Qu'il est donc devenu difficile d'être soi ! Tout bouge si vite autour de nous.
Identités qui s'entrechoquent, familles qui se dé/recomposent, monde extérieur qui se fait anxiogène... : un kaléidoscope de métamorphoses, inédites, remue tout un chacun dans ce qu'il a de plus intime. L'identité sexuelle est-elle devenue politique ? En quoi les nouvelles masculinités questionnent-elles le genre ? Suis-je mieux chez moi à consommer des séries ? Mon assiette dit-elle qui je suis ? Quatre auteures nous racontent ces grandes transformations du moi et des émois, quatre facettes essentielles d'un nouveau visage en train de prendre forme - le nôtre.
"La force est là. Cachée derrière les années tragiques de la Grande Pandémie.
Quand, à cinq milliards, pour la première fois dans l'histoire humaine, c'est l'un à côté de l'autre que nous avons combattu, en Asie comme en Amérique, en Europe comme en Afrique. Jamais l'humanité n'avait vécu, et en conscience, une semblable aventure. Jamais.
Dans chacun de nos cerveaux, une trace demeure. Douloureuse souvent. La mémoire trie.
Ce moment inouï créa angoisses, incertitudes, peurs, tristesses mais aussi réflexions, plantations, innovations. L'enjeu de ce livre est de revenir sur les réflexions et débats qui ont accompagné cette aventure tragique, puis d'analyser les bases qui furent celles de ce combat pour prolonger cette lutte dans une autre lutte : celle contre le réchauffement climatique."
Le vote populiste prolifère-t-il là où se concentrent les immigrés? Les différents partis d'extrême droite en Europe traitent-ils l'immigration de la même manière ? La France se singularise-t-elle ? Autant de questions auxquelles Hervé Le Bras répond dans cet ouvrage, à l'aide d'une étude fouillée de sept pays - Allemagne, Autriche, Espagne, France, Italie, Royaume-Uni et Suisse. Il y décrypte les mutations d'une ligne idéolo - gique inquiétante : après s'être dégagés des groupuscules nostalgiques du nazisme, du franquisme ou du fascisme, puis avoir tenté de présenter une façade respectable, les partis populistes de ces pays évoluent vers une vision identitaire, dramatisée en France par la notion de « grand remplacement ».
Explosion des violences conjugales et intrafamiliales, accès à la contraception et droit à l'avortement entravés, professions du care dévalorisées, sous-représentation dans les instances de décision, santé mentale affectée... : les confinements successifs des populations, et plus généralement la crise sanitaire, ont eu et continuent d'avoir des répercussions dramatiques sur les droits des femmes en Europe.
C'est le bilan de cette forte régression, particulièrement au sein des États de l'Union européenne, et surtout les plus conservateurs, qu'Amandine Clavaud dresse dans cet essai. Analysant la portée des réponses des pouvoirs publics - quand ils ont voulu y faire face -, elle appelle à aller plus loin en intégrant, de manière urgente, la dimension du genre dans la gestion des crises.
On verra comment, au long de cet entretien, Edgar Morin revendique la condition de touche-à-tout, mais un touche-à-tout avide d'approfondir chaque discipline qu'il aborde, se tenant informé des avancées dans tous les domaines de la pensée, et dont le souci de " reliance " fait sans cesse appel aux idées de nombreux chercheurs. Concept central dans l'oeuvre d'Edgar Morin, qu'il a enrichi et qui vise à relier de façon active des notions de différents champs de recherche, comme les gens entre eux.
Dans Itinérance, Edgar Morin fait montre d'une curiosité d'adolescent qui, alliée à une vaste culture, lui permet de relier entre eux les savoirs épars des spécialistes.
Entre doutes et douleurs, il arrive que le dernier parcours de l'existence soit brinquebalé par un sentiment d'urgence inconnu jusqu'alors, sentiment auquel se mêlent des surprises que l'on ne sait ni comment saisir ni même comment nommer. C'est un voyage intranquille. Ce que nous suggérons au lecteur d'observer dans ce livre est le retour d'une attention affectueuse et respectueuse pour les humains au cours de cette traversée. Ce penchant vers l'amitié ? le respect et la joie de l'instant ? nous semble contenir des promesses nouvelles pour la médecine et pour la fin de la vie et, de ce fait, être porteur d'une inflexion culturelle significative.?» Ce livre de médiation et d'enquêtes, de présence et d'immersion dans une maison d'accompagnement de fin de vie, est comme une porte lumineuse ouverte sur un monde parfois obscur. Marc Hatzfeld est sociologue et anthropologue.Mireille Destandau est psychologue clinicienne.
