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Albin Michel
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Une longue allée serpente entre des arbres centenaires, la brume s'accroche aux branches et, tout au bout, niché entre la mer et les bois sombres, un château splendide :
Manderley, le triomphe de Rébecca, la première Mme de Winter, belle, troublante, admirée de tous.
Un an après sa mort, le charme noir de Rébecca tient encore en son pouvoir le domaine et ses habitants. La nouvelle épouse de Maxim de Winter, jeune et timide, pourra-t-elle échapper à cette ombre inquiétante, à son souvenir obsédant qui menacent jour après,jour de plonger Manderley dans les ténèbres ?
Le chef-doeuvre de Daphné du Maurier, immortalisé au cinéma par Alfred Hitchcock, a fasciné depuis sa parution plus de trente millions de lecteurs à travers le monde. Comme Les Hauts de Hurlevent ou Jane Evre, Rebecca est devenu un des plus grands mythes de la littérature mondiale. -
Last exit to Brooklyn
Hubert jr. Selby
- Albin Michel
- Les Grandes traductions
- 3 Janvier 2014
- 9782226302212
Peu de livres ont suscité autant de haine, d'admiration et de polémiques que Last Exit to Brooklyn. À sa sortie en 1964, Allen Ginsberg prédisait que le roman allait « exploser sur l'Amérique comme une bombe infernale qu'on lirait encore cent ans après. » Cette prédiction est en train de s'accomplir : Last Exit est considéré aujourd'hui comme la première manifestation et le testament d'une esthétique totalement inédite à laquelle cette nouvelle traduction rend enfin et brillamment justice. Un classique de la littérature contemporaine et de la littérature tout court.
« Le héraut sublimement trash d'une Amérique en déglingue. » Bayon, Libération « Roman de la marge, de l'absolu désespoir (...) Last exit to Brooklyn révolte les uns et subjugue les autres qui découvrent un style haletant influencé par le jazz, passion d'une vie. » Bruno Corty, Le Figaro littéraire -
Première neige sur le mont Fuji
Yasunari Kawabata
- Albin Michel
- Les Grandes traductions
- 3 Septembre 2014
- 9782226330338
Première neige sur le mont Fuji rassemble six nouvelles inédites du Prix Nobel de littérature, Yasunari Kawabata. On y retrouve l'inspiration poétique et sensuelle qui caractérise les chefs-d'oeuvre de l'auteur des Belles endormies.Qu'il évoque un couple séparé par la guerre, réuni des années plus tard au pied du mont Fuji, l'amitié entre deux écrivains dont l'un est condamné au silence, ou la mélancolie d'une fin d'automne à Tokyo, c'est par touches subtiles et avec un art consommé de l'image que Kawabata esquisse, tel un peintre, portraits et sentiments, rêves et rêveries.Écrites entre 1952 et 1960, réunies et traduites par Cécile Sakai, spécialiste de l'oeuvre de Kawabata, ces nouvelles expriment, chacune dans sa singularité, la palette littéraire d'un des plus grands écrivains du XXe siècle.
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Le général de l'armée morte
Ismaïl Kadaré
- Albin Michel
- Les Grandes traductions
- 31 Août 1983
- 9782226445834
La publication en France du Général de l'Armée morte a apporté une révélation : celle d'un écrivain albanais de 35 ans que son roman a situé, du premier coup, à un rang enviable sur le plan de la littérature internationale.Vingt ans après la défaite des Italiens en Albanie, un général italien, celui que Kadaré appelle le général de I'Armée morte se voit chargé de récupérer les cadavres de ses compatriotes laissés sur place. Il a beau arriver en compagnie d'un prêtre, et ils ont beau avoir les relevés exacts des tombes, les mésaventures s'accumulent. C'est pour l'auteur l'occasion de semer, chemin faisant, anecdotes et réflexions attribuées aux morts, aux vaincus.Et voici que le général italien et son prêtre rencontrent un général allemand. L'Allemand est accompagné d'un maire. Eux aussi cherchent les ossements de leurs soldats tombés autrefois en Albanie. Mais pour eux, cela finira mal, car le maire se livre à une malhonnêteté. Ce roman saisissant nous fait assister en même temps au spectacle du drame et au spectacle de l'humour. lsmaïl Kadaré regarde avec cruauté ses généraux se défaire au fur et à mesure que leur mission perd tout caractère sérieux.
