Un grand roman d'amour et d'amitié sur une époque hantée.
Paris, octobre 1913. Germaine et Louise se rencontrent sur les bancs de l'école. C'est le début d'une ardente amitié, que vient percuter la Grande Guerre. Les pères s'en vont, les mères restent avec leurs filles. Cette guerre, qui assassine les uns et hante le regard des autres, donne la nausée à Germaine. Louise, elle, s'enflamme pour la patrie et ses soldats qui risquent leur vie pour elle. Les années passent, sanglantes. Certains rentrent, d'autres non. C'est l'après, suintant la guerre jusqu'à la moelle.
En 1924, sur l'île de la Grenouillère, à Chatou, on organise une " foire aux fiancés ", afin de former des couples qui " redonneront vie à la patrie ". On se regarde, on se frôle, on valse sur Ne bercez pas mon coeur. Les deux amies sont de la fête. Louise attire tous les regards. Surtout celui de Ferdinand, dont la joue barrée d'une cicatrice rappelle que la guerre continue bien après le silence des armes.
Londres, 1914. Atteinte de la maladie des os de verre, Clara vit recluse depuis toujours, choyée par une mère qui lui raconte le monde. À la mort de celle-ci, Clara s'initie à la botanique et se voit bientôt engagée par un certain M. Fox pour créer une serre de plantes exotiques sur son domaine. Mais à peine arrivée, elle ressent un étrange malaise : le mystérieux maître des lieux est absent, la gouvernante est terrifiée, et une présence semble hanter les couloirs de la demeure, où les fleurs fanent en quelques heures.Une jeune femme qui tente de reprendre possession de sa vie et de son corps est au centre de ce brillant hommage aux grands romans gothiques, servi par une plume aussi vénéneuse que sensuelle...
Les meilleures histoires sont celles que l'on raconte petit à petit, par fragments, un menu morceau à la fois. On se souvient d'une anecdote, et de cette mémoire naissent les plus beaux des récits. C'est comme se poser avec un ami et engager une conversation sur soi, sur son enfance à la campagne, maman, et surtout papa, les oncles, les tantes, les cousins... Dans ces moments-là, il s'agit d'expliquer ce qu'il y a de plus simple, sans prétention, ni pathos, ni honte. Le premier incendie auquel on a assisté avec avidité, la perte d'un être cher qui nous prépare à d'autres départs, les papillons morts auxquels on organise les plus belles des funérailles, faire pipi debout, les bruits et les animaux de la campagne, les petits boulots, et l'idée que maman pourrait tout à fait être Sting, si seulement elle en avait envie. Un texte chargé d'émotions et d'humour, qu'on peut décrire comme "un roman plein de vie sur la mort", un roman sur la perte du père et de l'enfance, sur la difficulté de
Une jeune orpheline tente de comprendre l'acte fou qui a conduit sa mère au meurtre en 1893, drame qui a marqué au fer rouge son existence et condamne ses amours avec Armand.
Orpheline, Mathilde a grandi dans le pensionnat des Soeurs de la Charité au Puy-en-Velay. En 1913, lors d'une promenade, elle croise Armand, l'unique fils de la prospère famille Josserand. C'est le coup de foudre. Mais les parents du jeune homme font tout pour éloigner la jeune fille : Armand est déjà promis. En outre, Mathilde n'est qu'une simple lingère, et surtout elle serait la fille d'une criminelle, Lise Leclerc, condamnée au bagne pour le meurtre de quatre personnes. Mathilde, pour espérer goûter au bonheur, doit faire la lumière sur son passé. Elle se lance dans une quête effrénée pour comprendre l'acte fou commis par sa mère vingt ans auparavant et démêler l'écheveau que fut la vie de Lise Leclerc.
Les canons rugissent, des ouragans d'acier balaient hommes et bêtes, les éléments se déchaînent. Sur les champs de bataille de la Première Guerre mondiale, rien n'est épargné à l'agent de liaison Vorhofen et aux hommes qui l'accompagnent. Des Flandres à Verdun, en passant par les Balkans, sur fond de paysages majestueux et de nature hostile, c'est à une description sans détour du quotidien des soldats qu'invite ce roman dans lequel l'auteur, avec une puissance d'évocation rare, pose cette question lancinante : pourquoi ces souffrances, pourquoi la guerre ? L'écriture tout à tour sèche et sauvagement poétique de Zeiz fait de ce texte méconnu une oeuvre singulière, humaniste et profondément marquante.
