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Yvan Audouard
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Le jeu de boules est à la Provence ce que le théâtre de Delphes était à la Grèce antique: un lieu de tragédie ! Mais une tragédie toute sudiste, avec beaucoup de soleil dans le drame et de grandiloquance dans les dialogues, plus un zeste d'excès dans les sentiments et énormément d'amour dans les affrontements. Bref, une scénographie entre Shakespeare, Racine, et la «commedia dell'arte», réglée comme un thriller américain, à la fin de laquelle tout le monde meurt... de rire !
Alors, qui mieux qu'Yvan Audouard pouvait emboîter le pas de «l'embrouille», de «la fatalité fatale» ou du «cacou» pour nous croquer des personnages uniques au monde, nous restituer des répliques d'anthologie, nous projeter dans des situations inénarrables ?
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Antoine le vertueux ; le vertueux a tous les vices
Yvan Audouard
- L'ecailler du sud
- Speciales
- 1 Mai 2002
- 9782914264204
"Non, je ne regrette rien.
Mais je suis bien content que ce soit fini. J'ai cinquante ans. Je m'appelle Antoine. Je suis patron pêcheur aux Martigues (Bouches-du-Rhône). Deux chalutiers qui font la langouste dans les eaux de la Mauritanie. Trois cents briques à mon compte en banque et le Parti Socialiste à mes trousses pour que je devienne au moins conseiller municipal. Comment je les ai fait venir ; ces trois cents briques, cela ne vous regarde pas.
Moins vous en saurez sur mon compte, mieux cela vaudra pour tout le monde. En tout cas, depuis trois ans, je suis parfaitement honorable. Mon tiers provisionnel payé d'avance. Mon fils Dominique à Polytechnique. Ma fille Denise mariée à un armateur grec un peu pédéraste mais presque milliardaire. Et une femme, la meilleure cuisinière des Bouches-du-Rhône, un département où il y a pourtant de la concurrence plus que partout ailleurs.
Mélanie, elle s'appelle. Je me porte bien. Je suis heureux. L'honorabilité, cela doit être lassant à la longue. Mais moi je débute et j'arrive pas à m'en fatiguer." Malfrat vertueux, pour qui la morale et l'honneur transcendent les règles du Code, Antoine, truand modèle en quelque sorte, a fait son apparition en 1964 sous la plume d'Yvan Audouard. Ce sont les deux premières aventures de cette canaille respectable que L'écailler du sud vous propose de retrouver, presque quarante ans plus tard.
Plaisir, faconde et décor méridional n'ont guère changé depuis, et ceux qui aiment les étiquettes pourront considérer qu'Audouard signait là les premiers "polars marseillais". Entre ses écrits touchant à la Provence et ses plus de cinquante ans à servir les colonnes du Canard Enchaîné, Yvan Audouard composait avec les aventures de ce vertueux Antoine des récréations policières qui n'ont pas pris une ride.
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Heureux les fêlés... car ils laisseront passer la lumière
Yvan Audouard
- Nil
- 7 Avril 2011
- 9782841115457
Pour réunir les pensées, réflexions et aphorismes qui constituent Heureux les fêlés... pendant deux ans, Françoise Audouard, la femme d'Yvan, a relu chacun des quelque quatre-vingts livres de la bibliographie de son mari : contes provençaux, essais polémiques, romans policiers, romans et autres livres de circonstance. De cette turbulente marmaille, elle a extrait les aphorismes, les phrases isolées, les lignes de dialogues qui étaient une de ses marques de fabrique et sa meilleure part. S'y sont ajoutés des " mots " recueillis de lui au cours des dernières semaines de sa vie.
Yvan Audouard a toujours montré un goût pour la saillie, le mot d'esprit, le haïku à la Lutèce, l'à-peu-près, l'épigramme - tout ce qu'il y a de bref dans la littérature. Mais son talent ne se limitait pas au pastiche, à la provençalerie, au bon mot de fin de repas. Des esprits superficiels, qu'il alimentait par ses propres provocations, crurent que le chroniqueur féroce du Canard enchaîné n'était qu'un impertinent. Avec le temps il acquit une sorte de sagesse qu'il dispensait à chacun sous la forme d'une sorte de bouddhisme provençal... Pour l'apprécier, nul besoin de l'avoir connu : il vous suffira en lisant ces phrases de fermer les yeux et de vous imaginer assis à ses côtés, à l'ombre croisée de l'abricotier (dit " cascaréléjeur ") et du figuier de son jardin de Fontvieille, le coeur de sa Provence, son centre du monde.
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Elle ne fait qu'une apparition au soleil levant. Elle est nue. Elle est blonde. Elle fait l'amour le long du golfe clair.
Elle s'appelle Clémence.
Un vieil homme qui ratisse la plage pour y cueillir des coquillages enfouis sous le sable est le seul témoin de cette scène de charme. Un vieil homme désabusé qui fuit la compagnie de ses semblables et ne dialogue qu'avec le soleil.
Il s'appelle Auguste.
Ce spectacle rustique ne lui procure ni regret ni remords. Il ne se doute pas que cette simple apparition va bouleverser son existence. Il croyait être arrivé au terme de ses jours et ne survivait que par habitude.
Or, voici que pour la première fois il se demande quelles sont ses raisons d'être, et s'il a vraiment vécu jusqu'ici. Cela l'incite à fréquenter de nouveau les habitants du Grand Peluque, son village. Il le découvre peuplé de gens aussi désemparés que lui et qui se jouent la comédie du bonheur.
Ses anciennes rancoeurs s'envolent et du passé surgit l'image effacée d'un amour de jeunesse dont il ne s'est pas aperçu.
Peu importe le nombre de jours qui lui reste. Il ressuscite et son village avec lui. Il a suffi d'une lueur dorée.
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Marseille 1917. Le petit garçon habite une maison du quartier populaire de Saint-Mauront.
Sous la protection de la Bonne Mère, Baptistine, sa maman, et la tante Joséphine veillent sur lui avec un amour exigeant. De sa fenêtre, il est le spectateur des turbulences de la rue et jalouse les enfants qui jouent en liberté. Autour de cette forteresse d'innocence, Marseille n'est qu'une rumeur qui monte jusqu'à lui. Sous le soleil du Sud, c'est l'année des femmes en noir, l'année du doute, la guerre ne finira jamais. Le petit garçon, lui, demeure persuadé de la victoire. Son père a pour métier de sauver la France. Il regarde la photo du héros en uniforme de l'armée coloniale et son sabre, accroché au mur. Quand l'absence est trop lourde, le petit garçon décroche le sabre et le couche dans son lit. Il s'endort, sabre au côté. Dans ce récit d'enfance, Yvan Audouard n'hésite pas à laisser paraître derrière la drôlerie, la tendresse et l'émotion qui l'habitent. -