« La rafle du Vel d'Hiv, qui fit près de 13 000 victimes, dont 4 000 enfants, les 16 et 17 juillet 1942, est l'un des épisodes les plus terribles de la collaboration de Vichy avec l'occupant nazi. En 1967, à l'occasion de la sortie du livre de Claude Lévy et Paul Tillard, La Grande Rafle du Vel d'Hiv, Cabu, jeune dessinateur de presse, met tout son talent pour illustrer cette tragédie. Ces dessins restituent de manière poignante cette page sombre de notre histoire. Cabu est mort le 7 janvier 2015 sous les balles de l'islamisme, dans les locaux de Charlie Hebdo à Paris. Il a dessiné le pire du XXe siècle et a été lui-même la victime du pire du XXIe siècle. Ce destin confère à ses dessins une charge émotionnelle particulière, et pour tout dire vertigineuse. »
La première grande étude sur les oeuvres d'art volées par les nazis en Belgique. Pendant huit ans, le journaliste Geert Sels a fébrilement mené l'enquête sur le gigantesque pillage artistique orchestré par le Troisième Reich. Un travail d'investigation exceptionnel et une plume incisive mettent à nu une vérité troublante. Vaste couverture médiatique attendue : après la publication de ce livre, la Belgique devra enfin s'atteler à une politique de restitution.
Au cours de la Seconde Guerre mondiale, le Troisième Reich se livra à un pillage artistique sans précédent en Europe. Ce livre apporte un éclairage inédit sur les spoliations commises en Belgique. Les nazis emportèrent des tableaux de Memling, Brueghel et Jordaens, spolièrent des particuliers et dépensèrent des millions de reichsmarks pour acquérir des oeuvres d'art. Pendant huit années d'investigation, Geert Sels a méticuleusement reconstitué le puzzle à l'aide des pièces trouvées dans des archives à Paris, La Haye, Coblence et un peu partout en Belgique. Des collectionneurs, marchands et maisons de vente aux enchères sans scrupule aidèrent les nazis à mettre la main sur d'innombrables oeuvres d'art. Ce livre dévoile les filières utilisées pour faire sortir toutes ces oeuvres du pays. Des tableaux échouèrent plus tard au Louvre, au Tate Moderne, au Getty Museum ou à la Yale Art Gallery. Même la Russie détient encore des oeuvres d'art qui auraient dû retourner en Belgique après la guerre. D'autres oeuvres sont bel et bien revenues, mais se trouvent aujourd'hui dans des musées, sans que l'on ait pris la peine de chercher leurs propriétaires légitimes.
Comment des jeunes femmes en majorité juives et slovaques survécurent à Auschwitz en y travaillant dans l'atelier de haute couture créé à l'été 1943 par Edwig Höss, l'épouse du commandant du camp, pour ses propres besoins et ceux d'autres femmes de SS (y compris dans l'élite berlinoise). Un témoignage d'autant plus saisissant qu'il mêle l'enfer concentrationnaire à l'existence dorée des geôliers, sous la plume d'une historienne de la mode. Et une enquête sur la façon dont l'aryanisation économique déstabilisa le secteur textile, pas seulement en Allemagne, et dont la récupération des affaires de déportés devint une véritable industrie de reconditionnement, au point qu'une vingtaine de trains remplis d'effets personnels repartaient quotidiennement d'Auschwitz.
En juin 1940, la France signe la convention instaurant le régime de Vichy. Son article 19 prévoit que «le gouvernement français est tenu de livrer sur demande tous les ressortissants allemands désignés par le gouvernement du Reich».Varian Fry, jeune journaliste américain, est mandaté par le Centre américain de secours pour offrir des visas à 200 Français - artistes, intellectuels ou dissidents - menacés par les nazis. Arrivé à Marseille en août 1940, il pense rester trois semaines. Il y séjournera finalement treize mois, avant que la police de Vichy ne l'expulse, et sauvera plus de 2 000 personnes, dont André Breton, Max Ernst, Marcel Duchamp, Peggy Guggenheim, Stéphane Hessel ou Marc Chagall.Cette action, qui relève de ce qu'on a appelé «la résistance avant la Résistance», illustre la solidarité internationale et l'héroïsme de l'individu ordinaire face à la déraison d'État.
Simone et ses soeurs, c'est le secret de Simone Veil. Elles étaient trois : Milou, Denise et Simone, la dernière.
Dans ce livre, elles racontent leur histoire à travers leurs lettres, leurs journaux intimes, leurs souvenirs - autant de documents inédits retrouvés dans les archives familiales.
