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Sally Bonn
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La main, ma main, veut écrire. Elle veut saisir le monde par l'écriture, ses petits dessins noirs, ses formes agencées qui font sens. Je m'y accroche. Un jour, je serai écrivain. Même si je ne sais pas quel chemin prendre, quelle ligne suivre, quels signes tracer. C'est ainsi que ça a commencé.
Où commence l'écriture ? Dans le corps ou dans la tête ? Dans la main crispée sur le stylo de l'enfant à sa table ou dans la mémoire de l'adulte ?
Il faut peut-être voir ailleurs. Retrouver les traces. S'amuser de graffs dans la rue. Observer les rituels d'écrivains, ceux d'hier (Proust, Walser, Benjamin) comme ceux d'aujourd'hui. Parcourir la Mésopotamie, la Grèce, les mythes égyptiens.
À partir de souvenirs personnels, de voyages et de confidences d'artistes, Sally Bonn compose, à son tour, la trace la plus sensible qui soit : son livre.
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Il y a une longue tradition des écrits d'artistes à travers les siècles, mais dès lors que le texte s'affirme comme un complément indispensable de l'oeuvre d'art, celle-ci change radicalement de statut. Elle ne se suffit plus à elle-même, sa compréhension globale par le spectateur implique de lire, avant ou en parallèle, le propos théorique qui l'accompagne. Un dispositif se met en place, qui a notamment pour effet de transformer le spectateur, et de faire éclater l'autorité des critiques et des institutions.
Cette profonde mutation a lieu dans les années 1960, et se prolonge dans les décennies suivantes. Elle est ici exposée et analysée à travers trois figures majeures de l'art contemporain : Daniel Buren, Michelangelo Pistoletto et Robert Morris.
Pour la première fois, le livre de Sally Bonn aborde avec empathie le statut nouveau d'un art qui intègre son explication et l'énoncé de son intention dans le dispositif même de sa livraison au public.
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N'y a-t-il pas, dans la perception esthétique de l'art un modèle de notre perception du monde ? Le projet de cet essai est de démêler l'écheveau de la perception esthétique à travers l'analyse des dispositifs artistiques, de déterminer ce qui préside à notre relation perceptive du monde et quelles sont les conditions de possibilité de la vision et de la perception. Le parti pris est de s'appuyer sur l'étude d'oeuvres représentatives et de l'expérience qu'elles induisent dans le cadre de la perception. Les artistes en question dans cet ouvrage sont, pour la plupart, aussi des écrivains ou des théoriciens selon le nom que l'on voudra bien leur donner, bien qu'avant tout ils se définissent comme artistes dont le travail d'analyse et de théorisation est une piste pour penser et envisager un type de discours sur l'art qui se ferait à partir des oeuvres et à partir de ce que les artistes en donnent à penser. Un discours qui serait une tentative constante de rester sur le fil tendu entre théorie et pratique. Ainsi se croisent dans ces lignes aussi bien Duras que Caspar David Friedrich, Buren que Bill Viola, Barnett Newman que Bergman ou Beckett, ou encore Ann Veronica Janssens, Sylvie Blocher et Godard.
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La série Phénomènes documente des lieux de recherche scientifique consacrés à l'analyse et la reconstitution de phénomènes naturels, principalement météorologiques et astrophysiques. Ainsi se côtoient avalanches, ouragans, tremblements de terre, éruptions volcaniques, aurores boréales, mais aussi étoiles filantes, collisions de trous noirs, impacts de météorites, paysages martiens et espace profond de l'univers, méticuleusement mis en scène en laboratoire par les chercheurs et choisis soigneusement par Marina Gadonneix pour leur faculté à faire image. À la faveur d'un constant jeu d'échelle entre le réel observé et sa simulation reconstruite, la photographe interroge la fabrication énigmatique de représentations issues de dispositifs d'expérience, d'observation et de manipulation.
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L'oeuvre de Barnett Newman aspire à la libération de l'art à travers la pensée du sublime comme une forme de résistance à l'esthétique (celle du goût).
Si l'esthétique ou le discours sur l'art ne semblent plus aller de soi, le sublime selon Newman nous donne les moyens d'envisager un autre discours sur l'art, à partir de l'art : une véritable réflexion en acte, une pensée en déplacement. Cet essai parcourt, à travers les oeuvres picturales et théoriques de l'artiste, la distance - cette " distance convenable " qui définit l'esthétique pour Walter Benjamin - entre le discours sur l'art et l'art, et s'attache à la manière qu'a l'art d'interroger la philosophie et ce qu'il en fait.
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La nuit craque sous nos doigts
Sally Bonn, Christophe Fiat, Sarah Ritter
- Loco
- 14 Juin 2019
- 9782843140082
La nuit craque sous nos doigts reprend plusieurs années de photographie de Sarah Ritter.
Sarah Ritter ne travaille pas par anticipation, mais par « occasions », arpentage de terrains divers, sans savoir précisément à l'avance ce qu'elle cherche. Ces occasions lui permettent d'accumuler un certain nombre d'images qui, peu-à-peu, trouvent leur place dans son oeuvre et s'articulent ensemble. Elle cherche un point de bascule entre le visible, le montré dans l'image, et ce qu'on ne voit pas.
Au coeur de cette intention aveugle, le montage des images entre elles devient comme un choeur, équivocité affirmée.
L'ouvrage est accompagné des textes originaux de l'écrivain Christophe Fiat qui livre une véritable pièce de théâtre inspirée par le travail de Sarah Ritter et d'une analyse plus esthétique de la critique d'art Sally Bonn.
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La couleur vient après
Anne-lise Broyer, Sally Bonn, Emmanuel Laugier
- Loco
- 5 Septembre 2025
- 9782843141225
"La couleur vient après" d'Anne-Lise Broyer revisite les différentes séries que l'artiste a developpées depuis près d'une trentaine d'années. C'est le lieu pour elle de proposer une nouvelle lecture d'images que le lecteur a pu découvrir dans les précédents et nombreux ouvrages qu'elle a publiés. Anne-Lise Broyer joue, en quelque sorte, une nouvelle interprétation de son oeuvre dans une mise en séquence-montage originale qu'elle maîtrise toujours dans toutes les conceptions de ses livres. Ce recueil est l'occasion de construire un nouveau récit photographique - et de découvrir de nombreux inédits - aux accents littéraires que l'on retrouve toujours dans son oeuvre.
D'ailleurs, comme à son habitude, elle aime inviter des écrivains à collaborer dans ses livres. Le poète Emmanuel Laugier dont la sensibilité à l'image parcourt son oeuvre dès son premier livre "L'oeil bande", compose une dizaine de poèmes originaux, écrits spécifiquement pour entrer en résonance avec le déroulé photographique établi par Anne-Lise Broyer. De son côté, la critique
d'art Sally Bonn propose en fin d'ouvrage un texte plus analytique
sur le rapport à l'écriture dans l'oeuvre de l'artiste.
Ce livre est coédité avec le Jeu de Paume à l'occasion du prix Niépce - Gens d'images dont Anne-Lise Broyer a été lauréate en 2024.