Le roman d'lsmaïl Kadaré est important parce qu'il renouvelle le genre du roman de guerre tel que nous le connaissons. Il va plus loin. C'est un grand roman, une histoire limpide qui témoigne, avec un tact extraordinaire, d'une expérience humaine unique. -
Réchappé de la barbarie nazie, hanté par l'incommunicabilité de l'expérience des camps, Primo Levi a marqué la littérature d'une empreinte très particulière. Si c'est un homme, paru en 1947, puis La Trêve en 1963, qui comptent parmi ses oeuvres majeures, témoignent avec une effrayante sobriété de cette indicible épreuve. Le système périodique se singularise du reste de l'oeuvre. Il s'agit ici, à première vue, de l'autobiographie d'un chimiste. Chaque chapitre est placé sous le signe d'un élément - azote, carbone, plomb, nickel... - comme autant de rencontres avec la matière, mère ou ennemie. Mais ces brèves histoires d'un métier, qui fut celui de Primo Levi, et "qui n'est somme toute qu'un cas particulier du métier de vivre", sont aussi les souvenirs d'une génération et les étapes d'une jeunesse : les années d'études turinoises, la guerre, la résistance au fascisme, la déportation, le difficile retour à la vie. Le système périodique fait apparaître ce qui caractérise la démarche de Primo Levi et lui donne toute sa force : derrière une écriture sobre et un jugement moral serein, l'impérieux et obsédant besoin de porter témoignage en faveur de la raison et de la dignité humaines. "La synthèse quasiment unique de détachement analytique, de compassion humaine et de référence permanente à une hiérarchie absolue de valeurs morales fait de l'oeuvre de Primo Levi un exemple de rigoureuse lucidité."
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Métamorphoses d'un mariage
Sándor Márai
- Albin Michel
- Les Grandes traductions
- 1 Janvier 2016
- 9782226380364
Roman d'amour, roman de moeurs, fresque sociale, Métamorphoses d'un mariage s'impose comme une oeuvre maîtresse de l'auteur des Braises. Ilonka, Peter, Judit sont les acteurs d'un même drame. Chacun à leur tour, ils confient « leur » histoire comme on décline un rôle. L'épouse amoureuse et trahie. Le mari cédant à la passion. La domestique ambitieuse qui brise le couple. En trois récits-confessions qui cernent au plus près la vérité des personnages par un subtil jeu de miroirs, Sándor Márai analyse avec une finesse saisissante sentiments et antagonismes de classe. Mais, au-delà, c'est la fin d'un monde et d'une société - la bourgeoisie hongroise de l'entre-deux-guerres - que dissèque avec lucidité le grand écrivain de la Mitteleuropa.
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Rome, 1598. L'Inquisition svit contre les hrtiques. Enferms dans des cellules, affams, torturs, ces derniers reoivent la veille de leur excution sur le Campo dei Fiori la visite d'un inquisiteur pour les inciter se repentir et reconnatre publiquement leurs fautes.Venu prendre des leons d'Inquisition , un carme d'Avila demande suivre la dernire nuit d'un condamn. Malgr sept ans de prison et de tortures, celui-ci ne s'est jamais repenti. Son nom : Giordano Bruno. L'Espagnol assiste aux dernires exhortations, vaines, des inquisiteurs, et accompagne au petit matin le prisonnier au bcher. Saisi par la violence de cette exprience, il voit toutes ses certitudes vaciller...crit en 1974 Sándor Márai vit alors en Italie , ce roman autour de la figure de Giordano Bruno, o s'entremlent pass lointain et pass proche, rvle un aspect indit de l'oeuvre du grand crivain hongrois. Nourri de l'exprience de la guerre, du fascisme, et du stalinisme qui poussera Márai l'exil, il expose le regard lucide d'un homme sur l'idologie totalitaire, conue pour broyer la volont et la dignit humaines.
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Un chien de caractere
Sandor Marai
- Albin Michel
- Les Grandes traductions
- 1 Juillet 2016
- 9782226380265
C'est une petite boule de poils qui gambade et aboie. Il n'est pas beau mais semble avoir de l'esprit et bientôt, grâce à ses maîtres, de bonnes manières...
