Chef d'un petit village de brousse perdu quelque part au centre de l'Afrique, Mongou assiste aux premières loges à l'arrivée des Bawés - les Européens - dans son pays. Il ignore encore à quel point son destin sera extraordinaire, qui fera de lui un témoin privilégié et un acteur inattendu du choc des civilisations en ce début de XXe siècle.
Le concordat est toujours en vigueur en Alsace. Il fait partie de la culture et des traditions alsaciennes. Cet ouvrage rappelle l'histoire et l'élaboration du concordat en France, son origine, les relations de Bonaparte avec le pape. Il évoque aussi sa mise en place et son évolution en Alsace : les différentes crises en 1924 et 1957. Le concordat est plus qu'un accord entre l'Église et l'État, c'est une rencontre avec deux siècles d'histoire.
Fin 2019, soeur Sabine est expulsée de sa communauté, pour un motif qui ne lui sera jamais donné. Alors que l'Eglise de France traverse une crise de grande ampleur, Sabine Tainturier ose alerter les hommes d'Eglise. Elle les implore d'agir pour protéger les suivantes. En vain. Sous l'habit religieux se dissimule l'ombre de la loi du silence. Les "soeurs" y sont subtilement tenues. Elles continuent toutefois à sourire, à attirer à Dieu des fidèles. C'est au soir de ses premiers voeux que "soeur" Sabine vit un réveil brutal, secousse salutaire pour sa conscience, mais fatale à sa vocation. Envers et contre tout, elle s'accroche à la foi, secret de sa force intérieure, malgré l'enfer caché sous son habit céleste. Cet ouvrage nous offre le récit poignant d'une femme passée de l'emprise à la liberté, au prix d'un combat où les ténèbres ne l'ont pas emporté.
Ce témoignage est celui d'une femme qui, ayant rencontré Dieu à vingt ans, s'est trouvée prise dans un combat contre une institution ecclésiale qui l'entraînait sur des chemins qu'elle ne voulait pas emprunter. Après un baptême rondement mené et une relation intime avec un religieux, la vie au sein des Fraternités monastiques de Jérusalem va s'apparenter à une descente aux enfers. De conduites douteuses en comportements pervers, de propositions d'arrangements en rendez-vous manqués, les figures et responsables de l'Eglise ne seront pas à la hauteur des enjeux. Le retour à la vie civile sera lui aussi une rude épreuve, mais permettra la reconquête d'une liberté jamais perdue de vue.
L'abbaye de Cîteaux d'où est sorti l'ordre cistercien a été fondée en 1098. Nous connaissons l'histoire de cette fondation grâce à deux textes écrits par les acteurs mêmes de cette équipée : le Petit Exorde et la Charte de charité. Dans ce livre, Pierre Alban Delannoy se propose de relire de près ces deux textes qui forment ce qu'il appelle le récit cistercien. Il montre que celui-ci ne se contente pas de relater les évènements qui ont ponctué les débuts de cette singulière aventure mais qu'il est aussi le récit d'une refondation de l'Église. L'Église qu'expérimentent les premiers cisterciens n'est pas une institution, elle est existentielle, elle se vit dans l'exercice périlleux de la charité. Ce que relate le récit cistercien n'est pas une vieille page d'histoire, elle est un formidable possible pour l'Église d'aujourd'hui.
Dans une modernité en déroute, l'auteur, sociologue, appelle au recours à la Tradition, celle du pérennialisme. Non pas par nostalgie, mais parce que les principes qui fondent le monde moderne (individualisme, croyance au Progrès, « désenchantement du monde » rationaliste) sont, pour paraphraser Chesterton, des « idées chrétiennes devenues folles ». À bien des égards la modernité est la fille révoltée du christianisme. C'est pourquoi il a été plus facile à l'Église « d'aller aux barbares » que de résister à ses propres hérésies. À la fin du XXe siècle, la pastorale ne s'est pas contentée de « s'adapter » au monde, mais semble s'être massivement ralliée à la modernité. Le monde passe ; aussi le ralliement de l'Église à la « religion séculière » prométhéenne qui nous domine est le plus inefficace parce que cette religion est en déclin. La Tradition n'est pas le culte des cendres, mais la préservation du feu. Avec la postmodernité, y recourir est la plus probable arche de salut pour passer le naufrage annoncé.
La majorité des catholiques occidentaux aspire à une profonde rénovation de l'Église : en quelques décennies, 90 % des fidèles ont déserté la messe, et les nombres de prêtres diocésains et de candidats à la prêtrise ont été réduits d'autant. La manière dont les évêques ont traité les abus sexuels a fait apparaître de multiples dysfonctionnements. Cet essai les recense sans tabou et explore les rôles respectifs de l'Institution, des clercs et des laïcs. Si l'Église veut donner envie de revenir à ceux qui l'ont quittée, quelques ajustements démagogiques ne suffiront pas : tous les dysfonctionnements et carences doivent être corrigés. Cela implique une révision générale, notamment de la gouvernance, de la formation des laïcs, de leur participation à l'évangélisation, du langage et des priorités pastorales. Cela ne pourra se faire sans un profond changement de mentalité. Ce livre est un guide pour ce travail - difficile mais indispensable - auquel nous invite le Pape François.
