De la discussion politique à la manifestation de rue, du vote à la consommation engagée, de la grève des urnes à celle de l'impôt ou à l'Internet militant, cet ouvrage porte un regard novateur sur une question centrale en démocratie : la participation politique. Une participation foisonnante, multiforme, contournant les canaux institutionnels, débordant les frontières de l'État nation, mais toujours inégalitaire. Il présente les grands modèles explicatifs et leurs applications concrètes, les auteurs marquants, les concepts clés de la sociologie politique contemporaine, tant française qu'étrangère, ainsi que les principaux débats qui la traversent.
S'appuyant sur les grandes enquêtes tant hexagonales (Cevipof) qu'internationales (ESS, Enquêtes valeurs, ISSP) depuis les années 60, l'auteur resitue le cas français dans une perspective historique, comparative et interdisciplinaire.
Autant d'atouts qui font de ce livre un outil indispensable pour penser la redéfinition des frontières du politique, et la référence pour aborder la crise de la représentation que traversent toutes les démocraties occidentales.
Montre qu'à la veille de 1914, l'économie et la politique, la société et la culture, les attitudes sociales, tout renforçait le pouvoir de l'Ancien Régime. L'auteur soutient qu'il fallut deux conflits mondiaux pour en venir à bout.
L'électeur français devient-il individualiste ? Est-il rationnel ? Est-il compétent ? Autant de questions auxquelles ce livre cherche à répondre par une réflexion sur les modèles d'intelligibilité du vote. Les différentes approches présentées dans ce livre montrent que l'acte électoral est à la fois expressif et instrumental, individuel et social, politique mais aussi symbolique, affectif, identitaire. Et qu'il n'est jamais ni totalement libre ni totalement déterminé.
Non, ils ne meurent pas, ils se renouvellent à partir d'un petit salariat qui rêve d'être à son compte. Non, ils n'ont pas toujours préféré la droite à la gauche. Non, ils ne sont pas « l'électeur type » de Jean-Marie Le Pen. Autant d'idées reçues à propos des petits commerçants que contredit Nonna Mayer, en combinant l'approche historique, ethnographique et statistique d'une catégorie trop longtemps négligée par les sciences sociales.
C'est leur position intermédiaire et vécue comme telle dans la structure sociale qui rend compte, depuis près d'un siècle, des choix politiques des petits commerçants. Leur vision du monde se réduit à l'affrontement de deux classes et d'elles seules : elle les condamne à s'allier à l'une contre l'autre ou à disparaître. Les dressant contre les salariés en tant qu'indépendants et contre les gros en tant que petits, elle fonde leur identité sur une double négation et sur la nostalgie d'un âge d'or des métiers, sans grandes surfaces et sans usines, sans capitalistes ni prolétaires. Leur vote est toujours un vote « contre », qui varie en fonction de leur degré de proximité à l'égard de ces deux pôles et du rapport de forces qui s'établit entre eux.
Aux européennes de 1999, Jean-Marie Le Pen et Bruno Mégret recueillaient ensemble 9 % des suffrages exprimés ; au premier tour présidentiel de 2002, ils frôlent les 20 %, et cinq millions et demi de votants ont choisi le leader du FN au second tour, soit un million de plus qu'en 1995.
Comment expliquer cette progression spectaculaire d'un tribun vieillissant, d'un parti qu'on croyait moribond ? Le FN attire-t-il toujours les mêmes électeurs, petits patrons exaspérés par les charges, ouvriers laissés pour compte de la croissance, jeunes sans avenir, ou étend-il son audience chez les agriculteurs, les ruraux, les personnes âgées ? Réussit-il à fidéliser sa clientèle, ou bien s'agit-il encore et toujours d'un vote protestataire ? Qu'a-t-il à voir avec les divers populismes, du parti du Hollandais Pim Fortuyn au Parti du progrès danois en passant par la Ligue d'Umberto Bossi, qui se développent aujourd'hui en Europe ? Pour répondre à ces questions, ce livre s'appuie sur une enquête unique en son genre, un panel de quatre mille personnes représentant l'électorat français dans toute sa diversité, et interrogées à trois reprises : avant le premier tour présidentiel, après le second tour puis après les législatives.
Il permet, mieux que les sondages classiques qui ont montré leurs limites, de restituer et d'interpréter les multiples revirements qui ont marqué ces quatre tours d'élections pas tout à fait comme les autres.
« Toujours plus de haine, toujours plus d'insultes : pour ou contre tout et n'importe quoi, pourvu que l'émotion l'emporte sur la raison, la panique morale sur l'argumentation. ».