Tchoutora est le nom de ce chiot joyeux que Monsieur a décidé d'offrir à Madame en ce Noël 1928 assombri par la crise économique. Bien qu'attendrissant, le quadrupède se montre vite rétif aux règles que dicte la bonne société à un « être inférieur » de son espèce, et bouleverse de sa turbulente présence la vie du couple...
Sándor Márai, un des plus grands écrivains hongrois du XXe siècle, analyse les moeurs de la bourgeoisie de son époque avec une ironie réjouissante. Drôle, subtil, élégant et incisif, ce roman aux allures de conte moral révèle une facette méconnue de l'auteur des Braises. -
Sur cette terre comme au ciel
Davide Enia
- Albin Michel
- Les Grandes traductions
- 17 Août 2016
- 9782226420794
Palerme, années 1980. Comme tous les garçons de son âge, Davidù, neuf ans, fait l'apprentissage de la vie dans les rues de son quartier. Amitiés, rivalités, bagarres, premiers émois et désirs pour Nina, la fillette aux yeux noirs qui sent le citron et le sel, et pour laquelle il ira jusqu'à se battre sous le regard fier de son oncle Umbertino. Car si Pullara, Danilo, Gerruso rêvent de devenir ouvrier ou pompiste comme leurs pères, Davidù, qui n'a pas connu le sien, a hérité de son talent de boxeur.
Entre les légendes du passé et les ambitions futures, le monde des adultes et la poésie de l'enfance, Davide Enia, finaliste du prix Strega, tisse le destin d'une famille italienne, de l'après-guerre aux années 90, à travers trois générations d'hommes dont le jeune Davidù incarne les rêves. Entremêlant leurs histoires avec brio, il dresse un portrait vibrant de sa terre, la Sicile, et de ceux qui l'habitent.
« Un premier roman remarquable, véritable phénomène littéraire. » La Repubblica -
L'écrivain hongrois Sándor Márai (1900-1989) est considéré aujourd'hui comme l'une des plus grandes voix de la littérature européenne. Antifasciste avant la guerre, « ennemi de classe » sous l'ère soviétique, témoin d'un monde qui se délite, il connut avant son exil officiel vers les États-Unis un tragique exil intérieur. Rédigés vingt ans après les événements évoqués, ces Mémoires inédits composent une fresque saisissante de la Hongrie à une époque cruciale de son histoire et mettent en lumière le trajet bouleversant de l'auteur des Braises. Avec la sensibilité et la verve caustique qui le caractérisent, Márai raconte l'entrée victorieuse des chars soviétiques en Hongrie en 1944, ses premiers contacts avec l'« homo sovieticus » et l'instauration du régime communiste. Au-delà du témoignage historique, c'est la qualité de son regard, détaché de toute idée préconçue, qui donne à ces écrits toute leur force. Bientôt, face à la bolchevisation forcée, à la censure et à la répression, l'écrivain doit se résigner à l'évidence : l'humanisme est assassiné, on assiste au triomphe d'une nouvelle barbarie à laquelle, une fois de plus, le peuple se soumet. Isolé et impuissant, Márai décide de quitter son pays : « Pour la première fois de ma vie, j'éprouvai un terrible sentiment d'angoisse. Je venais de comprendre que j'étais libre. Je fus saisi de peur », écrit-il la nuit de son départ, en 1948.
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L'infinie patience des oiseaux
David Malouf
- Albin Michel
- Les Grandes traductions
- 1 Février 2018
- 9782226426642
Lorsqu'en 1914, Ashley Crowther revient en Australie, dans le Queensland, pour s'occuper de la propriété héritée de son père, il découvre un paysage merveilleux peuplé de bécasses, d'ibis et de martins-chasseurs. Il y fait également la connaissance de Jim Saddler, la vingtaine comme lui, passionné par la faune sauvage de l'estuaire et des marais. Au-delà de leurs différences personnelles et sociales, les deux jeunes hommes ont en commun un véritable amour de la nature. Et ils partagent un rêve : créer un sanctuaire destiné aux oiseaux migrateurs.
Loin de là, l'Europe plonge dans un conflit d'une violence inouïe. Celui-ci n'épargnera ni Jim, qui rejoint un camp d'entraînement à Salisbury, ni Ashley, envoyé à Armentières. Seul témoin de la parenthèse heureuse qui les a réunis, Imogen, une photographe anglaise amoureuse comme eux des oiseaux, saura-t-elle préserver le souvenir des moments exceptionnels qu'ils ont connus ?
