Gueule cassée de 14, Édouard Roux trouve refuge dans l'atelier de la sculptrice animalière Jeanne Sauvage. Elle lui redonne un visage et l'introduit dans le milieu des artistes de Montmartre.En échange, Édouard lui fait découvrir la majesté du plateau du Vercors et l'histoire du dernier ours qu'il a vu tué quand il était enfant. Au coeur du Cirque d'Archiane, il lui dévoile la Dernière Reine et incite Jeanne a créer le chef d'oeuvre qui la fera reconnaître.Dans la veine des grands romans feuilletons du 19e, La Dernière Reine croise les destins du dernier ours du Vercors et d'Édouard Roux gueule cassée de 14.Comme précédemment dans Le Loup, homme et animal se confrontent dans un récit puissant, mêlant questionnements écologiques, féminisme, histoire d'amour et histoire de l'art.
Convaincu que la survie dans le Grand Nord - bien au-delà des villages inuits qu'il a visités - est non seulement possible mais aisée, l'ethnologue et explorateur canadien, Vilhjalmur Stefansson lance deux expéditions polaires en 1913 et 1921. La première, cherchant à prouver que tout ce dont un individu a besoin pour survivre se trouve simplement caché sous la glace, tourne à la catastrophe, et de la seconde, tentative de colonisation de l'île Wrangel, ne reviendra qu'une rescapée... No Limit est le récit de ces deux fiascos. Mais en associant à la véritable histoire, celle, fictive, d'un professeur d'université en pleine crise de la quarantaine, Luke Healy explore, avec la sobriété déjà à l'oeuvre dans Americana, les questions intemporelles du dépassement de soi, de l'isolement, mais aussi du regard et du jugement d'autrui et de la difficulté de s'en détacher.
Pour rembourser son prêt étudiant, Kate n'a guère le choix : elle doit quitter sa Nouvelle-Écosse natale pour aller travailler à l'autre bout du Canada, dans l'ouest lointain, là où l'on extrait le pétrole des sables bitumineux. Souvent isolée, naviguant de site en site, la jeune femme découvre un monde marqué par le harcèlement quotidien et le sexisme de nombreux collègues masculins. Sans se départir de son empathie ni de son humour, soutenue par des allié.e.s de confiance, Kate s'interroge sur la violence de son univers professionnel, qu'il s'agisse des relations humaines ou de l'exploitation forcenée des ressources naturelles. A-t-elle mis les pieds dans un univers parallèle, ou cette violence n'est-elle que le reflet de notre société ?
Début des années 30. Anaïs Nin vit en banlieue parisienne et lutte contre l'angoisse de sa vie d'épouse de banquier. Plusieurs fois déracinée, elle a grandi entre 2 continents, 3 langues, et peine à trouver sa place dans une société qui relègue les femmes à des seconds rôles. Elle veut être écrivain, et s'est inventé, depuis l'enfance, une échappatoire:son journal. Il est sa drogue, son compagnon, son double, celui qui lui permet d'explorer la complexité de ses sentiments et de percevoir la sensualité qui couve en elle. C'est alors qu'elle rencontre Henry Miller, une révélation qui s'avère la 1re étape vers de grands bouleversements.
En 1895, à Lyon, les frères Lumière inventent le cinématographe. Moins d'un an plus tard, à Paris, Alice Guy, 23 ans, réalise La Fée aux choux pour Léon Gaumont. Première réalisatrice de l'histoire du cinéma, elle dirigera plus de 300 films en France. En 1907, elle part conquérir l'Amérique, laissant les Films Gaumont aux mains de son assistant Louis Feuillade. Première femme à créer sa propre maison de production, elle construit un studio dans le New Jersey et fait fortune. Mais un mariage malheureux lui fait tout perdre.Femme libre et indépendante, témoin de la naissance du monde moderne, elle aura côtoyé les pionniers de l'époque : Gustave Eiffel, Louis et Auguste Lumière, ou encore Georges Méliès, Charlie Chaplin et Buster Keaton.Elle meurt en 1969, avec la légion d'honneur, mais sans avoir revu aucun de ses films - perdus et oubliés. C'est en 2011, à New York, que Martin Scorsese redonne un coup de projecteur sur cette femme exceptionnelle.