Identité nationale, travail, intimité, valeurs, rapport à la politique, spiritualités, immigration... Pendant un an, la revue Usbek & Rica et l'institut de sondage Viavoice ont interrogé les Français sur les angles morts de la vie publique. La conclusion à laquelle ils sont parvenus, c'est que les Français sont des incompris à double titre : d'un côté, les observateurs pensent le pays atomisé et malheureux, alors que c'est tout l'inverse. De l'autre, les Français considèrent que les politiques ne comprennent pas leurs aspirations profondes. Il en ressort un quiproquo qui peut s'avérer dangereux pour la vie démocratique...
Gilles Vanderpooten est allé rencontrer Stéphane Hessel avant Indignez-vous !, avant qu'il ne devienne le diplomate le plus médiatisé de France.
Dans ces entretiens réalisés en 2009, Stéphane Hessel insiste sur le fait que la lutte a changé de forme depuis les temps héroïques de la Résistance. Il met l'accent sur le plus fédérateur des combats contemporains, celui pour l'environnement, réclamant par exemple la création d'une Organisation mondiale de l'Environnement. Et pose également la nécessité d'un gouvernement mondial.
En d'autres termes, il invite les jeunes... et les moins jeunes, à ne pas subir mais à s'engager, pour un monde meilleur.
Comment analyser la séquence électorale qui vient de s'achever ? Certes, Emmanuel Macron a été réélu président de la République, mais dans un contexte particulier, marqué par un rejet non négligeable des deux candidats arrivés au second tour. Plus encore, les élections législatives ont fait apparaître un paysage politique fortement morcelé et marqué par une abstention massive. Dans ces conditions, les élections ne sont plus que des indicateurs faibles des mouvements de fond qui traversent notre société. Pour la comprendre, il est donc nécessaire de prendre un peu de recul. C'est alors un état des lieux des fractures qui s'observent sur ces quatres dimensions que ce livre propose... ainsi que plusieurs pistes de solutions pour créer une société plus unifiée.
Quelles sont aujourd'hui les continuités et discontinuités entre la première vague utopique des années 1970 et les modalités actuelles d'un « désir de campagne », devenu - et plus encore avec la pandémie de la Covid 19 - l'utopie portative d'un nombre croissant d'habitants des villes ?
Le mouvement d'émigration de jeunes urbains vers les espaces désertifiés du sud de la France, qui a marqué les années postérieures à la révolution culturelle de 1968, se prolonge et dure encore. Il a pris de nouvelles formes et trouve, dans l'urgence écologique, un nouveau moteur. Les profils sociaux et les projets de ces néo-ruraux sont toutefois différents des premiers « émigrants de l'utopie ». C'est l'ensemble de ce mouvement que cet ouvrage dépeint et interroge.
La campagne est vivante, comme lieu de vie et comme imaginaire. La pandémie de 2020 a encore accéléré ces tendances?: vivre à la campagne serait «?la?» solution face aux crises sanitaires, écologiques, économiques ou sociales de nos vies citadines contemporaines. Pour aller au-delà d'un certain fantasme, Valérie Jousseaume réalise un état des lieux et remet la campagne en perspective. Elle interroge le rôle et les atouts des territoires dans la transition sociétale. Et, surtout, elle redonne aux ruraux une place d'acteurs dans ce changement de civilisation en cours.
Le livre déconstruit les cadres de pensée et les vocabulaires, pour sortir la «?France périphérique?» du cul-de-sac intellectuel où elle se trouve.
À l'heure des désastres écologiques, peut-on vouloir encore expérimenter de nouvelles voies, rêver d'autres chemins?? Oui?! Ici ou là, des espaces se créent qui témoignent d'un retour des utopies dans les têtes et dans les actes. Pour preuve, ces quatre récits enthousiasmants où des anthropologues, un écrivain, un expert de l'économie sociale et solidaire, et un architecte livrent leur vision de ce que serait un monde différent.