En 1940, après deux décennies étourdissantes, La Baule vit dans le luxe et la fête. Fin de partie quand le casino est transformé en hôpital et que les deux plus grands hôtels, sont réquisitionnés pour l'état-major anglais. Puis à partir du 15 juin 1940 à peine amorcée, la guerre est perdue, la moitié du pays est occupée par l'ennemi, Le destin heureux de La Baule, est percutée par les évènements Éberlués, les Baulois entrent dans ce qui devient la vraie vie. Les Allemands pénètrent dans La Baule, partout ce ne sont qu'hôtels de luxe et villas cossues c'est un cadeau pour l'occupant, ils les réquisitionnent pour y loger l'état-major et les troupes. Il n'y aura pas de conflit. Les Baulois le sentent et respirent. La peur se dissout dans une onde d'espoir.
Cinq héros fictifs évoluent de juin 1940 à mai 1945 dans cet environnement conforme aux faits historiques.
C'est la fête à Parigné-l'Évêque, dans la Sarthe. En ce jour de la Saint-Jean, Louise, 20 ans, se laisse séduire par Justin, un fermier des environs. Le garçon, qui vient de reprendre l'exploitation familiale après la mort de ses parents, tombe sous le charme de la jeune lavandière.
À peine sont-ils mariés que la guerre éclate - la grande, celle de 14. Justin troque la fourche pour le fusil et s'en va labourer les champs de bataille. Son épouse, qui ignore tout des travaux de la ferme, se retrouve seule.
Mais, à l'heure de la moisson, une extraordinaire entraide s'organise. Louise peut compter sur le soutien de ses voisines, privées comme elle de leur mari. Et sur celui d'un capitaine belge en mission au Mans. Ingénieur agronome dans le civil, l'homme va se montrer d'un grand secours. Peut-être même trop...
Un magnifique hommage aux femmes qui ont contribué à la survie du pays aux heures les plus terribles de son histoire.
Grimper pour se dépasser. Pour le bonheur de l'exploit, pour l'extase, pour l'orgueil. Malgré le danger, la souffrance et la solitude : la montagne est aujourd'hui l'un des derniers lieux où l'aventure rime avec absolu. Comment exprimer la confrontation avec les sommets ? Depuis la première expédition du Mont Ventoux par Pétrarque à la fin du Moyen Age, la montagne est devenue un sujet littéraire et philosophique. De Shelley à Thomas Mann en passant par Giono, de Frison-Roche à Bonati en passant par Rebuffat, Teray ou Jon Krakauer, tous ont exprimé, voire exalté le corps-à-corps entre l'homme et le rocher, la neige et le vide, l'effroi, la peur, mais aussi la solidarité et l'apaisement. Certains comme Dumas ou Vialatte ont même fait rire. Ce que propose la trentaine de textes choisis et commentés dans ce Point Références ? La beauté, l'audace, et avant la piste noire ou l'ascension du mont-Blanc, des sensations fortes garanties.
Au lendemain de ses noces avec Margot, ce 3 août 1914, Joseph s'engage pour sauver la Patrie. Après avoir essuyé le premier feu, après avoir appréhendé la peur, il erre en ce début d'année 1915 dans le no man's land sous une grêle de balles et de bombes allemandes. Entre ses souvenirs d'enfance et son désir de revoir Margot, entre ses états d'âme et ses réflexions sur ce conflit, Joseph en vient à espérer mourir si c'est le prix à payer pour gagner la paix et retrouver sa femme.
1917, en pleine Grande Guerre , le Cornillet et les monts de Champagne, une histoire terrible et un conte émouvant.
Ce roman à la fois fantastique et historique raconte un fait peu connu de la Grande Guerre : la reprise du mont Cornillet par les Français en mai-juin 17.
Front des monts de Champagne. Alors que tous les habitants s'apprêtent à quitter le village de Nauroy bombardé, la famille d'Émilie hésite. La guerre décidera pour eux : la nuit précédant leur départ, un obus éclate près de leur maison, n'épargnant que la fillette.