Dans Le Poids des héros, David Sala retrace sa trajectoire personnelle très tôt marquée par les figures tutélaires, mais non moins écrasantes, de ses grands-pères, héros de guerre et de la résistance.En convoquant son point de vue de petit garçon, il nous plonge dans une majestueuse et foisonnante exploration de l'enfance et de l'adolescence.Le recours à l'imaginaire permet d'approcher les zones d'ombre et les failles à bonne distance, tout en recomposant un parcours d'apprentissage et de transmission universel pour le lecteur.Sans oublier la saveur impérissable des courses en vélo, de la découverte des premiers morceaux de rap US, des premiers temps d'initiation artistique à l'école Emile Cohl.
Un soir d'août 1976. JeanLouis a 18 ans. C'est le temps des vacances en famille, des grandes chaleurs et de l'insouciance... Mais un événement brutal va tout interrompre : Gilles, le frère de JeanLouis, est fauché par une voiture. Transporté à l'hôpital, le garçon succombe à ses blessures quelques heures plus tard. Pour JeanLouis, hanté par la culpabilité, un difficile parcours de deuil commence...45 ans plus tard, l'auteur choisit de revenir sur cet épisode et de retraverser chaque moment du drame. Avec franchise et sensibilité, il sonde sa mémoire et celle de ses proches pour raconter les suites immédiates et plus lointaines de l'accident, luttant pour dessiner la perte tragique d'un petit frère de 11 ans qui continue d'exister dans l'histoire familiale...
Mariée et mère à 18 ans, veuve aussitôt après, Marie Gouzes décide ensuite de vivre librement. Elle se fera désormais appeler Olympe de Gouges.Femme de lettres, fille des Lumières, libertine et républicaine, Olympe a côtoyé la plupart de ceux qui ont laissé leur nom dans les livres d'histoire au chapitre de la Révolution : Voltaire, Rousseau, Mirabeau, Lafayette, Benjamin Franklin, Philippe Égalité, Condorcet, Théroigne de Méricourt, Desmoulins, Marat, Robespierre...En 1791, quand elle rédige la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, Olympe demande l'égalité entre les sexes et le droit de vote pour les femmes ; des propositions qui resteront révolutionnaires jusqu'auxxe siècle.
Une fin d'été torride, près d'un lac des Alpes italiennes. Lorsque le car qui emmène des salariés à une formation tombe en panne, l'un des passagers en profite pour s'esquiver à travers la campagne. Il arrive à une magnifique villa moderne alors qu'un terrible orage éclate. Le couple qui y habite l'héberge, un peu malgré eux. Très vite, la simple présence du jeune homme va rompre le fragile équilibre et révéler la violence sous-jacente de leur relation. La Tempête est un « drame social », mis en scène comme un huis clos, avec un nombre restreint de personnages. Comme le miroir d'une situation universelle, où chaque lien se réduit à une épreuve de force et où la vulnérabilité est toujours niée.
Denis Choupin, dessinateur reconnu de la série Opération Hitler, arrive à Angoulême pour le traditionnel Festival International de la Bande Dessinée. Entre séances de dédicaces, repas sur le pouce et vieux copains croisés en coup de vent, cette édition ne semble pas vraiment devoir sortir du lot jusqu'à ce qu'il fasse la connaissance de Vanessa, l'épouse d'un collectionneur de BD. Sur les quelques jours du festival, cette rencontre va bouleverser leurs deux vies, jusque-là sans histoire.
En 1895, à Lyon, les frères Lumière inventent le cinématographe. Moins d'un an plus tard, à Paris, Alice Guy, 23 ans, réalise La Fée aux choux pour Léon Gaumont. Première réalisatrice de l'histoire du cinéma, elle dirigera plus de 300 films en France. En 1907, elle part conquérir l'Amérique, laissant les Films Gaumont aux mains de son assistant Louis Feuillade. Première femme à créer sa propre maison de production, elle construit un studio dans le New Jersey et fait fortune. Mais un mariage malheureux lui fait tout perdre. Femme libre et indépendante, témoin de la naissance du monde moderne, elle aura côtoyé les pionniers de l'époque : Gustave Eiffel, Louis et Auguste Lumière, ou encore Georges Méliès, Charlie Chaplin et Buster Keaton. Elle meurt en 1969, avec la légion d'honneur, mais sans avoir revu aucun de ses films - perdus et oubliés. C'est en 2011, à New York, que Martin Scorsese redonne un coup de projecteur sur cette femme exceptionnelle.
