Près de vingt ans après la publication du premier tome du Tribut chez Casterman et la parution d'un tome 2 en épisodes dans feu la revue (À suivre), les éditions Cornélius présentent aujourd'hui l'intégrale de l'oeuvre de Jean-Marc Rochette et Benjamin Legrand.
Pour cette nouvelle édition, minutieusement travaillée à partir des originaux et remise en couleur par nos soins, Rochette et Legrand se sont replongés dans l'uni- vers glaçant du Tribut, afin de clore la série. Ils livrent spécialement pour cette intégrale un épilogue de 16 pages qui vient conclure une histoire interrompue brutalement par l'éditeur de l'époque, laissant les fans dans l'expectative et la frustration. Benjamin Legrand a repris les pistes envisagées pour le tome 3 et les a synthétisées pour un dénouement parfait.
Cette plongée dans un univers de science-fiction où une guerre de civilisations fait rage, une troupe de soldats et de scientifiques débarque sur une planète hos- tile, dans l'espoir d'y trouver une source d'énergie miraculeuse. Ce sujet, exploré ici 20 ans avant Avatar (et de manière bien plus originale), prend une dimension mystique et tragiquement prémonitoire. Cette bande dessinée haletante, qui fait se rejoindre classicisme et expérimentation, est restée pour tous ceux qui l'ont lue une référence de SF française, un livre culte.
Suite de la réédition de l'intégrale d'Edmond le cochon, ce volume reprend les deux derniers volets parus chez Albin Michel, Le continent mystérieux et Le Mystère Continental.
Cette nouvelle édition, minutieusement restaurée à partir des originaux noir et blanc est agrémentée d'une histoireinédite de 12 pages ainsi que de nombreux essais, non retenus dans sa précédente version. On y retrouve Edmond et ses compagnons là où on les avait laissés, en Afrique, fraîchement débarqués, et ceux-ci sont tour à tour confrontés à des cannibales amateurs de cochons, à des explorateurs fous et à une imitation de Tarzan encore plus niaise que l'original (s'il en est).
Au début des années 80, faisant écho à l'énergie du punk qui secouait l'époque, la bande dessinée connaissait sa petite révolution. Rochette et Veyron, teigneux comme le sont les inconscients, ne furent pas les derniers à rafraîchir le paysage à grandes giclées de cynisme salvateur. Avec les aventures d'Edmond le cochon, ce verrat prêt à tout pour éviter la lame du boucher, ils réussirent à allier la tradition française du dessin animalier à la fureur de l'underground américain pour inventer ce petit joyau intemporel, dont Cornélius est fier d'offrir cette luxueuse édition, restaurée et retramée à partir des originaux...