« Je me retrouvai donc aux commandes d'un fragment de terre émergée, moi qui depuis l'âge adulte avait comme beaucoup d'humains toujours vécu hors sol, perchée à deux ou trois étages au-dessus du plancher dit « des vaches ». L'endroit était un peu ingrat, les thuyas envahissants, le lilas mal en point : c'était parfait ainsi. » Alors que la vie s'enfuit, que le deuil s'impose, l'autrice a patiemment repris pied sur un bout de terre. Dans ce jardin s'enracinent les souvenirs au milieu des fleurs et des oiseaux. Les vertus du jardinage se conjuguent avec une observation délicate de la nature. De l'ordinaire des jours et des variations climatiques, Anne Le Maître tisse un récit intime et fragile, poétique et empreint d'une grande force spirituelle.
Auteur de récits, poète et aquarelliste, Anne Le Maitre restitue le quotidien des jours passés dans un jardin ordinaire. Le jardin nu est son texte le plus intime.
Et si nos vies ne se suffisaient jamais d'être "tranquilles", au repos... Si, finalement, l'inquiétude, la curiosité, l'interrogation voire le doute, étaient les vrais moteurs de toute existence humaine en recherche ? Marion Muller-Collard propose ici une méditation qui peut s'adresser à tous, croyants ou non, et nous conduit à faire de notre "intranquillité" l'occasion d'une plus grande confiance, d'une disponibilité à l'imprévu, à ce qui arrive.
Il y a des livres qui guérissent car ils réconcilient avec soi-même. Ils font entendre les puissances de division qui menacent. Ils rappellent la voix ténue qui relie à soi-même, et à l'Autre. C'est le grand talent de Lytta Basset d'être à l'écoute de cette voix qui, de récit biblique en récit biblique, guide le lecteur pour mieux naître à soi-même.
Dans ces méditations, Lytta Basset nous apprend à reconnaître la confiance qui naît au coeur des personnages bibliques. C'est elle qui permet l'expérience de renouvellement à laquelle nous sommes invités chacun, chaque matin, au-delà de la peur, de la colère et de tout ce qui nous éloigne de nous-même. Forte de sa riche expérience d'écoute à la fois du texte biblique mais aussi de nos âmes blessées, l'écrivaine et théologienne nous convie à faire résonner cette expérience de renaissance dans nos vies.
Un enfant vient de naître, et ceux qui l'attendaient sont bouleversés. De Victor Hugo à Jacques Brel, en passant par Pablo Casals, Khalil Gibran ou saint Augustin, voici des mots pour dire une histoire qui commence, avec ses gestes de tendresse, ses espérances et l'immense bonheur de tout réinventer.
L'estime de soi est au coeur de la recherche d'épanouissement. C'est une notion fondamentale de la psychologie qui sert dans de nombreux domaines, comme l'éducation, le travail, etc. Pourtant, la psychologie a oublié les racines spirituelles de cette notion, comme s'il était possible de s'épanouir hors de cet enracinement primordial. Dans cet ouvrage devenu un classique, l'auteur reconnaît les affinités profondes entre psychologie et spiritualité, et se propose de rétablir les articulations entre la démarche de l'estime de soi et celle de l'estime du Soi. Pour être pleinement heureuse, une personne doit à la fois développer l'estime d'elle-même et découvrir les richesses intérieures du Soi, « l'image de Dieu » en elle. De la même manière, la maturité spirituelle exige un « je » fort sur le plan psychologique.
De ces deux parcours qui s'enrichissent mutuellement, on découvre que l'épanouissement personnel véritable s'appuie sur le soin de l'âme et puise dans les ressources spirituelles de l'être.