Traduit pour la première fois en français, ce roman signé par l'un des plus grands écrivains australiens contemporains, et publié il y a près de quarante ans, s'impose avec le temps comme un chef-d'oeuvre empreint de poésie et de lumière. « Le roman magnifiquement sobre d'un immense poète. »
The Daily Telegraph -
Écrit en 1930 après un séjour de cinq ans à Paris, ce « roman français » d'inspiration autobiographique est un texte important dans l'oeuvre de l'immense écrivain hongrois Sándor Márai.
1926. Après un an d'études à Berlin, un jeune docteur en philosophie de Budapest arrive à Paris pour quelques mois. Étranger à ce pays qui le fascine et le rejette à la fois, il évolue parmi d'autres étrangers. Comme lui, tous survivent tant bien que mal dans le Paris de la fin des années folles, des cafés de Montparnasse aux hôtels miteux du quartier latin. Philosophe déraciné, exilé volontaire, promeneur inquiet... l'identité floue du personnage évolue au gré d'une errance qui se prolonge dans une Bretagne idyllique où l'entraîne une femme rencontrée par hasard. Récit initiatique, fabuleuse peinture de Paris, ce livre est une troublante réflexion sur l'exil, autant réel qu'intérieur, qui a nourri la vie et l'oeuvre de Sándor Márai. -
Dans une petite ville de la province hongroise, un respectable professeur de latin mène une vie terne et solitaire, dénuée de surprise. Lorsqu'il entreprend de tenir son Journal, pour « faire passer le temps », cette apparente tranquillité vole en éclats. Au fur et à mesure qu'il confie les menus faits et gestes de ses journées, des bribes de souvenirs d'enfance lui reviennent, la glace qui recouvrait ses émotions se craquèle, et sa propre vérité surgit enfin. Cette première fêlure en annonce une autre, qui va faire basculer sa vie : un premier amour, violent, tardif, ravageur...
Sous la forme du journal intime, ce premier roman de Sandor Marai relate de manière saisissante la renaissance et la descente implacable d'un homme dans la psychose. Il impose d'emblée le talent magistral du grand auteur des Braises, L'Héritage d'Esther, Métamorphoses d'un mariage... -
Tableau âpre et ténébreux de l'Irlande du XIXe siècle et de sa brutale réalité sociale, Un ciel rouge, le matin possède la puissance d'évocation des paysages du Donegal où il se déroule en partie. Le lyrisme sombre et poétique de Paul Lynch, qui signe là un remarquable premier roman, en exprime la force autant que les nuances, entre ombre et lumière.Printemps 1832. Coll Coyle, jeune métayer au service d'un puissant propriétaire anglais, apprend qu'il est expulsé avec femme et enfants de la terre qu'il exploite. Ignorant la raison de sa disgrâce, il décide d'aller voir l'héritier de la famille, qui règne désormais en maître. Mais la confrontation tourne au drame : Coll Coyle n'a d'autre choix que de fuir. C'est le début d'une véritable chasse à l'homme, qui va le mener de la péninsule d'Inishowen à Londonderry puis aux États-Unis, en Pennsylvanie. Pleine de rage et d'espoirs déçus, son odyssée tragique parle d'oppression et de vengeance, du lien viscéral qui unit les hommes à leur terre. « Paul Lynch possède un talent sensationnel, hérité d'écrivains tels que Cormac McCarthy ou Sebastian Barry. Consacrez-lui toute votre attention, car il est en train de créer son propre territoire littéraire. » Colum McCann
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Ce que j'ai voulu taire
Sándor Márai
- Albin Michel
- Les Grandes traductions
- 3 Novembre 2014
- 9782226335395
« J'ai voulu me taire... Parfois ce n'est pas la réponse la moins dangereuse. Rien n'irrite autant l'autorité qu'un silence qui la nie. » Longtemps présumé perdu avant d'être retrouvé et de paraître en 2013 à Budapest, Ce que j'ai voulu taire constitue le dernier volet inédit des Confessions d'un bourgeois. Le récit se construit autour de deux dates : le 12 mars 1938, lorsque l'Allemagne nazie annexe l'Autriche, et le 31 août 1948, lorsque l'écrivain et sa famille quittent la Hongrie, désormais pays satellite de l'U.R.S.S.Mêlant confession intime et analyse historique, M rai évoque cette période cruciale de la Hongrie, auscultant une société tiraillée entre désir d'indépendance et rêve de grandeur nationale qui va finir par servir l'Allemagne nazie. Véritable réquisitoire contre le fascisme et la barbarie, le récit révèle un humaniste engagé, un homme conscient qui aspire à une autre voie que celle de l'Etat totalitaire dans laquelle le pays va s'engouffrer.D'une grande honnêteté intellectuelle, Ce que j'ai voulu taire est le témoignage exceptionnel d'un des plus grands auteurs du XXe siècle, contraint de quitter un pays qui a nourri son oeuvre. Il éclaire aussi, par une réflexion résolument moderne, les paradoxes de la Hongrie et de l'Europe d'aujourd'hui.
