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Amsterdam
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« L'écosocialisme est fondé sur cette constatation : il n'y a pas de solution à la crise écologique dans le cadre du capitalisme. »
Il n'y a pas de solution à la crise écologique dans le cadre du capitalisme. Ce qui s'y présente comme un progrès est toujours marqué du sceau de la destruction, et contribue à accentuer la rupture entre les sociétés humaines et la nature. Renverser cette dynamique implique une réorganisation d'ensemble des modes de production et de consommation de nos sociétés - autrement dit, une véritable rupture civilisationnelle. Le projet écosocialiste est l'utopie concrète qui porte cette rupture. Adossé à une vision exigeante de la planification démocratique, il entend concilier la satisfaction des véritables besoins des populations et le respect des équilibres de la planète.
Dans cet ouvrage, Michael Löwy propose une vue d'ensemble de la genèse, des enjeux et des manifestations de ce projet. Présentant ce que l'écosocialisme doit tant à la pensée de Karl Marx qu'à celle de Walter Benjamin, il en déplie les implications à la fois politiques et éthiques - au premier rang desquelles se trouve l'existence d'un lien intime entre lutte contre la marchandisation du monde et défense de l'environnement, résistance à la dictature des multinationales et combat pour l'écologie. -
Brouillards toxiques : Vallée de la Meuse, 1930, contre-enquête
Alexis Zimmer
- Amsterdam
- Poche
- 22 Janvier 2025
- 9782354803087
«Chère petite Yvonne. Tu imagines sans peine dans quels sentiments j'ai été ce matin, quand j'ai appris par les journaux qu'un brouillard empoisonné s'étendait sur la Belgique et le nord de la France, qu'il paraissait s'avancer vers Paris... Je songe à notre Pierrot, si exposé aux crises d'asthme... C'est une histoire abominable. J'attends avec impatience de savoir ce que diront les journaux de demain. Ici, il y a aussi un peu de brouillard, et la température est plutôt douce. Que n'êtes-vous tous auprès de moi, loin de cette Europe où traînent encore les miasmes et les gaz de la guerre!»
Du 1er au 5 décembre 1930, un brouillard épais se répand dans la vallée de la Meuse, non loin de Liège. Hommes et bêtes sont profondément affectés lors de sa survenue, et ils sont nombreux à y laisser leur vie. Après sa dissipation, des experts tranchent : «le seul brouillard» est responsable. Pourtant, sur place, nombreux sont ceux à incriminer les émanations des usines de la région, l'une des plus industrialisées d'Europe. Un an plus tard, des experts du parquet rendent d'autres conclusions : la consommation massive du charbon et les composés soufrés des émanations industrielles sont mis en cause.
L'exceptionnalité de l'événement est cependant attribuée à la prédisposition des corps et aux conditions météorologiques particulières de cette première semaine de décembre 1930. Mais comment du «charbon» en vient-il à participer à la production de brouillards et à rejoindre ainsi, jusqu'à tuer, les poumons de ceux qui se sont retrouvés contraints de le respirer? Ces liens «charbon-brouillards toxiques-poumons» n'ont rien d'évident. C'est à tenter de reconstituer les conditions historiques de leurs constructions que s'attache cet ouvrage. En considérant cette catastrophe dans le temps long nécessaire à sa production; en suivant la piste des matières de sa constitution; en étudiant le rôle et les effets des pratiques savantes, Brouillards toxiques permet de comprendre la transformation conjointe, par l'industrialisation, des corps et des environnements et la production de nouveaux phénomènes météorologiques. -
L'écologie-monde du capitalisme : comprendre et combattre la crise environnementale
Jason W. Moore
- Amsterdam
- 10 Mai 2024
- 9782354802844
Pourquoi la notion d'Anthropocène ne suffit pas pour comprendre la crise planétaire
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Exploiter les vivants : une écologie politique du travail
Paul Guillibert
- Amsterdam
- 18 Août 2023
- 9782354802721
Selon une ritournelle de la politique contemporaine, « l'écologie commence à la maison ». Du style de vie à la consommation raisonnée, nous serions, en tant qu'individus, les sujets de la transition environnementale.
