« Lorsque j'ai reçu votre première lettre, chère amie, je vous ai répondu immédiatement. Avoir de vos nouvelles plus de trente ans après m'a procuré une telle émotion que ma réaction ne pouvait être qu'un cri instantané.
Votre deuxième lettre, que j'ai sous les yeux, je l'ai gardée longtemps avec moi, c'est seulement aujourd'hui que je tente de vous donner une réponse.
La raison de ce retard, vous l'avez sans doute devinée, puisque votre missive contient une singulière requête : « Parlez-moi de l'âme »...
Votre phrase : «Sur le tard, je me découvre une âme », je crois l'avoir dite à maintes reprises moi-même.
Mais je l'avais aussitôt étouffée en moi, de peur de paraître ridicule. Tout au plus, dans quelquesuns de mes textes et poèmes, j'avais osé user de ce vocable désuet, ce qui sûrement vous a autorisée à m'interpeller. Sous votre injonction, je comprends que le temps m'est venu de relever le défi... »
Après Sapiens qui explorait le passé de notre humanité et Homo Deus la piste d'un avenir gouverné par l'intelligence artificielle, 21 leçons pour le XXIe siècle nous confronte aux grands défis contemporains.
Pourquoi la démocratie libérale est-elle en crise ? Sommes-nous à l'aube d'une nouvelle guerre mondiale ? Que faire devant l'épidémie de « fake news » ? Quelle civilisation domine le monde : l'Occident, la Chine ou l'Islam ? Que pouvons-nous faire face au terrorisme ? Que devons-nous enseigner à nos enfants ?
Avec l'intelligence, la perspicacité et la clarté qui ont fait le succès planétaire de ses deux précédents livres, Yuval Noah Harari décrypte le XXIe siècle sous tous ses aspects - politique, social, technologique, environnemental, religieux, existentiel... Un siècle de mutations dont nous sommes les acteurs et auquel, si nous le voulons réellement, nous pouvons encore redonner sens par notre engagement. Car si le futur de l'humanité se décide sans nous, nos enfants n'échapperont pas à ses conséquences.
Un brillant essai. Lire-Magazine littéraireLa guerre, pour reprendre l'expression du général Le Borgne, serait « morte à Hiroshima » il y a plus d'un demi-siècle. Et pourtant elle n'a jamais cessé. Actes terroristes, conflits israélo-palestiniens et moyen-orientaux, implosion de la Yougoslavie, pays déchirés par les factions, sans même parler des autres guerres : économiques, psychologiques, informatiques, guerres des sexes ou des générations... L'invasion de l'Ukraine par la Russie a pourtant rebattu les cartes. Cette fois, dit-on, c'est le retour de la vraie guerre, avec ses exactions, ses horreurs, sa violence. Mais qu'est-ce qu'une vraie guerre ? En convoquant de grands philosophes politiques, de Platon à Marx, en passant par Machiavel et Hobbes, ce livre tente de répondre à cette question, qu'elle accompagne d'une série d'autres : qu'est-ce qu'une guerre juste ? Quelles sont les forces morales engagées dans un conflit ? Est-ce l'État qui fait la guerre ou la guerre qui fait l'État ? Enfin, après avoir exploré les significations et les enjeux du spectre de la guerre « totale », il affronte l'ultime question : pourquoi la guerre ?