Elles ont dix ans, elles ont quinze ans... Elles s'écrivent tout ce qu'elles vivent : les bains de mer, les premiers flirts et l'amour, l'arrière-pays nic¸ois, les années chez les éclaireuses.
Et puis la vie bascule : l'Occupation, la traque des Juifs, l'engagement dans la Résistance de Denise jusqu'au camp de concentration de Ravensbrück, la déportation à Auschwitz de Milou et Simone, leur famille décimée. Et la vie après. Au retour des camps, les trois soeurs doivent réapprendre à vivre et aimer. Elles ne cesseront jamais de se parler et de s'écrire.
Ce livre choral, composé avec les récits inédits dessoeurs Jacob, nous raconte l'extraordinaire amour et le courage de trois femmes au destin exemplaire.
À l'âge de 100 ans, Edgar Morin fait une dernière requête à son biographe : qu'il enquête sur le réseau de résistance Charette, auquel il appartint ains que Mitterrand, Jankélévitch, Clara Malraux et bien d'autres. Un réseau totalement oublié, et pourtant décisif dans l'histoire de la résistance, et follement romanesque.
1941. Camp de Fallingbostel. Baraque 8. Une poignée d'irréductibles du Stalag XI-B refusent la défaite et montent leur réseau. Des premières filières d'évasion à l'unification de la Résistance, et jusqu'à la victoire finale, Emmanuel Lemieux mène l'enquête et raconte l'épopée du Réseau Charette.
Quels étaient les visages de l'Armée des ombres ? Quels noms résonnent dans son silence ? Qui étaient Philippe Dechartre, André Ulmann, Charles Bonnet, Pierre Le Moign' ? Quel fut le rôle de Michel Cailliau, neveu du général de Gaulle, alias " Charette " ? Et comment a-t-il affronté François Mitterrand, dit " Morland " ? Derrière les barbelés, ces hommes inventent une organisation hors-norme. Gaullo-communiste, francoallemand, éparpillé et uni, leur réseau rassemblera les prisonniers de guerre et recrutera au-delà.
Emmanuel Lemieux part sur ses traces et dévoile les ultimes secrets de la Résistance. Avec lui, on rencontre Marguerite Duras, Marie-Agnès de Gaulle, Clara Malraux, Vladimir Jankélévitch et un certain Edgar Nahoum. Dans ces pages qu'il authentifie, ce dernier témoin retrouve l'histoire de ses amis : " J'ai pu, grâce à tous, devenir Edgar Morin. " Cette fresque immense se déroule de Londres à Alger, dans le vrombissement des Lysanders et le secret des prisons. Et l'on part à la recherche de splendides fantômes dans une nuit profonde.
Une aventure tragique et grandiose. Une enquête romanesque.
Un grand livre d'histoire.
« La guerre avait fauché une génération. Nous étions effondrés. Mon oncle et ma tante avaient beau être médecins, ils ne possédaient plus rien. Leur clientèle avait disparu. Leur maison avait été pillée. Leurs économies avaient fondu. Le lendemain de mon arrivée à Paris, comme ils n'avaient ni argent ni vêtements à m'offrir, c'est une voisine qui m'a secourue avec une robe et des sous-vêtements.
Il régnait dans la maison une atmosphère de désolation.
Il n'y avait plus le moindre meuble. Les miroirs avaient été volés, à part ceux qui étaient scellés aux murs et que les pillards n'avaient pas pu emporter.
Je faisais ma toilette matinale devant un miroir brisé par une balle. Mon image y apparaissait fissurée, fragmentée.
J'y voyais un symbole.
Nous n'avions rien à quoi nous raccrocher. Ma soeur Milou était gravement malade, mon oncle et ma tante avaient perdu le goût de vivre. Nous faisions semblant de vouloir continuer. » Simone Veil raconte son enfance, sa déportation, et l'impact de cette épreuve dans sa vie.
Récit recueilli par David Teboul.
Membre convaincu du parti nazi dès 1923, aveuglément soutenu par son épouse Charlotte, Otto von Wächter a rapidement intégré l'élite hitlérienne, devenant notamment, au début de la Seconde Guerre mondiale, gouverneur de Cracovie en Pologne, puis gouverneur du district de Galicie, dans l'ouest de l'Ukraine actuelle - deux territoires qui furent le théâtre de l'extermination des Juifs. En 1945, après la défaite du Reich, il parvient à fuir, se cache dans les Alpes autrichiennes avant de rejoindre Rome et le Vatican, qui abrite l'une des principales filières d'exfiltration des nazis vers l'Amérique du Sud. C'est là qu'il trouve la mort, en 1949, dans des circonstances. Comment a-t-il pu se soustraire à la justice, de quelles complicités a-t-il bénéficié ? A-t-il été réduit au silence ?Une passionnante enquête à rebondissements, une traque échevelée au coeur des archives et des souvenirs. Florent Georgesco, Le Monde.Traduit de l'anglais par Astrid von Busekist.
