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Syllepse
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Cultiver les communs : une sortie du capitalisme par la terre
Tanguy Martin
- SYLLEPSE
- Utopie Critique
- 1 Juin 2023
- 9791039901352
Ce livre commence par expliquer comment l'appropriation de la terre a joué un rôle central dans l'émergence du capitalisme et la façon dont elle joue un rôle tout aussi important dans sa perpétuation.
Le foncier agricole est intégré à la logique capitaliste par son accaparement, sa marchandisation, sa financiarisation et la simplification de ses usages. Cela permet l'extraction de profit tout à la fois par la rente foncière, par la plus-value volée au travail paysan et par la destruction des écosystèmes.
Cette extension de la sphère capitaliste aux terres détruit les sociétés et les écosystèmes. De plus, elle restreint drastiquement l'exercice possible des droits humains et de la nature.
Le livre détaille ensuite les mouvements sociaux qui s'inspirent des théories des communs pour mettre en oeuvre une sortie du capitalisme par la terre aujourd'hui en France.
C'est le cas de l'acquisition et de la gestion collectives de terres pour y déployer des alternatives à l'agriculture industrielle. Mais c'est aussi l'objet de luttes d'occupation de terres et de désobéissance civile.
De manière plus méconnue, la tradition juridique de la régulation foncière agricole française a créé des mécanismes non marchands de distribution de la terre.
Initialement mis en oeuvre pour faire rentrer l'agriculture française dans le capitalisme, ils pourraient aussi être une piste pour le dépasser et éroder fortement la propriété privée. -
Transition "verte" et métaux "critiques" : points de vue du Sud
Laurent Delcourt
- SYLLEPSE
- Alternatives Sud
- 15 Juin 2023
- 9791039901307
Promesse d'un monde libéré de sa dépendance aux combustibles fossiles, la transition énergétique n'est ni écologiquement neutre ni socialement juste.
Substituant une addiction à une autre, elle réclame pour se déployer des quantités infinies de métaux dits « rares », « critiques » ou « stratégiques ».
En relançant la course entre grandes puissances pour sécuriser leur approvisionnement, elle participe d'une « extension du domaine de la mine », repousse les frontières de l'extractivisme et sape les écosystèmes locaux et les droits des populations exposées.
Présentée aux pays du Sud riches en minerais comme levier de développement, elle les enferme dans le rôle historique de fournisseur de matières premières, pérennisant ainsi les rapports d'exploitation néocoloniaux et les inégalités systémiques. Du moins pour les plus pauvres d'entre eux, peu outillés pour profiter du boom technologique ou transformer sur place leurs ressources, alors qu'ils assument déjà l'essentiel des coûts sociaux et écologiques du verdissement des économies riches et émergentes.
Si des solutions (mécanismes de compensation, climate- smart mining facilities...) sont avancées pour adoucir l'impact de cette conversion aux énergies dites « renouvelables », aucune ne questionne les fondements et les limites de ce nouveau « capitalisme vert ».
Une juste transition doit s'attaquer aux asymétries dans la distribution des coûts et bénéfices. Et passer nécessairement par une révision en profondeur du productivisme et du consumérisme élitaire à l'origine des déséquilibres planétaires. -
Un système alimentaire à transformer
Laurent Delcourt
- SYLLEPSE
- Alternatives Sud
- 6 Janvier 2022
- 9782849509937
Plus d'une décennie après la dernière crise alimentaire, la pandémie de Covid-19 a de nouveau mis en lumière les dysfonctionnements et l'extrême vulnérabilité du système agro-industriel mondialisé.
En dépit des engagements de la communauté internationale à éradiquer la faim dans le monde, le nombre de personnes en situation d'insécurité alimentaire augmente, les disparités se creusent et la crise écologique s'aggrave, à mesure que le modèle d'agriculture commerciale et productiviste se généralise.
Face à ce constat d'échec, un consensus se fait jour sur la nécessité et l'urgence d'une révision en profondeur des systèmes alimentaires. Mais l'orientation d'une telle transformation fait débat.
Reprenant à leur compte la rhétorique du changement, les grandes firmes agro-industrielles entendent garder le contrôle. Fortes du soutien des puissances agro-exportatrices, elles comptent imposer leur modèle de « révolution verte », c'est-àdire leur approche techno-productiviste rebaptisée « durable », comme seule réponse possible au triple défi de la faim, du changement climatique et de la croissance démographique.
Les mouvements paysans et leurs alliés dénoncent cette mainmise. Contre les nouvelles logiques d'accumulation à l'oeuvre, ils en appellent une démocratisation de la gouvernance internationale et à un changement radical de paradigme :
La transition vers un modèle de souveraineté alimentaire qui s'appuie sur des modes de production agroécologiques et fasse du droit à l'alimentation une réalité.
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Obsolètes, les réformes agraires ?
Collectif, Laurent Delcourt
- Syllepse
- Alternatives Sud
- 12 Juin 2025
- 9791039902854
Autrefois au coeur des stratégies de développement des pays du Sud, les réformes agraires redistributives ont progressivement disparu des agendas internationaux et des priorités politiques nationales depuis les années 1980. Dans un contexte marqué par la crise de la dette, l'ajustement néolibéral et le dogme productiviste, elles ont été supplantées par des approches technicistes et dépolitisées de la question agraire, axées sur la formalisation et la délivrance de titres fonciers, en phase avec les impératifs du marché. Présentés comme des solutions miracles pour stimuler les économies locales et améliorer les conditions d'existence de ceux et celles qui vivent de la terre, ces dispositifs expurgés de toute visée émancipatrice, n'ont pas tenu leurs promesses. Pauvreté, inégalités et exode rural se sont perpétués dans les campagnes d'Afrique, d'Asie et d'Amérique latine. Face à ce constat d'échec et alors que s'intensifient les pressions - démographiques, commerciales, climatiques - sur la terre et la biodiversité, l'urgence d'une nouvelle génération de réformes s'impose. S'appuyant sur les leçons du passé, elles devront s'inscrire dans un projet plus vaste de transformation sociale, politique et écologique. Et être portées, au-delà du monde rural, par l'ensemble des forces progressistes, condition sine qua non pour modifier un rapport de forces aujourd'hui défavorable et inverser les dynamiques de re-concentration foncière à l'oeuvre.