Malko, avec rage, écrasa l'accélérateur. Le bulldozer entra dans la clôture comme dans du beurre, puis stoppa net : les chenilles patinaient. Une longue rafale de mitrailleuse claqua et des balles sifflèrent, arrachant des lambeaux d'écorce. Un projectile ricocha sur l'acier à quelques centimètres de la tête de Malko. S'il n'arrivait pas à arracher cette clôture, les gardes-frontières tchèques seraient là dans moins d'une minute. Il aurait le choix entre la mort et le goulag.
Mai tourna la clef dans la serrure du coffre de la Toyota. Elle n'eut pas le temps de le soulever. Il se rabattit violemment, sous la pression d'un énorme serpent noir qui se dressa sur près d'un mètre. Un cobra royal. La tête du reptile se tourna vers Malko et se projeta vers lui à la vitesse de l'éclair. La CIA s'emparera-t-elle du plus grand trafiquant d'armes du monde, Viktor Bout ?
A Dharamsala, petit bourg du nord ouest de l'Inde, au pied de l'Himalaya, refuge depuis 1959 du Dalaï-lama, chef spirituel et politique du Tibet, occupé par la Chine communiste depuis 1949, une Allemande, Hildegarde Wachter, convertie au bouddhisme, est violée et assassinée sauvagement.Cela semble n'être qu'un fait divers, mais Hildegarde Wachter, c'était aussi une « taupe » du BND allemand. Le BND et la CIA envoient Malko enquêter sur cette mort suspecte. Il va découvrir que ce meurtre n'est que le dernier épisode de la lutte féroce qui oppose les Tibétains en exil au GUOANBU, le service secret de renseignement chinois.Les chinois n'ont qu'une idée : se débarrasser à tout prix du Dalaï-Lama.Celui-ci a imaginé un stratagème pour déjouer leurs plans. Au lieu d'attendre sa disparition pour qu'un « collège de lamas » désigne sa réincarnation, ce qui pourrait se faire à son détriment. Les Chinois occupant le Tibet, il a décidé de nommer, de son vivant, son successeur.Un jeune garçon qu'il a fait venir clandestinement du Tibet. C'est ce dernier, Shamar Situ, que les Chinois veulent identifier et liquider.Pour, ensuite, s'attaquer au Dalaï-lama lui-même.Ce combat féroce et feutré se déroule dans le milieu étrange des émigrés tibétains férus de magie, des hippies de tous les pays venus goûter au bouddhisme et au haschich et de tous les illuminés attirés par le bouddhisme tibétain.
"Rem Tolkatchev, dans un premier temps, n'osa pas troubler le silence du bureau aux murs gris, puis avança timidement : - Si c'est vraiment le cas, pourquoi ne pas attendre qu'il se suicide réellement ? Vladimir Poutine lui jeta un regard froid, presque haineux, et dit d'une voix glaciale. - Boris Berezovsky est un rat. Les rats ne se sui- cident jamais. Ils combattent jusqu'à la mort. Nous devons seulement utiliser cet environnement pour monter une affaire qui tienne debout. Je pense que votre département « dezinformatzia » saura parfaite- ment le faire. Ensuite, il n'y aura plus qu'à frotter d'une façon plus professionnelle que dans l'affaire Litvinenko. « Que la terre entière soit persuadé qu'il s'est vrai- ment suicidé. « Vous sentez-vous capable de cette opération à double détente, Rem Stalievitch ?".
Le premier barreau se détacha. Au même moment, une vingtaine de rats porteurs des germes de la peste avancèrent en couinant. Malko saisit le barreau et le brandit. Les rats ne reculèrent pas. S'ils attaquaient tous ensemble, c'était fini. On voyait leurs petites gueules roses s'ouvrir et se fermer. "Ils ont faim, dit Felipe.".
Malko vit surgir de son côté un petit bonhomme avec un lance-roquettes qu'il braqua sur la banquette arrière en hurlant quelque chose.- Il veut que vous sortiez, traduisit Esmeralda. Sinon, il tire.Le blindage de la Cherokee ne résisterait pas et ils mourraient tous, instantanément. Sans hésiter, Malko ouvrit la portière. Aussitôt, deux des tireurs qui avaient neutralisé les soldats l'entraînèrent brutalement vers la camionnette, le poussant à l'intérieur. Le véhicule démarra aussitôt, tournant dans l'autopista El Dorado et se perdant dans la circulation.Les Farcs venaient de réussir à kidnapper Malko. Ce qui correspondait pour lui à une mort certaine.