Dans la lignée des Mythes de la Seconde Guerre mondiale, vingt erreurs stratégiques d'envergure expliquées par une équipe d'historiens et la rédaction de Guerres & Histoire, dirigées par Jean Lopez et Olivier Wieviorka.
La Seconde Guerre mondiale a duré près de six années, aussi longues que terribles. Cette durée s'explique, bien entendu, par les formidables moyens que les belligérants déployèrent sur terre, sur mer et dans les cieux : il était vain d'espérer abattre l'ennemi par une campagne unique ou une bataille décisive. Mais les erreurs commises expliquent aussi que ce conflit se soit éternisé. Si Hitler ne s'était pas obstiné à gagner la bataille d'Angleterre ou à prendre Stalingrad, si la France, en mai 1940, n'avait pas imprudemment lancé ses forces en Belgique et en Hollande, si les Anglo-Américains n'avaient pas débarqué en Afrique du Nord..., la face de la guerre en eût été changée et sa durée vraisemblablement raccourcie.
En traquant les erreurs commises par les deux camps, ce livre vise à explorer la rationalité des acteurs. Car les décisions prises par les dirigeants politiques ou les chefs militaires reposaient sur un ensemble de paramètres qu'il importe de décrire, afin de comprendre pourquoi ils menèrent à l'échec. Les stratégies se fondaient sur des informations parfois imparfaites, sur des moyens souvent limités, sur des hypothèses par moment fallacieuses. Autant de facteurs qui conduisirent, plus d'une fois, au désastre, comme aussi l'orgueil, l'obstination, le carriérisme et l'opportunisme menant à la prise de (mauvaises) décisions.
Autant de cas de figures qu'illustreront, de Stalingrad à " Market Garden ", de la stratégie navale des Japonais à l'insurrection de Varsovie, vingt contributions proposées par les meilleurs spécialistes de la Seconde Guerre mondiale.
Les erreurs : L'appeasement ; Le Japon attaque la Chine ; Hitler choisit l'Italie ; La manoeuvre " Dyle-Bréda " ; Le Haltbefehl devant Dunkerque ; L'armistice de 1940 ; L'intervention italienne en Grèce ; " Barbarossa " ; Ne pas capturer Malte ; Dieppe 1942 ; L'abandon de Singapour ; Le débarquement en Afrique du Nord ; Midway ; La politique arabe du Reich ; Monte Cassino ; Stalingrad ; Le bombardement stratégique ; L'unconditional surrender ; L'insurrection de Varsovie ; " Market Garden ".
La guerre contre le totalitarisme nazi a employé tous les moyens pour conserver un espace de liberté et de dignité humaine. Ceux qui n'ont pas accepté la soumission aux nouveaux maîtres de l'Europe et à leurs valets, les collaborationnistes, ont renoué avec la grande tradition de subversion. Parmi les gestes résistants spontanés, la dérision a été l'un des réflexes vitaux et immédiats.Tracts, papillons, caricatures, pastiches, calembours, parodies et graffitis ont littéralement fleuri sur les murs, dans la presse clandestine, sur les ondes de la BBC et dans les publications de la France Libre. Certains textes, dessins et chansons ont fait le tour du monde. Pied de nez permanent à l'occupant, l'humour a servi à dénoncer, sans répit, les mensonges des propagandes, les abus des réquisitions de denrées et de main-d'oeuvre, l'odieuse délation et le reniement des responsables politiques. Le redécouvrir aujourd'hui, sous les formes multiples d'une anthologie, permet de réaffirmer la force des valeurs universelles en lutte contre toutes les oppressions.
Dès les années 1950, les premiers travaux scientifiques sur la persécution des Juifs sous l'Occupation, fondés sur les archives de l'État, ont réduit à néant les justifications des dirigeants de Vichy à la Libération : le « moindre mal », « sacrifier » les Juifs étrangers pour « sauver » les Juifs français, etc.
Depuis, l'historiographie, qui a abouti dans les années 1970-1980 aux travaux majeurs de Robert Paxton ou de Serge Klarsfeld, n'a cessé de se développer, au point qu'il est sans doute impossible de dresser la liste exhaustive des milliers de titres parus.
