C'est l'histoire d'un vieux malentendu. Tous les grands comiques en ont souffert, de Jerry Lewis à Robin Williams : plus on vous demande de faire le clown, plus vous vous sentez glisser dans le gouffre du désespoir. Bill Murray, lui, a fait de ce malentendu une profession de foi.
Après ses débuts avec la bande du Saturday Night Live, les comédies à succès des années 80 ont fait de lui une star mondiale. Il a fui, pour ne revenir que des années après, plus rare, plus évanescent. C'est devenu une légende urbaine à lui tout seul. Un gentil zombie, un spectre souriant, une mascotte du cinéma d'auteur bon teint et affranchi de l'industrie. Mais sans se départir de sa mine de vieux chien las, en promenade trop loin de chez lui.
Apparu sur les ruines du western, le vigilante movie, ou film d'autodéfense, a connu son âge d'or dans les années soixante-dix. Il est devenu le miroir d'une Amérique déboussolée dont Clint Eastwood (L'Inspecteur Harry), Charles Bronson (Un justicier dans la ville) ou Robert De Niro (Taxi Driver) furent les icônes, entraînant à leur suite une furieuse cohorte de vengeurs solitaires. Acclamés par la nation, conspués par la critique, naviguant parfois dans les eaux troubles de la série B, tous franchissent les frontières de la loi et de l'ordre pour compenser le déclin des institutions, lancés dans une quête de droiture morale confinant au monstrueux. Vigilante : La Justice sauvage à Hollywood retrace l'histoire de ce genre controversé qui, de Richard Nixon à Donald Trump, fut le témoin des utopies, des peurs et des contradictions de cette figure de l'individualisme américain, aujourd'hui cachée derrière les masques des super-héros et les écrans de l'auto-justice en réseau.out un pan du cinéma hollywoodien.