Premier ouvrage abordant les violences faites aux femmes dans le 9e art, À coups de cases et de bulles est à même de montrer la façon dont la bande dessinée franco-belge, les comics mais aussi les mangas traitent les agressions et les crimes de sang. La bande dessinée qui ne cesse d'ouvrir de nouveaux chantiers et de revisiter des domaines déjà balisés, soit en les renouvelant, soit en les inscrivant dans une tradition, continue d'investir l'imaginaire des sociétés contemporaines.
Les entreprises de sauvegarde et de valorisation des archives féministes, en rendant visibles les invisibles, participent au façonnage des mémoires et à la construction présente et future des récits du passé. Cet ouvrage propose de réfléchir, dans un dialogue interdisciplinaire et dans différents pays, à la constitution, la conservation et les usages des fonds féministes et d'éclairer et comparer les conditions d'émergence et de mise en 1/2uvre d'entreprises de consignation des traces, leurs modalités d'organisation, les opportunités politiques et les actrices qui les portent, entre archivage spontané et institutionnalisation, depuis le tournant des années 1968 qui a transformé le rapport aux archives, révolutionné le féminisme et les savoirs universitaires. Il rassemble les contributions de chercheuses, militantes, responsables d'archives, tout·es convaincu·es de la fécondité des archives féministes, mais aussi de leur fragilité et de la difficulté à les circonscrire une fois pour toute. Il donne à voir les réflexions et actions des féministes autour de la conservation des traces, sur les stratégies des associations et militantes, sur les fonctionnements des centres d'archives et le rôle des « archiveuses » ou les liens entre recherche et archives. Il aborde de nombreuses questions sur la définition de la définition des archives féministes, sur les modalités de collecte et de conservation et sur leur place dans la production scientifique.
Cet ouvrage offre une cartographie des féminismes du temps présent à partir d'une approche mobilisant des champs pluridisciplinaires (histoire, sociologie, philosophie, sciences de la communication, arts) et des aires géographiques et culturelles larges (Europe de l'Ouest, États-Unis, Canada, Inde, Japon). Il interroge le renouveau du féminisme en termes générationnels, il questionne la légitimité d'un sujet politique hégémonique et il explore les cadres théoriques et les modalités d'action de cette « troisième vague » féministe.
Avec le soutien de l'université Cergy-Pontoise et de l'université Paris-Diderot.
Malgré l'expérience que l'humanité a faite du confinement dans le contexte de crise sanitaire, elle continuera très probablement à vivre dans des espaces urbains plus ou moins denses. Mais les villes seront-elles telles qu'on les imagine, avec leur centralité, la concentration des fonctions et leur périphérie ?
Éléments de réponse dans cet ouvrage, organisé autour d'un glossaire et d'entretiens avec des chercheuses et des chercheurs de différents horizons disciplinaires, mais qui n'en partagent pas moins un point commun : ils oeuvrent avec la nouvelle Université Gustave Eiffel, qui a vocation à contribuer à une meilleure connaissance des "villes de demain", de leurs défis et des manières d'y faire face.
Avec le soutien de l'Université Gustave Eiffel, la Comue université Paris-Est.
Militante ou professionnelle ? Organisation contestataire ou partenaire de l'État ? Ce livre porte sur le travail féministe réalisé au Planning familial et analyse les modalités et les enjeux de la professionnalisation d'une association historique et centrale au sein de l'espace de la cause des femmes. Située au croisement de la sociologie de l'engagement, du travail et des professions et de l'action publique, l'ouvrage démontre, en prenant le contrepied d'une hypothèse répandue dans l'espace académique et militant, que les processus d'institutionnalisation et de professionnalisation d'une organisation militante peuvent conduire à des dynamiques de politisation.