D'où la nécessité d'une présentation des acquis les plus récents de la recherche, française et internationale, sur la Shoah en France. Telle est l'ambition du présent ouvrage, à l'échelle des acteurs, dirigeants comme simples citoyens, qui permet de comprendre le bilan de la « solution finale » en France : 74 150 déportés ; plus de 200 000 non-déportés.
Malgré la volonté génocidaire de l'occupant et la politique des dirigeants de Vichy visant à mobiliser toute la puissance de l'État contre les Juifs apatrides et leurs enfants, les obstacles dans l'administration et la société étaient suffisamment nombreux pour que, dès les grandes rafles de l'été 1942, en dépit des dizaines de milliers d'arrestations, la majorité des victimes parviennent à s'en sortir.
Une mise au point salutaire alors que le savoir scientifique sur les crimes du XXe siècle est régulièrement attaqué à des fins nationalistes.
On doit à Varian Fry le sauvetage, en 1940-41, de figures du monde des arts, et de la science, tels Marc Chagall, Max Ernst, Marcel Duchamp, André Breton, Hannah Arendt... Cette biographie retrace la vie du "Oskos Schindler" Américain honoré par le Mémorial Yad Vashem. À l'originie de la série " Transatlantique " diffusée sur Netflix.
Août 1940. Varian Fry (1907-1967), jeune journaliste, débarque à Marseille, chargé d'une mission secrète par l'Emergency Rescue Committe. Avec 3 000 dollars en poche et une liste de deux cents noms, il doit préparer l'exfiltration d'artistes et de militants qui ont fui l'Allemagne nazie, mais sont susceptibles de lui être livrés " sur demande ", en application de la Convention d'armistice.
Cette liste contient les noms de peintres, de cinéastes et d'écrivains de premier plan - Max Ernst, Hannah Arendt, Lion Feuchtwanger, Heinrich Mann, Hans Bellmer, Victor Brauner, Max Ophüls, Franz Werfel - et ne va cesser de s'élargir. Des artistes français ou réfugiés s'y ajoutent - Marcel Duchamp, André Breton, Arthur Koestler, Victor Serge -, mais aussi de simples familles juives.
Avec le soutien financier de Peggy Guggenheim, Fry parvient à monter une équipe pour fabriquer des faux papiers, cacher ses protégés et repérer des filières jusqu'à Lisbonne ou la Martinique. Au grand déplaisir des autorités de Vichy... et du gouvernement américain, encore neutre dans le conflit. En décembre 1940, il est arrêté et, neuf mois plus tard, expulsé du territoire français.
Sur la base de courriers, de rapports déclassifiés et d'interviews, notamment avec la veuve de Fry, Sheila Isenbeg retrace l'engagement du premier Américain honoré du titre de Juste parmi les nations, en 1996.
Un destin qui a inspiré la série Transatlantique, conçue par la productrice de Unorthodox, tournée à Marseille et diffusée sur Netflix.
Préface de Jean-Michel Guiraud, président de l'Association Varian Fry France.
«Ces pages seront-elles jamais publiées? Je ne sais. Je me suis cependant décidé à les écrire. L'effort sera rude:combien il me semblerait plus commode de céder aux conseils de la fatigue et du découragement! Mais un témoignage ne vaut que fixé dans sa première fraîcheur et je ne puis me persuader que celui-ci doive être tout à fait inutile. Un jour viendra, tôt ou tard, j'en ai la ferme espérance, où la France verra de nouveau s'épanouir, sur son vieux sol béni déjà de tant de moissons, la liberté de pensée et de jugement. Alors les dossiers cachés s'ouvriront; les brumes, qu'autour du plus atroce effondrement de notre histoire commencent, dès maintenant, à accumuler tantôt l'ignorance et tantôt la mauvaise foi, se lèveront peu à peu; et peut-être les chercheurs occupés à les percer trouveront-ils quelque profit à feuilleter, s'ils le savent découvrir, ce procès-verbal de l'an 1940.»Marc Bloch
Le 30 avril 1945, Hitler se suicide ; le 8 mai 1945, les Alliés obtiennent la capitulations sans condition des armées du IIIe Reich. Entre ces deux dates, huit jours s'écoulent pendant lesquels la guerre n'est pas encore finie. Alors que le gouvernement Donitz se déplace à Flensburg, Berlin capitule, comme les troupes de la Wehrmacht en Italie. En Allemagne se déclenche une hallucinante épidémie de suicides tandis que les femmes sont massivement victime de viols. Les dernières marches de la mort, les expulsions sauvages, les hiérarques nazis qui se cachent ou fuient, les camps de concentration libérés, cette semaine de mai dit à la fois ce que fut le IIIe Reich et dessinent déjà l'après-guerre. Car si tout semble s'arrêter dans la plupart des récits sur la seconde guerre mondiale, tout est en mouvement. Jour après jour, Volker Ullrich décrit ce "temps hors du temps" et plonge le lecteur dans un monde qui s'effondre littéralement, dans un tourbillon de violence et de peur.