Les histoires de l'Israël ancien ont toujours eu tendance à suivre le modèle narratif et historique de la Bible. Mario Liverani sort de ce schéma trompeur et inverse la perspective. Il relit la Bible (Ancien Testament) à partir des enseignements de l'histoire ancienne non seulement d'Israël mais de tout le Proche Orient ancien. Ses découvertes sont passionnantes. Son livre se lit comme une nouvelle histoire d'Israël à partir des résultats scientifiques des historiens et des archéologues. Il montre comment un petit état semblable à de nombreux autres dans la région, écrasés par la conquête assyrienne, a su inventer son histoiLes histoires de l'Israël ancien ont toujours eu tendance à suivre le modèle narratif et historique de la Bible. Mario Liverani sort de ce schéma trompeur et inverse la perspective. Il relit la Bible (Ancien Testament) à partir des enseignements de l'histoire ancienne non seulement d'Israël mais de tout le Proche Orient ancien. Ses découvertes sont passionnantes. Son livre se lit comme une nouvelle histoire d'Israël à partir des résultats scientifiques des historiens et des archéologues. Il montre comment un petit état semblable à de nombreux autres dans la région, écrasés par la conquête assyrienne, a su inventer son histoire pour échapper en quelque sorte à l'histoire banale et tragique. Le livre donc révèle les clés de cette invention à la fois littéraire et théologique. Les thèses de Liverani sont connues des spécialistes et font débat. Mais Jean-Louis Ska, grand spécialiste de l'histoire de l'Ancien Testament, a tenu à préfacer l'édition française.
Cette lettre de Simone Weil, écrite en 1942 au Père Couturier, à la veille de son départ pour Londres où elle rejoint la Résistance, et quelques mois à peine avant de mourir à l'âge de 34 ans, est l'un des textes majeurs sur sa réflexion et son parcours spirituel.
Elle présente en trente-cinq points, toutes les questions qui l'empêchent de se convertir totalement au christianisme. Trente-cinq obstacles entre elle et l'Église qu'elle souhaite universelle. Un court texte de la grande philosophe mystique qui dévoile la profondeur de sa réflexion et l'exigence de sa foi.
Préface d'Antoine Guggenheim, professeur de théologie, fondateur et ancien directeur du Pôle de recherche du Collège des Bernardins. Il a contribué au Cahier de L'Herne Simone Weil, publié en 2014.
Le grand mystique persan Rûmî, fondateur de l'ordre des derviches tourneurs au XIIIe siècle, est l'auteur d'une oeuvre vaste qui ne cesse d'inspirer l'Occident. Aujourd'hui plus encore le souci que le soufi manifeste à l'égard de chaque élément du cosmos, la gratitude pour chacun et son souci d'humilité sont au coeur de notre modernité.
Dans un essai éclairant, cheikha Nûr Artiran la femme qui dirige actuellement la confrérie héritière de Rûmî en Turquie, nous guide dans son oeuvre riche faite de poèmes, de contes et de traités mystiques. Elle place l'amour au centre de sa lecture : n'est-ce pas par amour que le derviche répète sa danse, métaphore d'une existence vouée à l'ardent amour du divin ? Cette femme très engagée pour la paix et le dialogue interreligieux dévoile ici les mystères de la doctrine mystique de Rûmî.
Compétition, évaluation, performances, voilà des termes qui marquent notre vie aujourd'hui et nous empêchent de vivre une présence au monde simple et bonne.
Avec cette nouvelle collection, nous voulons mettre en avant des valeurs et des vertus qui aident chacun à vivre et à prendre sa place, en toute plénitude, dans la société d'aujourd'hui.
Dans chaque ouvrage sont rassemblés des textes courts de grands auteurs; philosophes, théologiens, Pères de l'Église, écrivains, poètes ... qui constituent une anthologie non exhaustive, mais pertinente, étonnante, accessible.
"Une main sur la beauté du monde, l'autre main sur la souffrance des hommes, les deux pieds dans le devoir du moment présent." François Varillon
Peu de temps avant sa mort, le Père Varillon recevait Charles Ehlinger pour des séries d'entretiens. Celui-ci va recueillir les confidences et les explications du penseur et théologien sur diverses questions : son itinéraire, ses jeunes années à Lyon, sa formation de jésuite, "la spiritualité des laïcs", les communautés de foyer dont il s'est occupé pendant plus de 30 ans, sa passion pour Fénelon et Paul Claudel. Mais aussi les questions simples et essentielles, plus universelles, qui tourmentent chaque individu : la vie et la mort, la crise de la civilisation occidentale et du christianisme.