Sélection Les 100 livres de 2022 - Lire magazine littéraire Un livre absolument nécessaire pour comprendre le nouveau monde dans lequel on vit. Yann Barthès, Quotidien Un essai phare de la rentrée. Marie-Pierre Grondahl, Le JDDL'auteur reconnu de La prospérité du vice et d'autres best-sellers décrypte avec une joyeuse férocité cette prétendue « civilisation » qui va bouleverser nos vies. L'amour ? Désormais c'est Tinder ! Le bureau ? En télétravail ! Un nouveau job ? Ce sont les algorithmes qui recrutent ! Les partis politiques ? C'est sur Twitter ! Au centre de ce nouveau monde ? Homo Numericus, un être submergé de contradictions. Il veut tout contrôler, mais il est lui-même irrationnel et impulsif, poussé à des comportements addictifs par ces mêmes algorithmes qui surveillent les moindres détails de son existence. Faut-il désespérer ? Pas nécessairement. La révolution numérique répond aux attentes d'une société qui voudrait que toute parole soit écoutée, sans vérité révélée. Trouver la voie qui permette d'accomplir cette utopie : telle est aussi l'ambition de ce livre. Économiste reconnu pour sa clarté et son talent de pédagogue en France comme à l'étranger, Daniel Cohen est membre fondateur et Président de l'École d'Économie de Paris. Il a publié de nombreux livres à succès dont Nos temps modernes et Le monde est clos et le désir infini. Aucun autre de ses confrères économistes n'a cette capacité à mobiliser les penseurs les plus pointus de toutes les sciences humaines [...] avec une pédagogoie qui force de respect. Emmanuel Lechypre, L'expressSélectionné pour le Prix Femina EssaiPrix Montaigne 2023
Alyosha Deminn est née à Vorenj, ville chantée par Ossip Mandelstam, à quelques centaines de kilomètres de Moscou. Les dérives de plus en plus autoritaires de Poutine lui ont fait prendre conscience de la nécessité de lutter. Membre de l'opposition, elle se bat contre le pouvoir anti-démocratique des dirigeants russes, fauteurs de guerre, sans égards pour leur peuple. Arrêtée à plusieurs reprises en Russie, elle y a été jugée et condamnée à deux reprises, subissant les plus éprouvants sévices et humiliations. En racontant sans rien omettre ses 120 journées en enfer, Alyosha Deminn livre plus qu'un témoignage: le récit terrible de ses combats dans les geôles de Poutine, où l'on séquestre, opprime et torture les opposants et les militants des droits de l'homme. Son récit est une leçon de courage et de résistance, pour que le pluralisme démocratique et l'humanisme ne cèdent plus à la tyrannie.
Un père, des enfants, une entreprise à transmettre. Balzac en a fait le terreau de nombreux romans, les Américains des séries à succès, mais la réalité dépasse la fiction. Cette enquête riche en révélations plonge dans les coulisses et les secrets de famille du capitalisme français.Vincent Bolloré a rebâti son empire pour le rendre désirable aux yeux de ses enfants. Mais il ne lâche rien.
Bernard Arnault élève les siens comme on entraîne des chevaux de course.
Jérôme Seydoux ne juge personne à sa hauteur. Dans la tribu Bouygues, c'est l'outsider qui a finalement gagné.
Arnaud Lagardère, lui, a réduit méthodiquement l'héritage de son père, comme une vengeance oedipienne...
Méconnues jusqu'à présent, les histoires de succession des Pinault, Decaux, Hermès, Mulliez, Peugeot, Gallimard ou Bettencourt racontent les privilèges, les haines et les trahisons qui empoisonnent les liens du sang.
Sujet tabou, dossiers explosifs. Histoire universelle.Au fil d'un récit haletant, deux journalistes réputées nous dévoilent pour la premières fois la véritable nature du pouvoir en France.
Raphaëlle Bacqué est grand reporter au Monde. Elle a écrit notamment Richie, L'enfer de Matignon ou La femme fatale avec Ariane Chemin.
Vanessa Schneider est grand reporter au Monde et autrice de romans dont Elle s'appelait Maria Schneider ou La fille de Deauville et de plusieurs essais, notamment Le mauvais génie, avec Ariane Chemin.
Invité à donner une conférence en Ukraine dans la ville de Lviv, autrefois Lemberg, Philippe Sands, avocat international réputé, découvre une série de coïncidences historiques qui le conduiront de Lemberg à Nuremberg, des secrets de sa famille à l'histoire universelle.
C'est à Lemberg que Leon Buchholz, son grand-père, passe son enfance avant de fuir, échappant ainsi à l'Holocauste qui décima sa famille ; c'est là que Hersch Lauterpacht et Raphael Lemkin, deux juristes juifs qui jouèrent un rôle déterminant lors du procès de Nuremberg et auxquels nous devons les concepts de « crime contre l'humanité » et de « génocide », étudient le droit dans l'entre-deux guerres.
