De nos jours la douceur nous est vendue sous sa forme frelatée de mièvrerie. L'ère du cynisme vante l'efficacité en toute chose ; les qualités doivent être opérationnelles immédiatement. L'époque, pour la méconnaître mieux, l'exalte dans l'infantile ou la niaiserie. C'est ainsi que l'on tente de venir à bout des hautes exigences de la subtilité non plus en les combattant mais en les pervertissant. Rien n'échappe à cette force de perversion, surtout pas le langage.
La douceur est une énigme. Elle est une qualité dont les registres infinis vont au-delà même du règne du vivant. La douceur suppose la reconnaissance de la vulnérabilité de ce qui est approché, touché, embrassé ; comme la caresse, elle n'est pas étrangère à l'éros ni à la pensée.
Entre l'apocalypse que nous promettent les collapsologues et le paradis que nous vendent les transhumanistes, à quoi ressemblera notre futur ? Une chose est sûre : c'est nous qui le façonnerons ! Deux spécialistes d'histoire environnementale se penchent avec humour et positivisme au chevet de l'Anthropocène et échafaudent des scénarios viables pour que le devenir de cet « âge de l'homme » ne soit plus un phénomène subi mais contrôlé. Une approche stimulante et décomplexée des grands défis de demain à la portée du grand public.
Le livre le plus célèbre de Freud, cinq conférences prononcées par Freud en 1909, lors de son voyage aux Etats-Unis, devant un public de non-spécialistes.
On y trouve un récit simple et vivant des origines de la psychanalyse inventée par l'hystérique Anna O., mais aussi une introduction aux problèmes centraux : la sexualité infantile, l'interprétation des rêves, le complexe d'OEdipe. Freud conclut sur la nature des névroses et le refuge dans la maladie. Les Cinq leçons sur la psychanalyse sont suivies de Contribution à l'histoire du mouvement psychanalytique, où Freud retrace les débuts difficiles de la psychanalyse et les résistances qu'elle rencontra.
Le féminisme ne doit pas viser l'émancipation de quelques chanceuses, mais la libération de toutes les femmes. Il a besoin de l'anarchisme, qui s'oppose à toute relation de pouvoir, s'il ne veut pas devenir le privilège de quelques-unes (généralement blanches). Un essai radical d'une philosophe parmi les plus stimulantes actuellement,
Notre temps est placé sous le signe du risque : calculs de probabilités, sondages, scénarios autour des crachs boursiers, évaluation psychique des individus, anticipations des catastrophes naturelles, cellules de crises, caméras ; plus aucune dimension du discours social ou politique, voire éthique, n'y échappe. Aujourd'hui le principe de précaution est devenu la norme. En termes de vies humaines, d'accidents climatiques, de terrorisme, de revendications sociales, le risque est un curseur que l'on déplace au gré de la mobilisation collective, mais de fait, il est une valeur inquestionnée.Mais que signifie : risquer sa vie ? Comment est-ce possible, étant vivant, de penser ce risque ? Le penser à partir de la vie et non de la mort ? Risquer sa vie, est-ce nécessairement affronter la mort - et survivre... ou bien y a-t-il, logé dans la vie même, un dispositif secret, une petite musique à elle seule capable de déplacer l'existence sur cette ligne de front qu'on appelle désir ? Comment ne pas s'interroger sur ce que devient une culture qui ne peut plus penser ce risque sans en faire un acte héroïque, une pure folie, une conduite déviante ? L'expression est l'une des plus belles de notre langue. Car le risque - laissons encore un indéterminé son objet - ouvre un espace inconnu. D'abord, il métabolise l'instant de la décision, et donc notre rapport intime au temps. Il est un combat dont nous ne connaîtrions pas l'adversaire, un désir dont nous n'aurions pas connaissance, un amour dont nous ne saurions pas le visage, un pur événement. Et si le risque traçait un territoire avant même de réaliser un acte, s'il supposait une certaine manière d'être au monde, construisait une ligne d'horizon. Au risque de.Ce livre évoque, en courts chapitres, différentes sortes de risques : la passion, la liberté, le rêve, le rire, l'infidélité, mais il traite aussi du risque de. perdre du temps, quitter la famille, ne pas être mort, être en suspens, décevoir, penser. Car le risque ne se loge pas nécessairement là où on l'attend. Et l'inespéré est sans doute ce qui le définit le mieux.Anne Dufourmantelle est psychanalyste et philosophe et dirige depuis 2005 la collection L'autre pensée aux éditions Stock. Elle est déjà l'auteur aux éditions Payot de En cas d'amour, Psychopathologie de la vie amoureuse, paru en 2009.