Nous avons changé. La maladie, la mort, la solitude, la peur du chômage et le désir de transformer nos vies sont partout. Nous avons vécu local et planétaire, télétravail et livraisons, mais aussi respect, nouveau ou renforcé, pour les soignants, les caissiers, les livreurs, les agriculteurs..., et défiance accrue face aux décideurs et aux immenses bureaucraties publiques. Il est temps de penser à ce que nous ferons après. Divorcer, déménager, changer de métier, tout casser?? Nous avons vécu une tragédie qui nous a fait grandir. Les cartes ont envahi nos écrans, les départs de la ville sont impressionnants, la question de la lutte contre le dérèglement climatique est partout. Et si, grâce à cette pandémie, après un siècle de montée vers la ville, après la société industrielle, après la lutte des classes, on assistait au grand retour des territoires et des lieux, de l'unicité des individus et du sens de la vie?? Et si nous avions basculé dans une nouvelle civilisation, numérique et écologique?? Et si la révolution que l'on attendait était finalement arrivée??
« Si le changement climatique est une menace grave qui nécessite une mobilisation au niveau mondial, il nous faut aussi réaliser, dit Jean Claude Ameisen, qu'il n'est que l'un des nombreux symptômes des dégradations de l'environnement planétaire que causent nos modes de vie. Et ces dégradations de la nature ont aujourd'hui, indépendamment de leurs effets sur le changement climatique, des effets négatifs majeurs sur la santé humaine. Un autre rapport à la nature, c'est-à-dire à notre propre humanité, doit s'inventer. Pas si éloigné que cela du regard émerveillé et inquiet que Charles Darwin portait sur ces espèces aux espaces désormais menacés. Jean Claude Ameisen est là pour nous le rappeler : on voit plus loin, sur les épaules de Darwin. » Nicolas Truong.
C'est un bruit de fond persistant. Un brouhaha permanent. Une entêtante musique d'ambiance qui semble placer l'information et l'opinion, les raisons et les passions, les connaissances et les expériences sous le signe de l'équivalence. Des chaînes d'information en continu aux réseaux sociaux, la société du commentaire étend son influence dans l'espace public, à coups de polémiques et d'analyses « à chaud ». Son déploiement marque-t-il une avancée de la démocratie qui, selon le philosophe Jacques Rancière, repose sur le pouvoir de « n'importe qui », ou témoigne-t-il au contraire de la puissance despotique de l'individu-roi de dire « n'importe quoi » ?
Mahaut Chaudouët Delmas dessine dans ce livre les contours d'un programme féministe pour les cinq ans à venir. Pour rééquilibrer les années perdues avec la crise, pour enrayer les conséquences structurelles de celle-ci, pour atteindre l'égalité une fois pour toutes, à travers des politiques publiques transversales, adaptées et appelées de ses voeux par le tissu associatif depuis des décennies - avec qui la puissance publique doit urgemment se reconnecter. Mais encore et surtout, pour utiliser les réformes féministes comme autant de leviers afin de sortir du patriarcat, et définir un nouveau modèle de société souhaitable pour toutes et tous. Un tournant radical que la pandémie nous incite à prendre vers une économie du soin et de l'intérêt général, vers un système politique plus juste. Demain, nos sociétés peuvent être profondément transformées si le féminisme est enfin érigé en paradigme pour la conduite de nos politiques publiques. Mahaut Chaudouët Delmas activiste féministe, est rapporteuse au Haut Conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes.
Écologie, immigration, économie, laïcité...?: sur toutes ces thématiques, le positionnement des Français apparaît de plus en plus complexe et fluctuant. Ce phénomène est renforcé par des mutations structurelles de nos sociétés - déclin de l'institution religieuse, renouvellement générationnel, inégalités territoriales toujours plus marquées notam¬ment - alors que l'espace politique a largement ¬perdu sa structuration autour d'un axe gauche-droite.
À partir de nombreuses données issues de différentes ¬enquêtes, les auteurs éclairent ces bouleversements et livrent une cartographie précise de l'opinion publique française ainsi qu'un état du positionnement de nos concitoyens sur tous les grands sujets de société.
