Très proche du couple Helmut et June depuis plus de cinquante ans, j'entendis un soir June me dire : « Tu devrais écrire notre histoire, tu la connais si bien. » Plus de cinquante années d'amitié...
Je me suis alors plongé dans mes souvenirs, relu Autoportrait d'Helmut ainsi que Mr. Newton de June, les divers écrits et articles consacrés aux deux photographes qu'ont été Newton et June dite Alice Springs, dont les Éditions du Regard publièrent le premier livre en 1983.
Mon projet fut alors d'évoquer la tragédie qui frappa le petit Helmut Neustädter, juif berlinois, dont une grande partie de l'oeuvre magnifie le désastre, sa rencontre à Melbourne avec June Dunbar, jeune comédienne australienne déjà reconnue, que leur installation à Paris, contraignit à abandonner la scène.
En suivant ces deux destinées, j'ai tenté de raconter l'histoire, la vie d'un couple d'exception scellé par la créativité. Un couple dont l'intelligence, la modernité, la liberté émerveillent et interrogent sur la vérité d'une existence à deux.
Au fil du temps et du travail d'Helmut Newton, la réalité sociale et artistique des années 1960, 1970, 1980 et, dans une moindre mesure, des années 1990 se révèle, montrant une société qui n'était pas encore dominée par les réseaux sociaux, où la liberté de création était totale, non soumise aux diktats pseudo-moraux qui la gèrent aujourd'hui.
1ère biographie consacrée à cet artiste Proche d'Anselm Kiefer depuis plus de vingt-cinq ans, étant son éditeur et ami, assidu de l'atelier, lieu favorable aux échanges multiples, mais aussi voyageant avec lui lors d'expositions ou autres séjours d'agrément, le moment m'a semblé favorable d'écrire sa biographie.
Proche d'Anselm Kiefer depuis plus de vingt-cinq ans, étant son éditeur et ami, assidu de l'atelier, lieu favorable aux échanges multiples, mais aussi voyageant avec lui lors d'expositions ou autres séjours d'agrément, le moment m'a semblé favorable d'écrire sa biographie.
Né en 1945, son enfance se déroula au milieu d'un champ de ruines. C'est dans le cadre de ses études en droit constitutionnel qu'il prit connaissance des vagissements du IIIe Reich. Cette révélation mortifère confortera, dès lors, sa liberté de penser et il n'aura de cesse de questionner ce qui a pu contaminer, dévoyer la kultur allemande.
Ses recherches formelles seront dans un premier temps déterminées par la grande fracture du XXe siècle, l'infamie de l'holocauste, puis par un travail sur la spiritualité juive, la kabbale. S'ensuivra une production labyrinthique, guidée par la littérature, la poésie, la philosophie, l'histoire, l'étude des mythes, le destin des femmes, mais également le cosmos, le paysage...
Kiefer n'en est pas moins un bâtisseur, un père de famille, un époux, un ami, un être au désespoir joyeux, dont la vie davantage que chez tout autre est intimement liée à son art, à son désir de s'inscrire dans le monde, de faire oeuvre, et dont l'aboutissement passera par une Fondation, afin de la pérenniser.
Compte tenu des méandres de l'oeuvre, cette biographie n'emprunte pas les codes de la chronologie, mais s'arrête sur tel ou tel événement tout en suivant les différentes étapes, thématiques, afférant au parcours artistique de l'artiste.
Après avoir publié en 2010 un ouvrage de référence sur l'Art Déco, José Alvarez propose un XXe siècle artistique.
Ne cherchant pas l'exhaustivité, bien évidemment, il s'attache à mettre en lumière les grands mouvements artistiques du siècle, mais aussi ce qu'il a personnellement retenu dans les domaines les plus divers qui vont de la philosophie, à la littérature, en passant par le cinéma... en des textes qui sont davantage des éclats des intuitions personnels, que des critiques ou des analyses. Une grande majorité de lecteurs se reconnaîtra sans peine dans ce XXe siècle au ton très singulier, mais dont le choix des sujets traités de même que les photographies qui les illustrent, appartiennent à la mémoire collective.
Ni mouvement ni courant esthétique, l'Art déco est un état d'esprit, l'expression d'une volonté momentanée de définir le style d'une époque qui marque la France des années 1920. Préfigurant le futur, il apparaît comme le symptôme d'une modernité en mouvement, attaché en particulier aux arts décoratifs et industriels. Apparaissant à la suite des avancées plastiques du début du siècle - le cubisme principalement -, auxquelles il doit beaucoup, et à l'instar des deux décennies qui le précèdent, l'Art déco valorise le changement, tout en s'affirmant contre la modernité et les " modernistes ", ainsi dénommés par les contemporains, et en particulier contre le dogmatisme, la normalisation, le positionnement idéologique. Son mérite essentiel sera d'avoir suscité une prodigieuse fécondité de la création dans les domaines des arts visuels, avec une ampleur universelle. Ce livre ne prétend pas être un ouvrage théorique sur l'Art déco. II tient surtout à rendre hommage aux jeunes antiquaires qui, à l'orée des années 1970, l'ont redécouvert, soutenu et défendu avec une détermination formidable, en l'imposant sur le marché de l'antiquité. Nous regarderons ces oeuvres pour leur valeur esthétique, qui fut si difficile à imposer aux yeux des collectionneurs et des simples amateurs. Elles sont aujourd'hui l'objet, à l'égal de l'art en général, des jeux spéculatifs qu'anime un marché mondial.
