalismes, ou à la fuite en avant transhumaniste.
Les basculements historiques en cours, qu'ils soient environnementaux, sociaux, économiques, politiques, géopolitiques nous invitent à transformer nos paradigmes et nos imaginaires. La Fondation Danielle Mitterrand appelle de ses voeux une « métamorphose radicale » de nos sociétés. Ce concept, emprunté notamment à Edgar Morin, « porte à la fois la rupture et la continuité ». Cette « métamorphose radicale » nous interpelle partout où nous sommes : dans nos associations, collectifs, fondations, institutions, mais aussi nos réseaux d'interdépendances, nos amitiés, nos familles, les territoires où nous habitons. Mais comment faire ? Quelles prises pour agir, alors qu'« il est plus facile d'imaginer la fin du monde que la fin du capitalisme », comme l'affirme une célèbre citation ?
Ce livre est construit en deux grandes parties complémentaires. D'abord, deux chapitres permettent d'approfondir l'horizon de métamorphose radicale que porte la Fondation :
Promouvoir une société écologique, basée sur une écologie relationnelle, sociale, populaire et décoloniale ;
Promouvoir une démocratie réelle et radicale, ancrée dans nos vies et nos territoires, basée sur les principes d'autonomie et d'autodétermination ;
Construire partout des sociétés basées sur le(s) commun(s) et l'entraide plutôt que la concurrence et la propriété privée.
Ces positionnements ne sont bien sûr pas exhaustifs : ils proposent une vision pour transformer, avec humilité, nos imaginaires et nos pratiques.
Ensuite, douze entretiens nous emmènent à la rencontre de bâtisseuses et bâtisseurs d'utopies concrètes, de réseaux et de penseurs.euses de la transformation : des lisières de Dijon au Liban, de Nantes jusqu'à Santiago au Chili, du Marais Poitevin jusqu'au fleuve Maroni en Guyane, de la Seine-Saint-Denis jusqu'au Nord-Est de la Syrie... Entre utopies concrètes, luttes radicales, transformations institutionnelles : les chemins ouverts par toutes ces expériences sont profonds, passionnants. Ils sont la démonstration en actes que « d'autres mondes sont encore possibles ».
Examinant les origines de l'idéologie américaine au fond de son berceau natif - l'Angleterre victorienne -, l'auteur combine les ressources de l'histoire politique, de l'analyse textuelle, de la psychologie sociale et de la psychanalyse, pour une réévaluation critique rigoureuse des usages contemporains de la notion de « totalitarisme ». En combinant propagande politique, publicité commerciale, psychologie des foules et technologies de l'influence, les États-Unis ont fabriqué un nouveau totalitarisme euphorisant et « consensuel » dont l'effort permanent consiste à occulter sa propre violence sous le vêtement de la « liberté ».
Patrick Tort montre comment les États-Unis ont construit leur puissance sur l'intégration des composantes de l'Angleterre victorienne (le « darwinisme social », l'individualisme libéral, l'impérialisme et ses justifications raciales et l'eugénisme auto-protecteur des dominants) au sein desquelles Hitler, dès la rédaction de Mein Kampf, put largement effectuer ses choix. À travers la planification eugéniste, son arsenal médico-législatif (Laughlin) et ses croisades racistes, antisémites et conspirationnistes (Ford), l'Amérique blanche a fourni à Hitler les pièces détachées de sa doctrine pour un montage « externalisé » dont les élaborations concrètes apparaîtront dès son accession au pouvoir. Ce passage à l'acte, rendu possible dans une Allemagne unifiée par la « mise au pas » des Länder, fut encouragé et salué par les voix les plus puissantes de l'eugénisme américain, reconnaissant volontiers sur un mode sincèrement admiratif que, dans cette réalisation, l'élève germanique avait dépassé le maître anglo-saxon, handicapé à cet égard par la disparité juridico-législative des États et le perpétuel souci de la constitutionnalité.