C'est là enfin que Hans Frank, haut dignitaire nazi, annonce, en 1942, alors qu'il est Gouverneur général de Pologne, la mise en place de la « Solution finale » qui condamna à la mort des millions de Juifs. Parmi eux, les familles Lauterpacht, Lemkin et Buchholz.
Philippe Sands transcende les genres dans cet extraordinaire témoignage où s'entrecroisent enquête palpitante et méditation profonde sur le pouvoir de la mémoire.
L'ouvrage offre un tour d'horizon pédagogique des bouleversements qui nous attendent, parsemé de cartes et de graphiques éclairants... MarianneDans le jargon du GIEC, le scénario noir du changement climatique porte un nom : RCP8.5. Un scénario qui ressemble au script d'un fim catastrophe : fonte des glaciers, montée des océans, sécheresses, mégafeux, villes les pieds dans l'eau, fleuves à sec, crises sanitaires, disparition des espèces...D'ici à 2050, un choc thermique d'une ampleur sans précédent rendra les continents chauds de plus en plus pénibles pour ceux qui y vivent et condamnera les zones tempérées à une alternance infernale de vagues de chaleur et de pluies diluviennes.Mais en quoi cette fresque terrible nous concerne-t-elle ? Quels sont les dangers qui menacent vraiment la France à l'horizon 2050 si le pire scénario du GIEC devient réalité ? Comment notre vie quotidienne sera-t-elle bouleversée ? Pour répondre à ces interrogations, l'auteur a rencontré des dizaines de scientifiques et d'experts. Cartes à l'appui, son livre brosse le tableau de la France de 2050 dont l'épisode historique de sécheresse et de canicules de l'été dernier nous a donné un avant-goût. Sans parti-pris, il montre que c'est maintenant qu'il faut se préparer à l'impensable -voire au pire- et trouver, à notre échelle, des réponses au chaos climatique qui s'annonce.Journaliste, Marc Lomazzi a été rédacteur en chef adjoint du quotidien Le Parisien-Aujourd'hui en France et chroniqueur sur France Inter. Passionné par les sujets liés à l'écologie et au climat, il est notamment l'auteur d'Ultra ecologicus, une enquête sur les mouvements écologistes radicaux.
Ce fut un temps déraisonnable : Serge Gainsbourg inventait la «décadanse», Tony Duvert réclamait la majorité sexuelle pour les enfants de six ans et Ménie Grégoire s'obstinait à vouloir faire des ménagères des machines à produire des orgasmes en rafales. Longtemps pourtant, la révolution sexuelle des années soixante-dix a été présentée comme le temps des merveilles. Un nouveau marché a triomphé: celui du corps. Une nouvelle religion s'impose : l'hédonisme, soit le culte de l'ego qui impose une nouvelle échelle de valeurs, de nouveaux comportements, et remet en cause rien moins que des siècles de morale chrétienne puis laïque. La crise de la reproduction de la vie s'accompagne d'une crise de la reproduction des grands systèmes qui lui donnaient un sens.Et si les grandes lois soi-disant émancipatrices n'avaient été qu'un marché de dupes marquant à la fois l'abolition du patriarcat et le triomphe de la phallocratie ? La révolte individualiste au nom de l'hédonisme aboutit à un monde délié, où les liaisons protectrices n'existent plus, où la prise en charge de la société par l'État va de pair avec la marchandisation des solidarités naturelles.Après La Fin d'un monde, Patrick Buisson poursuit son oeuvre de déconstruction de la modernité et montre en quoi les peuples ont été trahis par les élites au nom d'une illusoire libération des moeurs.
Le Vatican a-t-il été pendant quarante ans un véritable paradis fiscal?Ces anciennes pratiques ont-elles complètement disparu?Dix ans après la renonciation de Benoît XVI et l'élection du pape François, ce livre montre comment ces deux papes ont affronté les mêmes obstacles. En cherchant à assainir un système infiniment complexe, élaboré au fil d'années de malversations et de trafics d'influence, ils se sont heurtés à une mafia en soutane qui a tout osé pendant des décennies.Une bataille féroce a eu lieu. Il n'est pas certain qu'elle soit terminée. Bienvenue au Saint-Siège!Grand reporter à Paris Match, François de Labarre est notamment spécialiste de l'actualité italienne.