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« Pendant des dizaines d'années, j'ai traversé ce pont deux fois par jour et c'est la première fois que je prête attention aux mouettes, songe-t-il. Je les regarde avec les yeux de cette femme. Elle a les mêmes yeux gris vert que l'autre... des yeux d'oiseau ou d'animal. »
Lorsqu'il accueille dans son bureau du ministère la réfugiée finlandaise venue demander un permis de séjour et de travail, le haut fonctionnaire est saisi : il croit reconnaître une jeune fille jadis aimée et qui s'est donné la mort cinq ans plus tôt par amour pour un autre. Simple hasard ou signe du destin ? Qui est cette « mouette » venue de si loin et qui prétend se nommer Aino Laine, « vague unique » en finnois ?
Cette rencontre énigmatique, dont la tension est accrue par l'imminence de la guerre et l'attente d'un coup de téléphone, crucial pour l'homme comme pour le sort du pays, pourrait déboucher sur une révélation, à moins qu'elle ne fasse qu'épaissir le mystère des êtres.
Comme dans Les Braises, écrit un an plus tôt, ou Divorce à Buda, ce roman où s'exprime la subtilité du grand écrivain hongrois confronte un homme et une femme à leur passé dans un de ces face à face somnambuliques et prenants dont Márai a le secret. -
Écrit juste après Les Braises, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, La Soeur est le dernier livre que publie Sándor Márai en Hongrie, peu avant son exil. Ce très grand romancier de la Mitteleuropa y est au sommet de son art.
En 1939, un pianiste hongrois en pleine gloire est brusquement hospitalisé à l'issue d'un concert à Florence, victime d'un mal mystérieux. Il va passer trois mois en proie à de grandes souffrances, dans un état quasi-hallucinatoire parfois, tandis que quatre infirmières, des religieuses à la fois bienveillantes et un peu inquiétantes, lui dispensent l'oubli à coup de morphine. Ce sont ses « rendez-vous chimiques » qu'il attend avec l'impatience d'un amant. Tandis qu'au-dehors la guerre se déchaîne, Z. mène à huis clos un combat contre un mal intérieur dont il cherche les causes. C'est ainsi qu'il revisite la relation passionnelle qu'il entretient depuis plusieurs années avec une femme mariée, belle et frigide. Un bonheur qui se nourrissait du manque et du déni. Mais la dépossession de soi qu'engendre la maladie est peut-être le premier pas vers une renaissance.
Dans ce roman contemplatif, somnambulique et profond, Márai développe une réflexion subtile sur la maladie comme révélateur, l'impuissance de l'artiste, l'amour instrument de vie et de mort, mais aussi sur le don de soi et la générosité qui sauve. -
Traduit pour la première fois en français, Divorce à Buda, publié en Hongrie en 1935, s'inscrit dans la lignée de L'Héritage d'Esther ou des Braises, romans qui ont révélé Sándor Márai comme l'un des plus grands auteurs hongrois du XXe siècle.
Unité de lieu, de temps et d'action : dans une Buda somnambulique, deux hommes se retrouvent après de longues années pour un face à face nocturne. L'un est juge, l'autre médecin. Anciens camarades d'école, la vie les a séparés, et c'est aujourd'hui le divorce du médecin, que le juge s'apprête à prononcer, qui les réunit. Autour de la figure d'une femme, la réminiscence du passé fait émerger peu à peu un secret enfoui.