Self made man, magnat des affaires avisé et insatiable, businessman collectionneur, François Pinault est aussi fascinant que l'aventure artistique qui fait désormais de lui l'un des acteurs les plus puissants de la scène internationale de l'art contemporain.
Mais qu'est-ce qui fait courir ce condottiere qui conçoit sa collection, dont une partie n'a jamais été présentée au public, comme une oeuvre à même de lui survivre, entretenant savamment ce halo de mystère qui entoure sa personnalité ?
José Alvarez, lui-même collectionneur et éditeur d'art, nous fait pénétrer l'univers d'un homme où le mécène, l'ami des artistes, le marchand, le collectionneur, le bâtisseur... cohabitent jusqu'à faire de lui un artiste à part entière.
Tout en brossant le portrait de François Pinault, spéculateur et amateur d'art revendiqué, l'auteur propose une réflexion sur notre société culturelle et artistique à travers ses dérives, ses enjeux et ses obsessions.
Philippe Pasqua s'est imposé au fil des ans comme l'un des principaux artistes de sa génération. Dès ses débuts, son art impressionne et surprend de nombreux acteurs de l'art, tel Pierre Restany, avec notamment ses oeuvres empreintes des rites vaudou.
Chez Pasqua, le monumental communie avec la part la plus vulnérable des êtres : le corps et le visage. Abordant parfois difformités et handicaps à travers des portraits de transsexuels, de trisomiques ou d'aveugles. il offre des oeuvres d'une forte tension plastique. Puis son regard se tourne vers son entourage proche, s'immisçant dans les plis et les replis de l'intimité des individus, en en poussant avec tact les limites.
Un autre aspect majeur du travail de Pasqua réside dans ses " vanités ". La technique employée évoque autant celle des orfèvres du Moyen-âge oeuvrant à un reliquaire qu'à quelque rituel chamanique. Les crânes humains sont recouverts à la feuille d'or et d'argent, ou gainés de peaux qui sont ensuite tatoués. Vient enfin l'étape délicate où les crânes sont ornés de papillons naturalisés. Ailes déployées aux couleurs iridescentes : la lumière se diffracte à leurs surfaces en un poudroiement coloré ou bien s'abîme dans l'ombre profonde au creux des orbites.
Depuis quelques années, l'artiste se rend souvent à Carrare où il sculpte à même le marbre des crânes de plusieurs tonnes à lourde charge tellurique. A la fonderie, il réalise d'imposantes fontes de bronze qui sont ensuite plongés dans des bains de chrome. Les dernières oeuvres photographiques transcendent les crânes tatoués, en des vanités, ainsi, fétichisées.
Architecte d'intérieur, Henri Garelli est né à St-Tropez à la fin des années 40. Il se partage depuis lors entre le port mythique, la Provence, Paris, l'Europe et les États Unis.
Chez Garelli, le récit est primordial, et c'est une histoire qui est mis en scène, jamais une anecdote. Un décorateur à cet égard a exercé sur lui une grande stimulation par son talent et un savoir faire hors du commun, Renzo Mongiardino.
Garelli privilégie le jeu d'une couleur à l'autre, qui jamais n'est recherche du pur effet décoratif, mais traduction d'une intuition, d'une pensée, d'un état d'esprit. Autre idée séminale chez cet esthète, la symétrie le séduit, plus ancrée depuis le XVIIIè siècle dans le goût national. Il reste fidèle à ses lignes de force : personnaliser de la manière la plus aiguë la volonté de ses clients, accorder une attention au moindre détail. Développer enfin un vocabulaire stylistique qui réponde au langage de l'architecture, pour lui essentielle dans l'appréhension d'un projet.
Garelli n'impose rien. Il joue le néoclassicisme et la douceur contre le baroque ou la froide ascèse. Ses convictions les plus intimes circulent entre les murs, les textiles, les objets en d'harmonieuses et vibrantes conversations.
À travers les photographies de Roland Beaufre, se révèlent avec tact, l'univers et les créations d'Henri Garelli.
« Elle était totalement déterminée. Allégorie d'une Espagne fière et rebelle, lèvres rouges, cheveux noirs noués en chignon dans une résille, revêtue d'un tailleur noir sur des bas également noirs, chaussée de noir enfin, elle s'assit, telle l'annonce de la mort, dans le fauteuil, dos à la fenêtre.
La fin du cauchemar était proche. » Histoire d'amour, de trahison et de sang, Avec la mort en tenue de bataille nous plonge dans la guerre civile d'Espagne avec une puissance d'autant plus rare qu'elle est incarnée par un inoubliable personnage :
Inès, mère et épouse respectable qui, lorsque le conflit éclate, se jette à corps perdu dans le maelström de cette lutte fratricide dont elle découvre avec stupeur toutes les ambiguïtés.