Les promesses du moment populiste ont vacillé, comme en témoignent les défaites de Jeremy Corbyn, Bernie Sanders et Jean-Luc Mélenchon, tandis que la pandémie de Covid-19 a fait naître un fort besoin de protection, créant un terrain favorable aux dérives autoritaires de la politique. Cette nouvelle situation représente un défi pour la gauche, qui doit se réinventer, mais quelle stratégie adopter?Rappelant les mots de Spinoza: «Les idées n'ont de force qu'à partir du moment où elles rencontrent des affects», Chantal Mouffe montre qu'il est urgent pour la gauche, si elle veut faire face à une crise à la fois économique, sociale et écologique, de fédérer les citoyens autour d'un projet politique animé non par la peur, mais par la perspective d'un monde différent, qui associe lutte contre les inégalités et défense de l'environnement. Elle invite ainsi à la création d'une large coalition autour de valeurs démocratiques partagées et d'affects communs, sous la bannière d'une « révolution démocratique verte». Philosophe politique belge, s'inscrivant dans le courant de pensée post-marxiste, Chantal Mouffe est la principale représentante de ce que l'on a appelé «la démocratie radicale». Ses travaux ont notamment inspiré le mouvement Podemos en Espagne et influencé La France insoumise de Jean-Luc Mélenchon. Elle est l'auteure, chez Albin Michel, de L'Illusion du consensus (2016) et de Pour un populisme de gauche (2018).
Avec une nouvelle préface inédite de l'auteur.« Yuval Noah Harari nous projette dans le futur avec Homo Deus. Vertige assuré. » L'ObsQue deviendront nos démocraties quand Google et Facebook connaîtront nos goûts et nos préférences politiques mieux que nous-mêmes ? Qu'adviendra-t-il de l'Etat providence lorsque nous, les humains, serons évincés du marché de l'emploi par des ordinateurs plus performants ? Quelle utilisation certaines religions feront-elles de la manipulation génétique ?
Homo Deus nous dévoile ce que sera le monde d'aujourd'hui lorsque, à nos mythes collectifs tels que les dieux, l'argent, l'égalité et la liberté, s'allieront de nouvelles technologies démiurgiques. Et que les algorithmes, de plus en plus intelligents, pourront se passer de notre pouvoir de décision. Car, tandis que l'Homo Sapiens devient un Homo Deus, nous nous forgeons un nouveau destin.
Best-seller international - plus de 200 000 exemplaires vendus en France, traduit dans près de 40 langues - Sapiens interrogeait l'histoire de l'humanité, de l'âge de la pierre à l'ère de la Silicon Valley. Homo deus offre un aperçu vertigineux des rêves et des cauchemars qui façonneront le XXIe siècle.
Des managers tyranniques qui appliquent sans réfléchir des consignes souvent absurdes venant d'en haut. Des salariés, épuisés, sous une pression permanente. Des P-DG murés dans un « système » quand d'autres sont pris au piège des exigences de rentabilité d'actionnaires souvent hors de portée. Pratiques d'évaluation, sélection par le comportement, réformes inspirées par des théoriciens de l'université Harvard... De « process » en « reporting », le travail tend à se transformer en un remake des Temps modernes. À travers une longue enquête, Violaine des Courières, journaliste à Marianne, décrypte les dysfonctionnements de l'entreprise moderne. Son livre démonte un type de management cumulant les archaïsmes de l'entreprise française et les dérives du capitalisme à l'anglo-saxonne. Bref, le pire des deux. En trente ans, nous sommes passés de la recherche d'efficacité à l'idéologie de la performance. Peut-on qualifier le management qui en résulte de totalitaire ? Le débat est ouvert.
