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Sur fond de lutte pour survivre des Juifs polonais pendant la Deuxième Guerre mondiale, ce roman évoque amours de jeunesse, questionnements sur l'identité religieuse et nationale et, au lendemain de la libération soviétique, intrigues politiques de la Guerre Froide et mouvements d'émigration vers le Nouveau Monde à travers l'obsession d'une vengeance.
Dans les derniers jours d'août 1939, Micha? Klein, 14 ans, ses parents et sa soeur, montent à bord d'un train en direction de l'Est, abandonnant leur vie confortable de Kalisz, en Pologne, pour fuir le conflit imminent avec l'Allemagne.
Pour le jeune adolescent juif, contraint de vivre sous l'occupation allemande meurtrière de sa patrie polonaise, c'est le début d'un parcours long et difficile. Il vit d'abord avec sa famille chez sa tante et son oncle à Lublin, puis il part se cacher avec sa soeur à la campagne, dans une ferme près de Lublin. Lorsque les Nazis entreprennent sérieusement l'extermination des Juifs, il rejoint les partisans juifs dans les forêts polonaises pour combattre les Allemands et protéger la population juive.
Micha? devient progressivement un tueur endurci, cherchant à se venger de l'anéantissement de son peuple. Il rencontre et tombe amoureux d'une femme fascinante, un des leaders de l'aile socialiste de la Résistance polonaise, et cette histoire d'amour façonne le reste de sa vie. Tout en cherchant sa soeur, disparue dans le chaos des migrations d'après-guerre, Michal s'engage à régler ses comptes avec d'anciens Nazis et collaborateurs polonais. Son parcours le mène, d'étape en étape, à travailler pour le gouvernement de la Nouvelle-Pologne puis à errer dans les camps de personnes déplacées en Allemagne et enfin, au Mexique et aux États-Unis.
Une fresque comme seule la mémoire de la Seconde guerre mondiale peut en produire. Martin Carnoy s'inscrit dans la lignée d'Imre Kertesz et d'Art Spiegelman.
Laurent Binet -
Après avoir vécu un épisode douloureux, Mara, désemparée, fuit en direction de la mer, laissant toute sa vie derrière elle. Elle arrive dans une station balnéaire en fin de saison. La ville se vide et Mara traîne sa solitude et son chagrin dans les rues désertes et sur les plages oubliées. Elle survit. Lorsque l'argent vient à manquer, elle trouve un job dans une des rares boutiques restées ouvertes. Les mois passent, le quotidien se pose et, tandis qu'elle effleure de nouveau une certaine forme de joie, le passé la rattrape.
Mélange singulier d'intimité et de pudeur,
Marées brosse un puissant portrait de femme, dans un style sensuel et imagé. Sara Freeman signe un premier roman d'une grande poésie, largement salué par la critique américaine. -
Cet ensemble de textes fictifs et autobiographiques offre un excellent aperçu de l'oeuvre et de l'univers du grand romancier.
" J'imagine, qu'en allongeant la vie on prolonge aussi les différentes périodes de l'existence.
Et en vérité, il y a eu un moment, vers la quarantaine, où j'ai vraiment cru arrêter le temps, m'être figé, peut-être à jamais, à un âge stablement immature et provisoire. J'avais quarante ans, mais ma chambre était celle d'un étudiant de vingt ans, avec des livres d'études et des cahiers scolaires, des photos d'actrices, des disques de chanteurs-compositeurs, des magazines de jeunes, une guitare, des jeans, des tee-shirts et des bottes à fermeture Éclair. Avec une habileté instinctive, j'avais toujours fait en sorte de glisser à temps hors d'un clan qui menaçait de vieillir, et de me faufiler dans un autre encore très jeune : mes amis, en cette période, avaient tous une vingtaine d'années. Mais si je me regardais dans un miroir, ce que je faisais très souvent, je voyais un visage vraiment sans âge, peut-être décrépit, mais apparemment frais et lisse, éclatant de santé, de vigueur et d'illusion. Quoi d'autre ? L'immortalité, en de tels instants, me semblait tenir à cela : être parvenu à ne plus avoir d'âge, à m'être mis hors du temps, grâce à ce même amour de la vie, qui permet les étranges miracles du temps. " L'Immortel.