Il manquait un catéchisme écrit en français pour enseigner aux nouvelles générations les dogmes et la doctrine de la première Eglise de la chrétienté. C'est maintenant chose faite, par Albert Khazinedjan, spécialiste de la théologie, de la christologie, de l'histoire de l'Eglise arménienne. Il est conseiller du Primat de l'Eglise arménienne de France pour l'oecuménisme.
N'est-ce pas un paradoxe de mettre ensemble catéchisme et liberté ? Le catéchisme évoque ce qu'il faut croire, tandis que la liberté fait appel à la responsabilité personnelle. Nous vivons une époque où il y a une perte de contrôle des religions. Avec les avancées de la modernité, les vérités transmises, prescrites ne s'imposent plus. Nous sommes témoins de la fin d'un monde et nécessairement de celle d'une Eglise. Témoins aussi de la naissance d'un autre monde et de l'émergence d'une Eglise passionnante où l'important est d'être en chemin.
Pour conquérir sa place dans le monde, l'homme occidental peut lutter jusqu'à l'épuisement. Sa défaite peut être sa chance s'il rencontre la parole lui révélant que son vouloir vivre camoufle un refus de recevoir d'un Autre le don de la vie. L'auteur interroge ce qui, en tout humain, fait obstacle ou adhère au don de la vie. Par son approche de la cure psychanalytique et par les personnages bibliques qu'elle présente, M.-R. Mezzarobba parcourt ce qui conduit l'humain en impasses et répétitions, et peut l'amener à sa relation à Dieu.
L'auteur contribue à la Théologie africaine en présentant le Christ comme "Ancien" et non uniquement "Ancêtre". Il s'agit ici de présenter Jésus de Nazareth dans l'horizon de sa mort et de sa résurrection, conception inexistante dans le milieu bantu. Car chez les Bantu, la mort est une malédiction dont il faut trouver la cause. Il leur présente un véritable paradigme salutaire et libérateur en la personne de Jésus, Véritable et Unique Parole de Dieu, qui est un Ancien à suivre.
Le kharijisme, cet autre grand pôle de la pensée islamique, est sinon dévalorisé, du moins ignoré, à la différence du sunnisme et du chiisme, et plus encore le courant ibadite qui en est une ramification. Pourquoi n'a-t-on pas suffisamment pris en compte la version kharijiste dans le débat conflictuel qui opposa les sunnites aux chiites sur la légitimité du Califat omeyyade, et qui les divisa à jamais ? Une redécouverte d'une pensée islamique incroyablement diverse et riche.
C'est une première fois qu'un authentique yogi hindou rédige l'histoire de sa vie pour un public occidental. Décrivant en détails saisissants ses nombreuses années d'entraînement spirituel auprès d'un maître christique, Sri Yukteswar de Serampore au Bengale, Yogananda nous dévoile un visage fascinant et méconnu de l'histoire de l'Inde. Les lois subtiles et pourtant précises, par lesquelles les yogis accomplissent des miracles et atteignent à la complète maîtrise de soi, sont expliquées avec une clarté scientifique.
Cet ouvrage d'initiation au bouddhisme indique la manière pour réaliser ce que l'on appelle illumination ou "état de bouddha" en restant exactement tel que vous êtes. Fondée sur l'enseignement du réformateur religieux japonais Nichiren, c'est l'une des formes de bouddhisme les plus populaires pratiquées en Occident, et elle réunit plus de 12 millions de fidèles dans le monde.
Historiquement, l'influence de la morale judéo-chrétienne sur l'islam est qualifiée par un terme générique : "tradition israélite", marquant sa jurisprudence ou fiqh, ce qui a donné la tradition musulmane actuelle. Ce fiqh s'est figé, interdisant tout effort d'interprétation en dehors de la jurisprudence officielle. Apostasie et homosexualité sont des freins majeurs dans l'inconscient du musulman, l'empêchant d'être l'homme libre que voudrait faire de lui la foi islamique.
Les allégations fortes de nos Saints-Pères venus sur le siège de Saint-Pierre après le Concile Vatican II sont souvent citées d'une façon disparate dans les textes et les réflexions des africains. Le souci de cet ouvrage est de les rendre visibles. Au lieu qu'ils soient perdus au milieu d'autres textes, que l'on puisse les repérer facilement pour se rendre compte de la considération que les plus hauts responsables de l'Église réservent non seulement à la théologie africaine d'inculturation mais aussi au peuple africain en tant que tel.