« Sans elle, je suis déracinée. Elle, c'est Rosine, ma grand-mère maternelle, mon irrésistible que j'ai aimée passionnément. Cet attachement, elle me l'a rendu au centuple. »Tendresse, écoute, patience, échange, transmission... Nous sommes nombreux à structurer notre vie d'adulte grâce à ce que nous ont apporté nos grands-parents.Parce que la force de ce lien intergénérationnel fait écho en beaucoup d'entre nous, Nathalie Levy a eu à coeur de raconter ces cheveux blancs, ces visages plissés, ces mots désuets, ces manières surannées mais surtout ces liens, cet héritage, ce sédiment fondateur en recueillant les témoignages des personnalités que vous aimez.Chanteurs, acteurs, auteurs, sportifs, industriels, chefs ont accepté d'ouvrir leur tiroir à souvenirs et de nous dévoiler leur relation singulière avec un grand-père, une grand-mère.Leurs récits sont étonnants, intenses, drôles, émouvants, respectueux.... Et ô combien nécessaires !
Une stimulante exploration du champ de nos libertés [...] Le MondeJusqu'où ? Jusqu'où laisser les apprentis censeurs d'aujourd'hui définir ce qu'on peut dire et ce qu'il faut taire ? Jusqu'où tolérer que défoulements et protestations envahissent le monde numérique ? Jusqu'où supporter que des extrémistes privatisent les règles de la parole, refusent le débat et installent leur hégémonie ? La parole publique est déjà l'objet d'un rapport de forces, elle sera demain l'enjeu d'un conflit. Le temps des injonctions est révolu, il faut désormais résister.La parole fait mal, change le seuil du tolérable et peut même réduire au silence. Il est donc légitime de la limiter, mais au plus près des délits et sans censure préventive. Bien sûr, on peut tout dire, mais pas n'importe comment et à condition de ne pas vouloir être seul à parler.Le concept moderne de liberté d'expression fut forgé entre le xviie et la fin du xviiie siècle. Les outils numériques, le multiculturalisme, la démocratisation de la parole l'ont rendu peu à peu inadéquat pour régler la parole publique. Fidèle à la tradition libérale, ce livre revient sur l'histoire de la liberté d'expression et en renouvelle le sens, comme la garantie de la plus grande diversité de points de vue.Pour la défendre, une philosophie des limites, des concepts sobres, des moyens inventifs seront plus utiles qu'une croisade. Ne pas se lamenter sur l'état des choses, mais combattre pour ne pas nous retrouver un cadenas sur la bouche et une prothèse dans la tête.Un essai riche et charpenté - L'Express.
« Yuval Noah Harari nous projette dans le futur avec Homo Deus. Vertige assuré. » L'ObsQue deviendront nos démocraties quand Google et Facebook connaîtront nos goûts et nos préférences politiques mieux que nous-mêmes ? Qu'adviendra-t-il de l'Etat providence lorsque nous, les humains, serons évincés du marché de l'emploi par des ordinateurs plus performants ? Quelle utilisation certaines religions feront-elles de la manipulation génétique ?
Homo Deus nous dévoile ce que sera le monde d'aujourd'hui lorsque, à nos mythes collectifs tels que les dieux, l'argent, l'égalité et la liberté, s'allieront de nouvelles technologies démiurgiques. Et que les algorithmes, de plus en plus intelligents, pourront se passer de notre pouvoir de décision. Car, tandis que l'Homo Sapiens devient un Homo Deus, nous nous forgeons un nouveau destin.
Best-seller international - plus de 200 000 exemplaires vendus en France, traduit dans près de 40 langues - Sapiens interrogeait l'histoire de l'humanité, de l'âge de la pierre à l'ère de la Silicon Valley. Homo deus offre un aperçu vertigineux des rêves et des cauchemars qui façonneront le XXIe siècle.
Ce livre d'entretiens retrace l'aventure intellectuelle d'une vie, celle d'un exceptionnel savant, Jean-Pierre Changeux,avec ses réussites et ses difficultés. Pionnier du développement d'une nouvelle discipline, la neuroscience, dont la visée est de comprendre la complexité de notre cerveau par l'intégration concomitante de ses multiples niveaux d'organisation, depuis ses fondements moléculaires jusqu'à la vie mentale et la conscience, il a su dès 1983, avec son retentissant Homme neuronal, intéresser un large public au fonctionnement du cerveau de l'homme. Sa réflexion s'étend aussi aux Sciences de l'homme et de la société quand il explique combien est déterminante la contribution de notre équipement cérébral à la genèse des règles éthiques et à la compréhension de l'art et de sa création. Face à l'« apocalypse » qui menace notre planète, les chercheurs ont une part de responsabilité, c'est pourquoi Jean-Pierre Changeux appelle de ses voeux la mise en place d'une véritable éducation scientifique et éthique, applicable au monde politique comme à la société tout entière.