La société actuelle demande l'impossible aux jeunes parents : être à la fois un parent merveilleusement présent et épanoui tout en ne lâchant rien au travail. Mais comment être investi(e) au travail comme si on n'avait pas d'enfants et se comporter avec ses enfants à la maison comme si on n'avait pas de travail ?
Cette impossible double-injonction mène de nombreux parents tout droit au burn out et à la culpabilité. Anne Peymirat propose ici de comprendre ce qui nous a amenés, collectivement, à une telle situation, puis de se réparer afin de ne plus être tiraillés entre deux mythes irréconciliables.
L'un des textes les plus célèbres de la philosophie contemporaine. Cinquante ans après sa publication (en 1971), les pro et les anti continuent de s'affronter à partir de cet essai de philosophie morale sur la question du droit à la vie et du droit à disposer de son corps.
De "s'abêtir" à "WPPSI", alliant savoir, conseils, outils, expérience et prises de position, voici la première encyclopédie pour les hauts potentiels et leur entourage, par l'une des meilleures spécialistes du sujet.
Le corps a des besoins évidents : de la nourriture, du sommeil, de la chaleur ; mais l'âme, quels sont ses besoins ? Dans ces pages célèbres, Simone Weil aborde une petite quinzaine de thèmes fondamentaux à une société adulte : besoin de cohérence, de sécurité, liberté de parole, consentement, responsabilité, égalité, risque, vérité, propriété, etc.
Dans cette formidable histoire de la transmission des savoirs, Violet Moller retrace le chemin que des manuscrits antiques qu'on croyait perdus à la chute de l'Empire romain parcoururent par-delà les continents et par-delà les siècles pour être retrouvés à la Renaissance. Elle nous embarque dans les bagages d'hommes avides de connaissances, copistes et humanistes, passeurs d'ouvrages d'astronomie, de mathématiques et de médecine, sur la piste de ces sept cités du savoir qui brillaient au coeur du Moyen Âge : Alexandrie, Bagdad, Cordoue, Tolède, Salerne, Palerme, Venise.
Dans ces conférences où Freud prouve une fois de plus son talent à exposer ses idées, nous sommes guidés au coeur de la révolution ps ychanalytique : le moi n'est pas maître chez lui. Rien d'obscur ou de désincarné ici, mais le mouvement même de la psychanalyse, les phénomènes qu'elle prend en compte (rêves, lapsus, symptômes), les problèmes majeurs qu'elle aborde (interprétation des rêves ou théorie de la névrose), et les notions qu'elle a forgées (libido, transfert, inconscient, etc.).
Emma Goldman voyait en elle "la femme la plus douée et la plus brillante que l'Amérique ait jamais produite". Excellente oratrice, ardente combattante de la domination masculine, Voltairine de Cleyre (1866-1912) était plus littéraire que Goldman et surtout plus radicale dans son féminisme et son anarchisme. Ce recueil comprend "Pourquoi je suis anarchiste", "De l'action directe", "L'esclavage sexuel", "L'idée dominante", "L'anarchisme dans la littérature", ainsi qu'un portrait de Voltairine de Cleyre par Goldman.
Publié en 1925, ce texte confirme le génie de Zweig pour saisir la vérité intime des grands esprits - Freud, par exemple, et ici : Nietzsche, dont il souligne la soif absolue de vérité et de liberté, d'indépendance, de poésie, mais aussi la défaite, celle du corps malade du philosophe, celle de la raison, devenue l'esclave de la folie et d'une forme de suractivité créatrice : "L'effondrement de Nietzsche, écrit-il, est une sorte de mort par la lumière, une calcination de l'esprit par sa propre flamme." Un burn-out ?