A partir d'une enquête sociohistorique, d'une enquête ethnographique multi-située et d'une enquête par questionnaire, l'auteure analyse les processus de politisation du travail et les politisations au travail, et étudie les relations entre État et organisations militantes au-delà de l'opposition entre intégration et conflictualité. Elle éclaire ainsi ce que les politiques publiques en direction des femmes font aux associations féministes qui participent à leur mise en ½uvre et ce que, réciproquement, les associations féministes font aux politiques publiques, c'est-à-dire comment ces dernières sont appropriées et traduites dans les activités de l'association.
À rebours de l'image d'Épinal des étudiantes et étudiants sur les barricades du quartier Latin, il s'agit de proposer ici un regard décalé sur les luttes sociales des années 1968, à partir du cas de Rennes et de l'Ille-et-Vilaine. Au moyen d'une enquête au long cours articulant archives et entretiens biographiques, les autrices et auteurs reviennent sur une série de mobilisations féministes, professionnelles, syndicales ou partisanes caractéristiques de cette période, et analysent leurs conséquences biographiques pour les individus y ayant participé. Nouvelle centralité étudiante, relégation du monde ouvrier et industriel, poids du catholicisme et du socialisme municipal : en repartant des spécificités du bassin rennais, cet ouvrage contribue à une meilleure compréhension des dynamiques sociales et politiques des années 1968.
Des centaines de milliers de mères ont abandonné leur enfant au cours du XXe siècle. Elles sont encore actuellement 700, chaque année. La vox populi les juge souvent comme des femmes de mauvaise vie. Cet ouvrage va à l'encontre de ces préjugés. Il présente qui elles sont réellement, à travers leur âge, leur situation matrimoniale et familiale, leur origine géographique, leur profession et leurs ressources. Il vise aussi à mieux cerner les raisons qui conduisent ces mères à cette décision. Des caractéristiques communes rassemblent ces femmes. Des différences apparaissent aussi, liées à la singularité de chacune, et fonction des conditions économiques, des moyens contraceptifs disponibles, de la législation et du regard de la société.
L'auteure apporte aussi un éclairage sur ce que les mères transmettent à leur enfant, sur leurs demandes ultérieures de nouvelles et de reprise, ainsi que sur les démarches de leurs enfants pour les retrouver.
Ce livre qui s'inscrit dans l'histoire des femmes et l'histoire de l'enfance abandonnée rend visible les plus invisibles des femmes et montre combien loin d'être des mères indignes ce sont des mères courage. Leur histoire dit beaucoup du regard de la société sur les personnes en difficultés ou en dehors de la norme.
Aux États-Unis, la notion de "race" est utilisée de manière routinière par les médecins en tant que variable biologique, culturelle ou sociale, selon les situations de soins. Croisant les notions de citoyenneté, de responsabilité et de droits civiques, ainsi que les questionnements autour de la politisation de la science, cet ouvrage retrace l'histoire de la médicalisation du corps noir par la profession psychiatrique aux États-Unis, du XXe siècle jusqu'à l'époque contemporaine.
Conjuguant l'histoire et la sociologie, il est ainsi question de retracer les différents régimes par lesquels la notion de race a été jugée pertinente par les psychiatres pour naturaliser les différences corporelles des années 1920 jusqu'à l'époque contemporaine.
En s'appuyant sur un corpus d'archives personnelles de médecins, d'institutions de soins et de centres de recherche en psychiatrie, ainsi que sur une enquête qualitative réalisée auprès de psychiatres en Californie, ce livre démontre que la catégorie de "race" irrigue encore et toujours les pratiques et les discours institutionnels, aussi bien dans les représentations que les médecins véhiculent des corps soignés, que dans les stratégies de naturalisation du social employées pour prendre en charge leurs patients.
Cet ouvrage compile des photographies et les articles de chercheurs en sciences humaines et sociales qui ont participé au projet de coopération européenne Fusée de détresse, conçu par Paloma Fernandez Sobrino et coordonné par L'âge de la tortue.