Hawaï, 7 décembre 1941, l'aviation japonaise bombarde Pearl Harbor, les États-Unis entrent en guerre et la vie de centaines de milliers d'Américains d'origine japonaise bascule soudainement dans l'inconnu.
Internés dans des camps de fortune, confrontés au racisme le plus ignoble, contraints d'abandonner du jour au lendemain leurs possessions, de faire une croix sur leurs rêves et d'oublier leurs amis, quelques-uns auront le courage de surmonter ces obstacles pour s'engager dans l'armée et combattre les ennemis de la liberté.
Ils étaient comme des géants évoque l'histoire méconnue des soldats nippo-américains qui ont participé à la libération de l'Italie puis de la France. Là, au coeur des Vosges, ils ont connu une horreur à nulle autre pareille dont bien peu sont ressortis indemnes.
Avec ce récit haletant où s'entremêlent les destins singuliers de Japonais d'Hawaï, de fils de fermiers de Californie ou d'enfants d'immigrés venus des villes-champignons de l'ouest et même d'un objecteur de conscience, Daniel James Brown sort de l'oubli une aventure émouvante, faite d'héroïsme et de dévouement, d'amitié et de détermination, de sacrifices et de victoires sur la haine, quelle qu'elle soit.
Depuis l'invasion de l'URSS par l'Allemagne, la propagande et à sa suite l'historiographie soviétiques présentent le pacte germano-soviétique comme le fruit de la suprême habileté de Staline : devant le refus manifesté par la France et l'Angleterre de s'entendre avecl'Union soviétique contre le péril nazi, Staline aurait choisi de gagner du temps afin de mieux préparer son pays à l'inévitable guerre entre le fascisme et le progressisme et c'est grâce à ce sursis qu'il aurait ensuite gagné la guerre.
Le malheur c'est que toute la documentation (ouverture de nombreuses archives jusqu'alors restées secrètes, documents du Comintern, mémoires de multiples protagonistes soviétiques...), apparue à partir de 1989-1990, prouve que Staline a mené un double jeu de 1933 à 1939. Il a exploré à la fois la possibilité d'une alliance avec les démocraties occidentales et avec l'Allemagne nazie, qu'il a régulièrement sondée. Sa proposition de collaboration séduit immédiatement Hitler, qui l'accepte en août 1939. Cela lui permet d'annexer sans coup férir la moitié de la Pologne et les pays Baltes, d'attaquer la Finlande, de récupérer la Bessarabie et même d'envisager le ralliement de l'URSS au pacte tripartite des pays fascistes et la dissolution du Comintern, que Hitler n'a cessé de dénoncer. Jusqu'à la veille du déclenchement de Barbarossa, le 22 juin 1941, l'Allemagne a été inlassablement approvisionnée en matières premières soviétiques. La confiance absolue de Staline en la parole de Hitler et la désorganisation de l'armée suffisent à expliquer la sidération et l'impuissance qui se sont emparées de Staline et de l'Union soviétique. Fruit de longues recherches dans une documentation multilingue, cet ouvrage apporte une révision décisive du plus grand mensonge historique du XXe siècle.
Mai 1940. La France succombe, son vin aussi. Aussitôt nommés par l'administration d'occupation, les « Weinführer », délégués officiels dans les vignobles de Bordeaux, de Bourgogne, de Champagne et de Cognac s'emparent, avec la complicité de nombreux professionnels français, du « plus précieux des trésors de France », selon les mots d'Hermann Goring, qui a très tôt associé sa voracité pour les oeuvres d'art à une soif inextinguible des plus grands nectars français.
Bâti sur des sources exceptionnelles, fonds économiques et judiciaires, archives et documents privés, ce passionnant et exhaustif Vin des nazis révèle comment, au coeur des plus grands vignobles, sur les tables des grands restaurants et des palaces parisiens, la défaite française a vite été noyée dans le vin, grisant les collaborateurs sans scrupules, les brasseurs d'affaires véreux, jusqu'aux pires criminels reconvertis dans la Gestapo française, dont l'équipe Bonny-Lafont. En spoliant les vignobles français pour alimenter la mondanité nazie mais aussi pour soutenir l'effort de guerre du IIIe Reich, les occupants ont détourné des volumes colossaux, de grands crus au vin ordinaire, provoquant une pénurie inédite, un rationnement brutal et une hausse vertigineuse des prix touchant l'ensemble de la population, à une époque où le vin était un élément capital de la vie quotidienne.