Nicolas Bancel, Rachid Benzine, Magali Bessone, Pascal Blanchard, Gilles BoËtsch, Ahmed Boubeker, Philippe Corcuff, Claire Cosquer, Juliette Galonnier, Sophie Guérard deLatour, François Héran, Philippe Huneman, Monique Jeudy-Ballini, MeMphis Krickeberg,Nicolas Lebourg, Éléonore Lépinard, Françoise Lorcerie, ,Philippe Marlière, Nonna Mayer, Sarah Mazouz, Laure Murat, Alain Policar, Myriam Revault d'Allonnes, Jacob Rogozinski, Haoues Seniguer, Patrick Simon, Martine Storti, Julien Talpin, Michel Wieviorka, Valentine Zuber...
Rassemblant les contributions de spécialistes des questions électorales originaires de Belgique, France et Suisse, ce premier tome des Traités de science politique a pour ambition de dresser un bilan comparatif des travaux existants dans le domaine des analyses électorales et de pointer leurs avancées, tant sur le plan théorique que méthodologique. Fort de 19 chapitres, il est l'occasion de mettre les recherches francophones en perspective, en soulignant ce qui les distingue mais aussi ce qui les rapproche des recherches anglo-américaines. Largement ouvert aux approches quantitatives qui dominent ces dernières depuis l'origine, ce volume se veut aussi à l'écoute des méthodologies qualitatives, parfois empruntées à d'autres disciplines (histoire, géographie, anthropologie...). C'est donc un dense compte rendu du champ des analyses électorales qui est ici proposé aux lecteur.e.s. Y sont présentés non seulement les principaux paradigmes qui traversent ce champ de recherches depuis plus d'un siècle mais aussi les nombreux débats qui entourent l'explication du comportement électoral, notamment ceux liés à la montée de nouvelles divisions, plus labiles que celles des années 1950, portées par des valeurs et des affirmations identitaires (générations, genre, sexualité, ethnicité). La prise en compte du contexte institutionnel et partisan qui enserre le vote, et une mise en perspective historique, tant dans le temps long de la politisation que celui, plus court, du calendrier électoral, apportent un regard neuf sur l'acte électoral, qui reste au coeur du fonctionnement démocratique de nos sociétés.
Ce livre va au-devant d'une population oubliée et hétérogène, celle des « précaires » : travailleurs pauvres, chômeurs en fin de droits, mères seules avec enfants, bénéficiaires des minima sociaux ou personnes en hébergement d'urgence. Il s'appuie sur une enquête réalisée lors de l'élection présidentielle de 2012, qui cherchait à comprendre et à mesurer l'impact de la précarité sur les rapports des individus à la politique, et sur des entretiens effectués dans des centres d'accueil de jour et lieux de distribution alimentaire à Paris, Grenoble et Bordeaux.
La lutte quotidienne pour la survie incite aux comportements individualistes, à la « débrouille » plus qu'à l'action collective. Elle suscite un profond sentiment d'injustice face aux riches, mais ne pousse pas à la révolte. Le lien avec la politique institutionnelle n'est pourtant pas rompu : les hommes et les femmes en situation de précarité suivent la campagne présidentielle, expriment des préférences, font davantage confiance à François Hollande qu'à Nicolas Sarkozy et plus à Marine le Pen qu'au candidat du Front de gauche.
Ces positions se traduisent néanmoins rarement en bulletins de vote. Faute de dispositifs leur facilitant l'accès à l'espace public, les individus en situation de précarité demeurent, la plupart du temps, inaudibles.
Henri Mendras annonçait en 1967 « la fin des paysans ». Et ces derniers sont devenus agriculteurs et chefs d'entreprise, ils ont joué la carte de la modernisation, se sont ouverts au marché européen puis mondial. Quarante plus tard, le modèle « productiviste » est en crise, le développement durable est à l'ordre du jour, la réforme de la PAC, dont la France est la première bénéficiaire, est à l'agenda. et la question agricole redevient stratégique.
Comment les mondes agricoles, multiples, contrastés et enchevêtrés, font-ils face à tous ces défis ? Leur manière spécifique d'agir en politique, leur rapport complexe à la modernité et à la tradition, au marché et à l'État, sont au coeur de cet ouvrage, le quatrième publié sur ce thème aux Presses de Sciences Po (1958, 1972, 1990). Il montre notamment qu'agriculteurs et agricultrices, bien que minoritaires au sein de la population, sont bien organisés pour défendre leurs intérêts, tant à Paris qu'à Bruxelles.
