Parler de racisme, c'est parler d'une histoire-monde, celle de la xénophobie, de l'antisémitisme, des préjugés, de l'esclavage ou celle de la ségrégation. Mais c'est aussi parler d'images : la caricature, les objets, l'affiche politique ou de propagande, la publicité ou le tract, la photographie ou la peinture... Nombreux sont les supports qui ont véhiculé la représentation de l'« autre » comme un être inférieur, stigmatisé dans sa différence, que celle-ci soit ethnique, religieuse, culturelle ou sexuelle. Ils relèvent d'une culture visuelle qui a contribué pendant des siècles à façonner des relations tronquées, marquées par une violence pouvant aller jusqu'à l'extermination ou au génocide. En analysant près de 250 images, l'historien Pascal Blanchard et l'anthropobiologiste Gilles Boëtsch décryptent les différentes strates de cette haine de l'autre dans une perspective à la fois historique, culturelle et thématique. Car comprendre la construction de ce discours racial sur le temps long, c'est participer à sa déconstruction. Les auteurs donnent aussi la parole à une quinzaine de personnalités : chacune livre ici un éclairage à hauteur de sa propre expérience, de ses convictions et de ses engagements. Une saisissante histoire visuelle et mondiale du racisme pour en maîtriser désormais tous les codes et représentations.
Loin d'un simple phénomène de mode, le tatouage se démocratise aux quatre coins du monde, certains évoquant même une révolution culturelle. Pourtant, les préjugés ont la dent dure ! Alors que se pose la question de savoir si le tatouage peut légalement être considéré comme un art, il est encore perçu comme l'apanage des marginaux et fortement associé à la criminalité. Cette représentation ne doit cependant rien au hasard. Historiquement prohibé par les trois religions monothéistes, le tatouage sert à marquer les criminels du sceau de l'infamie et alimente toutes sortes de théories criminologiques dès le XIXe siècle. Il n'y a donc rien d'étonnant à ce que divers groupes criminels finissent par le revendiquer comme signe identitaire. Mais savez-vous comment, des prisons françaises aux gangs latino-américains, en passant par la Russie et l'irezumi des yakuzas, ces criminels l'ont arboré ?
Jonglant avec le droit, la criminologie et l'histoire des civilisations, Benoît Le Dévédec (juriste) et Arnaud Wallet (tatoueur) dressent un panorama de ces tatouages de criminels et reviennent sur les liens qui unissent tatouage, criminels, crimes et droit, afin de tordre le cou aux idées reçues. Ce livre est une véritable immersion en images dans les eaux troubles des tatouages des hors-la-loi.
Depuis 1900, le ticket de métro accompagne notre vie quotidienne, au fond de nos poches, de nos portefeuilles ou au coeur des pages de nos livres.
Dématérialisation oblige, il aura bientôt disparu.
Il fallait donc raconter la (petite) histoire des premiers tarifs pour les mutilés de la Grande Guerre, du ticket du GI, des premiers tarifs « famille nombreuse », des poinçonneurs, des premières bandes magnétiques, de la révolution de la carte orange, de la disparition de la première classe ou de la saga du ticket chic - ticket choc...
Documents photos inédits, anecdotes passionnantes, chiffres surprenants, grands événements et souvenirs émouvants parsèment cette étonnante histoire d'un sésame qui transporte chaque jour plus de 8 millions d'entre nous.
De ces enquêtes et de ces rencontres ont émergé six problématiques locales de portée globale :
Désindustrialisation à Charmes (Vosges) ; solidarité entre footballeurs à Fos-sur-Mer (Bouches-du- Rhône) ; embourgeoisement des centres villes à Marseille (Bouches-du-Rhône) ; alimentation durable à Plozévet (Finistère sud) ; identité à Saint-Paul-sur- Ubaye (Alpes-de-Hautes-Provence) et la diversité des communautés à Sarcelles (Val d'Oise).
Choix des textes et catalogue établis par Jean-Michel Goutier
Planète Emmaüs est le premier livre témoignage d'un tour du monde photographique réalisé par Sébastien Gracco de Lay pour Emmaüs International.