Il rend visible une expérience artistique de coopération pluridisciplinaire traitant de l'accueil des personnes migrantes aujourd'hui en Europe. Fusée de détresse est né d'une volonté d'interpeler tous ceux qui composent nos sociétés contemporaines (citoyens, décideurs publics, médias) vis-à-vis de la situation politique et sociale des personnes migrantes. Dans chaque pays (France, Belgique, Turquie, Espagne, Italie et Portugal), une semaine de résidence artistique a réuni des artistes professionnels, des interprètes amateurs migrants et non-migrants et un.e chercheur.e en sciences humaines et sociales autour des témoignages intimes de personnes migrantes contenus dans L'Encyclopédie des migrants.
Les auteurs ont participé à ces résidences suivant des modalités variables (participation observante, observation participante, ...), produisant à chaque fois des réflexions inscrites dans leurs champs scientifiques. Chaque article présente un éclairage transdisciplinaire du projet : l'anthropologie (Espagne), la psychologie sociale et culturelle (Italie), la sociolinguistique (Belgique) et la sociologie (Turquie, Portugal et France).
L'anti-manifeste, inséré dans l'ouvrage scientifique, est une déclaration commune aux structures participantes du projet de coopération européenne Fusée de détresse, de leurs interrogations sur la manière de créer un projet artistique participatif.
Cet ouvrage propose de se confronter à des enjeux culturels, politiques et sociaux de la Chine contemporaine à travers l'étude de mots-clés. Certains sont des concepts familiers aux praticiens des sciences sociales occidentales (moderne, nation, nature, civilisation), d'autres appartiennent à la catégorie des "mots courants", mais témoignent d'usages particuliers où se donnent à voir les bouleversements subis au cours de cette période cruciale (voyage, héros, performance). Résultant d'une pratique de la traduction et des échanges culturels, ou d'une relecture d'un passé à la fois aimé et haï, ces mots structurent le paysage idéologique des élites intellectuelles et politiques chinoises, imprègnent les imaginaires populaires et orientent les pratiques du quotidien.
Les auteurs rassemblés dans ce volume s'inscrivent dans différents champs disciplinaires allant de l'anthropologie à la science politique, en passant par les études littéraires et cinématographiques, la sociologie et l'histoire. Ils se sont demandé quels étaient pour eux, à partir de leur domaine de recherche, les mots qui donnaient le mieux à penser les ruptures, les persistances et les émergences propres à l'histoire de la Chine moderne et contemporaine.
La sociologie militaire a reçu peu d'attention dans le monde universitaire au sens large et se concentre principalement sur les relations civilo-militaires. Ce livre cherche à combler cette lacune et combine des idées, des théories et des idées des fondateurs de la sociologie, chaque chapitre se concentrant sur un penseur spécifique. Il y a des chapitres sur Max Weber, Emile Durkheim, Karl Marx, Georg Simmel, Jane Addams, W.E.B. du Bois, Pitirim Sorokin, Erving Goffman, Michel Foucault, Morris Janowitz, Norbert Elias, Cornelis Lammers, Arlie Russell Hochshild, Cynthia Enloe et Bruno Latour. Chaque essai discute de leurs idées et théories en relation avec des sujets qui préoccupent dans et autour de l'armée aujourd'hui. Les études militaires sont prises dans un sens large ici, de sorte que le volume englobe un large éventail de questions, y compris les relations civilo-militaires, les affaires militaro-politiques, la performance et les résultats des opérations militaires, et les arrangements organisationnels, y compris la technologie et la composition, la performance et le bien-être du personnel.
Le livre vise à fournir des points de vue et des idées qui aideront les militaires à innover dans leurs organisations et leurs pratiques, pas nécessairement de la manière fonctionnelle habituelle d'innover (c.-à-d. plus rapidement, plus précisément, etc.), mais d'une manière plus large.