Ce volume réunit des nouvelles et brefs récits que Moravia rédigea tout au long de sa vie (de 1928 à 1990) et publia dans des journaux ou revues, mais qu'il ne rassembla jamais en recueil. Certains même ne furent jamais publiés de son vivant (Romildo) ou gisaient, oubliés, dans la masse de ses papiers. Fictions et autobiographies se mêlent pour rendre compte du talent d'un écrivain précoce et prodige qui racontait la vie - la sienne, celle du monde - à travers ses " héros de papier ". -
Finaliste du prix Pulitzer pour ce livre, l'auteur est une des voix les plus puissantes de la littérature américaine. Il signe ici son texte le plus personnel, entre autofiction et récit romanesque.
Monkey Boy raconte la quête d'identité, à travers ses racines multiples, juives et catholiques, blanches et noires, d'un écrivain américain de retour à New York et Boston, où il a vécu sa jeunesse avant de mener une vie de grand reporter en Amérique du Sud.
Revenu à New York après avoir subi des menaces de mort au Mexique, il a le désir de reprendre toute sa vie à zéro. Il fait la rencontre d'une jeune femme, promesse d'un nouvel amour. Il retrouve les êtres qui ont marqué son existence : sa mère, Yolanda, et la merveilleuse femme guatémaltèque qui l'a élevé, ainsi que le souvenir de son père, d'origine ukrainienne, violent mais attachant. Tout son passé remonte à la surface, à commencer par les humiliations de son adolescence qui lui valurent au lycée d'être affublé du surnom de " Monkey Boy ".
Ce sont les faux-semblants et les réalités parfois cruelles du " rêve américain " qui sont démasqués dans cette oeuvre majeure sur la complexité identitaire.
Finaliste du prix Pulitzer pour ce livre, l'auteur est une des voix les plus puissantes de la littérature américaine. Il signe ici son texte le plus personnel, entre autofiction et récit romanesque. -
Quand tu viendras je serai presque heureux : lettres à Elsa Morante
Alberto Moravia
- Bouquins
- Roman
- 6 Avril 2023
- 9782382922699
Inédite en France à ce jour, cette correspondance nous plonge dans l'univers intime d'un couple mythique de la littérature italienne.
" Chère Elsa, je n'ai plus eu de tes nouvelles, mais je continue quand même à te donner des miennes, dans l'illusion que cela te fera plaisir d'en recevoir.
Je fais donc toujours les mêmes choses, que je t'ai déjà dites. Malheureusement je dors mal et cette nuit, peut-être à cause du bruit fait par deux Danoises de retour d'un bal, je n'ai presque pas dormi. Je me sens très nerveux, très agité, très agacé. Hélas, pas même Anacapri où je me suis senti bien si souvent ne parvient à me calmer.
Berto est arrivé et nous avons tout de suite repris le scénario. Je ne travaille à rien d'autre, j'ai essayé de commencer une nouvelle, mais elle me donne si peu de plaisir à l'écrire que je l'arrêterai.
Comme je te l'ai dit tant de fois, je pense souvent à toi et je ressens terriblement ton absence. Plus que je ne croyais. Quand tu viendras, je serai, du moins au début, presque heureux. "
(Anacapri, 11-15 août 1951)
La centaine de lettres, télégrammes et cartes adressée par Moravia à Elsa Morante sur près de quarante années (1947-1983) témoigne du lien profond et durable qui unit passionnellement deux des plus grands écrivains du xxe siècle. On découvre au fil de ces lettres leur vie mondaine, leurs amitiés choisies, leur commune passion de l'écriture et l'esprit de saine compétition littéraire, la beauté de Rome et l'enchantement d'Anacapri. Mais s'y dévoilent aussi deux personnalités incompatibles, qui tantôt se ménagent et tantôt se trahissent, qui sont tantôt amants tantôt bourreaux, tantôt vénaux tantôt spirituels, qui ne parviennent jamais à vivre autrement cet étrange et puissant amour. Unis, autant que divisés, pour la vie. -
Ce roman inédit de Jean-René Huguenin, Les Enfants de septembre, est une véritable révélation.
