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Michel Lauwers
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Transitions funéraires en Occident : une histoire des relations entre morts et vivants de l'Antiquité
Guillaume Cuchet, Nicolas Laubry, Michel Lauwers
- Ecole Francaise De Rome
- Collection De L'efr
- 26 Septembre 2023
- 9782728318001
Depuis plusieurs décennies, le rapport à la mort et aux morts connaît une véritable mutation dans la société occidentale.
Transformations des rites funéraires, notamment sous l'effet de la déchristianisation de l'Occident, diffusion d'un pluralisme religieux, pratiques individuelles en sont les traits les plus marquants. Mais c'est davantage l'acte de mourir, voire la définition même de la mort, qui semblent aujourd'hui changer radicalement.
Cette mutation, profonde, n'est pourtant pas un fait nouveau. Elle n'est que le prolongement d'une autre transformation, plus ancienne, qui a touché l'ensemble du monde occidental dès le XVIIIe siècle, où l'on a commencé à déplacer et éloigner les sépultures à la périphérie des villes. La « transition » - si ce n'est la rupture - qui s'est alors produite en seulement quelques générations est venue bouleverser un régime funéraire qui s'était imposé depuis la fin de l'Antiquité, articulant des espaces destinés aux morts aux lieux sacrés, et faisant cohabiter les vivants et les défunts.
Cet ouvrage vient analyser la manière dont s'est mis en place cet effacement progressif à travers les siècles, en tentant de dresser une histoire longue des rapports entre les vivants et les morts. -
Naissance du cimetiere - lieux sacres et terre des morts dans l'occident medieval
Michel Lauwers
- Aubier
- 12 Septembre 1997
- 9782700722512
La société antique tenait ses morts à bonne distance de la cité, enfermés dans de vastes nécropoles ou dans des mausolées familiaux, le long des routes. Au Moyen Âge, les morts furent au contraire attirés au coeur de l'habitat et ensevelis, le plus souvent de manière collective et anonyme, dans des terrains protégés que la population labourait et retournait régulièrement.
Ces lieux, auxquels fut bientôt donné le nom de «cimetières», accueillaient aussi des artisans dans leurs ateliers, des marchands dans leurs échoppes, des spectacles et des jeux, ou encore des assemblées de justice.
La cohabitation entre les vivants et les morts constitue assurément l'un des traits originaux de la société médiévale. Dans les villages et les villes, la terre funéraire mêlée des restes des défunts jouxtait les édifices de culte solennellement consacrés par les autorités ecclésiastiques et, au terme d'un long processus dont ce livre retrace l'histoire, elle devint, tout comme l'église, un espace sacré.
Ce phénomène d'ancrage de la communauté des vivants dans la terre sacrée des morts, sous la surveillance des clercs, manifeste le rôle fondamental joué par l'Église dans l'organisation de la société occidentale et dans l'élaboration d'un ordre nouveau, fondé sur le sacré, la terre et les morts.
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Mises en réserve : production, accumulation et redistribution des céréales dans l'Occident médiéval et moderne
Michel Lauwers, Laurent Schneider, Collectif
- Pu Du Midi
- Flaran
- 30 Août 2022
- 9782810707904
Dépôt saisonnier des fruits de la récolte, lié au cycle annuel de la consommation, ou formes de stockage plus durable, offrant la perspective d'un usage différé des produits de la terre : les dispositifs de mise en réserve des céréales, qui constituaient la base de l'alimentation dans les sociétés occidentales du passé, ainsi qu'un important levier de mobilisation et de circulation des richesses, représentent une dimension essentielle des économies anciennes.
Les contributions d'historiens et d'archéologues, spécialistes des époques médiévale et moderne, qui sont réunies dans cet ouvrage, s'attachent à l'ensemble du processus de production, d'accumulation et de redistribution des grains dans lequel s'inscrivaient les pratiques de stockage. Il y est tout à la fois question des techniques de conservation des céréales et des structures de dépôt, silos, granges, greniers ou entrepôts, des politiques et des réseaux d'approvisionnement, ainsi que des institutions sociales liées à la mise en réserve des fruits du labeur humain. Cet ouvrage propose ainsi un premier panorama des problématiques et des connaissances relatives au stockage des céréales dans l'Occident médiéval et moderne.
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Quand vous tirez sur le fil d'un vêtement, il arrive que vous reconstituiez toute la pelote. Le problème, c'est que du vêtement, il ne reste plus grand-chose... C'est ce qui est arrivé à deux reprises à Henry Blain. Ce modeste journaliste d'un tout aussi modeste quotidien a eu la malencontreuse idée d'enquêter sur deux peintures murales dans Bruxelles. Une ancienne réclame pour un vermouth et un dinosaure aux couleurs fantaisistes, destiné à égayer un jardin. Avec opiniâtreté, l'homme a entrepris de réécrire l'histoire de ces deux oeuvres oubliées. Ce faisant, il est allé de découverte en découverte. Et les fils sur lesquels il avait ingénument tiré au départ l'ont amené à défaire des trames de plus en plus complexes, aux conséquences de plus en plus lourdes. Jusqu'à réexhumer un, puis deux meurtres et formuler de nouvelles hypothèses sur un des plus tragiques assassinats politiques du siècle passé. Sous ce titre intrigant, Michel Lauwers nous donne un roman multiple. Au centre du récit, un journaliste mène une enquête singulière. Fasciné par le travail des pignonistes, ces artistes qui peignaient jadis des publicités sur les murs aveugles des maisons, il a convaincu sa rédaction de lui offrir un espace pour une série darticles illustrés de photos. Cet univers passionnant en voie de disparition justifierait à lui seul de servir d'arrière-fond tant il est riche et révélateur d'une époque révolue dont ne subsistent souvent que des ombres murales. Mais notre reporter s'intéresse à bien des choses, notamment à son propre passé familial dans une maison bruxelloise. Là aussi, il est question de peintures murales et plus particulièrement d'un dinosaure réalisé par un ami de la famille sur le mur du jardin. Son reportage est prétexte à un détour pour en tirer quelques clichés et faire remonter les souvenirs qui déboulent avec un lot de questions sur la présence de cette artiste dans l'intimité de la famille, sur sa brusque disparition. Le reportage tourne à l'enquête et il découvre vite qu'il est plus difficile d'obtenir des confidences des siens que d'un quidam honoré par les questions d'un journaliste. Et puis parallèlement, son reportage sur les pignons publicitaires prend une tournure inattendue. Sa curiosité a été attirée par une imperfection dans le dessin qui lui ouvre la porte d'une recherche plus palpitante encore. Et Kennedy dans tout cela ? Emmené par son besoin vital de vérité, le journaliste est entraîné dans un labyrinthe où il n'y pas plus place pour les rêves d'enfance mais bien pour ceux, brisés, qui entouraient le personnage de JFK. Il découvrira, d'abord incrédule, qu'il y a des secrets bien dangereux à remuer er qu'une fois des portes poussées, il n'est plus possible de les refermer. Lui-même journaliste professionnel, Michel Lauwers est fin conteur. Avec ce cinquième roman à l'écriture soignée et élégante, il affirme mieux encore ses talents d'écrivain. S'appuyant sur une documentation sans faille, il manie le suspense avec art jusqu'à la dernière ligne, sans nous donner de répit. Mais l'auteur puise aussi dans ses souvenirs personnels les plus intimes, qu'il n'hésite pas à mêler à la fiction toutes défenses abattues. Ce mélange des genres, qui représente un défi évident, confère au texte une tonalité unique, celle que dégagent les oeuvres par lesquelles un écrivain sort de sa zone de confort et nous livre une précieuse part d'humanité.