La Source de l'amour-propre réunit une quarantaine de textes écrits par Toni Morrison au cours des dernières décennies et qui, chacun à sa façon, attestent de sa généreuse intelligence. Elle s'implique, débat, ou analyse des thèmes aussi variés que le rôle de l'artiste dans la société, la question de l'imagination en littérature, la présence des Afro-Américains dans la culture américaine ou encore les pouvoirs du langage. On retrouve dans ces essais ce qui fait également la puissance de ses romans : l'examen des dynamiques raciales et sociales, sa grande empathie, et son pragmatisme politique. Toni Morrison s'interroge : « Comment faire en sorte que personne ne soit plus perçu comme un étranger en son propre pays ? ». Elle s'emploie, pour répondre à cette question, à rendre hommage à ses prédécesseurs : James Baldwin, Martin Luther King, ou plusieurs peintres noirs qui, tous, ont théorisé ou incarnés les tiraillements identitaires de l'Amérique.
La Source de l'amour-propre est à la fois une porte d'entrée dans l'oeuvre de Toni Morrison et une somme où se donne à lire l'acuité combative de son autrice. C'est aussi, dans un style dont la vigueur ne cesse de nous éblouir, un puissant appel à l'action, au rêve, à l'espoir.
Lettres 1947-1967.
Une redécouverte intime et politique du Che à travers les lettres à ses proches pour la première fois publiées.
Des premières pérégrinations à moto à travers l'Amérique latine aux dernières expéditions tragiques au Congo et en Bolivie, en passant bien sûr par la révolution cubaine, les lettres d'Ernesto Che Guevara rassemblées ici couvrent toute sa vie.
Des plus personnelles aux plus politiques, cette correspondance largement inédite donne à voir le Che fils, ami, amant, guérillero, leader politique, philosophe et poète - un homme enjoué, drôle, parfois sarcastique et profondément aimant, toujours exigeant.
Véritable autobiographie épistolaire, un extraordinaire document qui nous permet de comprendre, derrière l'icône, qui était vraiment le Che.
En marge de sa monumentale publication de la correspondance générale de Proust (en cours de publication aux Éditions Plon), Philipp Kolb avait, dès 1953, donné l'édition, devenue introuvable, des 159 lettres échangées par Marcel Proust et sa mère entre 1887 et 1905. Ces lettres offrent de Proust un portrait sans retouches, tel qu'en lui-même il fut, libre des excès de sa politesse et de toutes ses affectations.
Bref, voici un document indispensable pour connaître notre cher petit Marcel.
Chaque chapitre s'ouvre sur une citation des plus grands auteurs, classiques, modernes ou contemporains. Au hasard : Charles Baudelaire, « Il faut être toujours ivre. Tout est là : c'est l'unique question. Pour ne pas sentir l'horrible fardeau du Temps qui brise vos épaules et vous penche vers la terre, il faut vous enivrer sans trève. Mais de quoi ? De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise. » ; Virginia Woolf, « Nul besoin de se presser. Nul besoin de briller. Nul besoin d'être différent de ce qu'on est. » ; Hunter S. Thompson, « Je n'ai pas encore trouvé de drogue qui défonce autant que s'asseoir à sa table de travail pour écrire. »
Libertin jamais repenti ou grand seigneur flamboyant, séducteur notoire ou amoureux éconduit. A chacune de ses missives, Sade se révèle un autre. Du débauché embastillé au révolutionnaire endiablé, toutes les personnalités du marquis s'incarnent dans sa correspondance, marqué d'une plume de feu : celle de l'insolence suprême et de la liberté absolue.
"Patries imaginaires" réunit des articles que Salman Rushdie a publiés dans la presse britannique de 1980 à 1990. Ils peuvent s'assimiler aux carnets de route d'un écrivain, héritier de deux cultures, témoin de son temps et qui réfléchit à la place de l'écrivain dans la société. Dans une soixantaine d'articles, Rushdie parle du sous-continent indien, du cinéma, de la télévision, de la photographie, l'expérience des émigrés, la politique anglaise, l'identité palestinienne et d'écrivains comme John Le Carré, Umberto Eco ou Garcia Marquez. Dans la dernière partie, Salman Rushdie traite "de la crise qui a englouti son roman "Les Versets sataniques". Certains éléments semblent prouver que lentement la raison remplace la colère au centre du débat, que lentement la compréhension va peut-être éteindre les incendies de haine."
Véritable parcours introspectif, les Mémoires de François Mauriac dévoilent l'étonnante personnalité de cet auteur majeur du XXe siècle : de l'intimité d'un souvenir d'enfance aux oeuvres qui marquèrent sa formation littéraire, il couche sur le papier sa vie intérieure, son rapport à l'écriture et réaffirme sa foi dans un humanisme chrétien. Jalonnée de commentaires érudits d'auteurs classiques (Pascal, Racine...) ou contemporains (Gide, Bernanos), cette autobiographie atypique raconte une vie guidée par la passion de la littérature.
Très tôt confronté au droit et à la loi à l'occasion de divers procès touchant notamment à la liberté d'expression et à la propriété littéraire, Victor Hugo devint, au fil des ans, un véritable champion des droits de l'homme. Attaquant et pourfenfant sans relâche la peine de mort et la censure, la discrimination et la misère, l'auteur des Misérables fut chantre sans concession de la trinité républicaine par l'éducation et la culture. Ce sont ces textes citoyens, donnés en version intégrale, que j'ai réunis ici : discours, interventions aux assemblées, adresses aux corps constitués, avec en ouverture la longue réflexion de 1875 à laquelle le titre de ce recueil est emprunté. Et aussi l'admirable Claude Gueux de 1834. Plus que politiques, encore vibrants du génie de leur créateur, ces textes ont plaidé pour un humanisme à l'échelle universelle. Sans eux, "la grandeur et l'humanité" qui ont fait le rayonnement de la France n'auraient pas été ce qu'ils furent. Il peuvent nous aider à les retrouver.
D'Aristophane à Céline en passant par Shakespeare, Apollinaire ou Artaud, l'art subtil de l'insulte a ses maitres. Balayant largement les époques et les cultures, cette anthologie fait la part belle à l'invective fleurie, à la grossièreté crasse, au raffinement perfide, et démontre l'inventivité déployée par les écrivains pour dire tout le bien qu'il pense de leurs semblables...
Dans notre sociétéécrasée par la toute-puissance du politiquement correct, ce recueil est salutaire !
On trouvera ici les fruits de seize saisons. Il y a des tours et des expressions cueillis au hasard de mon chemin, au zinc ou dans le bus, au bureau ou dans le journal. Il y a aussi ce qui est remonté de mon passé. Des mots de mon enfance ou de mon adolescence, petits plis d'une autre époque. Il y enfin l'envie de faire toucher du doigt quelques termes un peu savants. J'ai cherché pour les éclairer des exemples en or, et pêché des pépites dans le dictionnaire.
« Pouvons-nous mépriser la vérité ? La réponse est non. » Harry G. Frankfurt