Edité à l'occasion des 40 ans du mouvement, cet ouvrage fait découvrir l'incroyable richesse humaine et la diversité des actions menées par les associations locales Emmaüs dans le monde. Il est dédié à l'abbé Pierre, aux compagnes et compagnons, bénévoles et salariés d'Emmaüs à travers le monde.
Ce somptueux recueil est l'hommage que Philippe Labro souhaitait depuis longtemps rendre à ses « étoiles américaines ».
En 50 portraits qui se lisent comme autant de nouvelles, il fait revivre avec talent ces êtres lumineux aux destins exceptionnels qui, icônes de sa mythologie personnelle, marquèrent son itinéraire d'homme et d'écrivain. Retraçant leurs combats, leurs rêves et leurs drames, il évoque ces personnages qu'il considère comme les plus symboliques de l'Amérique et qu'il eut, pour certains, la chance de rencontrer. Grâce aux sublimes photographies qu'il a ici choisies, il nous fait redécouvrir sous un angle inédit le charisme, le charme et le génie propres à chacun d'eux.
Journaliste, écrivain, cinéaste et parolier, Philippe Labro est l'homme de médias (directeur général des programmes de RTL de 1985 à 2000 ; vice-président de RTL en 1996 ; vice-président de Direct 8 de 2005 à 2012) et l'écrivain talentueux et prolixe que l'on sait - il est notamment l'auteur de 20 livres, parus aux éditions Gallimard, parmi lesquels : Des feux mal éteints (1967), Le Petit Garçon (1990), Quinze ans (1992), La Traversée (1996), Je connais gens de toutes sortes (2002), Tomber sept fois, se relever huit (2003), Franz et Clara (2006), Les Gens (2009), 7500 Signes (2010). Sa passion pour les États-Unis remonte à ses 18 ans, lorsqu'il part étudier en Virginie et en profite pour voyager à travers tout le pays - une expérience marquante et fondatrice de son univers littéraire. « Je n'ai pas eu besoin de demander la permission à qui que ce soit, parce que c'était un instinct, qui reposait sur un désir, une curiosité d'Amérique, que j'avais depuis toujours. Elle venait de mes lectures d'enfance, du cinéma, de la libération de la France. » De ces années de jeunesse sont nés deux romans, L'Étudiant étranger (1986, prix Interallié) et Un été dans l'Ouest (1988, prix Gutenberg).
Dans le paysage commémoratif parisien, une cinquantaine de statues et monuments ont été édifiés pour honorer des femmes. À travers l'histoire des circonstances de l'érection de ces statues à l'époque de la statuomanie républicaine de la fin du XIXe siècle, et la prolifération, dans l'espace public, de statues dédiées à des personnages célèbres, Christel Sniter apporte une contribution à l'histoire politique de la reconnaissance des femmes à travers le prisme de la grandeur, de l'héroïsme et du génie à célébrer.
Elle y analyse la manière dont la culture politique républicaine fabrique ses représentations de la femme en les indexant le plus souvent au déjà là du grand homme, mais aussi en aménageant une place à l'identité spécifique de l'héroïsme féminin. Ces femmes célèbres sont-elles des grands hommes comme les autres, honorées pour les mêmes qualités universelles ? Ou bien ces statues ont-elles été érigées par des féministes dans une dynamique militante, voire dans une logique de discrimination positive, par souci de représentativité et pour compenser un déséquilibre, parce que précisément ce sont des femmes ? Dans quelle volonté de construction d'un imaginaire national ces projets ont-ils été pensés ?
Machiavéliques, sanglants, crapuleux, les crimes fascinent autant qu'ils effraient. Face à l'horreur, tout esprit normalement constitué a toujours besoin de comprendre : pourquoi cette cruauté ? À qui profite le crime ? C'est ce que propose de découvrir cette anthologie qui passe 50 meurtres au peigne fin, de l'enlèvement du petit Lindbergh à la condamnation d'Omar Raddad, en passant par le cas OJ Simpson et la mort mystérieuse du magnat de la presse Robert Maxwell. Revivez les moments forts de l'enquête reconstituée dans ses moindres détails, depuis la découverte de la scène de crime à la collecte et l'analyse des indices et des traces d'ADN, sans oublier les suspects et les motifs envisagés. Un ouvrage à remettre entre les mains de tout détective qui sommeille en chacun de nous.