L'enfant, totalement mutique, va vivre dans les tranchées proches parmi les soldats allemands. Chaque jour, elle apparait comme Gavroche parcourant le champ de bataille...
Rapportée par deux soldats allemands revenu sur les lieux à la fin de la guerre, cette histoire se murmure encore.
Pour la première fois, de sa grande voix classique et avec toute sa puissante empathie, Aïssa Lacheb puise dans sa fascination et sa considérable érudition de la Grande Guerre.
Dans ce roman court et dense à la fois, il ramène au souvenir commun ce que fut cette période restée comme " la bataille des géants " en même temps qu'il restitue à l'Histoire un peu de ce que fut le village de Nauroy.
Un texte bouleversant.
La toile de fond : les premiers fronts de 1914. Les hommes se sont entremêlés dans l'horreur que l'on sait. Le lecteur va pourtant retenir la petite musique aigrelette de cette danse d'un soir, car son écho résonne encore sur les années.
Se profile un autre souvenir, celui d'une aquarelle...
Alors va se livrer une histoire étrange, un récit fait de douceur, comme peut l'être la vie, parfois. Comme le sont, peut-être, les vraies rencontres.
Si le front est présent en filigrane, le texte, lancinant, est centré sur cinq générations de personnages qui vont se parler. Plutôt une conversation lente et pudique où le premier interrogera patiemment le deuxième ; lequel se retournera vers lui pour l'aider ; quant au dernier, aura-t-il, lui, attendu les deux autres ?
La voix fédératrice de la préface ainsi que celle, plus insistante, de la narration, interpellent le lecteur jusqu'au dénouement d'une quête qui ne laissera pas indifférent.
Aux balbutiements d'une Europe en construction, le souci pressant de réunir les hommes est donc devenu nécessaire. Enfin !
Au printemps 1914, Angèle et Zélie sont ouvrières dans une usine textile de la région dunkerquoise. Sur un coup de tête, Zélie décide d'aller vivre à Lille, sans se douter qu'elle va rester bloquée pendant quatre ans de l'autre côté du front. Chacune à leur façon, les deux jeunes femmes traverseront la Première Guerre mondiale. L'une côtoiera Louise de Bettignies, l'autre croisera Georges Guynemer. Toutes deux verront leur vie bouleversée...
Saga sociale autour d'une famille de paysans picards, Quai des luttes est la suite du Planqué des huttes, paru en 2015. On y retrouve Rémi, le petit dernier de la famille Coulon qui fuit une guerre qui le rattrape. Sous une identité d'emprunt, il se retrouve embarqué sur un navire de guerre pour la Russie. Ouvrière à Paris, sa soeur France fréquente les milieux anarchistes. Restée au village où elle se prépare au métier d'institutrice, Jeanne la cadette est témoin de la transformation des travailleurs chinois du camp de Noyelles en fuyards hors-la-loi.
En octobre 1921, aux assises de Douai, s'ouvre un procès qui avant même de commencer à fait couler beaucoup d'encre. L'homme qui va prendre place dans le box des accusés est un notable bien connu. Sa réussite sociale lui a attiré quelques ennemis féroces dont une dangereuse psychopathe. En 1915, cette dernière, jalouse de sa fortune, avait essayé de l'abattre en le faisant accuser du meurtre d'une femme qu'elle venait de tuer. Le coup était bien monté et il s'en était fallu de peu pour qu'il ne s'en sorte pas. S'il est là, aujourd'hui devant ce tribunal, c'est suite à une dénonciation : collaboration avec l'occupant de 1915 à 1918. Le dossier monté contre lui est accablant mais il est résolu à faire, cette fois encore, la preuve de son innocence.
