Les entreprises de sauvegarde et de valorisation des archives féministes, en rendant visibles les invisibles, participent au façonnage des mémoires et à la construction présente et future des récits du passé. Cet ouvrage propose de réfléchir, dans un dialogue interdisciplinaire et dans différents pays, à la constitution, la conservation et les usages des fonds féministes et d'éclairer et comparer les conditions d'émergence et de mise en 1/2uvre d'entreprises de consignation des traces, leurs modalités d'organisation, les opportunités politiques et les actrices qui les portent, entre archivage spontané et institutionnalisation, depuis le tournant des années 1968 qui a transformé le rapport aux archives, révolutionné le féminisme et les savoirs universitaires. Il rassemble les contributions de chercheuses, militantes, responsables d'archives, tout·es convaincu·es de la fécondité des archives féministes, mais aussi de leur fragilité et de la difficulté à les circonscrire une fois pour toute. Il donne à voir les réflexions et actions des féministes autour de la conservation des traces, sur les stratégies des associations et militantes, sur les fonctionnements des centres d'archives et le rôle des « archiveuses » ou les liens entre recherche et archives. Il aborde de nombreuses questions sur la définition de la définition des archives féministes, sur les modalités de collecte et de conservation et sur leur place dans la production scientifique.
Partout, le constat des inégalités de fait entre les femmes et les hommes demeure récurrent, malgré les progrès de l'égalité de droit, y compris dans les pays européens comme la France qui ont mis l'égalité réelle à l'agenda. Cet ouvrage propose donc à la fois d'analyser quelques-uns des processus qui entravent l'égalité femmes-hommes et de mettre en évidence les conditions nécessaires à leur dépassement.
Résolument pluridisciplinaire, il regroupe des contributions de chercheur-e-s en sciences politiques, sociologie, anthropologie, informatique, sciences économiques et sciences de gestion, qui ont croisé les observations minutieuses effectuées au cours de leurs travaux de terrain afin d'une part, de fournir des éléments d'analyse précis des processus largement invisibles participant à la reproduction du système de genre, et d'autre part, d'interroger les conditions d'efficacité des politiques publiques à déployer pour passer de l'égalité de droit à l'égalité de fait.