Les politiques française et allemande de lutte contre le chômage contribuent-elles à réduire les inégalités entre les sexes sur le marché du travail ? Le gender mainstreaming porté par l'Union européenne a-t-il favorisé une prise en compte de cette thématique dans les politiques d'"activation" des personnes sans emploi ? Au croisement de l'analyse de l'action publique et des études de genre, cet ouvrage analyse les manières dont sont prises en compte ces questions dans les politiques d'emploi ainsi que les freins à leur diffusion depuis le milieu des années 2000.
L'enquête de terrain centrée sur deux cas locaux montre que, malgré l'institutionnalisation des questions de genre dans le secteur de l'emploi, un écart important subsiste entre les objectifs proclamés de ces politiques valorisant l'égalité et leur mise en oeuvre locale.
La comparaison France-Allemagne souligne la portée incertaine de la politique européenne d'égalité des sexes au niveau local. Le rôle d'actrices et de structures spécialisées sur le genre, ainsi que les contextes locaux restent centraux pour comprendre le portage de cette question dans le secteur de l'emploi.
L'enquête menée auprès des spécialistes en charge de la mise en oeuvre de ces politiques révèle que, dans un contexte où priment le retour rapide en emploi et la lutte contre la précarité, l'objectif d'égalité des sexes reste peu légitime, et donc peu approprié. L'ouvrage éclaire ainsi les limites d'une approche transversale de l'égalité et plus largement des politiques "trans-sectorielles".
Avec le soutien du laboratoire IDPS de l'université Sorbonne Paris Nord.
En combinant les approches de la sociologie de l'action publique et de la territorial politics, cet ouvrage traite frontalement la régionalisation en s'intéressant aux politiques publiques des gouvernements régionaux en France et en Allemagne dans un secteur d'action publique, l'éducation, au coeur des compétences des régions. À partir de données originales et comparées, il montre qu'en matière de politique éducative, les inégalités territoriales ne se sont pas accrues. Bien au contraire, elles ont décru en France depuis la décentralisation.
Avec le soutien de Sciences Po Grenoble.
Forgé dans les milieux académiques et féministes états-uniens des années 1960, le concept de genre a enrichi les recherches en sciences sociales par une épistémologie permettant de dénaturaliser les différences, les inégalités et les identités sexuées. Devenu catégorie d'intervention publique, il fait aussi partie du langage et des répertoires des groupes militants. Ainsi, mobilisé à toutes les échelles (locales, nationales, internationales) par des acteurs contrastés, le genre connaît aujourd'hui un véritable éclatement. L'ouvrage interroge les modalités situées de ses circulations et de ses traductions en actions publiques, militantes, scientifiques et développe des analyses critiques de son succès globalisé et globalisant.
Ce livre prend appui sur une enquête ethnographique menée auprès d'associations, de victimes, de professionnels et de personnalités politiques et universitaires actifs sur ces sujets. Il décrit la construction de la cause des violences conjugales, ainsi que les politiques publiques mises en oeuvre, dans une démarche sociohistorique. Il met ainsi en lumière la porosité des espaces militant, universitaire et institutionnel.
Avec le soutien de l'EHESS et de l'Institut de recherche interdisciplinaire sur les enjeux sociaux.
Ces dernières décennies, les migrations internationales ont considérablement transformé les manières de "faire famille". Des individus migrent pour rejoindre leur conjoint ; d'autres donnent naissance à un enfant dans un pays où ils n'ont pas le droit de séjourner ; des mineurs sont conçus à l'étranger par GPA ou PMA; des parents en couple mixte n'arrivent pas à transmettre la nationalité à leur enfant pourtant né sur le territoire. Soumises à des normes nationales et internationales, ces migrations ont un impact sur la formation et la dissolution de la conjugalité, sur la filiation et la parenté, sur la reproduction et la procréation. Ces moments constitutifs de la vie familiale sont régulés par un pluralisme juridique. Objet fluide, le droit est travaillé par le législateur et les juridictions, il est incorporé par les individus ordinaires et mobilisé dans des contextes sociaux où des acteurs ayant une position sociale et des ressources dillérentes interagissent.