De personnalités éminentes, dirigeants de prestigieuses maisons, s'insinuent dans ce cambriolage à l'échelle d'une nation : Henri Leroy, propriétaire de la Romanée-Conti en Bourgogne et producteur d'alcools de vin pour les carburants du Reich, Melchior de Polignac, propriétaire de la maison Pommery et cofondateur du groupe « Collaboration », ou Louis Eschenauer, « l'empereur des Chartrons », intime des chefs militaires allemands à Bordeaux. Le vin s'est imposé comme un puissant vecteur de la collaboration, valorisé par Pétain et l'État français. Loin d'être réservé aux élites du pouvoir hitlérien, il s'est diffusé dans la société allemande tout entière.
Une fresque captivante et dérangeante du vin au temps des heures sombres.
La France combattante n'a été qu'un long dialogue de la jeunesse et de la vie », proclame Pierre Brossolette en 1943. La guerre contre l'occupant allemand fut souvent livrée par des adolescents et, parfois même, par des enfants. Le combat d'une génération qui s'est révélée dans l'action au service de la liberté. À la suite du jeune général qui a, le premier, dit « non », ces jeunes rejettent tout accommodement avec un régime fondé sur les concessions permanentes, la violence et la répression. Jacqueline Fleury, 17 ans, distribue des tracts anti-allemands et devient agent de liaison. Les cinq étudiants du lycée Buffon multiplient les actes de résistance contre l'Occupant : ils seront arrêtés, jugés, fusillés. Pierre Ruibet, 18 ans, se porte volontaire pour faire sauter un dépôt de munitions ennemi et se sacrifie dans l'opération. Madeleine Riffaud, 16 ans, abat en plein jour de deux balles dans la tête un Allemand dans Paris : emprisonnée, jamais elle ne parlera. À partir de sources inédites et de témoignages personnels, François Broche décrit, à travers dix-huit récits individuels ou collectifs, les ressorts intimes d'un engagement exemplaire.
La première synthèse complète sur le rôle joué par les services de renseignements militaires allemand en France sous l'Occupation.
Si nombre d'organisations du IIIe Reich sont connues de tous - la toute-puissante milice de l'État allemand (SS), la police secrète du parti nazi (Gestapo), ou encore son organe de maintien de l'ordre (SD) -, l'Abwehr, elle, est moins célèbre. Pourtant, elle joue un rôle primordial lors de la Seconde Guerre mondiale puisqu'elle rassemble les services de renseignements militaires du Reich.
Indispensables sur le sol allemand, ces services secrets le sont encore plus en France, dans ce pays d'abord ennemi, puis conquis, qu'il faut surveiller jour et nuit. La principale responsabilité des agents de l'Abwehr dans la France occupée ? Infiltrer discrètement et démanteler complètement le plus de réseaux de résistance possible. Mais quels sont ses méthodes, son organisation et son fonctionnement ? Qui sont les hommes clés (agents retournés, germanophiles convaincus, etc.) qui l'animent ? Comment est structuré son quartier général au Lutétia, hôtel emblématique de Paris ? Enfin, quels sont ses succès, mais aussi ses échecs (débarquement en Normandie non empêché) ?
S'appuyant sur de nombreux fonds d'archives jusqu'ici inexploités (SHD de Vincennes, etc.), Gérard Chauvy propose la première synthèse sur le rôle crucial de l'Abwehr, depuis sa création dans les années 1930 par l'emblématique mais surtout énigmatique amiral Canaris (était-il vraiment le chef de file de la résistance allemande au Führer comme beaucoup le prétendent ?), sa pénétration en France occupée et, enfin, sa dissolution à la fin de la guerre.