« Roman de la bourgeoisie hongroise, fondatrice de la Hongrie moderne », selon l'auteur, cette oeuvre d'une grande subtilité évoque un monde en crise mais aussi de façon poignante l'ambivalence des sentiments et l'illusion tragique de l'amour total. -
La vie du vieux fonctionnaire Edouard Saxberger bascule le jour où un inconnu frappe à sa porte. C'est un jeune poète venu lui dire son admiration et celle de ses camarades pour l'unique oeuvre lyrique que publia jadis Saxberger... il y a si longtemps que le vieux monsieur l'a quasiment oubliée. Ramené au souvenir de ses lointaines ambitions artistiques, grisé par ces jeunes qui l'adulent et l'invitent à rejoindre leur cercle, Saxberger oscille entre le rêve de débuter une nouvelle carrière littéraire et la tentation de retrouver la « sourde et molle quiétude » de son existence bourgeoise.Dans ce texte inédit récemment découvert, Schnitzler fait le portrait d'un vieil homme tourmenté par l'impossible désir de rajeunir, en même temps qu'il brosse le tableau drôle et impitoyable d'un microcosme artistique plus actuel qu'il n'y paraît, où règnent la prétention, la vacuité, la mesquinerie et l'obsession de la publicité.
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En avril 1945, Budapest est libérée par l'armée russe, au terme d'un siège implacable. Cet épisode historique, que S ndor M rai évoquera vingt-cinq ans plus tard dans ses Mémoires de Hongrie, lui inspire, à chaud, ce roman qu'il achève en quelques mois.
Libération évoque les dernières semaines du siège : dans les caves d'un immeuble se terrent une centaine de réfugiés. L'oreille tendue vers les tirs d'artillerie et le fracas des bombes au-dessus de leurs têtes, ils attendent l'issue d'un combat incertain. Autour de la jeune Élisabeth, fille d'un savant renommé, résistant au nazisme, se rassemblent des gens de toutes origines et de toutes opinions. Au fil des jours, dans l'atmosphère oppressante de ce huis-clos, la solidarité et la courtoisie initiale cèdent la place à la méfiance, à l'agressivité : les caractères se révèlent, les masques tombent. Et tandis que la situation au-dehors évolue, on ne sait ce qu'il faut redouter le plus : les « libérateurs » russes, ou les derniers sévices des nazis acculés...
Dans cette oeuvre dont, par testament, il n'autorisera la publication que pour le centième anniversaire de sa naissance, M rai donne une magistrale leçon de littérature : le matériau brut du reportage se transforme sous sa plume en un récit somnambulique et puissant, empreint d'un profond scepticisme et bouleversant de bout en bout.
« Un roman discret, touchant et pudique [.]. La musique unique et poignante de S ndor M rai. »Stéphane Hoffman, Le Figaro Magazine.
« Atypique dans l'oeuvre de M rai, ce livre est une surprise. Il confirme l'envergure de son talent et donne, une nouvelle fois, la mesure du destin particulièrement injuste qui frappa l'écrivain depuis son exil en 1948 jusqu'à son suicide de 1989. »Jean-Maurice de Montremy, Livres Hebdo.
« S ndor M rai fascine lecteur jusqu'à la dernière page... tellement inattendue ! »André Rollin, Le Canard Enchaîné.
« On ne remerciera sans doute jamais assez les éditions Albin Michel du travail qu'elles font depuis une dizaine d'années pour faire découvrir à la France, avec S ndor M rai,, l'un des derniers géants de la Mitteleuropa. »Les Inrockuptibles.
« Une oeuvre littéraire poignante et incisive. »Christine Ferniot,Télérama.
« Un roman bouleversant et criant de vérité... »Page des libraires. -
Le miracle de San Gennaro
Sándor Márai
- Albin Michel
- Les Grandes traductions
- 1 Juillet 2014
- 9782226210050
Situé en 1949 à Naples, où Marai passa quelques années avant d'émigrer aux Etats-Unis, ce roman, largement autobiographique, brosse un tableau plein de vie et d'humour du petit peuple du Pausilippe. Comme égaré dans ce quartier haut en couleurs, deux ombres : un couple d'étrangers discrets, jamais nommés autrement que « l'homme » et « la femme ». Viennent-ils d'Amérique, d'Angleterre, de Pologne, nul ne sait. Un jour, l'étranger est retrouvé mort au pied d'une falaise.