Ce livre comprend également un texte de 1917, "Nietzsche et l'ami", qui met l'accent sur la solitude du philosophe à la fin de sa vie.
Shazam, Spotify, Velib', AirBnB, Facebook, Amazon, etc. Vous êtes connu, on vous connaît, et on vous traitera bien, de façon personnalisée, mieux même que tous les autres... Vous cherchez, vous achetez, vous évaluez, vous voyagez - et en retour, vos choix et vos gestes dessinent le consommateur et le citoyen idéal que vous êtes, à qui l'on tendra le miroir de son désir. On va construire autour de vous tout un monde qui vous va bien, un monde pour lequel vous êtes parfaitement profilé, ou inversement. Bienvenue dans la société du profilage...
Un récit inédit sur l'enfer du ghetto de Minsk par Hersh Smolar, l'un des dirigeants du mouvement de résistance à l'intérieur du ghetto ; et l'un des rares survivants. Hersh Smolar écrit ses mémoires en 1946 ; ils représentent un document de première main, capital pour témoigner à la fois des conditions de vie dans ce ghetto, des mouvements juifs de résistance et de l'organisation des partisans juifs et communistes pour lutter contre les nazis. C'est également un livre d'histoire, porté par une écriture dense, vive et poignante, qui retrace les années terribles de ce ghetto. Hersh Smolar a témoigné dans Shoah de Claude Lanzmann.
Un pamphlet moderne et drôle d'une des féministes les plus actives du XIXe siècle, qui consacra sa vie à la défense de la liberté d'expression et à la lutte contre l'inégalité faite aux femmes.
Flora Tristan, qui porte la voix des exclus du monde tant elle concentra sur elle tous les malheurs possibles, est l'une des mères du féminisme moderne. Un féminisme concret, pratique, comme en témoigne ce texte de 1835 qui prône l'entraide parmi les femmes.
Un classique, racontant sur vingt-cinq siècles la lutte du nomade et du sédentaire, secret de l'évolution de l'Asie, voire du monde.
Une journée dans la Rome antique sous le règne de Trajan, quart d'heure par quart d'heure, par l'auteur d'«Empire» et des «Trois Jours de Pompéi; »après ces deux succès et avec un même talent de conteur, Alberto Angela immerge si bien ses lecteurs dans l'Antiquité romaine qu'il fait presque d'eux des Romains afin qu'ils la comprennent mieux. Un livre qui s'est vendu à plus de 500 000 ex. en Italie.
Comment les femmes ont-elles été rayées de l'histoire littéraire ? Une enquête révoltante qui donne à découvrir des textes injustement oubliés du matrimoine.
Comment se fait-il que les hommes combattent pour leur servitude comme s'il s'agissait de leur salut ? Cette question, qui sera réactualisée par la domination totalitaire, est au coeur du Discours de la servitude volontaire de La Boétie. « Soyez donc résolus à ne plus servir et vous serez libres ».
Cette édition contient, outre la version d'origine et sa traduction, une présentation complète du Discours par Miguel Abensour et Marcel Gauchet, ainsi qu'un dossier composé de textes de Félicité de Lamennais, Pierre Leroux, Auguste Vermorel, Gustav Landauer et Simone Veil, suivis de deux essais, l'un de Pierre Clastres, l'autre de Claude Lefort.
Importance des minorités pour faire société, émancipation des femmes, critique de la propriété privée et de la domination sous toutes ses formes - Emma Goldman, grande figure du féminisme mondial et de l'anarchisme international, nous rappelle dans ce recueil qu'on ne doit pas transiger, jamais, avec l'égalité et la liberté.
Les vies pauvres ne sont pas de pauvres vies : il y a urgence à considérer l'histoire des vies pauvres comme riche de sens politique et philosophique à l'heure du primat économique.
Avec clarté, sens de la narration, érudition, le grand historien qu'était René Grousset raconte neuf croisades sur deux siècles, de 1095 (prédication d'Urbain II) à 1291 (défaite de Saint-Jean d'Acre). Un classique.