Vendue à un scribe alors qu'elle vient tout juste de quitter l'enfance, puis éduquée par celui-ci, une très jeune femme voit son mari assassiné sous ses yeux par des voleurs. Elle parvient pourtant à leur échapper et trouve refuge sur une improbable épave de bateau échoué en plein désert, en compagnie d'un enfant nommé Habibi. Ensemble, dans des décors souvent nimbés de magie, ils vont grandir et vivre leur vie au sein de cet étrange endroit, en s'efforçant autant que possible de se protéger de la violence et de la dureté du monde, au rythme des contes, histoires, mythes et légendes racontés par la jeune femme...Un récit onirique, érudit et sensuel, à l'atmosphère orientale digne des Mille et Une Nuits. Craig Thompson livre un travail graphique d'une impressionnante sophistication, marqué du sceau du merveilleux.
Le décès de son père contraint Yoichi Yamashita à retourner dans sa ville natale après de longues années. Lors d'une veillée funèbre arrosée, son enfance refait surface : cet après-midi de printemps passé à jouer sur le plancher du salon de coiffure de son père, l'incendie qui a ravagé la ville et sa maison familiale, le divorce de ses parents... Au fil des confidences et des souvenirs partagés par ses proches, Yoichi redécouvre celui qu'il a toujours vu comme un père absent et froid.
Dans cette nouvelle autobiographie culinaire, Aurélia Aurita relate ses expériences au Japon, dans les Vosges ou à Paris... Des cuisines d'un fast food à celles d'un trois étoiles, du marché en plein air aux brunchs du dimanche, d'histoires courtes en passions romantiques et amicales, l'autrice nous entraîne dans une quête épicurienne de sens et de sensations!Et tout en empruntant les chemins du goût et de l'intime, Aurélia Aurita fait le récit d'un drame personnel:un cancer qui va bouleverser son quotidien... mais qui jamais ne triomphera de l'instinct de plaisir et de gourmandise qui circule tout au long du livre.
Dans le Montparnasse de bohème et de génie des années vingt, Kiki réussit à s'extraire de la misère pour devenir l'une des figures les plus charismatiques de l'avant-garde de l'entre-deux-guerres. Compagne de Man Ray dont elle inspirera les photos les plus mythiques, elle sera immortalisée par Kisling, Foujita, Per Krohg, Calder, Utrillo ou Léger.Mais si Kiki est la muse d'une génération qui cherche à évacuer la gueule de bois de la Grande Guerre, elle est avant tout une des premières femmes émancipées du siècle passé.Au-delà de la liberté sexuelle et sentimentale qu'elle s'accorde, Kiki s'impose par une liberté de ton, de parole et de pensée qui ne relève d'aucune école autre que celle de la vie...
Au début des années 80, Libération s'impose comme le quotidien le plus important du paysage culturel français. Tout juste embauchés, Marie Colmant et Gérard Lefort écrivent à un rythme effréné et vont affirmer un style : interviews de stars (Clint Eastwood, Belmondo, Line Renaud), compte-rendus de défilés de mode (Gaultier, Lacroix) et réunions de rédaction parfois houleuses font partie du quotidien.Dans ce récit au long cours illustré par le trait vibrionnant de Pochep, Marie et Gérard font le portrait d'un journal drôle et paradoxal, où des personnages hauts en couleur s'invectivent à coups de bons mots. Ces années folles, qui sont aussi celles du Sida et de Tchernobyl, dessinent une comédie humaine attachante, inattendue... et so eighties !
Né en 1932 dans le sud des États-Unis, le jeune JR grandit dans une famille pauvre, travaillant dans les champs de coton. Il commence la guitare lors de son service militaire en Allemagne et, de retour au pays, enregistre ses premières chansons. Dès 1955, il est repéré et connaît rapidement un grand succès populaire et artistique. Mais au cours des années 60, il plonge dans l'alcool et la drogue, révélant une personnalité torturée et auto destructrice. Son mariage avec June Carter en 1968 lui apportera un début d'équilibre dans sa vie privée et professionnelle, puisqu'elle est aussi une très célèbre chanteuse country. Surnommé l'homme en noir, Johnny Cash a, toute sa vie durant, navigué sur le fil du rasoir, entre les excès, la violence, la destruction et la musique, l'amour, le succès. Une personnalité complexe, qui, si elle l'a souvent fait chuter, l'a toujours poussé à se relever, encore et encore.
C'est une histoire simple d'une rare sobriété. Parce qu'il souffre du dos un jeune homme se met à fréquenter une piscine sur les recommandations de son kinésithérapeute. Dans le bassin à la fois anonyme et rassurant où les individus ne sont plus que des corps qui nagent au rythme monotone des longueurs ajoutées les unes aux autres il fait la connaissance d'une jeune fille au corps et au sourire séduisants. C'est l'épanouissement de leur relation ténue toute en silences en esquives en pudeur et en gestes esquissés que va raconter Le Goût du chlore. Avec ce livre Bastien Vivès s'est affirmé comme l'un des auteurs les plus originaux de sa génération.