Par centaines et par milliers, des hommes et des femmes prennent le chemin de l'exil, fuyant la violence, l'intolérance, le désir de détruire, les guerres dévastatrices aux mobiles inhumains. Risquer le départ ou être assuré de mourir : tel est le défi des réfugiés.
Les paroles recueillies dans cet ouvrage sont des témoignages poignants de 30 réfugiés exilés au Maroc, originaires de 16 pays. Des paroles d'êtres humains qui n'ont pas eu la chance de naître ailleurs que dans des terres semées de risques, d'incertitudes et d'inconnu.
Qui sont ces hommes et ces femmes ? Quelle est leur histoire ? Quel est leur parcours ? Ils arrivent avec un passé et s'intègrent dans l'histoire du pays d'accueil. Ces hommes questionnent notre ouverture au monde. Quelle part nous revient sur cette terre ? Qu'avons-nous à partager ? Que nous apportent ces « étrangers » ?
Ces réfugiés ont accepté d'être les témoins du chemin qu'ils ont parcouru.
Un chemin parsemé des plus grands périls. Vers un chemin d'humanité...
Plongée en images et en témoignages dans une journée exceptionnelle, c'est l'aventure du Grand jour, des années 1940 à aujourd'hui, que retrace ce beaulivre.
Il est la première histoire du mariage racontée par les Français eux-mêmes.
Une histoire éclairée par la plume alerte et accessible de Jean-Claude Kaufmann. De la diversité des expériences au fil des décennies, le célèbre sociologue dégage une évolution étonnante des mentalités et des rituels.
De la Seconde Guerre mondiale à nos jours, nous avons radicalement changé de société. La modernité a imposé des règles du jeu fondées sur le droit de la personne à inventer sa propre vie. Ainsi, le mariage est devenu une affaire personnelle et non plus celle de la famille ou de la communauté. Après un temps de révolte contre l'institution, la cérémonie du mariage est aujourd'hui rêvée de plus en plus fort par le couple et son organisation ne cesse de monter en puissance. Réussir son mariage est devenu un défi.
Une cinquantaine de couples livrent ici souvenirs, émotions, et temps forts du Jour J.
Ils ouvrent leurs albums photo au charme tantôt suranné, tantôt résolument contemporain. Ces archives personnelles sont accompagnées d'une iconographie riche et pétillante : cartes postales, magazines, pièces montées, wedding cakes, robes de princesse, rubans et fleurs. Tout l'univers du mariage est au rendez-vous!
Un texte littéraire et des photographies, accompagnés de textes de sociologues de chercheurs et d'un historien sur la remise en question du modèle d'intégration d'EDF-GDF par l'économie libérale. Les auteurs affichent leurs opinions sur ce constat et les évolutions possibles.
Mamie Nova a-t-elle vraiment existé ? D'où vient le cri du Géant vert ? Et pourquoi La vache qui rit est-elle rouge... ?
Il n'y a pas d'aventure sans héros, vous en conviendrez ! Dans les contes de fées, les séries, les bandes dessinées. Depuis plus d'un siècle, des héros d'un genre nouveau peuplent nos placards, vivent sur nos vêtements et dans nos télévisions, ce sont ceux des marques et des publicités. Nous voyons tous les jours, sans vraiment regarder, le tigre sur la boîte de céréales, la mamie sur le yaourt, et l'on se souvient avec nostalgie du roi du pain d'épice. Les équipes créatives choisies par les sociétés s'occupent au gré des époques et des projets de définir le dessin, les couleurs, la voix, le caractère du personnage de marque. Il s'agit enfin d'en mettre en scène les péripéties, pour créer une proximité avec vous qui lisez ces lignes. Le design évoluant dans le domaine de la communication au rythme des campagnes publicitaires et des créations de marques, chaque courbe, couleur ou détail a aujourd'hui son importance, et constitue une pièce du puzzle formant ces héros complexes qui nous sont chers. Anecdotes et décodages sur ces personnages vous seront proposés au fil des pages de cette anthologie. Vous découvrirez ainsi les secrets de ces habitants du cellier, qui constituent notre nouvelle mythologie urbaine. Qui était le vrai Uncle Ben's ? Mamie Nova a-t-elle vraiment existé ? D'où vient le fameux cri du Géant Vert ? Pourquoi La vache qui rit est-elle rouge ? Autant de questions dont vous aurez la réponse, pour que les personnages de marque d'hier et d'aujourd'hui n'aient plus de secrets pour vous !