A l'aide d'un "passage par le droit", cet ouvrage interroge l'imbrication entre État(s), nation, liens familiaux et migrations. Il analyse, d'une part, comment le droit redessine le contour des liens familiaux et, d'autre part, comment les individus se saisissent du droit pour "faire famille" dans des contextes géographiques et juridiques variés. Grâce à des contributions qui dépassent les frontières disciplinaires et mobilisent des matériaux d'enquête variés, il montre que la transversalité des analyses en droit et sciences sociales est possible et riche.
Aurélie Fillod-Chabaud et Laura Odasso sont sociologues, respectivement chercheure rattachée au Centre Norbert Elias (EHESS, CNRS, Marseille) et chercheure au Collège de France associée au Laboratoire Méditerranéen de Sociologie (Aix-Marseille Univ, CNRS, Aix-en-Provence). Cet ouvrage a pris naissance au cours de leur post-doctorat au LabexMed d'Aix-Marseille Université (2016-2018).
La production de chiffres est au coeur des mobilisations féministes et des politiques du genre, que l'on pense aux quotas de femmes, aux indicateurs sexués, aux procès pour discriminations, au gender budgeting ou au décompte des féminicides. Vecteur potentiel d'une prise de conscience de l'existence de situations injustes et inacceptables, elle génère aussi des controverses sur ce qui doit être compté comme sur la façon de compter. Centré sur la sphère du travail, cet ouvrage vise à combler ce manque.
Ce volume retrace les moments les plus saillants du parcours intellectuel et politique de Françoise Rollin : du rapport avec Maurice Blanchot qui a profondément marqué sa conception de l'écriture comme mouvement perpétuel à celui avec Hannah Arendt dont, lors des années 1980, elle a introduit en France une interprétation libertaire. Il s'agit de rapports qui s'inscrivent dans l'engagement féministe de Françoise Collin, notamment à travers l'aventure des Cahiers du Grif, depuis le premier numéro publié à Bruxelles en 1973 jusqu'au dernier publié à Paris en 1997.
Avec le concours de l'association Archives du féminisme.
Cet ouvrage fait l'histoire de la prise en compte institutionnelle des questions de « droits des femmes » ou plus largement « d'égalité des sexes », des années 1960 jusqu'à nos jours. Il s'agit de comprendre les logiques de l'État et de décrire précisémment les actions des organes consultatifs, structure administrative, secrétariats d'État et ministères dédiés qui constituent le « féminisme d'État ». Le plus souvent marginalisées, ces institutions se sont inscrites dans un processus de normalisation qui n'a toutefois pas suffi à les protéger d'un effet de dilution de l'objectif d'égalité des sexes dans des politiques et dispositifs plus généraux.
À partir de 1905, Marie Le Gac-Salonne écrit une centaine d'articles dans des journaux parisiens et régionaux sous le pseudonyme de Djénane. Elle adhère à l'Union française pour le suffrage des femmes dès sa création puis en devient déléguée pour les Côtes-du-Nord en 1912, menant une propagande active pendant plus de vingt-cinq ans. En Bretagne, l'étiquette « féministe », source de scandale, est difficile à revendiquer pour une bourgeoise, mais l'engagement de Marie Le Gac-Salonne a valeur d'exemple.
Avec le soutien de la Société d'émulation des Côtes-d'Armor.