Le travail occupe une part centrale dans nos vies modernes. Or bien que capitale, sa dimension esthétique est souvent négligée. Pourtant nous avons besoin de pouvoir faire du beau travail, du travail bien fait, d'avoir de bonnes relations de travail, de travailler dans un cadre acceptable, etc.
La simple rationalité dans le monde du travail, la course éperdue aux réductions de coûts, la seule prise en compte des dimensions économiques a fait voler en éclat les anciennes relations du travail. Il n'est plus question de livrer au client un travail « bien fait », il faut au contraire faire si possible un travail assez bon pour qu'il paraisse acceptable tout en coûtant moins cher à l'entreprise. L'oubli du beau, voire son interdiction, nous rend tous complices d'une trahison généralisée, où les produits ne sont pas ce qu'ils prétendent être, où les services s'avèrent moins efficaces qu'annoncés. A côté de la « souffrance éthique », il y a une véritable « souffrance esthétique » dans l'empêchement de ce beau travail. Celle-ci est très souvent une souffrance par rapport au temps, temps manquant, temps pressé, temps laminé ou haché et dans lequel l'individu a le sentiment que son action est à la fois fatigante et insatisfaisante car inaboutie. La préoccupation esthétique doit être un impératif éthique, une catégorie morale pleinement reconnue car elle concerne chacun dans l'univers du travail. Le beau travail est un droit moral.
Cette recherche d'anthropologie historique traite de pratiques artistiques, de thérapies par l'art et de représentations artistiques de personnes handicapées ou malades mentales. Des histoires présentées sous la forme de tableaux mettant en scène le handicap et la folie sont interrogées en référence à la sémiologie (Roland Barthes).
L'auteur propose un parcours historique constitué de séquences allant du paléolithique supérieur à nos jours. Il explore en quoi les représentations artistiques témoignent de la vie d'hommes et de femmes avec un handicap ou une maladie mentale, de leurs souffrances, des accompagnements et des soins dont ils sont l'objet. Le cinéma, la littérature et les arts plastiques sont convoqués en tant que témoignages et représentations du handicap et de la folie. En quoi modifient-ils le regard que la société porte sur ces derniers ? Contribuent-ils à construire une société plus inclusive ?
Pourquoi avons-nous autant besoin d'histoires ? Malgré le côté « commercial » de certaines oeuvres à succès, les adolescent·e·s les investissent de façon personnelle (et collective) et en font le support d'une initiation qui les aide à entrer dans la vie. Les récits de fiction sont pour eux des points de repère cruciaux. Harry Potter (toujours aussi populaire), Naruto, One Piece... dessinent les contours d'une culture adolescente dont ils constituent les nouveaux mythes.
Loin de ne faire que consommer, les jeunes se réapproprient, réinventent, échangent, écrivent, mais surtout vivent, à travers les fictions, une expérience en première personne. Les « fanfictions », récits écrits ou filmés par des fans pour prolonger leur expérience de spectateur-lecteur, en témoignent !
« Tout ce qui ne me tue pas me rend plus fort » est la devise qu'illustrent les combats, la souffrance des héros ou anti-héros, la violence omniprésente ; une violence cependant qui pourrait venir de l'intérieur...
Entre bien et mal, narcissisme et charisme, les personnages les plus « populaires » sont également les plus troubles. Aux limites de l'humain, les pouvoirs des héros sont sans doute un imaginaire nécessaire, nourricier, pour affronter les risques et « sauver sa peau ».
A l'heure de la « grande démission », ce livre s'attache à apporter une réponse solide à la question : dans quelles conditions les fonctions de management peuvent-elles s'exercer en ayant un effet humanisant sur les personnes au travail ?
Dans la suite de Éthique et philosophie du management (Erès, 2016), où il explorait les grandes lignes d'un management recherchant le consentement des collaborateurs, au-delà de la simple obéissance hiérarchique, l'auteur s'intéresse à présent à l'influence que le management exerce en tant que processus de socialisation des collaborateurs. Il se demande comment cette influence peut humaniser et émanciper, au lieu de déshumaniser et d'infantiliser, et contribuer à former des citoyens responsables et participatifs. Mettant à profit sa longue pratique, il s'attache à repenser le management pour qu'il contribue efficacement aux trois grandes fonctions d'une organisation de travail : produire, coopérer, innover. Ces trois grands axes qui constituent un enjeu politique à l'échelle de l'entreprise comme de la société, structurent l'ouvrage dans un dialogue constant entre sciences humaines et philosophie.
