Filtrer
Support
Langues
Prix
Pierre Caye
-
Les transformations que réclame notre époque, face à l'épuisement de notre système productif, aussi bien qu'à la désagrégation de la vie commune, ne sont pas uniquement d'ordre économique, social ou politique. Il en va d'abord de notre rapport au temps, de la dimension philosophique et morale de son usage.
La dépossession et l'oubli du temps, aussi bien existentiel qu'historique, qui caractérise notre époque, nécessitent de repenser notre « sens du temps », de déterminer les conditions de possibilité d'une construction apaisée et maîtrisée de la durée. En dépend notre capacité à vivre et à agir avec responsabilité à l'égard de la réalité présente autant que des générations futures.
C'est en interrogeant le paradoxe énoncé par Sénèque : « Seul le temps nous appartient », que Pierre Caye entend ici montrer le caractère fondamental de notre rapport au temps, repensé notamment à partir de la revalorisation du présent, d'un présent bien plus riche que ce qu'on dénonce aujourd'hui sous le terme de « présentisme » ; ce qui ne va pas sans une critique des grandes philosophies du temps qui ont inspiré et modelé le xxe siècle, le siècle même de la destruction créatrice. -
Durer, éléments pour la transformation du système productif
Pierre Caye
- Les Belles Lettres
- 22 Octobre 2020
- 9782251451404
Le développement durable est partout dans les discours, nulle part dans les faits. En témoigne l'absence de résultats des politiques environnementales contre le réchauffement climatique ou bien en faveur de la transition agricole, et cela malgré l'importance des investissements qu'on leur consacre depuis plusieurs décennies. Il en est ainsi parce que ces politiques manquent de fondement.
Il ne suffit pas de dire : «Il faut changer le système économique.» Encore faut-il sortir l'économie de son péché originel, de son court-termisme natif qui l'empêche de construire un développement vraiment durable, c'est-à-dire un développement où le sens du temps et de la durée déploie toute sa puissance de construction. Il importe à cette fin de reconsidérer les principaux facteurs de production, le capital, le travail, la technique, sous le couvert du temps et de la construction de la durée. Le capital sous le couvert du temps a pour nom « patrimoine », le travail « maintenance », la technique « protection », tout à l'inverse des idéologies dominantes de l'innovation, de la disruption et de la destruction créatrice. Nos pratiques productives, politiques et sociales s'en trouveront alors profondément changées.
-
Comme un nouvel atlas ; d'un état meilleur de la puissance
Pierre Caye
- Les Belles Lettres
- L'Ane D'Or
- 9 Novembre 2017
- 9782251447322
Notre siècle se place sous le signe de la disjonction de l'être par rapport à l'un, de la destruction des unitotalités, des philosophies de la multiplicité pure ou du transfini, sans pour autant que soit jamais surmontée l'impossibilité de la pure multiplicité que dénonce Platon dans les dernières hypothèses du Parménide. Autrement dit, il ne peut y avoir de multiplicité sans un retour plus ou moins honteux, en contrebande, de l'un. En témoigne la mondialisation qui illustre le règne des multiplicités, ou mieux encore les multiplicités comme règne et domination (chap. 1). Pour éviter ce retour honteux et à nouveau dominateur de l'un sous les multiplicités, il importe sans doute de voir l'autre face de la disjonction, non pas l'être en tant qu'il se sépare de l'un (multiplicité pure), mais l'un en tant qu'il se sépare de l'être, ce que j'appelle avec le néoplatonisme, qui est la seule philosophie dans notre histoire à l'avoir envisagé, la différence hénologique. Quand on disjoint l'être de l'un, on perd l'un. Quand on disjoint l'un de l'être, l'être se maintient mais libre du principe : c'est cela la multiplicité, mais une multiplicité sans chaos (chap. 2). Mieux encore, comme un Nouvel Atlas montre que l'hénologie radicale du néoplatonisme s'adresse, plus encore qu'au monde des formes et des idées éternelles du monde antique, au monde sensible du devenir qui caractérise notre modernité (chap. 3).
