Les Argonautes
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Une jeune artiste retourne dans la petite ville de B., au pied des Carpates, où elle avait passé les étés de son enfance sous le régime communiste. Ces temps ne sont plus, mais le présent n'en est pas plus riant : ses anciennes fréquentations sont tous partis à l'Ouest, et l'usine textile abandonnée. Lorsqu'un corps mutilé est découvert dans la crypte familiale, le lien est vite établi avec Vlad l'Empaleur, alias Dracula.
Tandis que les anciens cadres de B. s'affairent pour tirer profit de cette histoire de vampire, la jeune peintre fait des rencontres nocturnes avec le comte en personne. -
: Inventer des histoires, c'est ce que Matija, écrivain à succès, sait faire le mieux. Mais après un mensonge de trop, sa petite amie le quitte. Que s'est-il donc réellement passé lors de son enfance dans le petit village du Medjimurje pour que Matija ne se rappelle plus de rien ?
Terre, mère noire nous entraîne au coeur des frayeurs et des songes d'une enfance à la veille des guerres de Yougoslavie, dépeignant un monde où la détresse intime répond à la cruauté d'une société qui ne cache plus ses défaillances. La seule réaction possible : une imagination sans bornes regorgeant d'humour noir. -
Quand Antonio, célèbre présentateur télé, tombe de l'échelle dans son jardin, Claudia, son épouse, tarde un peu à appeler les secours.
Cet homme avec lequel elle a partagé sa vie, et qui revient de l'hôpital affaibli, l'a trahie. Tout le monde, Antonio le premier, s'attend à ce qu'elle lui pardonne. Mais Claudia n'y parvient pas.
Barbara Frandino fait implacablement monter la tension entre ses personnages, ne passant à côté d'aucune de leurs faiblesses pour mettre en scène la lente descente d'un couple aux enfers.
« Barbara Frandino explore les vestiges d'un couple détruit et décrit magnifiquement la renaissance d'une femme trahie. » -
Kurt et Maggie se sont rencontrés lors d'une soirée arrosée. Depuis, entre désir et dépit, ils s'efforcent tant bien que mal de vivre ensemble. Alors que la compagnie de bus de Kurt réalise quelques bénéfices, celui-ci cherche à investir son argent dans un grand projet. Mais son placement dans l'idée d'un ferry low-cost aura des conséquences dramatiques.
Sous la plume de la jeune autrice danoise Asta Olivia Nordenhof, poétesse acclamée, cette fiction fabuleusement dense a pour point de départ la tragédie de l'incendie volontaire du ferry Scandinavian Star, en 1990. Dans une prose suggestive, nerveuse et profondément originale, De l'argent à flamber fait résonner l'âpre histoire d'amour et de violence de deux personnes modestes avec une flamboyante démonstration des dérives du capitalisme. -
Été 1936. Janna, dix-huit ans, est envoyée en Allemagne près d'Aix-la-Chapelle.
Un ami de son père, Egon von Bötticher, doit l'aider à se perfectionner au fleuret. Grand maître d'escrime, von Bötticher réside dans une belle propriété, le Raeren, où il organise, malgré leur interdiction, des combats de Mensur avec armes réelles. Janna cherche à percer le mystère unissant cet homme avec son père et tombe inévitablement sous le charme de son maître charismatique.
Bien plus que l'histoire d'un premier amour délicieusement rendue, La Vierge néerlandaise explore l'initiation de Janna au monde adulte comme une expérience contradictoire et troublante. Et, ainsi que Janna le formule lorsqu'elle rentre aux Pays-Bas : « Je ne pouvais pas revenir en arrière. C'était un aller sans retour. » -
Kosovo, 1995: Quand Arsim rencontre Miloš à l'université de Pristina, tout semble les opposer : l'un est albanais, l'autre serbe, et leurs deux ethnies s'enfoncent dans un conflit meurtrier. Pourtant, face à une société où l'homosexualité est un crime, ils s'aiment.
Lorsque la famille d'Arsim doit fuir à l'étranger pour échapper aux massacres et à la guerre, Ayse, sa femme, attend leur deuxième enfant. À son retour forcé au Kosovo, il retrouve Miloš brisé par les traumatismes liés au conflit.
Articulé autour de la légende d'un serpent démoniaque, Bolla, le récit de cette passion contrariée et vouée à l'échec, se déploie dans une prose de grande élégance. Pajtim Statovci, le jeune prodige de la littérature finlandaise, livre un roman implacable sur le désir, la liberté et la destruction. -
Niché dans de hautes montagnes, un village arménien vit à l'insu de toute la première moitié du XXe siècle, des génocides répétés aux persécutions du régime soviétique. Ce lieu clandestin offre un refuge à tous, à condition de se plier aux lois du charismatique Harout - le seul à fréquenter le monde extérieur.
Quand à l'heure du Génocide arménien de 1915 une vague de nouveaux rescapés se brise devant les portes du village, une jeune femme enceinte de son violeur ébranle Harout.
Le village secret est un véritable diamant brut fait d'images archaïques et de paysages sublimes. La grande dame de la littérature arménienne Susanna Harutyunyan y conjugue le malheur de tout un peuple avec la poésie de ses légendes. -
Deux cents ans après la grande explosion, Benedikt ne se plaint pas. Il a un travail - recopier la poésie du grand leader Fiodor Kouzmitchsk - et bien qu'il ne jouisse pas des privilèges d'un mourza, au moins n'est-il pas un serf. Il a une petite maison, avec suffisamment de souris pour préparer un repas savoureux, et il est exempt de mutations : pas de doigts supplémentaires, pas de branchies, pas de crêtes de coq. Et il a même réussi - du moins jusqu'à présent - à échapper au Slynx hurlant qui rôde dans la nature sauvage au-delà.
Récit d'un monde russe dégradé, portrait grimaçant de l'inhumanité humaine d'une brillante et chatoyante inventivité, et hommage à la littérature tant dans sa souveraineté que dans son impuissance... Le Slynx est le roman du moment. -
Une femme d'origine nordique s'installe à Florence où tout lui semble étranger, beau en même temps que repoussant, jusqu'à l'homme qu'elle a rencontré. Lui saura réchauffer la terre gelée en elle, se dit-elle.
La prise du diable est l'histoire de ces deux-là, de leurs corps et de leurs esprits, de l'emprise qu'ils exercent l'un sur l'autre.
Figure irrévérencieuse de la littérature scandinave, Lina Wolff nous offre un récit féministe aussi loufoque que d'une véracité limpide. En enfermant le lecteur dans la perspective d'une victime qui sombre dans le gouffre d'une relation dangereuse, elle dépeint la folie déguisée en normalité de notre société.
Un roman plein d'autodérision sur la misogynie profonde de notre époque - si intelligent, imprévisible, et surtout si vertigineusement drôle.