Littérature
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Rêver de soi ; les songes autobiographiques au Moyen Age
Gisèle Besson, Jean-claude Schmitt
- Anacharsis
- 27 Octobre 2007
- 9782914777346
Le rêve, la part éthérée de l'humanité, occupait dans les consciences médiévales une place - littéralement - essentielle. Songes, visions, images, fantômes et fantasmes, sommeil et illusions, les manifestations des mondes oniriques ouvraient des fenêtres problématiques sur le proche au-delà. Si elles n'étaient pas le jeu du diable, elles donnaient un accès direct à la visibilité de Dieu - coupant court à l'intercession de l'Église. Une présence ambivalante de l'invisible, donc, qui demandait non seulement à être auscultée, mais aussi, au préalable, à être dite.
Le présent ouvrage expose dans un ordre chronologique des expressions du rêve et des rêves, des sources à partir desquelles il a été rendu possible de pénétrer l'onirisme médiéval : des textes théoriques en quête du sens à donner au rêve en regard des canons ecclésiastiques, ou des clés des songes, alternent avec des textes narratifs anecdotiques, politiques ou spirituels.
Les récits de la sorte mis par écrit manifestent aussi bien le trouble provoqué par le rêve que l'usage que l'on peut en faire, l'impression laissée par un sommeil agité que la conviction qu'une vision prophétique a été délivrée. Ressérés cependant autour de récits spécifiquement autobiographiques, les textes proposés ici, pour la plupart jamais traduits, induisent pourtant une approche singulière du rêve. Car en se faisant narration, la relation du songe personnel, en inscrivant le "je" au coeur de l'action, participe à l'individuation du sujet. Et, par là, autorise l'avènement de la littérature et de ses possibles.
Textes choisis et présentés par Jean-Claude Schmitt.
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Le monaciello de naples ; le phantasme
Anna-Maria Ortese
- Actes Sud
- Un Endroit Ou Aller
- 23 Septembre 2003
- 9782742744565
Ecrits de jeunesse - publiés en revue pendant quelque soixante ans entre 1940 et 1942 -, il monaciello di napoli et il fantasma n'avaient jamais été republiés pendant quelque soixante ans.
Dans les deux textes, on peut entendre l'écho de souvenirs d'enfance et de jeunesse de l'auteur. le prix auquel il est fait allusion dès la première ligne du premier texte renvoie aux concours littéraires qu'anna maria ortese fréquenta durant sa carrière. " le grand silence et la splendeur des régions primitives " évoque la libye, où elle passa une partie de son enfance. la naples décrite dans les premières pages n'est pas encore celle de la camorra.
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L'an 1847, la Sardaigne est rattachée au Piémont, pour devenir le royaume de Piémont-Sardaigne. Archangelo Satta, recteur du petit village d'Orvine, homme cultivé et grand propriétaire terrien, est favorable à la « fusion ». Alessio Biote, son opposant, est un jeune intellectuel qui veut rester fidèle aux traditions de cette contrée de bergers auxquels un usage immémorial permet de faire pâturer leurs troupeaux sur des terres non privées et communes. Pour défendre cet usage vital, il imagine créer une société de bergers communautaire et égalitaire. Ce projet est combattu par le recteur qui y voit une entrave à la « fusion ». Entre ces deux hommes, qui la convoitent de façons différentes, Pepparosa Pintore est une jeune fille de bonne famille, douce et déterminée, qui fera pencher la balance en faveur de l'utopie d'Alessio. Jusqu'à ce que le sort en décide autrement.
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Tous les hommes d'Arasolé "petit village imaginaire mais emblématique de l'île de Sardaigne" sont morts à la guerre, sur le front russe.
Sauf Daniele Mele, le carillonneur, qui narre leurs dérisoires aventures. Misère, saleté, faim, froid, folie n'ont pourtant pas empêché ces hommes d'avoir voulu à tout prix sauver leur peau. A présent, ce sont leurs « veuves » (mères, épouses, fiancées, maîtresses...) qui veillent et se souviennent, dans l'église, et conservent la mémoire de leurs hommes, vaincus sans jamais avoir été convaincus.
Ceux d'Arasolé ont connu la douleur, la révolte, l'impuissant désespoir. En vain. Car les forts, les violents, les chars, les riches ont eu le dessus, comme toujours. Francesco Masala restitue cette pitoyable mais si humaine épopée sans concession ni illusion, ni sans un certain rire qu'il faut bien appeler sardonique.
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Le rire sardonique ; chroniques d'une sardaigne amère et aimée
Francesco Masala
- L'HARMATTAN
- 17 Novembre 2014
- 9782343049007
Sans doute la plus ancienne terre émergée du bassin méditerranéen, la Sardaigne a connu, près de deux mille ans avant notre ère, une civilisation qui fonctionne aujourd'hui à l'instar d'une mythologie. Une coutume était l'élimination des anciens par les jeunes qui se contraignaient à feindre un rire qui était un rictus obtenu à partir de l'euphorbe, dite "herbe sardonique". C'est le fil rouge de ce "rire sardonique" que l'auteur déroule dans une évocation de la nature, des hommes, des idées, des mythes, des tabous, des grandeurs et misères de l'identité sarde.
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"Avant tout histoire du théâtre en langue sarde (in limba), cette histoire remonte en fait à l époque presque fabuleuse de la civilisation dite nuragique (d après les monuments emblématiques de la Sardaigne que sont les nuragues), avec les rituels, encore actifs de nos jours, des mammutones aux masques noirs. Sous les dominations successives qui voulurent imposer dans l île leurs us et coutumes, court le fil rouge de la langue sarde, qui exprime l identité d une ""nation"" sarde. Cet ouvrage à la fois historique et critique, révèle l existence de plus de 200 pièces du répertoire in limba."
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Les grands classiques de la poésie en langue sarde
Manlio Brigaglia
- L'HARMATTAN
- Poetes Des Cinq Continents
- 29 Septembre 2020
- 9782343209654
Quand les Sardes ne s'expriment pas en italien, ils parlent in limba, en sarde, langue très ancienne. Ce n'est pourtant que du XVIe siècle qu'est datée l'apparition d'une « poésie sarde » proprement dite : c'est-à-dire une poésie en langue sarde écrite et imprimée, telle que nous pouvons la lire aujourd'hui et telle qu'elle s'est perpétuée, à la fois dans la pratique de certains poètes et dans le coeur et la mémoire de ceux qui la lisent. Cette anthologie contient les biographies et les oeuvres d'une douzaine de poètes parmi les plus célèbres en Sardaigne, pour la première fois traduits en langue française.