Imaginez que la démocratie soit invitée à un dîner... Elle ferait sans doute un convive à la fois hostile, bagarreur, hautain et casse-bonbons, dont la plupart des autres participants se tiendraient à distance. Certains se sentiraient désarmés. Les plus courageux finiraient par "s'engueuler". On se souviendrait de la soirée comme d'un grand ratage.
Ainsi en va-t-il de ce qu'est devenue la démocratie : au mieux, elle nous ennuie, au pire, elle nous désole et nous exaspère.
Ce livre vise à faire de cette démocratie-repoussoir une « pop démocratie », qui oserait entrer dans la culture du quotidien et qui saurait (aussi) être une fête. Une démocratie qui ne serait pas « le pire des systèmes à l'exclusion de tous les autres » mais bien le meilleur que l'on n'ait jamais su inventer.
La question animale s'est invitée brusquement dans l'espace public. Loin de créer du consensus, celle-ci constitue désormais un territoire de guérilla culturelle entre factions rivales. Il faut donc se préparer, tant le débat est devenu à la fois ultra politique et ultra intime. Nous devons établir un état de l'art de ce nouveau choc des espèces : qui dit quoi, qui pense quoi, qui fait quoi ? Cela passe aussi par retracer brièvement l'histoire des relations ancestrales entre l'humain avec ses innombrables cousins. C'est enfin envisager un récit commun dans une société française usée par les clashs et les divisions stériles. Ce livre fait le pari que, fragmentés à 70 millions, nous pourrions trouver une nouvelle forme d'harmonie en intégrant 60 millions de nouveaux amis...
«?La plus grande révélation est le silence?», affirmait Lao Tseu cinq siècles avant notre ère. Le silence possède d'infinies qualités. Cet ouvrage original propose de croiser des regards, sensibles et humains, sur le silence, sur des silences. Chacun à sa manière, selon sa propre musicalité, expose ses perceptions, aborde ses ressentis, dévoile ses sensations vis-à-vis du silence. Le silence comme un écho, une résonance, comme un faiseur de correspondances. Le silence qui parle, soupire, menace ou tranquillise. Une écoute au plus près de l'intime de l'être, comme le souligne Maurice Maeterlinck?: «?Dès que nous avons quelque chose à nous dire, nous sommes obligés de nous taire.?» Le silence précède la création, ou, mieux, la création procède souvent du silence. C'est bien cette expérience que cet ouvrage propose de penser. Une lecture enrichissante.
La ré-génération se présente comme un moyen de repenser la mode à une époque bouleversée par les crises écologiques et les fractures de la mondialisation. Comment se projeter vers une nouvelle manière d'être au temps et au monde?? La mise en oeuvre de valeurs axées sur le durable et la récupération n'entre-t-elle pas en contradiction avec le caractère traditionnellement transgressif et unique du luxe?? Ces questions traversent aujourd'hui l'univers de la mode, elles impactent profondément le regard que portent sur lui tant ses acteurs que son public. Pour les aborder, ce livre croise deux types d'expériences, celle de la créatrice, qui révolutionne la mode en jouant avec les contraintes de la matière et la liberté d'inventer?; celle de l'anthropologue, considérant ce secteur comme un laboratoire des mutations culturelles dans une période où bien des évidences concernant les manières de penser et de travailler inhérentes à l'industrie du luxe sont brutalement remises en cause. Marc Abélès, anthropologue, est directeur d'études à l'EHESS et directeur de recherche au CNRS. Marine Serre est créatrice et fondatrice de la maison Marine Serre.
« Le plus grand des mérites de l'enquête conduite par Aurélien Aramini est de nous obliger à changer de regard. Il a choisi de rendre compte de ce que les élèves et les adultes vivent et décrivent comme du racisme à l'école. La question centrale du livre est celle de la portée et des significations des actions antiracistes initiées par les équipes éducatives, ou, plus souvent, par une partie d'entre elles. Que faire contre le racisme à l'école ? Comment toucher les élèves, comment ne pas alimenter, même avec les meilleures intentions du monde, le racisme que l'on combat ? » François Dubet.