Jean-René Huguenin fut un jeune prodige des lettres, avant de mourir à l'âge de vingt-six ans dans un accident de voiture. Il a conservé, génération après génération, la fidélité d'un public passionné par l'unique roman publié de son vivant, La Côte sauvage, et son Journal posthume. Son oeuvre a été saluée par les plus grands, de Julien Gracq à François Mauriac. Portrait d'une jeunesse exaltée, à la fois toute-puissante et fragile, ce roman resté inédit est une véritable révélation. Il met en scène trois jeunes garçons : Philippe, fils de bourgeois dont le père s'est compromis dans la Collaboration ; Nicolas, fils d'une modeste famille juive dont les parents sont emmenés sous ses yeux par la Gestapo et qu'il ne reverra jamais ; Bertrand, dont le père chirurgien tente d'aider les Juifs persécutés. Trois jeunes gens dans les remous de l'Histoire, dont les trajectoires reflètent toute la vulnérabilité du jeune âge face à la violence des événements ou à la lâcheté des hommes. Ils incarnent un idéalisme fou, qui se tarit peu à peu dans un long cheminement, fait de douleurs jamais guéries, de résistances et de désillusions, d'amertume et de renoncements, vers l'âge adulte. Jean-René Huguenin apparaît ici tel qu'il fut et restera pour la postérité et ses nouveaux lecteurs : sous les traits d'un insurgé talentueux, au classicisme fulgurant, et terriblement attachant. -
Un premier roman vertigineux et d'une rare puissance.
Camille voit sa vie basculer un jeudi soir dans le métro. Lorsqu'elle se réveille à l'hôpital quelques mois plus tard, elle n'a plus de visage. Son agresseur a disparu sans laisser de traces.
Julien vit enfermé dans son appartement. Solitaire, il passe l'essentiel de son temps à consommer des images pornographiques et à surfer sur le darknet. Un soir, il télécharge par hasard une vidéo de l'agression. Alors qu'il s'enfonce peu à peu dans une spirale de violence et d'autodestruction, il ne pense plus qu'à une chose : retrouver la jeune femme.
Radioscopie radicale de notre époque, fiction sur l'identité et la reconstruction de soi dans notre société de l'image, exploration de l'addiction sexuelle dans les bas-fonds d'Internet : Acide plonge son lecteur au coeur d'une véritable descente aux enfers. -
Le récit de la lutte, pleine d'amour, d'humour et d'énergie, d'un homme contre la fatalité de la maladie de Charcot.
Chaque année pour son anniversaire, Antoine Mesnier, médecin réputé de Bordeaux et adoré par ses patients, a l'habitude de recevoir les mêmes cadeaux - chemise blanche ou livre sur le rugby. Pour ses 65 ans, il se voit offrir un présent inattendu : la maladie de Charcot.
Après la catastrophe du diagnostic, et quand d'autres se laisseraient aller au désespoir, lui prend le parti de se mettre au vert dans sa maison au fin fond du Pays basque et d'affronter le mal les yeux dans les yeux. Il souhaite vivre avec intensité les mois qui lui sont désormais comptés. S'ensuit un long apprentissage, souvent douloureux mais parfois joyeux, pour mener sa nouvelle vie. Les affres de la maladie font aussi ressurgir en lui le traumatisme d'un passé douloureux.
Il se raconte sans tabou mais avec gourmandise et amusement : ses aventures et petites catastrophes du quotidien, ses grands espoirs, l'affection bienveillante de son entourage et la solidarité entre les malades. Avec un humour doux-amer, celui qui ne savait pas d'arrêter apprend à profiter de ses enfants et de l'amour qui refleurit autour de lui. Il compte bien gagner la partie. -
Un premier roman qui navigue habilement entre comédie de moeurs et roman noir.