Malko commençait à s'angoisser. Au premier embouteillage, la voiture piégée les rattraperait et "boum". La charge moyenne de ces cars-bombs" était une centaine de kilos d'explosifs militaire. De quoi tout pulvériser dans un rayon de cent mètres. L epouls de Malko grimpa vertigineusement. Le taxi était en train de doubler à grands coups de klaxons un camion-remorque. Le Kamikaze au volant avait visiblement décidé d'en finir et de se faire sauter avec eux.
« Ce serait agréable que vous n'ayez rien sous votre robe, dit Malko. - Mais je n'ai rien ", répondit Linda avec simplicité. Il n'eut pas le loisir de s'en réjouir. Le rideau qui se reflétait dans une glace en face de lui venait de bouger : quelqu'un était derrière. Malko était désarmé et l'inconnu dissimulé ne pouvait avoir qu'un but : le tuer.
Après quelques déboires sur une île de la Takachiko Company, Fuoh, Chihaya, Aoi et Yuki sont fin prêts pour le festival culturel. Un festival où le club de catch va ni plus ni moins que jouer Roméo et Juliette ! A ceci près que, comme Fuoh incarnera le beau Roméo, Takami est bien décidée à jouer les Juliette. Et ce, quels que soient les moyens.
Malko sentit son sang se figer dans ses veines. Il ne voyait plus que l'énorme fleur accrochée au revers du tailleur de la blonde. Elle se trouvait encore à trois mètres de lui. Si elle arrivait à un mètre et déclenchait son spray, il aspirerait le polonium 210 et mourrait dans des souffrances atroces, quelques semaines plus tard. Il se leva brusquement, arrachant le Glock de sa ceinture et le braqua sur Valentina Starichnaya, et lança en russe : "Valentina ! Nié Dvigatrés !" Malko calcula qu'il avait encore vingt centimètres de marge. La Russe marqua un court temps d'arrêt, comme si elle obéissait à Malko, puis recommença à avancer.
Tranquillement, un des gardes du corps de Karkov Balalgula abaissa sa Kalach et vida son premier chargeur par courtes rafales sur les quatre hommes. Malko sentit le sang se retirer de son visage. Ses pires prévisions se réalisaient. Soudain, son coeur fit un bond dans sa poitrine. IL percevait le bruit caractéristique d'un hélicoptère ! Fébrilement, il s'empara de sa radio VHF. Vladimir Sevchenko se tourna vers lui, défait : - Pas la peine, dit-il, nous sommes foutus !
L'Iranien avança vers Malko, balançant son arme. Il avait une carrure impressionnante, le crâne rasé, un visage gras où de petits yeux bougeaient sans cesse. Il bondit, la massue haute, et l'abattit. Malko fit un bond de côté et un nuage de poussière jaillit du mur, là où aurait dû se trouver sa tête.Déjà, l'énorme brute refaisait un moulinet et le second agresseur, ayant fini de broyer le vieux marchand, accourait à la rescousse...
Cyntia se retourna machinalement, pour vérifier que les deux "baby-sitter" de Malko suivaient bien. Son coeur faillit exploser. Les deux Américains gisaient sur le trottoir, face contre terre et un homme, le visage caché sous une cagoule, courait vers eux ! Un cri affolé jaillit de sa poitrine : "Malko !" Celui-ci se retourna d'abord vers elle et ne vit qu'ensuite l'homme qui avançait sur lui, un pistolet à bout de bras, prolongé par un gros silencieux. Après avoir liquidé ses deux gardes du corps, c'est lui qu'ils venaient tuer.
Derrière Malko, un moustachu prit sous une banquette une kalach à crosse pliante et la braqua sur les trois visiteurs. Plusieurs hommes avaient sorti des armes. On était parti pour un massacre. "We don't want the money", précisa calmement Malko. Il y avait des tas de billets sur toutes les tables. De quoi acheter la moitié des voix du Kosovo. Derrière l'homme tenu en joue par Chris Jones, Malko aperçut le canon de la kalach se relever lentement. On ne le croyait pas : les Mulliki étaient prêts à déclencher un massacre pour protéger leur cagnotte. Malko baissa les yeux : le canon de la Kalach visait son ventre.