Les visites à nos proches âgés, qu'ils vivent à leur domicile ou en établissement, ne sont pas un divertissement, mais une manifestation privilégiée de la sociabilité humaine.
La suppression puis la restriction des visites, pendant la pandémie, a généré chez les uns un sentiment d'abandon, chez les autres, de la culpabilité, chez tous des souffrances dont l'intensité a nourri révolte, ressentiment, et, chez les personnes âgées, résignation, tristesse, chagrin.
Roger Gil met en évidence l'importance anthropologique de la visite par un parcours au sein des grands courants religieux et en littérature, de Balzac à Camus, de Platon à Montaigne, de Tolstoï à Houellebecq. En s'appuyant sur de nombreux témoignages recueillis pendant la crise sanitaire, il montre combien les visites des proches, parents ou amis, ont une fonction de reliance coextensive à la condition humaine. Il nous invite à retrouver le sens de la visite dans une approche incarnée de l'éthique et de l'anthropologie.
L'essentiel du travail de l'éducateur réside dans le caractère anecdotique de sa présence à l'Autre. Ce n'est pas pour autant que tout le monde peut se dire éducateur ! L'apparente simplicité d'un " être avec " masque la réelle complexité du " faire avec ". Et ce serait maintenir une illusion que de penser trouver les ressorts du métier d'éducateur en quelques savoirs disciplinaires : ceux-ci ne peuvent l'expliquer que dans l'après-coup. Le sens du métier d'éducateur est à puiser dans une lecture appliquée des actes posés au jour le jour ; encore faut-il pour cela disposer d'un langage approprié. D'où le choix de cent mots simples et pourtant illustratifs de la difficulté de ce métier. Cent mots pour une profession longtemps restée sans mots ! Tel est le pari de ce dictionnaire qui, par le biais de chacune des notions explorées, tisse des liens entre l'apparente banalité des gestes quotidiens de l'éducateur et leur fondamentale répercussion sur le développement de la personne accompagnée dans une relation d'aide éducative ou de soin. Au final, ce dictionnaire ne conceptualise pas une pratique professionnelle ; il la rend visible et lisible par tous ceux qui sont appelés à l'exercer. Il est une trousse à outils que tout éducateur devra savoir garder à portée de main, tant pour l'aider dans ses écrits que pour penser sa pratique.
Tout le monde a entendu parler de l'Aide sociale à l'enfance, mais peu savent vraiment ce qui s'y passe. L'auteur, décrit le rôle de référent qu'il y a tenu pendant vingt-sept ans à travers des récits sans concession, ni pour lui ni pour son administration.
Ce livre plonge le lecteur dans un exercice professionnel trop souvent confidentiel. L'Aide sociale à l'enfance, si fréquemment stigmatisée, y est décryptée par un professionnel qui a travaillé plus de vingt-sept ans dans l'un de ses services départementaux. Son propos, sans concession, n'hésite pas à écorcher son administration, tout en exposant aussi bien ses réussites que ses échecs, ses fulgurances que ses hésitations, ses satisfactions que ses déceptions.
Parler de l'enfance en danger ne doit pas enfermer dans un ton dramatique et/ou neurasthénique. L'auteur traite avec gravité et empathie des situations poignantes qu'il a rencontrées, mais sait aussi utiliser l'humour pour décrire le burlesque, la tendresse et l'émotion de bien d'autres.
Ce livre donne la parole à des parents d'adultes ayant un handicap, sans édulcorer ni dramatiser. Ils y racontent l'épuisement, la colère, mais aussi les joies, le respect et l'amour pour leurs enfants, les relations avec les professionnels, le combat pour trouver une place et le regard que pose la société sur le handicap.