Ce numéro est consacré à L'abandon d'enfants du XIXe siècle à nos jours. Sans exclure du champ d'investigation ni le sort des enfants abandonnés ni les structures qui les prennent en charge, il s'intéresse en particulier aux parents qui abandonnent. Fille-mère d'hier ou mère adolescente d'aujourd'hui, la mère célibataire y tient une place importante, tant elle apparaît comme la figure emblématique de l'abandonneuse. Néanmoins, derrière l'apparente permanence des deux grands ressorts du délaissement d'enfants - pauvreté d'une part, dissimulation des naissances hors-mariage et stigmatisation de cette maternité solitaire qui inquiète et qui choque d'autre part -, il convient de scruter également les variations, selon les lieux et les époques, des itinéraires sociaux qui conduisent à la séparation. Il s'agit aussi de souligner dans l'histoire de l'abandon le poids de l'événement, guerre ou crise économique notamment. Quant à l'effacement des familles d'origine après que l'abandon a eu lieu, il apparaît qu'il n'est ni systématique ni irréversible. Qu'ils soient empêchés par la misère ou la réprobation morale, certains parents se refusent en effet à disparaître définitivement, et tentent de négocier avec les structures d'accueil ou de contourner leurs règles afin de maintenir un lien que l'abandon est censé avoir dissout. D'autres essaient, lorsque leur situation s'est rétablie ou normalisée, d'obtenir la restitution de leur enfant. Tous doivent faire face aux réticences d'institutions profondément attachées à leurs principes éducatifs et convaincues de faire mieux pour leurs jeunes protégés que des parents considérés bien souvent comme incapables ou indignes.
Comment rendre compte de la pluralité des expériences du vieillir, de leur transformation et des manières dont nos sociétés en régulent les tensions, sinon en les replaçant dans leurs contextes et leurs dynamiques sociales ? Dans le prolongement des analyses de Simone Pennec à l'université de Bretagne Occidentale (Brest) et à partir d'objets et de terrains d'études variés en France principalement, et aussi en Belgique, au Brésil, au Canada, en Suisse, au Mexique, cet ouvrage analyse les manières dont les individus articulent leurs différents engagements au cours de la vie. Il montre comment certaines manières d'avancer en âge peuvent être soutenues ou au contraire déqualifiées.
Les quatre parties de l'ouvrage rendent compte des effets des catégorisations des politiques publiques, de la participation des personnes vieillissantes aux différents espaces sociaux, du statut et des expériences des personnes et de leur entourage face aux transformations liées au vieillissement et du travail de soin, de la diversité de ses contextes, de ses registres et de ses acteurs.
Cet ouvrage est destiné à des enseignants, des étudiants et des chercheurs en sciences sociales, à des praticiens de l'intervention sociale et des professionnels de santé, comme à l'ensemble des acteurs professionnels, politiques, militants ou citoyens concernés.
Il a été coordonné par cinq enseignant-e-s-chercheur-e-s en sociologie : Françoise Le Borgne-UGUEN (UBO-Brest), Florence DOUGUET (UBS-Lorient), Guillaume FERNANDEZ (UBO-Brest), Nicole ROUX (UBO-Brest) et Geneviève CRESSON (Université Lille 1).
Les consommations de produits psychotropes (alcool, tabac, cannabis, autres "drogues") chez les adolescents attirent l'attention de la santé publique et des médias depuis plus de cinq décennies. Cette attention se focalise surtout sur les pratiques à risque : on en sait moins sur les sorties et consommations ordinaires des jeunes filles et garçons.
Ce livre vise à comprendre la gestion et l'inscription de ces pratiques genrées au sein des relations familiales. Si la relation de confiance apparaît comme un mode privilégié des rapports parents-adolescents, en vue de développer une autonomisation responsable des jeunes, elle se trouve aussi mise en jeu et à l'épreuve dans la négociation et l'encadrement des sorties et des consommations juvéniles. On y observe par exemple une différenciation genrée qui reflète un certain rapport au monde et à ses dangers.
Ces pratiques constituent dès lors une entrée pertinente pour étudier l'autonomisation et la construction d'une vie à soi chez les jeunes, les pratiques éducatives genrées ainsi que l'échange, les non-dits et les mensonges parfois à l'oeuvre dans les relations familiales contemporaines.