Ont contribué à cet ouvrage : Antoine Bernard de Raymond, Marielle Berriet-Solliec, Christophe Bonneuil, Ivan Bruneau, Serge Cordellier, Sabrina Dahache, Benoît Daviron, Élise Demeulenaere, Sophie Dubuisson-Quellier, Nicolas Durand, Ève Fouilleux, Christophe Giraud, Joël Gombin, Frédéric Goulet, Bertrand Hervieu, Marie Hrabanski, Roger Le Guen, François Lefebvre, Pierre Mayance, Nonna Mayer, Pierre Muller, Denis Pesche, François Purseigle, Jacques Rémy, Aurélie Trouvé, Tancrède Voituriez.
En France, particulièrement lors du " coup de tonnerre " d'avril 2002, comme dans la plupart des grandes démocraties occidentales, l'abstention bat des records, la volatilité électorale s'accroît, le vote pour des partis hors système augmente, les électeurs se décident de plus en plus tardivement et leurs choix paraissent de moins en moins prévisibles, sinon contradictoires.
Qu'est-ce qui explique ces retournements spectaculaires de l'électorat et peuvent-ils demain se reproduire ? Est-on entré dans une période d'instabilité et de désordre électoral généralisés ? A partir d'une série d'enquêtes, et surtout du Panel électoral français de 2002, la plus large enquête réalisée en France à ce jour, une équipe de chercheurs reconstitue les cheminements et les chassés-croisés qui ont marqué en 2002 quatre tours d'élections pas tout à fait comme les autres, et retrace les grandes tendances du comportement électoral des Français.
Les clivages anciens n'ont pas disparu mais se sont profondément transformés. D'autres apparaissent, entre hommes et femmes et autour de l'appartenance générationnelle. De nouveaux enjeux s'imposent : multiculturalisme, Europe, mondialisation, défense de l'environnement. Derrière l'apparent désordre, lentement mais sûrement se dessine un nouveau paysage électoral. Destiné aux universitaires, aux hommes politiques, aux journalistes et à un public averti, cet ouvrage propose un ensemble complet d'analyses et de nouveaux modèles d'interprétation qui permettront d'anticiper les futures échéances électorales, surtout celles de 2007.
En dix ans, le Front national s''est imposé sur la scène politique française. Son score à l''élection présidentielle de 1995 dépasse 15 % et ses ides séduisent plus d'un quart de l'lectorat. Ce livre montre pourquoi et comment il a réussi. Dans cette nouvelle édition, mise à jour et enrichie, les auteurs analysent les tapes de son implantation électorale depuis 1972, sa lente transformation en parti, la maturation de ses ides et de son programme. Ils dressent la sociologie de ses soutiens, des lecteurs aux cadres en passant par les militants et les sympathisants. Ils expliquent les contrastes de sa géographie électorale, depuis les bastions de la région parisienne et du Midi, du Nord et de l'Alsace, aux terres de mission de l'Ouest et du Sud-Ouest. Ils éclairent ses forces mais aussi ses faiblesses, liées aux rivalités entre ses dirigeants, aux aspirations contradictoires de son "lectorat, à son image de parti dangereux pour la démocratie. Qu''il s''agisse du lien entre Front national et présence immigrée, des transferts dont il bénéficierait en provenance de l''électorat communiste, ou de ses possibilités d''expansion, leur enquête, fondé sur une analyse rigoureuse et méthodique des faits, bouscule les idées reçues et restitue dans toute sa complexité la dynamique frontiste.
Abstentions record, montée des partis anti-système, mouvements sociaux à répétition, rejet des élites, les indices de mécontentement se multiplient en France.
Annoncent-ils pour autant la faillite du politique, voire une crise de la démocratie ? Pour le savoir, cette enquête innove, en ajoutant aux questions classiques de sondage des petites histoires, qui mettent en scène les valeurs démocratiques (liberté, justice, tolérance, etc.). Autant d'expériences qui permettent de mieux comprendre ce que signifie la démocratie pour les personnes interrogées, tout en testant la solidité et la cohérence de leurs convictions.
Elles mettent, au sens plein du terme, la démocratie à l'épreuve. Les résultats vont à l'encontre des idées reçues. Ils montrent que, sur la démocratie, les citoyens " ordinaires " ont des opinions, stables et cohérentes, même s'ils n'ont pas fait d'études. Si la défiance à l'égard des dirigeants est réelle et profonde, si l'action collective protestataire (manifester, descendre dans la rue) paraît de plus en plus légitime, s'il y a une revendication de démocratie directe, ce rejet à l'égard de la " politique politicienne " ne remet pas en cause l'attachement aux valeurs démocratiques.
Bref, les Français demandent plus de démocratie, ils la veulent plus sociale, plus forte, plus participative. Le problème est du côté de l'offre politique, de la capacité des partis et des élites à s'ouvrir et à se transformer.