Ici, ce ne sont pas des professionnels qui parlent des parents, mais des parents qui parlent d'eux-mêmes, de ce qu'ils vivent au quotidien auprès de leurs enfants adultes ayant un handicap et dont on entend si peu parler. Le livre dit le fil de la vie, la recherche d'une place, les relations avec les indispensables professionnels, avec les médecins. Il dit aussi l'aide des amis et la solitude, la peur, la joie, les changements de regards et les difficultés qu'a le monde pour faire une vraie place pour leurs enfants. Il pose la question du rôle et des besoins de ces « aidants » et met en évidence les mesures concrètes qu'ils attendent.
La combinaison de récits de toilettes par des apprenants aides-soignants et d'articles réflexifs par des universitaires reconnus rend cet ouvrage innovant et incontournable pour comprendre les enjeux du respect de la pudeur dans le soin de la toilette aussi bien du côté du patient que de celui du soignant.
Si le respect de la pudeur des patients représente un enjeu majeur de l'enseignement du soin, qu'en est-il de la pudeur des soignants ? Cette thématique inédite est au coeur de cet ouvrage où des élèves aides-soignants parlent de leur propre pudeur lors des premières toilettes. Par le travail du récit où ils engagent leurs mots et représentations, ceux-ci prennent confiance et autorité sur leur expérience. La toilette est un acte quotidien qui confronte le soignant avec les dimensions les plus refoulées, les plus tabous et les plus cachées de notre intimité et de notre condition humaine commune : sexualité, désir, peur, mort, déjections, honte, dégout, crainte, déformation et amputation des corps. Le travail de soin des aides-soignants est plongé dans ce qu'il est impudique d'exposer. Cet ouvrage donne voix à ceux que l'on n'entend pas, fait entendre ce qui ne se dit pas, ce qui doit demeurer caché et souhaite contribuer ainsi à la reconnaissance de leur métier et de sa complexité psychique.
Ce récit vivant écrit à la première personne donne une vue globale de la protection judiciaire de la jeunesse qui intègre l'ensemble des acteurs concernés par l'accompagnement éducatif : les équipes éducatives, les partenaires, les familles des jeunes.
À l'heure de l'abrogation hautement symbolique des ordonnances de 1945, l'auteur interroge les impacts de la réforme de la justice des mineurs avec l'avènement du Code de justice pénale des mineurs (cjpm) et ses répercussions sur la relation éducative. Elle aborde de front la question de savoir comment travailler en post-sentenciel, avec des mineurs officiellement reconnus coupables par la justice. En explorant la dimension forcément collective de la relation éducative dans un foyer de la pjj, elle porte un regard aigu sur les difficultés du travail en équipe, sur les illusions d'un accordage des visions éducatives selon le seul intérêt de l'enfant, sur la singularité de la place de la « femme éducatrice » dans un environnement essentiellement masculin, sur les liens entre la délinquance et la psychiatrie concernant des mômes aux vécus chaotiques, sur l'impact des vécus parentaux sur le devenir de ces mineurs, etc.
Dans une forme d'éthique réflexive et collective, les auteurs se sont attachés à dresser un panorama des problèmes qui ont trait à la vaccination, mis en exergue dans le contexte de la pandémie due au coronavirus.
A partir du constat des hésitations, des défiances et des résistances face à la vaccination, dans un contexte où les incertitudes sur l'avenir persistent, les auteurs proposent des cadrages interprétatifs et interrogent particulièrement l'opposition individualisme vs solidarité. Ils abordent les questions d'éthique essentielles qui se posent à l'échelle collective : y a-t-il une façon de bien informer et communiquer sur les vaccins ? Quelle stratégie vaccinale est-elle juste et efficace ? Quelles conséquences ont eu les mesures de lutte contre le virus sur les enfants et les adolescents ? En matière d'obligation vaccinale, est-ce que la fin justifie les moyens ? Les libertés individuelles peuvent-elles être écartées au profit du bien collectif ? Quels sont les enjeux de justice internationale et globale de distribution juste des doses de vaccin dans le monde ?