Paris s'endort, Léonore s'impatiente. Ce samedi soir, ses amis lui ont promis une fête mémorable. Ils se retrouvent dans le très bel appartement d'un certain Marc où se presse une foule d'invités égotiques, pétris d'ambition et dévorés par leur volonté de paraître. Les masques tombent à mesure que la nuit avance. La tension monte, jusqu'à ce que, par mégarde, Léonore décèle le secret de leur hôte.
Ni amitié, ni faux-semblants ne résistent à cette découverte. Le monde de Léonore vacille, et une question demeure : qui étaient vraiment les invités de Marc ?
La forme resserrée du récit sert une narration tendue. L'esprit aiguisé de Tiphaine du Boÿs se révèle autant dans son humour caustique que dans ses descriptions inatten- dues, souvent à la faveur de flash-back savoureux. L'auteure témoigne d'un style bien à elle, nerveux, précis, tranchant, et façonne un premier roman qui navigue habilement entre comédie de moeurs et roman noir. -
L'art dévoile-t-il ou dissimule-t-il le créateur ?
Une étudiante en histoire de l'art loue la maison d'un professeur dont elle suit les travaux de recherche. Il la prévient simplement que sa femme Agnes, qui est peintre, viendra occuper quelques jours l'atelier du premier étage.
Lorsque celle-ci arrive, une intimité se noue entre les deux femmes : au fil de leurs rencontres dans l'escalier, dans l'atelier ou au café, Agnes se confie sur sa jeunesse, sa famille, son mariage, ses enfants et son rapport à l'art. Il apparaît petit à petit qu'Agnes n'a plus d'autre endroit où aller. Les moments de sa vie racontés avec frénésie trahissent une personnalité dispersée et mouvante. Sa créativité, qui reste à l'état d'une peinture blanche sur une toile blanche, s'en ressent.
Dans ce roman empreint d'une atmosphère trouble et sensuelle, Ay?egül Sava?, d'une plume précise et subtile, plonge son lecteur dans le monde inquiétant de la création et interroge la figure de l'artiste: l'art dévoile-t-il ou dissimule-t-il le créateur ? -
Des décennies après son départ, la narratrice, une romancière de renom, revient dans le village qui l'a vue naître. Dès son arrivée, elle est en butte à l'hostilité des villageois qui l'accusent d'avoir sali dans ses livres leur réputation et leurs familles.
Tandis qu'elle retrouve les visages, les lieux et les odeurs de son enfance, son histoire la submerge. Lui revient en mémoire son passé, et un terrible secret de famille si longtemps gardé refait surface. Encouragée par la parole, testamentaire de son maître spirituel et auteur du Prophète Khalil Gibran, dont l'ombre plane sur le village, elle veut dévoiler l'indicible, s'en affranchir et rendre justice.
Réalité et fiction se mêlent dans ce roman dense, incisif et fascinant. D'une plume aussi tranchante que poétique, Yasmine Ghata parvient à créer une ambiance sensuelle et envoûtante, et révèle au lecteur la force libératrice de la littérature. -
Il y a cet homme qui erre dans l'hiver de Tanger, l'hiver de sa vie tourmentée. Il y a aussi cet enfant qui tente de survivre dans un univers toxique. Et, tout autour, le monde, injuste, violent, et la vie qui lutte malgré tout. L'espoir qui tente une percée. Entre réalité et fiction, la fin d'une époque.
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Susan a dix-sept ans. Elle vit dans la rue, à New York, et rêve de s'en sortir. À force de persévérance, elle devient une scénariste célèbre, mais elle ne surmontera pas les turbulences de sa destinée. Susan sera internée et devra réapprendre à discerner le réel de l'imaginaire. Plus tard, lors de sa convalescence, elle part en voyage. Elle y rencontre un homme qu'elle pense avoir connu dans un de ses rêves et dont elle tombe amoureuse. Mais existe-t-il vraiment ? Ou repart-elle dans ses dérives ? Elle tentera par tous les moyens de le savoir.