Malko cligna des yeux, ébloui par les rayons du soleil levant, et s'arrêta une fraction de seconde. D'une bourrade, le gardien en kaki, une mitraillette tchécoslovaque accrochée à l'épaule droite, l'envoya rejoindre les autres prisonniers dans les cages de bois: celles-ci ressemblaient aux enclos où l'on enferme le bétail, sur les marchés. Chacune des deux cages contenait une demi-douzaine de condamnés. Elles occupaient le coin nord-ouest de la cour de la prison de Baakouba, à vingt-cinq kilomètres au sud de Bagdad. Malko regarda la potence et tenta de maîtriser les battements de son coeur. Jamais un assemblage de bois ne lui avait paru aussi horrible.
Malko dut reculer pour éviter d'être coupé en deux et aussitôt le géant glissa le long du mur pour lui couper la retraite. Le Glock était à deux mètres de lui, mais, s'il se baissait, Tawfiq Al Banna lui fendrait le crâne. Les yeux fous, marmonnant des mots indistincts, il balançait sa hache, cherchant comment l'attaquer.
Tout à coup, il hurla de nouveau "Allah ou Akbar" et fonça en direction de Malko, la hache levée.
« Ceci est la tête de François Duvalier, dit d'une voix douce Gabriel Jacmel. J'ai juré à mes hommes que la tête de celui qui m'avait trahi la rejoindrait dans le sac. - Je ne vous ai pas trahi, répéta Malko. - Je ne vous crois pas. » Sa main plongea dans une fente de la robe blanche et en ressortit, tenant une machette à la lame effilée. Il la tendit à son second : « Couper tête... »
Malko sentit son pouls s'envoler : " Karadzic est en train de s'enfuir !" Ils examinèrent les sorties possibles. Les vitraux étaient trop hauts et la porte de cette église du XIIIe pouvait résister à un bulldozer. Soudain, une odeur nouvelle se superposa à celle de l'encens. Une bonne odeur d'ail et de persil, comme une soupe paysanne en train de mijoter. Jovan Oric et Dragana, occupés à chercher une façon de sortir, ne semblaient pas y prêter attention. Malko, lui, se rappela soudain de quelque chose et comprit que c'était l'odeur de la Mort.
L'ex-policier ouvrit la bouche pour répondre à Malko. Le mot qu'il prononça fut couvert par une violente détonation. Le pouls à 150, Malko le retourna et le vit tomber à genoux. Il distingua, à trois mètres environ derrière lui, une silhouette de haute taille, un visage sombre, un bonnet de laine et un bras qui brandissait une arme. Il enregistra le visage surpris du tueur, vit son bras tendu. Une seconde détonation lui explosa les tympans et il ressentit une très vive brûlure au flanc gauche.
A l'entrée du Pearl Continental, deux soldats du Frontier Corp firent signe à Malko de stopper pour inspecter le dessous de la Navigator, à l'aide d emiroirs fixés à de longs manches. La routine. Il s'apprêtait à redémarrer lorsqu'un choc contre s aportière le fit sursauter. Un des soldats, les yeux hors de la tête, braquait sa kalach sur la voiture en hurlant des choses incompréhensibles. Stupéfait, Malko baissa sa glace, et se pencha à l'extérieur.
La grenade venait d'exploser dans le couloir. Malko se releva d'un bond et fonça, descendant l'escalier quatre à quatre. Il regarda l'impasse déserte, devant lui. Cent mètres plus loin il serait dans Tomas Claudio Street. Sauvé. Il se lança en avant, mais ne parcourut pas plus de deux mètres. Quelque chose de lourd venait de tomber sur lui; un filet de pêcheurs, lesté de plomb.
Un petit pied aux ongles faits dépassait sous le rideau de l'entrée. Malko écarta le tissu. Madame Cheng Chang gisait sur le dos, recroquevillée dans un coin. Elle avait les yeux grands ouverts avec le spupilles dilatées, la mâchoire encore contractée et à hauteur du foie un morceau d'aiguille hypodermique encore enfoncée dans la chair. Il la retira avec précaution et l'examina. Tout de suite, l'odeur d'amandes amères lui sauta au visage et il laissa vivement tomber l'aiguille. Du cyanure !
Inexorablement, la prise se resserrait autour du cou de Malko. En même temps, le "bûcheron" plongea la main gauche dans sa botte et la ressortit, tenant une courte baïonnette de Kalachnikov. Malko sentit les muscles du géant se bander. Il allait le saigner come un porc.
Malko, lorsque Nahida passa près de la lampe du bureau, vit briller la lame d'un énorme couteau de cuisine. Nahida était déjà sur lui, le visage déformé par la haine et la douleur, son couteau brandi. "Salaud ! hurla-t-elle. C'est toi qui a tué ma soeur. Crève !" Il était encore assis. Elle abattit le couteau, verticalement, de toutes ses forces.