Se définit un principe ou plus précisément une principialité, une modalité du principe, qui tient le monde sans pour autant le déterminer et moins encore le dominer (chap. 4).
-
Critique de la destruction créatrice ; production et humanisme
Pierre Caye
- Les Belles Lettres
- L'ane D'or
- 8 Avril 2015
- 9782251420554
Ce livre répond à la question productive contemporaine : sous la contrainte écologique, le besoin d'un changement de système productif se fait de plus en plus pressant sans que l'on ait les instruments nécessaires pour penser ce type de changement. Les guerres du XXe siècle ont fait naître l'illusion que de la destruction pouvait naître la création. Aujourd'hui l'homme est en guerre contre tout : sa biosphère, ses semblables et lui-même. On voit de plus en plus les destructions, de moins en moins les créations. Il n'y a plus d'automaticité ni de logique dans le passage des unes aux autres. La croissance se traduit par des chiffres, non par des biens pérennes. La destruction créatrice est devenue pulsion de mort.
Il est nécessaire d'en conduire la critique. Mais la nature même de la critique du système productif a changé : il ne s'agit plus de penser l'intensification de la production, mais sa durabilité, voire sa « générativité » ie sa capacité à transmettre ses fruits à la postérité. Jusqu'à maintenant, les critiques du système productif, marxistes ou libéraux, restaient internes à la production : il s'agissait de la libérer de ses entraves sans questionner l'acte même de produire en son essence. Le produire était un tout sans altérité. Ce livre montre pourtant que tout système productif repose nécessairement sur son autre, c'est-à-dire sur les conditions non productives de la production - que j'appelle l'improduction - et sur les moyens techniques de les assurer et de les développer, en tant qu'elles seules peuvent garantir un développement durable.
-
La « pensée-breton » : art, magie, écriture chez André Breton
Myriam Bloede, Pierre Caye, Jacqueline Chénieux-gendron, Martine Colin-picon
- L'Oeil D'Or
- 30 Avril 2021
- 9782490437078
Revenir à l´oeuvre même d´André Breton pour l´appréhender en termes d´idées, de travail de la pensée et du regard, en évaluer la portée dans l´espace et dans le temps, l´ouvrir au dialogue et l´exposer à la confrontation, tels sont les enjeux de cet ouvrage qui réunit des auteurs reconnus dans des disciplines variées - philosophie, histoire de l´art, des sciences et de la culture, littérature, psychanalyse. Déployé sur trois axes - l´art, la magie, l´écriture - qui parfois convergent et se nouent, La pensée-Breton s´interroge successivement sur les manières de penser propres à André Breton , sur les processus de sa création, ses modalités d´écriture (fabriquer pour comprendre) , sur son esthétique, de l´art à l´état sauvage à l´art magique , sur quelques interlocuteurs avec et contre lesquels Breton a élaboré sa pensée , et sur certaines « influences », prémisses, résonances ou échos lointains, qu´a exercées son oeuvre ou qui se sont exercées sur elle. »
-
Traités et autres écrits d'architecture
Pierre Caye, Olga Medvedkova, Renaud Pleitinx, Jean Stillemans, Collectif
- Éditions Mardaga
- 21 Janvier 2021
- 9782804709396
Depuis deux millénaires, pour le moins, de nombreux textes : traités, livres, cours, leçons, manuels, manifestes, articles, ont été écrits sur l'architecture. Ils composent aujourd'hui le corpus de la théorie de l'architecture. L'usage scientifique actuel, qui dévalue toute production âgée de plus de cinq ans, condamne à l'obsolescence la majeure partie de ce corpus, promis à terme à ne satisfaire que les besoins de l'instruction ou les attentes de l'érudition. S'opposant à une science qui cultive ainsi l'amnésie, l'ouvrage Traités et autres écrits d'architecture a pour motif principal de rendre présent et actuel le corpus de la théorie de l'architecture, en montrant, par les contributions de divers spécialistes en histoire de l'architecture, ce qu'il contient comme ressources de pensée exploitables aujourd'hui en de nombreux champs de la connaissance et de l'action.