La principale préoccupation de l'auteur est de faire partager au plus grand nombre sa conviction que le phénomène climatique responsable du réchauffement est irréversible. Il faut dès à présent se préparer à des conséquences qui remettront très vite en cause nos modes et nos lieux de vie.
Le réchauffement planétaire n'est pas seulement imputable à l'effet de serre mais aussi à l'irresponsabilité des décideurs et au déni de certains chefs d'État par inculture scientifique, méfiance paranoïaque ou intérêt politique. Ils sont à l'origine de l'irréversibilité du changement climatique en raison du temps perdu. Pour envisager les conséquences de ce phénomène et passer à l'action, il est urgent de décloisonner les savoirs - en y intégrant les sciences de l'homme : socio, psycho, politique, philo... C'est ce que tente de faire l'auteur. En tant que physicien du climat, il ne prétend pas apporter une réponse complète mais il souhaite mobiliser la société civile pour participer à des actions de proximité efficaces et mesurables à tous les niveaux des territoires afin de contenir l'emballement des processus activateurs et accompagner le nécessaire changement de mode de vie.
Cette réflexion d'ensemble sur le travail de l'éducateur est devenue un ouvrage de référence pour tous ceux qui s'engagent auprès d'enfants ou d'adultes en difficulté. À partir d'un regard critique sur un demi-siècle d'éducation spécialisée, les auteurs relient dans une même perspective tradition et modernité, pour dresser un large panorama des pratiques éducatives.
Alors qu'aujourd'hui le terme générique de travail social ou d'intervention sociale a tendance à s'imposer, les auteurs réaffirment la pertinence de distinguer la place de l'éducation spécialisée et d'en définir les enjeux.
Plus que jamais les compétences pour accompagner les personnes, enfants, adolescents ou adultes, dans le moindre des actes d'une vie quotidienne, requièrent des éducateurs formés, responsables, conscients de leur action. Maurice Capul et Michel Lemay leur offrent un outil de premier plan auquel ils peuvent recourir pour fonder leurs interventions. À la fois théoriciens et praticiens, les deux auteurs échappent à tout enfermement idéologique ou toute querelle de chapelle qui viendraient priver les professionnels d'un accès à des matériaux conceptuels ou des outils pratiques adaptés à leurs métiers. À l'heure où d'inutiles tensions entre champs disciplinaires ou pratiques éducatives et soignantes freinent l'entrée dans cette complexité, l'esprit d'ouverture dont font preuve les auteurs fait à la fois la force et l'originalité de cet ouvrage.
L'éducation spécialisée est « spécialisée » dans l'accompagnement de personnes, enfants, adolescents ou adultes, dont la trajectoire de vie a été impactée par des événements de nature traumatique. C'est donc à juste titre qu'elle se revendique comme relevant de la clinique éducative.
Permettre aux personnes accompagnées de trouver les ressources nécessaires pour dépasser les difficultés liées à des traumatismes ou autres accidents de la vie, requiert des professionnels un savoir-être et un savoir-faire spécifiques élaborés à la fois à partir de l'appropriation de savoirs théoriques et de connaissances pratiques.
Tous les thèmes abordés sont traités de manière claire et didactique et s'accompagnent d'une importante bibliographie. Ils ont pour objectif d'aider le lecteur à construire sa propre éthique professionnelle.
L'ouvrage original a été augmenté d'un important entretien où Philippe Gaberan donne à Michel Lemay la possibilité de commenter et d'analyser l'évolution des différents métiers du social en lien avec les politiques sociales, la place de la formation professionnelle, etc., à la lumière de ce qui se passe au Québec. Ils abordent notamment le changement de la nature de la relation éducative sous l'impulsion d'un discours prônant la fin de l'engagement de l'éducateur au profit de la « juste distance », d'une valorisation de la volonté de la personne à se sortir d'elle-même de ses situations problèmes et de tracer sa route, d'un abandon des supports éducatifs traditionnels (tels que les activités de médiation, les jeux de rôles, la psychothérapie) au profit de protocoles d'action, de référentiel de bonnes pratiques, etc.