« Et voilà, en plus, des souris et de gros rats courant de tous les côtés. Je les entends sous ma tête mordiller la paille, les musettes et faire remuer les gamelles. À chaque instant, il me faut donner des coups sur ma toile de tente que j'ai étendue sous moi et que je ramène sur ma figure car il en passe des quantités. » Avec la Grande Guerre dont le qualificatif n'est justifié que par la durée du conflit et l'ampleur du massacre collectif, les anonymes entrent dans l'Histoire, mêlant leur expérience pétrie de boue et de sang à l'anti-épopée du monde moderne, à l'aube du siècle nouveau. Parmi les oeuvres de fiction souvent marquées par les souvenirs personnels d'écrivains célèbres (Barbusse, Céline, Giono, Genevoix, Dorgelès, Proust...) surgissent des textes d'inconnus, à la frontière du littéraire et du vécu, fragments de vies brisées et témoignages des survivants ou des disparus dont il ne reste que des lettres, des journaux, des mémoires. Ces deux carnets de guerre retrouvés dans une malle font partie de ce patrimoine de l'ombre. Plus que des souvenirs exhumés c'est une résurrection intégrale du passé, n'évoquant pas la gloire des Anciens mais la vie quotidienne humble et prosaïque de tous ces hommes de bonne volonté embarqués dans une aventure qui les dépasse. Au jour le jour, nous les suivons dans leurs pérégrinations, de village en village sur une carte qui n'a rien de tendre et qui indique les étapes d'un long calvaire collectif au seuil de la barbarie moderne. Auguste et Robert sont les témoins et les héros d'un autre temps qui n'est déjà plus le nôtre.
La 1ère guerre mondiale est engagée depuis plusieurs années avec ses horreurs quotidiennes mais aussi ses moments de joie et de bonheur. Les meurtres et les exactions continuent dans la campagne du canton Nétrablais. Ce roman met en exergue le patois Haut-Forézien, l'argot et le gaga stéphanois à travers des personnages touchants et profondéments humains. Des instants de joies mais aussi de douleurs, d'amour et d'injustice parcourent ces pages a la mémoire des personnages et acteurs de l'époque. Quand a la trame du roman, elle s'achève sur une touche très inattendue qui laissera le lecteur quelque peu pantois.
En novembre 1918, au lendemain de l'Armistice, Hélène Pastoret quitte le Val-de- Grâce et ses « gueules cassées » pour revenir à Flines-lez-Râches, dans le Nord, afin de poursuivre sa carrière d'infirmière à l'hôpital de Douai.
La pandémie de grippe espagnole sévit dans le monde entier, et la mère d'Hélène, Madeleine Pastoret, touchée par le virus, lui avoue dans un dernier souffle l'avoir recueillie alors qu'elle n'avait que quelques jours.
Une révélation qui va pousser Hélène sur les traces de son passé, épaulée dans ses recherches par son camarade d'enfance, Stéphane Lacasse, un jeune mineur de la famille des porteurs de Gayant, le géant protecteur de la ville de Douai.
Et si son père était en mesure de lui apprendre qui elle est réellement ? Quel est cet étrange hôpital de la région lilloise où tout semble avoir démarré ? Pourquoi Auguste Bellecourt, le riche brasseur douaisien, semble-t-il considérer comme une menace la présence de la jeune fille dans la Cité des Géants ?
De nombreuses interrogations qui vont plonger Hélène dans une quête identitaire, au risque de donner à sa vie une toute autre destinée
Au cours du XIXe siècle, l'immense forêt de pins maritimes des Landes de Gascogne se substitue aux landes désertiques d'antan. C'est l'oeuvre du labeur acharné et de l'ingéniosité des habitants du pays.
Anne, née en 1898, et ses amis de jeunesse grandissent et s'épanouissent dans cet environnement paisible, chaleureux et entreprenant.
Son coeur brûle pour Joanis, et réciproquement.
Août 1914 : le tocsin sonne, le canon tonne, c'est la guerre ! Les hommes, mobilisés, abandonnent champs et forêt pour partir au front. Beaucoup ne reviendront jamais.
Les années suivantes apportent leur lot de mauvaises nouvelles. Anne est alors confrontée à des épreuves tragiques et inattendues qui blessent profondément son âme. Elle ne peut rester les bras croisés. Dès 1917, elle s'engage à sa manière, comme infirmière, sur le front avec le secret espoir de pouvoir retrouver un peu de ceux qu'elle aime.
Joan Casademunt, habitant de la partie française d'un village partagé entre l'Espagne et la France, est confronté, en juillet 1914, au dilemme de servir la France, comme son instituteur l'y a préparé, ou basculer du côté espagnol comme sa promise, née de l'autre côté de la frontière, le souhaiterait. Mais son éducation est la plus forte et il sert la France. Il devient un héros. Il combat jusqu'au dernier jour et participe à l'ultime bataille de la guerre, menée par le 415e Régiment d'Infanterie, sur la Meuse, face à la Garde Impériale allemande. À ses côtés, tombera le dernier tué de cette guerre, le 11 novembre.