Voilà comment, d'un même geste, on instaure une gouvernementalité écopolitique et l'on masque les rapports de pouvoir qui structurent le désastre environnemental. Les pauvres, récalcitrants à la transition, sont traités en barbares à civiliser ou en climato-négationnistes à combattre. A contrario, le pouvoir matériel de changer de vie et l'adhésion symbolique à l'écopolitique du capital dessinent une écologie réservée à de riches « terrestres », citadins éduqués qui continuent à profiter de la socialisation des grandes infrastructures polluantes. Le scénario de la rupture populaire avec l'écologie et le récit d'une écologie réservée aux riches se renforcent mutuellement. Ce livre affirme à l'inverse que le travail, systématiquement absent des pensées écologistes, se trouve au coeur du désastre. Replacer la production capitaliste et l'exploitation du travail au coeur de la crise, c'est rendre possibles de nouvelles alliances entre travailleurs et écologistes, entre humains et autres qu'humains -
Terre et capital : pour un communisme du vivant
Paul Guillibert
- Amsterdam
- 5 Novembre 2021
- 9782354802332
Face au changement climatique, trois grands scénarios se dessinent : le premier fonde ses espérances sur les innovations techniques ; le second projette une régulation étatique des pratiques déprédatrices et polluantes ; le troisième, tragique, attend que la catastrophe nous ramène aux conditions éthiques d'une vie sobre. Tous passent à côté du problème central : les causes de la catastrophe environnementale sont inscrites dans la structure du capitalisme. Alors quelle serait la politique la plus adaptée à l'Anthropocène ? Le communisme ! Le capital étant un système d'appropriation généralisée des conditions naturelles de la subsistance, humains comme non-humains sont dépossédés de l'accès à leurs conditions de reproduction. Le mot d'ordre historique du communisme, l'abolition de la propriété privée, n'en est donc que plus actuel. Mais il doit être repensé à partir de la condition écologique.
En confrontant les débats anthropologiques contemporains (Descola, Tsing, Latour, Viveiros de Castro, Haraway) au marxisme (Marx, Williams, Mariàtegui), Terre et capital pose les bases d'un naturalisme historique : si les milieux sont toujours produits par l'action conjointe d'espèces différentes, les formes dans lesquelles la nature nous apparaît ont une histoire culturelle et politique. Le communisme du vivant a commencé à s'inventer chez des penseurs marxistes qui cherchaient à penser l'exploitation conjointe de la terre et des travailleur·se·s. Ils ont fondé les luttes pour la reproduction sociale et écologique sur la puissance révolutionnaire de la paysannerie. Le naturalisme historique inaugure une histoire écologique des sociétés et annonce un avenir communiste pour la Terre.
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Posséder la nature : environnement et propriété dans l'histoire
Frédéric Graber, Fabien Locher
- Amsterdam
- 13 Mai 2022
- 9782354802509
Les dernières décennies ont vu l'essor des préoccupations environnementales, en même temps que l'émergence d'un mouvement en faveur des communs. Malgré cela, les débats sur les enjeux écologiques contemporains ont eu tendance à délaisser la question centrale de la propriété. Une fausse alternative s'est dessinée entre une certaine orthodoxie économique, qui voit dans la propriété privée un cadre optimal d'exploitation et de conservation des écosystèmes, et des visions parfois trop romantiques des pratiques communautaires. C'est oublier que les formes de la propriété sont consubstantielles aux dynamiques d'appropriation de la nature : des vagues successives de marchandisation à l'instrumentalisation par les États des politiques de protection environnementale, elles sont un lieu crucial où se nouent nature et capital, pouvoir et communauté, violence et formes de vie.
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Theodor w. adorno - la domination de la nature
Jean-Baptiste Vuillerod
- Amsterdam
- 22 Octobre 2021
- 9782354802400
Theodor W. Adorno (1963-1969) est l'un des principaux représentants de la première génération de l'École de Francfort. Il est reconnu comme l'un des plus grands philosophes du xxe siècle. En France, en particulier, son oeuvre fait actuellement l'objet d'un regain d'intérêt indéniable.
L'ouvrage Theodor W. Adorno, La domination de la nature propose à la fois une introduction à sa pensée et une actualisation de celle-ci au prisme des débats contemporains en écologie politique. Le thème de la domination de la nature permet de tracer une transversale dans l'ensemble de la philosophie adornienne, des textes de jeunesse aux écrits de la maturité, tout en l'ouvrant aux enjeux de la crise écologique.
La thèse principale du livre est que le motif de la domination de la nature permet de penser dans un cadre commun l'exploitation du travail, le patriarcat, le racisme, le spécisme et les diverses formes de destruction environnementale. La philosophie d'Adorno peut alors être lue comme une critique systématique des sociétés capitalistes. Elle nous aide à réinventer pour notre époque un sujet politique qui articule ensemble luttes sociales et luttes écologiques.
Là où les modèles théoriques des deuxième et troisième générations de l'École de Francfort (la théorie de l'agir communicationnelle de Habermas et la théorie de la reconnaissance de Honneth) restent anthropocentrés et peu ouverts à la question écologique, le modèle adornien de critique sociale manifeste ainsi toute son actualité