Ce livre permet de comprendre les troubles alimentaires de l'enfant avec autisme, en tenant compte de l'ensemble de son développement et en s'appuyant sur l'approche sensori-motrice d'André Bullinger.
Les troubles des conduites alimentaires présents dans les troubles du spectre autistique (TSA) sont souvent considérés sous le seul prisme de la nécessité de se nourrir. Or cette fonction nécessaire à notre survie ne peut se comprendre et se prendre en charge que si elle est mise en perspective avec l'ensemble du développement de l'enfant. Être capable de se nourrir n'est pas un acte naturel, inné, mais le fruit d'une construction impliquant tout autant les aspects posturaux, praxiques, sensoriels et émotionnels. Cette construction débute dès la vie intra-utérine et concerne non seulement la capacité à s'alimenter mais aussi les capacités de redressement, la mise en place de coordinations ainsi que les capacités langagières. En mettant en lumière les processus sensori-moteurs et en évoquant le concept de « chaîne narrative du repas », André Bullinger a montré tous les enjeux impliqués dans la fonction alimentaire et ouvert des pistes de prises en charge des troubles qui tiennent aussi compte des compétences émergentes de l'enfant.
Daniel Welzer-Lang, sociologue engagé, revisite 35 années de militantisme et de recherches sur le genre et les sexualités à travers son regard de « mec ». Critique acerbe de la domination masculine et de la virilité obligatoire homophobe, il plaide pour s'intéresser aussi aux hommes et au masculin, l'autre versant du genre si souvent oublié ou caricaturé.
Étudier les rapports hommes/femmes, comprendre les changements actuels, ceux favorables à l'égalité ou ceux montrant les « résistances masculines aux changements », passe par le fait d'étudier aussi les hommes et le masculin. Or, peu de travaux s'y sont attelés. Daniel Welzer-Lang le fait depuis plus de trente-cinq années en essayant d'en tirer des exemples pour un mieux vivre collectif et égalitaire. Parmi les thèmes abordés on trouve la contraception masculine, dont il a été un des expérimentateurs, et les hommes violents qui furent le sujet de sa thèse. Puis, partie prenante de la lutte contre le sida, il explore et décrit les backrooms gaies, les bisexualités, les lieux échangistes et libertins. Pour finir, il nous invite à réfléchir aux nouvelles hétérosexualités qui mettent en scène des personnes au genre fluide. Volontiers provocateur, il explique aussi ses déboires avec les féministes traditionnalistes.
La refonte des diplômes en travail social, telle qu'elle est entreprise en France depuis 2017, notamment dans le souci d'une harmonisation des diplômes européens, entérine la reconnaissance du moniteur éducateur en qualité de professionnel de proximité auprès des publics accompagnés dans une relation d'aide sociale, éducative et de soin. Toutefois, comme toutes les professions de l'éducation spécialisée et du travail social, celle de moniteur éducateur doit s'adapter aux évolutions des savoirs et des moeurs qui transforment l'accueil des publics en situation de handicap ou de vulnérabilité (la société inclusive) et modifier l'organisation et le fonctionnement des établissements ou des services (une logique de parcours intégré préférée à une logique de la place en institution). Lors de la première édition en 2004, les deux auteurs, professionnels engagés, avaient su anticiper les enjeux des transformations désormais à l'oeuvre et repérer les leviers des changements à opérer dans les formations et dans les postures professionnelles. Tous ces éléments de fond ont donc été repris dans cette nouvelle édition. En revanche, l'avant-propos et le dernier chapitre, entièrement remaniés, insistent sur ce qui, aujourd'hui, fait la singularité de ce métier et sa spécificité au sein de l'ensemble des diplômes en travail social. L'ouvrage demeure un repère incontournable à l'heure où les candidats faisant le choix d'une formation courte à un métier de proximité sont de plus en plus nombreux.