Bien vieillir ? Dans la logique de certains diktats souvent moralisateurs, c'est un credo : il faut travailler, être actif. La paresse ? Un abominable défaut. Même très âgé, il ne faut pas « se laisser vivre ». En réalité, selon Philippe Abastado, il n'est nulle recommandation uniforme ni mode d'emploi unique. À travers l'Histoire, la littérature, la philosophie, ce livre nous aide à percevoir ce qu'être âgé signifie, pour se libérer des préjugés et des clichés si nombreux en la matière. Il esquisse à l'occasion le portrait de certains de ses patients, parfois célèbres, que l'on croit reconnaître.Un témoignage sensible doublé d'une érudition aussi réjouissante que pertinente.Philippe Abastado est cardiologue clinicien et directeur de recherche à Paris-Université en épistémologie appliquée à la médecine. À côté de publications scientifiques, il est l'auteur, notamment, d'un ouvrage de vulgarisation, Les Maladies cardio-vasculaires pour les Nuls, et du Dernier Déni.
Qu'est-ce qu'un « propos » ? Un article de journal, souvent inspiré par l'actualité, mais à visée au moins partiellement philosophique. C'est confronter sa pensée au monde, dans ce qu'il a de plus changeant, de plus inquiétant, en s'adressant au plus vaste public. Et chercher un peu d'éternité, dans l'histoire en train de se faire. Cela vaut-il la peine ? Il m'a semblé que oui. L'actualité, si souvent décevante ou effrayante, est aussi une incitation à penser. On n'en a jamais trop - et cela guérit, parfois, de la déception comme de la peur. Le réel est à prendre ou à laisser. La philosophie aide à le prendre. Mieux vaut penser que se lamenter. Mieux vaut agir que trembler.
Dans les années 1960-1970, l'État français encourage l'avortement et la contraception dans les départements d'outre-mer alors même qu'il les interdit et les criminalise en France métropolitaine. Comment expliquer de telles disparités ?
Dès 1945, invoquant la « surpopulation » de ses anciennes colonies, l'État français prône en effet le contrôle des naissances et l'organisation de l'émigration. Partant du cas emblématique de La Réunion où, en juin 1970, des milliers d'avortements et de stérilisations sans consentement pratiqués par des médecins blancs sont rendus publics, Françoise Vergès retrace la politique de gestion du ventre des femmes d'outre-mer, stigmatisées en raison de la couleur de leur peau.
En s'appuyant sur les notions de genre, de race, de classe dans une ère postcoloniale, l'auteure entend faire la lumière sur l'histoire mutilée de ces femmes d'outre-mer, héritage douloureux d'un système esclavagiste, capitaliste et colonialiste encore largement ignoré aujourd'hui.
« Et si les livres de sciences humaines avaient leur esthétique propre ? Et si les idées des savants étaient tout simplement belles ? »Établissant un pont entre art et savoir, performance artistique et performance intellectuelle, Ariel Colonomos trace les contours d'une esthétique de la connaissance qui renouvelle les critères distinctifs du beau. Il balaie ainsi deux idées fausses : l'esthétique relèverait de préoccupations futiles et la beauté compromettrait la qualité du savoir. Chaque auteur et chaque discipline ont une voix, une plume, et la beauté de la forme repose notamment sur la force d'une intrigue, la capacité d'un texte ou d'un discours à surprendre son public. Si la beauté est clarté, elle a aussi une part de mystère. Sur cette ligne de crête, les théories des sciences humaines font autant réfléchir que rêver. Dans la mesure où elle permet aux idées de se diffuser et d'être reconnues, l'esthétique du savoir prend une valeur communicationnelle et une portée universelle. Pour le démontrer, Ariel Colonomos entreprend un voyage ludique, mais toujours savant, à travers différents univers et disciplines - sciences, histoire, phénoménologie, anthropologie, sociologie, philosophie, éthique... -, de l'Antiquité à nos jours. Ariel Colonomos est directeur de recherche au CNRS et membre de la faculté permanente de Sciences Po à Paris. Il est notamment l'auteur, chez Albin Michel, de La Politique des oracles. Raconter le futur aujourd'hui (2014).
