Au coeur de ce récit, il y a l'enfance.
Celle d'un petit garçon passant chez Da, sa grand-mère, et accompagné de la chaleureuse vigilance de ses tantes. Un peu de fièvre, et le voici privé de jeux avec ses camarades. Alors il reste sur la terrasse de bois, à côté de Da qui se balance dans le rocking-chair, avec toujours une tasse de café à portée de la main pour les passants et les voisins. Le long des lattes de bois, l'enfant regarde les fourmis, les gouttes de pluie marquant le sol, regarde et écoute les adultes s'occuper et parler, respire les odeurs de la vie.
Chronique des sensations enfantines, L'Odeur du café est un livre envoûtant, le récit d'un voyage au temps si fragile et si merveilleux de l'enfance.
Le Charme des après-midi sans fin, sans doute le livre de Dany Laferrière le plus autobiographique, nous conte une jeunesse haïtienne en une succession de brefs tableaux sur le cours des jours à Petit-Goâve.
Manifeste d'amour adressé par l'auteur à Da, la grand-mère qui l'a élevé, mais aussi, sur fond de crise politique haïtienne, roman initiatique de l'adolescence, ce livre nous émeut par sa tendresse et sa justesse. " Les mères passent leur temps à venir voir si leur fille n'est pas dans les parages du port. Comme toujours, les mères n'ont aucune idée de la façon dont cela se passe. Car si un type veut embrasser une fille, tu peux être sûr qu'il ne restera pas sur le port avec elle.
Mais les mères n'ont aucune idée de la réalité. " Par l'auteur de Pays sans chapeau et de Comment faire l'amour avec un nègre sans se fatiguer.
L'adolescence, la jeunesse sont les armes les plus dangereuses et les plus inoffensives des villes.
Becky et flora, moïra, missie, anabelle, nancy, judith, niki, rebecca, clémentine, voici quelques silhouettes, regards, corps qui vibrent dans ce roman, dans les bars, les appartements, les répétitions d'une pièce de théâtre. ils y seront tour à tour le chasseur ou la proie, mais toujours au coeur même d'une séduction vécue comme une chasse.
Dans un port-au-prince qui ressemblait à n'importe quelle ville américaine, ni plus ni moins exotique, la jeunesse aux dents longues expérimente le désir.
La sensualité permet toutes les transgressions, que le noir s'associe au blanc, que la riche désire le pauvre.
Avec son style si personnel fait d'ironie mordante, de poésie, dany laferrière signe ici une nouvelle toile, le vaste tableau - aux couleurs dites naïves des peintres haïtiens - qui va de la traque amoureuse à la dévoration orgasmique.