L'objectif de cette publication est double : mettre en avant le travail de création lors des ateliers et garder une mémoire de ces travaux en diffusant le plus largement possible un ouvrage abordant un thème d'actualité.
Patricia de Gorostarzu, après avoir publié son road-trip américain (Vintage America, Albin 2010), nous emmène dans un tout autre voyage.
Pendant un an, elle est partie à la découverte des acteurs de l'action sociale. Ce qui n'était qu'au début qu'un simple reportage pour Malakoff-Médéric est devenu, au fil de ses contacts, une véritable aventure au coeur de l'humain.
Elle a su photographier avec pudeur celles et ceux qui se trouvent, pour des périodes plus ou moins longues, dans une situation de détresse. En regard, elle a saisi l'humanité des acteurs de l'action sociale, dans la diversité de leurs métiers et de leurs parcours. Un tendre kaléidoscope de portraits, des deux "côtés" de l'action sociale.
Un jour, une heure, leur vie a basculé.
En prison, ils sont entrés dans un autre monde, où plus rien n'a tout à fait le même sens.
Ces détenus, à la fois si loin et si proches de nous, disent leur désespoir, leur besoin de dignité, leurs passions, et cette force de vivre, malgré tout.
Deux ans après Paroles de poilus, les auditeurs de Radio France ont à nouveau répondu à l'appel qui leur avait été lancé, et qui cherchait cette fois à réunir les paroles de ceux qui sont privés de liberté.
Plus de deux mille textes sont parvenus à Radio France. De nombreuses associations ont également apporté leur concours, l'Association des visiteurs de prison, le Courrier de Bovet, l'Observatoire international des prisons, au bénéfice duquel une partie des droits d'auteur est reversée.
Abel Gance n'a pas écrit ses Mémoires. Toutefois, l'auteur de Napoléon avait fait transcrire un certain nombre de notes consignées tout au long de sa vie qui devaient composer un ouvrage sur les milieux cinématographiques. Roger Icart propose un « montage » chronologique des principaux textes inédits, de correspondances révélatrices, de notes personnelles, mêlés à des interviews, des documents d'époque. Ce montage, qui s'apparente au principe du collage, est révélateur d'une existence tumultueuse, d'ambitions déçues, mais aussi des rapports qu'Abel Gance entretenait avec les nombreuses personnalités politiques et littéraires dont il avait acquis l'amitié (Charles Pathey, Griffith, etc.).
« Plus jamais je ne rentrerai en scène.
Je ne chanterai jamais plus...
Un soir de 1993, au Châtelet, mon coeur, trop lourd de tant d'émotion, a brusquement battu trop vite et trop fort, et, durant l'interminable espace de quelques secondes où personne, j'en suis sûre, ne s'est aperçu de rien, mon corps a refusé d'obéir à un cerveau qui, d'ailleurs, ne commandait plus rien.
J'ai gardé, rivée en moi, cette panique fulgurante pendant laquelle je suis restée figée, affolée, perdue.
J'ai dû interrompre le spectacle pendant quelque temps, puis définitivement...
Durant deux ans, j'ai fait le deuil d'une partie de ma vie qui venait brusquement de se terminer.
Écrire, aujourd'hui, est un moyen de continuer le dialogue. » Barbara, 27 avril 1997