Entre mi-mai et début juillet 1944, des centaines de milliers de Juifs de Hongrie sont déportés à Auschwitz-Birkenau. Pour montrer à leur hiérarchie la « bonne mise en oeuvre » de cette opération logistique d'envergure, des SS photographient les étapes qui mènent de l'arrivée des convois jusqu'au seuil des chambres à gaz, ou au camp pour la minorité qui échappa à la mort immédiate. Ces photographies, connues sous le nom d'« Album d'Auschwitz », ont été retrouvées par une rescapée, Lili Jacob, à la libération des camps, avant de servir de preuves dans différents procès et de faire l'objet de plusieurs éditions. Certaines de ces photographies sont même devenues iconiques. Par-delà l'horreur dont elles témoignent, ces images restent pourtant méconnues et difficiles d'interprétation. Ce livre permet d'y jeter un regard neuf. Préfacé par Serge Klarsfeld, fruit de cinq années de recherches franco-allemandes, il analyse l'album dans ses multiples dimensions. Pour quelle raison a-t-il été réalisé et quand ? Comment a-t-il été constitué ? Que peut-on voir, ou ne pas voir, sur ces photographies ? Trois historiens reconnus et spécialistes de la persécution des Juifs d'Europe, Tal Bruttmann, Stefan Hördler, Christoph Kreutzmüller, ont mené un remarquable travail d'enquête, recomposant les séries de photographies, analysant des détails passés inaperçus, permettant un travail d'identification et de chronologie inédit. Dans le même temps, c'est une véritable réflexion sur l'usage des images et de la photographie, de leur violence potentielle mais aussi de leur force de témoignage et de preuve que les historiens proposent. Ce faisant, ils élargissent la connaissance tout en redonnant vie, mouvement et dignité aux personnes photographiées quelques minutes avant une mort dont elles n'avaient pas idée.
Les cousins germains .
Après la chute de la France, en juin 1940, l'Angleterre a bien failli faire la paix avec le IIIe Reich et accepter le partage du monde qu'Hitler lui proposait depuis son arrivée au pouvoir. Nul doute qu'alors l'issue de la guerre eût été tout autre.
En parvenant, sur le fil, à faire échouer ce plan, Churchill n'a pas seulement triomphé des anciens partisans de l' apaisement , regroupés derrière son prédécesseur Neville Chamberlain, l'homme des accords de Munich. Les forces qu'il a vaincues in extremis s'activaient depuis deux décennies, tantôt dans l'ombre, tantôt au grand jour, pour répudier l'ancienne Entente cordiale entre Londres et Paris au profit d'un accord géopolitique global avec l'Allemagne : à cette dernière, la direction politique du continent, assortie d'une intégration économique et financière poussée avec le monde anglo-saxon ; à l'Empire britannique, un leadership écrasant sur le commerce mondial.
Ce rêve n'a pas seulement été poursuivi par de nombreuses figures de l'aristocratie britannique, sans parler d'une partie de la famille régnante, fidèle à ses origines allemandes - à commencer par le roi Édouard VIII, authentiquement nazi. Largement partagé, il avait pour chef de file le gouverneur de la Banque d'Angleterre en personne, Montagu Norman, et ses adeptes se recrutaient dans tous les secteurs de l'opinion, syndicats compris.
Quant à Hitler lui-même, c'est peu dire que sa fascination pour l'Angleterre était inséparable de sa doctrine raciste. Cette dernière fut forgée au contact d'un idéologue britannique, Houston Stewart Chamberlain, considéré par les nazis comme leur second prophète .
Écrite d'une plume alerte et riche de nombreuses révélations, voici l'histoire inédite et prenante de ces liaisons dangereuses qui faillirent changer la face du monde et perdurèrent jusqu'à la chute du IIIe Reich.
Si Andrew Roberts est désormais bien connu du public francophone grâce au succès de son Churchill paru en traduction en 2020, il se penche de longue date sur la personnalité, la carrière et l'oeuvre du grand homme.
Ici, l'auteur enfourche l'un de ses chevaux de bataille préférés pour s'en prendre à ceux qui suggèrent qu'au fond, il n'y avait guère de différence entre Hitler et Churchill. Leur expérience des tranchées au cours de la Grande Guerre, leur patriotisme exacerbé, la fierté qu'ils tiraient du glorieux passé de leur pays et par-dessus tout leur charisme, leur art de mener les hommes, le pouvoir psychologique qu'ils exerçaient sur les foules - et ce, souvent même en dehors de leur patrie : tout cela, lit-on çà et là, les rapprochait au point de faire d'eux des frères ennemis.