« Je mapel Silence é je sui genti».Ainsi les lecteurs de la revue (A Suivre) découvrent-ils, début 1979, l'ouvrier agricole mutique et désarmant auquel a donné naissance Didier Comès. C'est un choc. Une fois lue cette somptueuse histoire, personne n'oubliera de sitôt cet extraordinaire personnage lumineux exploité par un paysan prospère de son village... Interprété dans un noir et blanc irradiant de virtuosité, le maître-livre de Comès - à bien des égards l'un des premiers romans graphiques francophones - demeure une référence majeure de la bande dessinée contemporaine.
Une jeune femme se souvient. De son enfance dans les années 1990, de sa soeur, son frère et surtout ce père étrange et taciturne qui dort, regarde la télévision et fume sans presque jamais dire un mot... Le lecteur découvre une vie de famille faite de non-dits et de colère, et il comprend peu à peu les discriminations subies par ce père racisé qui peine à trouver du travail. Dessinant avec un trait minimaliste et une palette réduite à différentes gammes de bleu pour figurer l'époque du récit, l'Espagnole Nadia Hafid, elle-même d'origine marocaine, montre la diversité des liens et dessine avec pudeur une idée essentielle : celle de tenter de faire famille malgré tout.
Deux siècles après la retraite de Russie, Sylvain Tesson refait la route de l'armée napoléonienne déchue... en side-car et en plein hiver.Ils sont cinq : trois Français et deux Russes. Unis par l'amitié et par un grand défi, ils décident de commémorer à leur façon le bicentenaire de la retraite de Russie : en suivant le chemin emprunté par les troupes françaises en pleine débâcle. Partis de Moscou, Sylvain Tesson et ses amis traversent l'immense Russie, la Biélorussie, la Pologne et l'Allemagne, faisant route vers Paris au guidon de leurs Oural, ces side-cars russes réputés indestructibles. En chemin, ils franchissent le fleuve Berezina, devenu au fil du temps un nom commun pour désigner les échecs les plus cuisants...Porté par la langue et l'esprit d'aventure de Sylvain Tesson, le plus fameux des écrivains voyageurs contemporains, ce récit au long cours est de nouveau dessiné par Virgile Dureuil (déjà auteur en 2019 de Dans les forêts de Sibérie en bande dessinée). À travers les multiples allers-retours entre le XIXe et le XXIe siècle, un incroyable épisode de l'histoire française est ici revisité.
Dépossédé du domaine familial par des cousins sans scrupules, Arthur Même n'en a conservé, après moult procès, que les murs. Et c'est sur ces murs qu'il règne, en maître des clés qui ouvrent et ferment toutes les portes et les grilles. Depuis cette position stratégique, il espère reconquérir, en payant à grand frais un célèbre avocat, la totalité de ses terrains. L'étrange vie de Même, personnage surréaliste perché sur son mur, n'est pas de tout repos, surtout lorsqu'il faut échapper aux pièges et traquenards tendus par l'ennemi...Chef d'oeuvre poétique de l'histoire de la bande dessinée, Ici Même est prépublié dans la revue (A suivre) et fait la couverture du tout premier numéro de la revue, en février 1978.
Une rame de métro à l'arrêt, une jeune femme nue aperçue à travers les vitres d'un appartement parisien, il suffit parfois de peu pour amorcer une relation amoureuse entre deux inconnus. Si Louise ne semble pas séduite d'emblée, elle cède malgré tout aux manoeuvres d'Armand. Mais Armand ne sera pas le seul homme que des fenêtres sans rideaux placeront sur le chemin de la belle Québécoise...Dans ce diptyque qui réunit Le Cahier bleu et Après la pluie, Juillard propose un récit de jeux amoureux sensible et inattendu...
Un Irlandais bercé pendant toute sa jeunesse du rêve américain, se voit pour la énième fois expulsé des USA pour non renouvellement de sa carte de séjour.Il va s'imposer, en guise d'exorcisme, le Pacific Crest Trail, un trail de 4 240 km qui coure de la frontière mexicaine à la frontière canadienne, du désert à la glace en traversant 25 parc nationaux.La manière la plus radicale de se confronter à soi et à l'Amérique loin de tous les fantasmes et les rêves d'enfance.Une sorte d'Into the Wild « secure », mais qui n'en égratigne pas moins tous les paradoxes et les zones d'ombre de la société américaine contemporaine avant l'élection de Trump.