Alors voilà... Hugues Micol est un auteur de bandes dessinées. Un soir, dans une boite de nuit, alors qu'il fait un extra sur le thème des Impressionistes, au milieu des fêtards, il réalise le dessin ultime : un trait nouveau, une piste graphique pleine de promesses, bref, un miracle s'est produit. Il a l'impression que ce dessin marque un tournant dans sa vie d'artiste...
Mais hélas, le temps de prendre un verre pour fêter ça, le dessin a disparu. À côté du chevalet, une plume de cigogne noire. Le lendemain, il se rend chez Santorin Saint Rose, le fameux détective aventurier, afin qu'il retrouve son dessin. Pour Saint Rose et son équipe, pas de doute, l'oiseau est migrateur, il a dû migrer vers le sud, avec escale à Macao. Il faut lever l'ancre sur le champ. Sans plus hésiter, Hugues Micol décide de délaisser le confort de sa table à dessin pour suivre l'enquête qui le mènera à l'autre bout du monde !
Karmine, le chef du soviet deTcheliabinsk, a fait arrêter Jaroslav après que celui-ci a tué un Hongrois qui avait agressé Pepa. Le geste de Jaroslav allait, quelque deux mois plus tard, avoir des conséquences terribles.
En attendant, tandis que Pepa, seulement blessé, se rétablit, Jaroslav et les autres prisonniers tchèques sont libérés par le général Tchetchek, commandant la 1re Division tchéco-slovaque.
Dès lors, la tension monte entre les légionnaires et l'Armée rouge de Trotsky...
Au lendemain de la guerre 14-18, un ancien soldat allemand, Werner, erre quelque part en Indochine. De la guerre il garde une blessure à la poitrine, sur le coeur. Un camarade, Georg, l'a sauvé d'un tir ennemi et est mort à sa place. Werner garde un sentiment de culpabilité prégnant de cet épisode. Son camarade avait femme et enfants. Il pense qu'il ne pourra racheter ce sacrifice que s'il parvient à trouver l'amour et fonder un foyer.
Dans l'Indochine française, il est surtout un paria rejeté des colons. Il vit de menus travaux. C'est un marginal. Il fuit les grandes villes où il ne parvient pas à trouver de travail stable, et échoue dans une petite ville du Laos, Savannakhet.
Il trouve refuge dans une énorme manufacture qui ressemble à une forteresse de style chinois. Son activité est obscure. Des matériaux entrent dans l'enceinte, des objets en sortent, une armée d'employés s'active. Ils sont étranges, vieux, gris, mutiques. Il est chargé de charger et de décharger les colis. Dans la ville, tout le monde craint la famille chinoise propriétaire de la manufacture. Des histoires courent à son propos. On dit qu'elle est maudite, prisonnière d'un mal tout-puissant. Les maîtres auraient une fille unique, atteinte d'une maladie rare qui lui interdit de s'exposer à la lumière du jour. La jeune fille ne sortirait de sa chambre qu'à la nuit tombée pour se promener au bord de l'étang, dans la cour intérieure. Pour vérifier ces rumeurs, Werner se cache dans le jardin et attend la nuit.
C'est l'histoire d'une armée sans pays, la Légion tchèque, composée des 70 000 prisonniers de guerre Tchèques et Slovaques, qui a un projet fou : revenir « chez elle », grâce au chemin de fer transsibérien afin d'obtenir la création d'une république tchécoslovaque. C'est l'histoire d'une nation en marche, au sens propre comme au figuré. Au bout de la voie, leur cri de guerre deviendra réalité : « Svoboda ! Liberté ! ». Kris et Pendanx nous entraînent dans une véritable odyssée ferroviaire, au milieu du chaos de la révolution russe de 1917.
Prague, automne 1938. Josef Cerny dit « Pepa », professeur d'arts plastiques, apprend les accords de Munich et imagine sans peine la suite : la mort de la Tchécoslovaquie, son pays et cette république qu'il a contribué à faire passer du rêve à la réalité, vingt ans auparavant.
Alors, il ressort ses vieux carnets de croquis et les écrits de son compagnon, l'écrivain Jaroslav Chveïk.
Tcheliabinsk, 14 mai 1918. Parti de Samara, le régiment de Jaroslav rejoint enfin les éléments avancés de la 1re division tchèque, parmi lesquels se trouve Pepa. Mais la joie de leurs retrouvailles va bientôt s'effacer devant les événements dramatiques de cette journée noire. Cette journée où, pourtant, pour ces milliers de soldats perdus loin de chez eux, tout a vraiment commencé.