-
Le chaos définit notre siècle.
Rien d'apocalyptique dans cette affirmation, qui ne condamne pas nécessairement le monde à l'état de cendre et de poussière. le chaos définit simplement l'imprévisibilité, l'imprédictibilité et l'incertitude de nos sociétés complexes et instables dont l'homme maîtrise de moins en moins l'évolution. jusqu'à aujourd'hui notre morale reposait essentiellement sur la maîtrise. il nous faut maintenant apprendre à vivre autrement, c'est-à-dire en fonction de l'immaîtrisable.
Ce qui ne signifie pas qu'il faut consentir au chaos comme s'il nous était destiné. le chaos n'est ni bon ni mauvais, il n'est ni pour l'homme ni contre l'homme: il lui est étranger. et c'est pourquoi il requiert au fond de nous une force qui, sans prétendre accéder à la maîtrise du monde, nous permette d'assumer et d'affronter son étrangeté. cette force, je l'appelle "l'empire de soi". l'empire de soi se distingue de la maîtrise de soi.
Il s'agit non pas pour l'homme de dompter les énergies et les pulsions qui le traversent, mais, au contraire, de faire l'expérience initiale de son impuissance face au chaos du monde, afin de construire, à l'épreuve de sa faiblesse et de ses fragilités originaires, sa force la plus propre. morale et chaos décrit ainsi les étapes de la constitution de cette force que le sentiment même de notre impuissance permet de constituer, sans fondement, mais par notre seule capacité à endurer le temps et à s'y maintenir pour mieux y passer et le faire passer à travers lui-même.
-
Empire et decor : L'architecture et la question de la technique a l'age humaniste et classique
Pierre Caye
- Vrin
- 3 Mai 2000
- 9782711613854
L'architecture est le vieux nom de la technique. Palais, jardins et hôtels, villes, châteaux et forteresses de l'âge humaniste et classique ne sont pas seulement des oeuvres d'art, mais aussi des machines qui soutinrent la puissance des vieux empires, épargnèrent le temps et la force des hommes, et favorisèrent le règne d'une économie faite de beauté, de parcimonie et d'art de vivre, ce qu'on appelle Décor. Mais machines ô combien étranges, dépourvues de rouages et de mécanismes, vides comme une coquille de noix! C'est à la constitution de ce paradigme poïétique et technique bien éloigné de ce que nous entendons habituellement sous le nom de technique, et à la compréhension du fonctionnement mystérieux et discret de ces machines que se consacre cet ouvrage.
-
Le Savoir de Palladio : Architecture, métaphysique et politique dans la Venise du Cinquecinto, précédé du Commentaire au De Architectura de Vitruve par Mgr Daniele Barbaro, patriarche d'Aquilée
Pierre Caye, Liliane Brion-guerry
- Klincksieck
- L'Esprit Et Les Formes
- 1 Mars 1995
- 9782252028827
Un ange vint visiter Bélisaire, le maître de Cavalerie de Justinien en campagne contre le Goth, pour lui révéler dans son sommeil la disposition et les plans de la forteresse ennemie. Son nom était Pallas. En son souvenir, Giangiorgio Trissino, l'auteur même de cette légende, baptisa son architecte Andrea della Gondola, Palladio. Car, comme son ange éponyme, Palladio, par sa parfaite maîtrise du plan, de l'élévation et de la coupe, révélait des édifices mystérieusement lumineux qui dans l'enclos de leurs limites précises se déployaient en des myriades de directions finies.
C'est ce secret révélé à Bélisaire que cet ouvrage essaie de percer, le secret architectural de la disposition heureuse et sine impeditione qui ne dépend pas de l'art géométrique et de sa découpe réglée de l'espace, mais d'un savoir plus profond et plus abstrait encore qui substitue à la physique pondéreuse de la vieille fabrique le savoir éthéré des hommes, jusqu'à ce que l'édifice ne tienne que par la proportion harmonieuse de ses lignes, ainsi suspendu comme une arche entre le Ciel et la Terre, les Dieux et les Mortels.