Autour de souvenirs mis en récit, deux psychanalystes confrontés au grand âge portent un regard sur les processus psychiques mis en oeuvre chez les personnes âgées écrivant sur leur enfance...
L'enfant qu'il fut reste à jamais incrusté dans l'adulte. Au fur et à mesure du déroulement du temps, certaines traces s'atténuent, d'autres demeurent, généralement les plus douloureuses. Ainsi à la fin de sa vie, la personne âgée se penche sur son passé dans l'espoir de se re-connaître et de faire le deuil de l'objet maternel primaire qu'elle poursuit encore.
Le temps des martinets est un récit issu d'une enfance blessée comme il y en a bien d'autres. Il est écrit par une vieille dame poussée par un besoin impératif de retrouver une période douloureuse de son enfance pour mieux l'inscrire dans la trajectoire de sa vie. Ces moments traumatiques se révèlent indélébiles, occultant le reste. Chercher à les élaborer peut conduire à une réconciliation avec soi-même et ses parents.
Autour de ce texte personnel et sensible, les auteurs réfléchissent à la nécessité intense qui anime la personne âgée pour se lancer dans cette quête de soi périlleuse qui lui permet d'affirmer son identité et sans doute de transmettre à ses descendants une cohésion véritable.
Ce travail de recherche repose sur le suivi sociohistorique de la diffusion d'une étude menée en neuroscience cognitive. Celle-ci a la particularité d'avoir réalisé une neuroimagerie fonctionnelle non pas d'un sujet humain vivant, mais d'un saumon mort.
Il s'agit de retracer le parcours de la diffusion médiatique et scientifique de cette neuroimagerie hors norme afin de comprendre et d'expliquer son succès. Médiatisée mondialement, cette étude a beaucoup interpellé les médias qui la perçurent comme la preuve du manque de fiabilité des études par imagerie par résonance magnétique (irm). À l'opposé, les neuroscientifiques l'ont, en premier lieu, rejetée ou moquée, avant de la citer plus largement.
Les conditions de vie et les valeurs qui prédominaient il y a soixante-dix ans sont inimaginables pour les générations nées dans la deuxième moitié du xxe siècle. Le rapport à la loi, à la rue, à l'autre sexe et les rapports entre adultes et enfants ont profondément changé. Le sujet âgé, lorsqu'il dit : « de mon temps », peut avoir le sentiment de vivre aujourd'hui dans un pays qui lui est étranger. C'est ce que cet ouvrage se propose d'illustrer sans prétendre être exhaustif.
Il est introduit par trois professionnelles du soin - Ariane Linck (infirmière), Charlotte Minaev (psychomotricienne) et Mirelle Trouilloud (psychologue clinicienne) - qui n'ont pas connu l'époque concernée.
Des vignettes autobiographiques - apportées par Françoise Blaise-Kopp (psychologue clinicienne), Maryse Goubier (maître de conférences à l'université catholique de Lyon), Danielle Mandon (infirmière diplômée d'État), Robert Moyroud (chef d'entreprise), Cécile Pelosse (professeure de lettres classiques), Michel Pelosse (ingénieur) - illustrent et accompagnent la réflexion de l'auteur.
L'ouvrage est une réponse à la question " à quoi ça sert d'être éducateur ? " a contre-courant d'une pensée unique qui réduit le sens d'une pratique à son utilité, l'auteur affirme que la relation éducative ne sert ni à guérir, ni à ramener des individus dans la norme, ni à réparer un préjudice comme y invite l'arrêt perruche, mais à les aider à surmonter l'injustice liée à leur différence et à trouver du sens à leur vie.
C'est ce que l'auteur appelle passer du " vivre " à " l'exister ". prenant appui sur l'expérience de terrain et sur cinq histoires de vie, l'ouvrage présente une relation éducative fondée sur l'engagement de l'éducateur autant que sur son savoir-faire professionnel. il renoue avec les valeurs fondamentales du métier et tisse le lien entre l'éthique et la pratique.