Andrew Roberts montre magnifiquement le caractère fallacieux de ces points communs supposés, et d'abord sur le plan pratique, en rappelant que Churchill a toujours su déléguer le pouvoir de décision militaire à ses chefs d'état-major en se rendant à leurs arguments - certes, non sans avoir au préalable ferraillé avec eux jusqu'au bout - tout en se réservant le rôle de représentant indiscuté du Royaume-Uni auprès de ses interlocuteurs Roosevelt et Staline. Cette délégation de pouvoir, Hitler l'a certes appliquée lors des grands triomphes de la guerre éclair, en Pologne et en France, en 1939-1940, mais il y a mis fin dès les premiers revers sur le front soviétique à la fin de 1941, pour devenir totalement incapable de faire confiance à ses généraux après l'attentat de juillet 1944. Pour l'auteur, un grand meneur d'hommes c'est un chef qui, au contraire, pratique la confiance à double sens : le commandant en chef fait confiance aux commandants sur le terrain dont il a su discerner la compétence en les nommant, et les subordonnés, aussi hauts gradés qu'ils soient, lui font confiance pour les soutenir sans réserve une fois qu'ils l'ont amené à percevoir le bien-fondé de leurs entreprises. Ce fut là, soutient Andrew Roberts dans des pages fort convaincantes, ce qui fit la force de Churchill, chef de guerre de 1940 à 1945.
La rafle dite du Vel d'Hiv est l'un des événements les plus tragiques survenus en France sous l'Occupation. En moins de deux jours, les 16 et 17 juillet 1942, 12 884 femmes, hommes et enfants, répartis entre Drancy (près de 4 900) et le Vel d'Hiv (8 000), ont été arrêtés par la police parisienne à la suite d'un arrangement criminel entre les autorités allemandes et le gouvernement de Vichy. Seule une petite centaine de ces victimes survivra à l'enfer des camps nazis.
Cette opération emblématique et monstrueuse demeure pourtant relativement méconnue. L'arrière-plan administratif et la logistique policière de la grande rafle n'ont été que peu étudiés, et jamais dans le détail. Légendes (tel le nom de code « opération Vent Printanier ») et inexactitudes (sur le nombre de personnes arrêtées ou celui des effectifs policiers) sont répétées de livre en livre. Et l'on ignore que jamais Vichy ne livra plus de juifs français à l'occupant que le 16 juillet 1942 !
D'où l'ambition, dans cet ouvrage, d'une histoire à la fois incarnée et globale de la rafle du Vel d'Hiv. Une histoire incarnée, autrement dit au plus près des individus, persécutés comme persécuteurs, de leur état d'esprit, de leur vécu quotidien, de leurs marges de décision. Mais aussi une histoire globale, soucieuse de restituer la multiplicité des points de vue, des destinées, et attentive au contexte de la politique nazie et de la collaboration d'État.
Une recherche largement inédite, la plus riche et variée possible, de la consultation de centaines de témoignages à une exploitation inédite des « fichiers juifs » de la Préfecture de police de Paris. Mais la partie la plus importante de l'enquête a consisté à rechercher des « paroles » de policiers : 4 000 dossiers d'épuration des agents de la préfecture de police ont été dépouillés. Parmi eux, plus de 150 abordent la grande rafle et ses suites. Outre les justifications de policiers, ces dossiers contiennent des paroles de victimes, des témoignages (souvent accablants) de concierges, et surtout des copies de rapports d'arrestation, totalement inédits.
Fruit de plusieurs années de recherche menées par l'auteur, où les archives de la police et de l'administration auront été méticuleusement fouillées, La Rafle du Vel d'Hiv apporte une lumière nouvelle sur l'un des événements les plus terribles et les plus difficiles à appréhender de notre histoire contemporaine.
« Je ne savais pas que c'était si simple de faire son devoir quand on est en danger. » Jean Moulin.
Qui était vraiment Jean Moulin ? Dans la mémoire des Français, Jean Moulin incarne le héros par excellence. Unificateur de la résistance, représentant personnel du général de Gaulle dans la France occupée, Jean Moulin conduit sa mission jusqu'au sacrifice de sa vie. Au-delà des clichés, grâce à cet album richement illustré, on découvre un Jean Moulin attaché à sa Provence natale, sportif, aimant la vie et les femmes, doué d'un joli coup de crayon, et marchand d'art. Appuyé par plus de cent photos, lettres, documents, dessins et peintures, montrés ici pour la première fois, se dégage l'itinéraire singulier d'un républicain, haut fonctionnaire, homme de gauche, préfet et, dès juin 1940, farouche opposant à l'occupant nazi. Un Jean Moulin intime nous est révélé.
« C'est la raison d'être de ce livre d'insuffler le frémissement de la vie à ce nom prestigieux grâce à l'apport de collections jusque-là conservées au sein de la famille et que j'avais eu le privilège de consulter pour mon travail sur celui dont je fus le secrétaire pendant dix-huit mois. » Daniel Cordier.
« Le 17 juin 1940, épargné par la mort, le patriote qu'il était devenait un adversaire irréductible de l'occupant nazi et muait en rebelle. » Jean-Pierre Azéma.