Cet ouvrage démontre la force patriotique qui a animé le peuple français, décrit les progrès techniques et tactiques accomplis par l'Armée Française. Mais il souligne aussi l'absurdité de ce dernier assaut, dû à la mauvaise interprétation d'un ordre, qui vit la mort inutile de soldats les 9, 10 et 11 novembre 1918, alors qu'ailleurs, sur le front, la guerre avait cessé.
Mai 1916. Étienne, soldat au 109e régiment d'infanterie territoriale, est au repos dans un petit village à l'arrière du front. Au cours de cette période de répit, après les rudes combats de la Marne et du Soissonnais, Étienne va se lier d'amitié avec une jeune veuve : Pauline.
Cette rencontre insolite est connue grâce aux nombreux courriers qu'Étienne a rédigés pendant cette période et qui ont été retrouvés par hasard près de cent ans après.
Ce roman, inspiré de cette histoire vraie, est un hommage à ces femmes de l'ombre qui ont apporté leur soutien aux soldats des armées françaises durant la Grande Guerre.
Un amour né pendant la Seconde Guerre mondiale entre un Arménien et une Bretonne. Louis Pouliquen construit un somptueux mélodrame où l'histoire individuelle rencontre la Grande Histoire.
Le souffle épique d'une passion, le suspense d'une enquête menée sur plusieurs années, plusieurs époques et plusieurs générations.
Été 1943, cédant à la pression paternelle, Georges Paparian s'engage dans la LVF (Légion des volontaires français) pour combattre le communisme aux côtés des Nazis.
Porté disparu en hiver 1945, les siens le croient mort alors qu'il demeure prisonnier en URSS.
Plus de 20 ans plus tard, il réapparaît dans le monde des vivants lors d'une rencontre à Laroslavl, sur la Volga, avec un chirurgien français, Luc Valmaure.
Il lui raconte son poignant itinéraire et le charge d'une mission : retrouver celle qu'il a passionnément aimée avant son engagement et lui faire part d'un message...
S'ensuit une enquête de près de quinze années au coeur de la région de Morlaix, d'où est originaire Lydia.
Eloi, agriculteur de 28 ans du Tarn et Garonne, est appelé comme réserviste à « servir la France » dès l'automne 1914. De son recrutement à sa démobilisation fin 1917 pour cause de graves blessures reçues dans l'enfer de Verdun, il écrira régulièrement à ses proches.
Ce ne sont pas tant les événements militaires, les faits de guerre qui importent dans cette correspondance, que le ressenti profond de ce « paysan » comme il se décrit lui-même, ses peurs, ses espoirs, ses doutes et ses colères.
Cet essai permet également de situer une époque, la « Belle Epoque, avec ses valeurs, ses traditions, ses hommes. Il permet enfin, à travers les pensées d'un soldat ordinaire, de comprendre les états d'âme, les préoccupations des milliers de civils devenus soldats malgré eux. Ce sont eux les vrais héros de la Grande Guerre.
Gueules est un récit composé de textes et composé de photos d'origine (faites en 1916 à l'hôpital de Dresde et miraculeusement préservées).
L'une des gueules, Charles de Blanchemarie, présente ses « colocataires » d'un hôpital où ces grands blessés sont soignés par une infirmière qui prend les soins très à corps. Naissent alors, au-delà de la solidarité de blessés, amitié, amour et tendresse dans un endroit où l'on ne s'attend qu'à abrutissement.
Puisqu'avec des gueules abîmées il n'est plus possible de s'exprimer dans un français « correct », on fait comme on peut, avec des mots inventés, abrégés ou rallongés selon les facultés physiques de chacun.
Mais l'incapacité de prononciation traduit aussi la perte de la dignité qu'ont vécue ces blessés de la face, que ce soit des mutilés de la guerre ou des accidentés d'aujourd'hui.
Elles font peur ces gueules, alors que dans Gueules, ces êtres qu'on a érigés en héros pour les éloigner le plus loin possible de la réalité (pour d'évidentes raisons de propagande en préparation de guerres futures) se montrent telles qu'elles sont, aimables parfois, espiègles, joueurs...
Tout simplement humaines.