Un livre essentiel qui nous dévoile encore davantage du parcours et des repères de ce grand penseur.
La Chine, pays officiellement athée, traverse aujourd'hui une crise morale qui se traduit par un renouveau spectaculaire du spirituel. L'auteur, éminent sinologue, en analyse les raisons, historiques, économiques, politiques et dresse à travers ce prisme un portrait nouveau de cette Chine en pleine évolution morale. Depuis les années 1980, le déclin de l'utopie marxiste minée par les inégalités croissantes et la corruption, la perte des valeurs traditionnelles, l'individualisme et le matérialisme, ont fait naître des aspirations spirituelles qui ont conduit à un renouveau religieux sans précédent touchant des centaines de millions de personnes. Une importante partie du livre est notamment consacrée au christianisme, qui connaît une expansion remarquable. Claude Meyer propose une analyse puissante, claire et percutante sur ce retour du religieux qui bouscule le pouvoir chinois, lequel répond par une tentative de mise au pas des religions, entre « sinisation » et répression.
Remercier et rendre grâce, en pensée, en parole et en acte, est souvent difficile. Notamment pour ceux que le malheur personnel épargne ou au contraire pour ceux qui sont trop éprouvés. Comment donc une vie à première vue condamnée à ignorer ce sentiment de gratitude peut-elle donc le découvrir, soudain ou peu à peu ? La crise sanitaire mondiale du printemps 2020 peut-elle jouer un rôle dans cette découverte ? Comment penser que la gratitude reste si souvent un tourment ?
Pourquoi certaines personnes estiment-elles que celui qui remercie atteste son infériorité, par rapport à celui qu'il remercie ? Probablement parce que remercier place dans une position où les êtres humains affrontent une asymétrie entre eux. Reconnaître cette asymétrie, la voir comme une fragilité, mais aussi une richesse, voilà le chemin philosophique et spirituel que propose dans ce beau texte la philosophe Catherine Chalier.
"Lorsque j'étais enfant, ma mère déposait chaque matin sur la table de notre cuisine une miche de pain de la veille, une fiasque de vin, un cruchon d'huile et une salière, le tout recouvert d'une serviette sur laquelle elle avait elle-même brodé ces mots, « Que l'huile, le pain, le vin et le sel soient une leçon et une consolation ». Ainsi à celui qui venait chez nous, ces objets disaient qu'il était le bienvenu et qu'il y avait aussi à manger pour lui."
Pour le fondateur de la communauté mixte de Bose, dans le Piémont italien, le partage n'est pas un vain mot. L'accueil de l'étranger figure dans la règle du monastère où la table, qui jouit d'une renommée nationale, invite l'hôte à vivre une spiritualité du partage. La table n'est-elle pas ce lieu important dans toute la tradition chrétienne, celui de la présence divine comme celui de la rencontre ? Le repas comporte ainsi, bien au-delà de la consommation de nourriture, une dimension spirituelle essentielle. C'est un moment d'humanisation, de construction de l'amitié et de la communauté. C'est une manière de dire l'amour porté à l'autre, comme le montrent nombre de passages de la Bible qui sont ici relus selon cet éclairage.
Ce thème a acquis durant ces douze dernières années une extraordinaire actualité et a fait l'objet de débats qui ont amené l'auteur à développer ici plus avant sa position sur ces questions.
Un premier chapitre est consacré au langage de la rupture et de la conversion, le deuxième chapitre éclaire la résistance que la nouvelle religion oppose à la religion dominante et à laquelle la nouvelle religion se trouve à son tour confrontée de la part de la religion dominante, et le troisième chapitre explore la relation entre parole et actes, entre un langage de la violence et sa mise en pratique.