Le monde du Talmud, ce monument de la littérature juive, est, à une écrasante majorité, un monde d'hommes, celui des Rabbins et des Sages. Dans cet ouvrage, l'auteur choisit d'engager le dialogue avec des femmes issues d'un lointain passé. À partir des textes talmudiques, qu'elle traduit au début de chaque chapitre, elle tente de reconstituer le monde de ces femmes, les idées et les moeurs qui avaient cours à leur époque.
L'auteur nous donne sa vision des choses qui lui tiennent à coeur y compris sur notre propre civilisation, ses valeurs et ses limites. En nous livrant un panorama de la musique liturgique syriaque, des coutumes de la Mésopotamie, dont sont puisées les racines de l'Europe, il évoque la légende de Gilgamesh, prônant une vision de la femme et de son rôle civilisateur en avance de plusieurs siècles sur la nôtre. Il rappelle le rôle de l'Esprit dans la compréhension de l'Eglise d'Orient, qui s'est implantée bien avant les Latins jusqu'en Inde et en Chine, sans imposer aux peuples sa langue et sa culture.
En parlant avec le jeune Maximin en septembre 1850, le saint curé d'Ars, sans s'en rendre compte, a mis le doigt sur l'origine des fameux secrets de la Salette. Le livre présente également la position de Pie IX sur les secrets" de la Salette, position que des documents, inconnus des anciens historiens, permettent enfin de connaître.
On a dit que l'apparition de la Salette présentait une sainte Vierge préoccupée de protéger son peuple contre son Fils qui, lui, voudrait châtier un peuple impie. Les relations prises sous la dictée des deux témoins montrent qu'en réalité à la Salette le Christ est présenté comme le Sauveur du peuple. - Mais pourquoi faut-il un Sauveur, puisque de toute manière Dieu est infiniment miséricordieux ?
Jusqu'à une époque récente, nos connaissances sur le linceul et sur son image étaient limitées à ce qu'il était possible de voir de cette image à la lumière du jour. Les premières photographies (1898) ont révélé la curieuse nature de l'image portée par le tissu, à partir de 1978, les explorations scientifiques menées sur le linceul ont apporté une moisson de données qui permettent aujourd'hui d'avoir une idée plus précise de cette image, sa provenance et son époque. Cette toile, unique en son genre, demeure pourtant une énigme. Elle offre une fascinante icône du Christ mort, majestueuse et puissante, qui invite à l'espérance.
Comment combattre la violence monothéiste ? Un rabbin, un théologien catholique et un universitaire tunisien historien des religions répondent aux questions d'un agnostique. Chacun présente un diagnostic, évoque les remèdes envisagés au cours de l'histoire, analyse les succès et les échecs. En particulier, le rabbin présente l'entreprise d'humanisation de la Torah ambitionnée par le talmudisme, le théologien expose les conditions d'une lecture du texte biblique de nature à éviter les risques de dérive théocratique, l'historien tunisien décrit le climat de violence qui, selon les textes, a accompagné l'action de Mahomet et des premiers califes. De nouvelles pistes de remède sont explorées.
Je raconte ici mon enfance, ma montée vers l'autel et mon immersion dans les bidonvilles du Chili d'Allende. À gauche toute et en communauté. Applaudi par la majorité des catholiques chiliens, le coup d'État du 11 septembre 1973 marque la fin de cette vie. Le dieu du général Pinochet ne pouvait plus être le mien. Depuis, je ne suis plus ni prêtre ni chrétien. A la déchristianisation de l'Europe a succédé un islam trop souvent sanguinaire. Ce retour des religions m'a décidé à clarifier et partager mon expérience. Réflexion faite, ce sont mes racines chrétiennes qui m'ont permis de me libérer de toutes les religions. Je suis la preuve que sans renier ses racines, on peut s'inventer un autre avenir.
Étudiant les développements de la pensée chrétienne au long des siècles, Henri de Lubac découvre qu'un christianisme devenu inconscient de son lien avec Israël et avec son Messie débouche sur la production d'idéologies. D'autre part l'exploration lubacienne du passé fait conclure que l'enseignement de Jean-Paul II sur Israël, en apparence très neuf, est en réalité enraciné dans la Tradition.
Le Dauphiné semble être un lieu privilégié pour les croyants : les Plantées, aujourd'hui Notre-Dame-de-L'Osier, le Laus, La Salette. L'auteur évoque ces hauts-lieux spirituels. Il n'oublie pas de consacrer des chapitres à la Grande Chartreuse, ce havre de paix et de prières, à Saint-Antoine l'Abbaye, autre haut-lieu qui mérite d'être mieux connu, à Parménie, « la colline inspirée », et à de nombreux autres sanctuaires plus ou moins oubliés de nos jours.