Évocation historique d'une tragédie emblématique, le roman de José Alvarez est aussi le sublime portrait d'une femme qui symbolise l'âme suppliciée de l'Espagne, celui d'une mère combattante que l'horreur de la guerre révèle à elle-même.
Cette monographie, la première consacrée à Gilles Jonemann, nommé « Maître d'art » en 2004, révèle l'univers d'un créateur de bijoux et d'objets, parmi les plus innovants, les plus singuliers de la bijouterie contemporaine. Instaurant une réelle rupture dans l'histoire du bijou, il revendique l'utilisation de matériaux non précieux, tels l'acier, le verre, le caoutchouc, ou encore les coquillages et les matières végétales.
Bien plus qu'une simple passion, l'artiste perçoit son travail comme une vocation. Son oeuvre hétéroclite a pour ambition de provoquer l'étonnement, l'émerveillement tout en piquant la curiosité du public. Ainsi, utilise-t-il des objets insolites, détournés de leur usage premier, afin de créer bagues, colliers ou autres bijoux uniques. L'omniprésence d'exotisme dans ses créations résulte d'un tropisme pour l'Afrique notamment, qui l'a conduit à une collaboration des plus créatives avec le couturier Issey Miyake. De ce fait, certaines pièces sont implicitement détournées d'objets, de sentiments vernaculaires, directement inspirés par les voyages, dont il ramène coquillages, graines, écailles de poisson, bois flottés ou encore galets.
Cet ouvrage donne l'occasion de pénétrer l'univers d'un artiste de l'altérité et de découvrir son atelier, aux allures de cabinet de curiosité.
Allant à l'essentiel, au plus près du sujet, éliminant l'inutile ou le décoratif, montrant une étonnante maturité - Paola Hivelin ne peint que depuis dix ans -, elle nous livre des toiles sombres, longuement travaillées, qui révèlent les figures en leur conférant un caractère d'apparition, dotées de têtes grincantes aux attributs d'inspiration grotesque ou spirituelle, entre matérialité et immatérialité. 0Extrait du texte de José Alvarez.
Paris, capitale du goût et de l'esprit, de la beauté et de l'art de vivre. Paris qui exige d'être regardée avec les yeux de l'amour et du désir : à chacun donc de la construire à l'image de ses envies, d'inventer sa vérité au fil de ses promenades. Un guide de l'amateur livre les adresses préférées des Parisiens : hôtels de charme, jardins cachés, artisans, boutiques...
«Il n'y a que deux endroits au monde où l'on puisse vivre heureux: chez soi et à Paris», pensait Herningway. Qu'ils soient nés à Paris ou qu'ils aient choisi d'y vivre, les Parisiens sont amoureux de leur ville. Délaissant les itinéraires touristiques trop connus les gloires architecturales trop évidentes pour évoquer l'atmosphère particulière des rues, des places, des jardins, ce livre invite à une promenade amoureuse dans un Paris cultivé et sensible.
Propose de découvrir cette ville au pied de l'Atlas et aux portes du désert : la beauté de ses jardins, ses trésors architecturaux, sa douceur de vivre. Présente également les casbahs proches de la ville, les cîmes enneigées de l'Atlas et la vallée de l'ourika. Avec un carnet d'adresses.
«Il n'y a que deux endroits au monde où l'on
puisse vivre heureux : chez soi et à Paris», pensait
Hemingway, pour qui Paris est une fête...
C'est un Paris intime, un Paris de séduction,
que révèle ici José Alvarez, en laissant de côté les
itinéraires touristiques trop connus pour évoquer
l'atmosphère particulière des rues, des places et
des jardins de la ville, la couleur de ses toits et
de ses pierres, le charme de ses
petits restaurants. L'auteur
pénètre aussi chez les authentiques Parisiens, qui
ouvrent ici leurs portes : hôtels particuliers, maisons
sur jardin, décors classiques ou contemporains révèlent
alors un art de vivre insoupçonnable. Au fil des pages
apparaît ainsi un Paris aux multiples visages, bien
différent d'un quartier à l'autre, mais toujours
chaleureux.
L'Art de vivre à Paris est un
livre dont on ne cesse de se nourrir une vie durant,
que l'on prend et repose souvent, en ayant soin de
le garder à portée de la main. Un livre qui nous
donne le plaisir d'admirer cette ville que les
Parisiens, souvent, regardent sans la voir. Un carnet
d'adresses, très utile, ajoute une note pratique
au livre, révélant les meilleures adresses de la
ville, celles que tous les Parisiens voudraient
garder secrètes.
Ce remarquable ouvrage de l'historien espagnol José Álvarez Junco étudie la formation de l'identité collective en Espagne, ses succès et ses limites, des origines de l'idée de nation espagnole au processus de construction du sentiment national proprement dit. Si les libéraux et les conservateurs vont s'affronter sur le sujet, ni les uns ni les autres ne mèneront à bien pour autant un travail de diffusion de l'identité nationale auprès de la population du pays. Quiconque s'intéresse à la question de la nation trouvera dans cet ouvrage essentiel aussi bien une analyse approfondie du cas espagnol que de nombreuses pistes de réflexion sur ce sujet.