En étudiant le monothéisme biblique et son rapport à la violence, et la question d'une «vérité révélée», Jan Assmann nous interroge sur notre propre rapport au religieux aujourd'hui. Il montre notamment que « la meilleure défense contre le radicalisme religieux reste toujours le pluralisme, tel que l'incarne la Bible hébraïque avec sa polyphonie. »
Une lecture nécessaire pour éclairer les débats contemporains sur le radicalisme religieux et le fondamentalisme.
Comment "faire France ensemble" ? Comment surmonter peurs et incompréhensions à l'heure où éclatent des attentats et où des jeunes nés dans l'Hexagone sont tentés par le djihad ? En près de cinquante ans, l'islam est devenu la deuxième religion du pays. Une vraie "révolution française" ! Mais comment les musulmans de France peuvent-ils s'inscrire de manière heureuse dans une histoire où ils ne sont pas considérés comme les bienvenus ? Pour répondre à ces questions, Rachid Benzine et Christian Delorme, forts d'un travail commun de vingt ans, donnent leurs analyses et leurs propositions. Un livre utile pour comprendre et pour agir, avant qu'il ne soit trop tard.
Tout au long de sa campagne, Joe Biden ne cesse de mettre en avant son catholicisme. Une fois élu, il va jusqu'à conclure son discours à la Nation par une référence à saint François d'Assise. Il entend montrer que le catholicisme occupe une place de premier plan dans le projet américain. Pourtant la place de Joe Biden au sein du catholicisme américain est très complexe. Sans parler du rapport problématique de toute une partie de l'Amérique protestante au catholicisme romain.
Fin observateur de la société américaine où il enseigne, l'historien Massimo Faggioli livre ici une analyse précise de cette situation inédite depuis des décennies, qui place un catholique à la tête du pays le plus puissant du monde. C'est un moment historique pour le rapport de Église catholique à la démocratie américaine où cohabitent de manière conflictuelle des identités religieuses et politiques opposées tant au niveau politique que culturel et sociétal (par exemple sur la question pivot qu'est l'avortement).
Finalement, en observant ces grands clivages, l'historien italien retrace une passionnante histoire des États-Unis tout comme il éclaire le rapport de l'Église aux états Européens, et les défis du catholicisme en lien avec toute société éprise de justice et de paix.
Il a suffi de quelques phrases du pape François contre « l'économie qui tue » et « la dictature de la Finance » pour des groupes catholiques américains le traitent de « pape marxiste ». Cette accusation se répand aussi dans l'ensemble du monde catholique. Face à ce Pape qui rappelle simplement des bases théologiques que beaucoup de catholiques semblent avoir oubliées, celles de l'attention aux pauvres, les auteurs s'interrogent sur l'évolution de l'Eglise catholique qui se poursuit en décalage avec les propos de son chef de file, en train de travailler à son Encyclique « Les pauvres et la Création ».
Ils observent, de la part d'une certaine partie des catholiques, et malgré ce Pape pourtant très populaire, très médiatique, un éloignement du message des pères de l'Eglise qui, il y a quelques années, pouvait paraître bien plus virulent.
Ce livre porte donc sur le magistère social de celui qui est souvent appelé le « Pape des pauvres ». Il recueille et analyse les discours, documents et interventions de François sur la pauvreté, l'immigration, la justice sociale et la sauvegarde de la création, en mettant à contribution des experts en économie et en doctrine sociale de l'Église. Il se termine par un grand entretien avec le pape François, dans lequel celui-ci condamne notre système économique qui « repose sur une culture de l'inégalité. »
L'art chrétien s'est divisé entre Orient et Occident. Comment ? Pourquoi ? Le présent ouvrage se propose de faire à la fois un diagnostic et une prospective.
Il comporte trois étapes, dépasser les idées reçues à ce sujet, qui confinent à la caricature (I/ Mythes à la vie longue), puis mettre le doigt là où ça fait mal, à savoir sur les véritables points de désaccord entre les visions de l'image religieuse (II/ Divergences fondamentales), pour dresser enfin un état des lieux (III/ Écarts et proximités).
C'est un essai passionnant qui, à partir d'une solide documentation théologique et historique, réveille un débat fondateur qui apparaît aujourd'hui d'une grande actualité.