En 1979 sort The Warriors (Les Guerriers de la nuit), film désormais culte et retraçant le périple nocturne d'un gang à travers New York. Influence pop majeure, largement recyclée au cinéma ou dans le jeu vidéo, The Warriors a fasciné plusieurs générations avec ce qui restera un puissant western urbain fusionnant modernité et mythologie. Mais avant d'être filmé par Walter Hill cette histoire était un roman, publié en 1965 par un auteur venu du Bronx : Sol Yurick.
C'est ce livre, à la fois témoignage saisissant sur une ville au bord du gouffre en même temps qu'oeuvre littéraire unique et engagée dans une traduction inédite accompagnée d'une édition augmentée incluant une préface de Walter Hill, un texte critique par Stéphane du Mesnildot, et une postface de l'auteur.
Repenser la chair dans ses rapports avec l'âme, réhabiliter le plaisir comme dépense partagée, réintroduire le merveilleux dans l'érotisme, telles sont les invites que formule cette "fantaisie littéraire, érosophique et antithéiste". Affectant la forme d'un traité d'érudition, le Siège de l'âme embrasse, avec un appétit que n'eusse pas renié Rabelais ou Béoralde de Verville, l'archéologie, l'alchimie, l'histoires de l'art et de la littérature, l'anatomie, la mythologie, la théologie l'étymologie, la sexologie et la poésie. Contre la résurgence des morales infâmes, le Siège de l'âme propose aux amants un nouveau code courtois qui les aidera à découvrir dans la sodomie, non seulement le moyen privilégié d'exalter l'âme de la femme, mais encore l'école de la grâce...
La culture a souvent servi de cache-sexe à l'érotisme et à la pornographie. Que l'on songe aux « nus artistiques » des cartes postales du xixe et du xxe siècles, et au « cul avec alibi culturel » des années 1970. Il est temps de tourner la page - c'est un des euphémismes qui désignent la sodomie - pour faire en sorte que le cul serve d'alibi à la culture. Toutes les entrées de cet abécédaire sont des moyens de pénétrer le savoir humain, de se ménager un regard sur lui, en regardant par l'oeillet, l'oeil de bronze, l'oeilleton, bref : le petit trou de la lorgnette. À défaut d'y apprendre à lire, ce qui est la fonction exacte d'un abécédaire, puissent lectrices et lecteurs s'y divertir !
Deuxième ouvrage de cuisine d'Isabelle Boinot, Mes recettes pour le goûter comporte 26 recettes de petits encas sucrés, des plus classiques (gâteau marbré, petit beurre, crêpes, etc.) au plus originaux (faux bn, pâte d'azuki, barre d'energie, etc.) Divisé en cinq parties (Goûters d'anniversaire, goûter à emporter, goûter d'hiver, goûter d'été et atelier), ce petit livre de recettes se prête à toute occasion ! Tout comme son prédécesseur, il est entière-ment dessiné à la main et comporte une partie atelier pour réaliser soi-même ses emballages, ses boites à tarte, ses sets de tables, etc. Pleins de bonnes idées pour réussir de bons goûters à déguster en famille !
En racontant sur un mode narratif l'histoire (vraie) de l'humoriste controversé Louis C.K, ex-roi du stand up emporté dans les remous du tsunami #MeToo, Rire au temps de la honte interroge les ressorts de la comédie dans un monde toujours plus sensible au sentiment d'offense. En suivant la vie et l'oeuvre d'un personnage devenu embarrassant à l'heure du nouveau féminisme, l'auteur tire un livre explosif qui, en remontant aux sources du stand up américain et de son rapport à l'abjection, démêle la confusion entre honte et culpabilité, à une époque où l'on préfère effacer une oeuvre (cancel) plutôt qu'être entraîné dans les recoins douteux et impudiques de notre humanité.
" quelque chose va mourir, qui méritait d'être défendu ".
La disparition du tigre, espèce condamnée, confirme que la nature est à l'agonie. ecrire encore des romans dans un monde qui meurt, n'est-ce pas " chanter tandis que rome brûle " ? entre colère et désespoir, l'adieu au tigre n'est pas seulement une tentative de roman à la poursuite d'un animal déjà presque mythique, mais aussi un essai documenté sur une extinction, un récit de voyage dans une inde qui perd ses vaches, ses tigres et son identité, une imprécation misanthropique, le souvenir d'une enfance entre les mots et les images, la chronique de la fin d'un monde.
L'adieu au tigre, est-ce la forme absolue de l'adieu ?.
Victoria ne prendra pas les rênes, non non.
Le bleu le blanc et le rouge se remémorent 250 ans de lutte, en boucle, dans le désordre, empêtrés dans une contestation fictionnalisée par le capitalisme. Les propos, les certitudes, les revendications s'entremêlent, s'annulent, les clés auraient-elles disparu ? Ce moment théâtral est une séance préparatoire invitant les vivants à faire une pause dans leurs certitudes pas toujours très objectives. Une longue pause pour éviter de rejouer encore et toujours les mêmes scénarios (en pire) dans des décors toujours en quête de plus de virtualité dans une mise en scène médiatique d'une crétinerie invraisemblable. « Est-ce que là, on n'aurait pas atteint le summum d'un truc ? » est la phrase de « Désobéissance » qui résume le plus simplement cette envie de pause. Temporiser plutôt que de quémander des miettes, s'abstenir de voter pour ne pas voter pour le moins pire, ne plus faire semblant en somme parce que, évidemment, trop c'est trop.
"La question" a été abolie à la veille de la Révolution française. Il s'agissait d'une technique de torture ou l'accusé ne savait ni de quoi, ni par qui il était accusé.
Dans ce texte qui, bien plus qu'un roman, peut être défini comme une succession de "scènes", nous est donné à voir un monde, qui est à la fois le nôtre - rendu dans l'agression qu'il constitue envers le corps et son intégrité, le corps de l'enfant - et son propre reflet, outré, manifesté. Manifesté, c'est-à-dire, donné pleinement dans la transformation que lui imprime la langue.
Le texte s'ouvre par une scène de violence, ouverture nécessaire, et peu à peu s'enchaînent les images d'un monde de plus en plus déréalisé, jusqu'à aboutir à la "naissance de l'épopée". Épopée d'un "élément perturbateur" s'échappant soudain d'un discours qui l'enserre et se saisit de lui à son insu, épopée d'un individu soumettant, le premier, ce même discours à la question, par son cri déployé, jusqu'à l'extinction finale au coeur d'une "nuit sans être".