Ce secret, Daniele Barbaro (1514-1570), patricien vénitien pour qui Palladio édifia la villa Maser, le connaît. Car Daniele Barbaro n'est pas simplement un commanditaire cultivé et avisé ; il est aussi l'auteur du premier grand commentaire savant et raisonné au De architectura de Vitruve, qui fait de lui, aux yeux de la postérité classique, « le plus grand connaisseur d'architecture de son siècle » (Quatremère de Quincy), mieux encore « notre Vitruve moderne » (Fréart de Chambray). Nourri à la logique et à l'épistémologie de l'Université de Padoue, le commentaire du Barbaro constitue l'Architecture, selon le programme même de Vitruve, en science et raison poïétiques, appelées à juger et à corriger tous les ouvrages produits par les artisans sur le chantier. L'architecture devient alors question de la technique, mais d'une technique qui, loin de vouloir transformer le monde, le surédifie et le décore par l'eurythmie de ses fabriques. Tel est le secret ou plus exactement le savoir de Palladio. -
études renaissantes Tome 24 : Daniele Barbaro 1514-1570. Vénitien, patricien, humaniste
Frédérique Lemerle, Vasco Zara, Pierre Caye, Laura Moretti, Collectif
- Brepols
- Etudes Renaissantes
- 31 Août 2017
- 9782503575513
Daniele Barbaro (1514-1570), patriarche élu d'Aquilée, auteur de poèmes, de tragédies et de chroniques, commentateur d'Aristote et de Porphyre, exégète de Vitruve et des psaumes de David, est sans doute le dernier uomo universale de la Renaissance.
Daniele Barbaro (1514-1570), patriarche élu d'Aquilée, auteur de poèmes, de tragédies et de chroniques, commentateur d'Aristote et de Porphyre, exégète de Vitruve et des psaumes de David, est sans doute le dernier uomo universale de la Renaissance. Émule et successeur d'Alberti et de Vinci, il surpasse peut-être le premier par la diversité de sa production et se distingue du second par son statut et son investissement civil et politique. Curieusement il a été peu étudié contrairement à son illustre oncle Ermolao, son neveu Francesco, ou son frère Marcantonio, commanditaire avec lui de la célèbre villa Maser, réalisée par Palladio et décorée par Véronèse.
Le cinquième centenaire de sa naissance est l'occasion de rendre hommage à une personnalité aussi riche et complexe. L'ouvrage pluridisciplinaire réunit 30 contributions et d'importantes annexes qui mettent en lumière tous les aspects de l'oeuvre de Daniele Barbaro, y compris dans sa fortune critique, en restituant au mieux les conditions de sa création et de sa production tout en s'attachant aux divers aspects de sa vie privée et publique. La carrière de l'humaniste et de l'homme politique vénitien a été ainsi revisitée, la portée théorique de son oeuvre imprimée reconsidérée, et son rôle dans la création artistique, musicale et architecturale de l'Italie du nord dans la seconde moitié du Cinquecento soulignée. Seule la diversité des approches pouvait tenter de révéler cette figure exceptionnelle dont les portraits de Titien et de Véronèse continuent à intriguer le spectateur.
-
Silence et sagesse : De la musique à la métaphysique : les anciens Grecs et leur héritage
Pierre Caye, Sylvie Perceau, Laurence Boulègue, Florence Malhomme, Catherine Flament, Hélène Casanova-robin
- Classiques Garnier
- Rencontres
- 12 Mars 2025
- 9782812433795
Silence et sagesse montre combien les innombrables expériences et ascèses du silence, à travers la littérature ou les arts aussi bien que la philosophie ou la théologie, ont contribué à la constitution de la culture des hommes et de leur hominisation, au-delà ou en deça du logos et de son primat.