A travers l'enquête du vice-questeur et les récits de ceux qui côtoyaient le disparu (sa femme, un franciscain, un agent de police), se dégage un portrait complexe et paradoxal de ce réfugié au statut instable et fragile, qui jouait, sans le vouloir, le rôle d'un messie dans cette ville où, chaque année, le sang de San Gennaro (Saint Janvier) se liquéfie miraculeusement.
Récit de l'exil et du déracinement, ce roman désenchanté confirme l'immense et douloureux talent de l'auteur des Braises. -
Atlas d'un homme inquiet
Christoph Ransmayr
- Albin Michel
- Les Grandes traductions
- 15 Avril 2015
- 9782226343857
« Les histoires n'arrivent pas, les histoires se racontent. » De l'Arctique aux Tropiques en passant par tous les continents et par les îles les plus lointaines, le grand écrivain autrichien Christoph Ransmayr propose soixante-dix escales qui sont autant de petits tableaux du monde tel qu'il l'a perçu au fil de ses pérégrinations. Dramatiques ou insolites, les anecdotes alternent avec les réflexions suscitées par des lieux chargés d'histoire, ou les instants d'éternité face aux merveilles de la nature.Atlas du monde extérieur, ce livre est aussi une carte émotionnelle où l'auteur de La Montagne volante livre l'essence de son art. La puissance poétique de l'écriture, la hauteur de vue du philosophe combinée à une attention extrême au détail font de ce livre un joyau.
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L'affaire sparsholt
Alan Hollinghurst
- Albin Michel
- Les Grandes traductions
- 22 Août 2018
- 9782226431226
En octobre 1940, David Sparsholt fait son entrée à Oxford. Athlète et rameur acharné, il semble d'abord ignorer la fascination qu'il exerce sur les autres - en particulier sur le solitaire et romantique Evert Dax, fils d'un célèbre romancier. Tandis que le Blitz fait rage à Londres, l'université d'Oxford apparaît comme un lieu hors du temps où les attirances secrètes s'expriment à la faveur de l'obscurité. Autour de David, des liens se tissent qui vont marquer les décennies à venir.
Dans ce nouveau roman magistral, Alan Hollinghurst, l'un des plus grands romanciers anglais contemporains, dessine le portrait d'un groupe d'amis liés par la peinture, la littérature et l'amour à travers trois générations. Après L'Enfant de l'étranger, prix du Meilleur Livre Etranger, il poursuit une oeuvre exigeante.
« Peut-être le plus beau roman d'Alan Hollinghurst. » The Guardian
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Cox ou la course du temps
Christoph Ransmayr
- Albin Michel
- Les Grandes traductions
- 23 Août 2017
- 9782226425409
« Comme le temps passe, disait, oui, chuchotait l'empereur au fil de son discours dans la pénombre : mais qu'il rampe, s'arrête, s'envole ou nous subjugue par l'une ou l'autre de ses innombrables variations de vitesse - cela dépend de nous, des instants de notre vie reliés les uns aux autres comme les maillons d'une même chaîne... »
écrivain à la langue somptueuse, Christoph Ransmayr est une voix exceptionnelle de la littérature autrichienne d'aujourd'hui. Après Atlas d'un homme inquiet (prix du Meilleur Livre étranger et prix Jean-Monnet de littérature européenne), il renoue avec le roman et, en grand voyageur, entraîne son lecteur loin de l'Europe et loin dans le temps.
Dans la Chine du XVIIIe siècle, l'empereur Qianlong règne en despote sur une cour résignée à la démesure de son souverain. Son dernier caprice est une série d'horloges conçues pour mesurer les variations de la course du temps : le temps fuyant, rampant ou suspendu d'une vie humaine, selon qu'il est ressenti par un enfant, un condamné à mort ou des amants. Venu de Londres à l'invitation du souverain, Alistair Cox, le plus célèbre des horlogers du monde occidental, saura-t-il exaucer les désirs de Qianlong et freiner la course des heures ?
Avec la précision d'un peintre, Christoph Ransmayr construit un récit singulier et virtuose, méditation sur la fugacité du temps et l'illusion d'en triompher par l'art.