École à la maison, circoncision, divorce religieux. Contre l'idée reçue selon laquelle le politique et le religieux ne pourraient travailler ensemble sous peine de bousculer le principe de séparation, ce livre montre que les interactions entre le droit de l'État et les commandements religieux sont plus complexes.
L'État, sensible aux situations singulières, peut faire preuve de souplesse et composer avec les obligations de croyance des individus. Attentif à l'intégrité des croyants, il peut même à l'occasion coopérer avec les représentants des communautés religieuses.
Ce livre examine trois cas où la confrontation entre le civil et le religieux est résolue par un arbitrage original entre les vertus du public et les libertés individuelles. Ne pas nuire à la liberté religieuse individuelle ou à la fabrique du citoyen démocratique ? À l'intégrité corporelle ou à l'inclusion civique des communautés minoritaires ? À la liberté religieuse ou à l'égalité démocratique entre les femmes et les hommes ?
Alliage parfois contrarié entre la démocratie et le libéralisme, le délibéralisme, doctrine de la juste mesure, tente le pari de dresser un tableau plus souple, plus pragmatique que ne le suggère l'idée de séparation entre le bien commun et les aspirations singulières des croyants. Astrid von Busekist est professeure de théorie politique à Sciences Po et directrice de la revue Raisons Politiques. Elle a notamment publié, chez Albin Michel, Portes et murs. Des frontières en démocratie (2016) et Penser la justice. Entretiens avec Michael Walzer, 2020.
La prospérité, la démocratie, la paix et la libéralisation des moeurs avaient pu nous faire croire que le courage - comme la volonté, l'effort, la rigueur - , était devenu une vertu d'autrefois. Avec les guerres, les fanatismes, les pandémies, la crise climatique, chacun fait face à de nouveaux défis. Nos systèmes de soutien - religion, idéologie, État, famille -, se sont affaissés ou atteignent leurs limites. Plus solitaires, nous devons être solidaires. La vague de fond actuelle nous amène à prendre nos responsabilités, à compter sur nous-mêmes et à façonner notre destin incertain. Aujourd'hui, il nous faut avoir encore plus de courage. Quel rôle joue-t-il chaque jour dans notre vie ? Pourquoi est-il irremplaçable ? Comment en trouver quand il en faut ? Autant de questions auxquelles Jean-Louis Servan Schreiber (1937-2020) répond dans ce livre enfin réédité
L'entreprise se découvre depuis peu une vocation sociale. L'épanouissement des salariés, le pouvoir partagé, la survie de la planète deviennent brusquement des objectifs prioritaires. Cette vision angélique du monde du travail correspond-elle à la réalité ?
Telle est la question que se pose Philippe d'Iribarne, sociologue réputé et auteur d'un livre-culte « la logique de l'honneur ».
Son constat est lucide, donc cruel : le sens du devoir pour beaucoup d'entre nous est malmené par de récentes évolutions, à commencer par une soumission croissante à la fois aux caprices des clients et à ceux des chefs.
Si on y ajoute le sentiment de déchéance lié au fait de ne pas avoir d'emploi à la hauteur de ses diplômes et la diffusion rapide d'un management dit moderne -en fait copié servilement des méthodes américaines- on mesure le décalage qui s'installe entre les actes et les (beaux) discours.Un livre de référence sur une révolution aussi redoutable qu'invisible. Philippe d'Iribarne, X-Mines, directeur de recherche au CNRS, mène des travaux pionniers sur les entreprises françaises, dans leur singularité à l'échelle du monde. Auteur d'une vingtaine d'ouvrages, il est traduit en dix langues.