L'existence des femmes de lettres dans la littérature française, jusque dans les années 1950, est soumise à ce type de questions : peut-on définir une « littérature féminine » ? Existe-t-il un langage propre aux femmes ? Comment se situe une femme écrivain à l'intérieur de la représentation collective d'une pratique, d'un métier qui ne s'énonce pas au féminin ? Cet essai d'histoire littéraire rompt avec l'image galvaudée de « l'écriture femme », montrant que l'écriture n'a pas de sexe mais que la situation sociale des femmes a entravé l'épanouissement de leur création littéraire.
Pourquoi les femmes sont-elles restées en marge de l'histoire littéraire, oubliées des manuels, des éditeurs, classées sous des prénoms, des pseudonymes masculins ou des patronymes conjugaux qu'on leur reprochait de déshonorer par leurs publications ? En invitant à lire des oeuvres d'écrivaines françaises du Moyen Âge au XXe siècle, en leur restituant la force de leur engagement, de leur volonté et de leur originalité, l'autrice montre qu'on peut aborder cette littérature selon une perspective différente de celle qui prône une image de la femme, un mythe de la féminité ou la vision d'une totalité femme.
Camille AUBAUDE est l'auteur de nombreux travaux sur le Mythe d'Isis, Gérard de Nerval et les femmes de lettres. Son doctorat de Lettres Modernes a été publié en 1997. Dans sa préface, Claude Pichois considère que ces essais fondent "un nouveau mythe littéraire". Julia Kristeva a écrit qu'il s'agit d'"une impressionnante aventure intellectuelle et personnelle". Camille AUBAUDE a enseigné au Lycée français et au Centre Culturel français du Caire, à l'université PARIS III ainsi que dans une université jordanienne. Figure dominante de la jeune génération poétique, elle a été Directrice adjointe de la revue Phréatique et dirige actuellement une collection de poésie où elle publie des poètes contemporains. Elle a publié Anankê ou la Fatalité (2000) et La Maison des Pages (2002), préfacé par Claude Vigée. Claudine Helft a écrit : c'est "un récit fort particulier dont la prose est poétique" (Aujourd'hui poème, janv. 2003). En assemblant les rites, les lieux et les mythes, Ivresses d'Égypte invite à un voyage dans les paysages de la vallée thébaine et du lac Fayoum en Égypte, de Byblos au Liban et de Pétra en Jordanie.
Camille AUBAUDE est une spécialiste de Gérard de Nerval et a créé le mythe littéraire d'Isis. Ayant choisi Amboise comme patrie d'élection, elle a entrepris la restauration d'un manoir médiéval considéré comme la plus ancienne dépendance du château royal d'Amboise, la célèbre et mystérieuse Maison des Pages de Charles VII. Ce récit, La Maison des Pages, raconte l'histoire de la réhabilitation d'une demeure de plus de cinq siècles. Il relie la ville d'Amboise à la ville mythique d'Alep, en Syrie, la capitale des Croisés. Les errances de la narratrice, Éléonore, unissent ces deux villes. Elles convergent dans l'énigmatique figure de la Joconde. Et les peintures de Léonard de Vinci, mort à Amboise en 1519, hantent cette demeure historique creusée dans la roche, face à la Loire. " Au-dessus des maisons rigoureusement identiques avec leur vigne vierge et leur assise rectangulaire en tuffeau, la demeure médiévale était accrochée au roc. Elle ressemblait à un grand papillon de pierre et de bois, un de ces papillons aux couleurs brunes et rouges, si nombreux l'été dans la région. ". Les deux premières choses que l'on associe à Amboise, c'est le château et Léonard de Vinci. Amboise, c'est cette forteresse, ce château d'habitation, c'est-à-dire une maison, et c'est aussi un homme de qualité, Léonard de Vinci. Léonard est un homme d'art, autant au sens de la création que de la technique, c'est un " homme complet " de la Renaissance, un esprit universel. À cette époque, les maisons étaient construites de façon à mettre en harmonie l'individu avec les forces qui l'entourent, l'enveloppent et le dépassent. Cette "maison d'artiste", selon le mot des entrepreneurs, correspond au type et à la taille de maisons où de très grandes oeuvres ont été accomplies en Europe - voir la maison de Shakespeare à Stratford-upon-Avon, celle de Bach à Weimar. Ce sont des manoirs ni spacieux, ni immenses, ni mesquins, des maisons dignes d'une époque où ont été élaborées de grandes oeuvres. Poésie et connaissance, voilà ce qu'évoque Amboise et en particulier cette maison. Si de nombreuses personnes ressentent le charme particulier de cette ville, c'est grâce au souci de précision architecturale et de rigueur caractéristique d'une cité de la Renaissance, construite pour ainsi dire " sur mesure " dans le paysage. L'aspiration à un savoir complet, universel, le savoir encyclopédique, a été établie à l'époque de Léonard de Vinci, de Ronsard et de Marguerite de Navarre. Il s'agit d'une connaissance harmonieusement équilibrée. Elle apporte la paix de l'âme et oriente vers des régions supérieures, vers la perfection divine, et vers l'identité de la beauté et de la bonté. De telles notions n'ont pas vieilli puisqu'elles ne dépendent pas de modes artificielles. Grâce à certains lieux, on peut maîtriser son destin, et reconnaître ici-bas la beauté plastique et formelle de la poésie. La Maison des Pages est sans contestation possible une maison d'écriture. C'est pourquoi Camille AUBAUDE, poétesse reconnue, raconte comment Éléonore a décidé de la réhabiliter et d'y vivre.
« Les mots sont impuissants et gouvernent le monde. Nous les suivons des yeux quand parfois ils s'envolent, Et nos yeux s'illusionnent de quelques battements d'ailes Qui ne font que décrire en de savantes courbes La froide solitude, éternelle et tranquille, D'une ombre qui explore un désert en plein ciel. » Une écriture et un univers ascétique pour un recueil, signé B. Giusti, qui donne à lire la solitude et le désenchantement, la cruelle lucidité et l'isolement du poète. oeuvre exigeante, où le vers peut se faire tour à tour ample et acéré, délié ou fragmentaire, « Silences » est de ces opus crépusculaires qui offrent un regard sans concession, terrible, sur l'existence et le monde. Camille AUBAUDE, docteur es Lettres, poète et essayiste, a enseigné à l'Université PARIS III, au Centre Culturel Français du Caire, à Chicago, ainsi que dans une université jordanienne. Elle est l'auteur de nombreux travaux sur Gérard de Nerval et a publié Le Mythe d'Isis et Le Voyage en Égypte de Nerval (Kimé, 1997). Dans sa préface, Claude Pichois considère que ces essais fondent « un nouveau mythe littéraire ». Julia Kristeva a bien vu qu'il s'agit d'« une impressionnante aventure intellectuelle et personnelle ». Camille AUBAUDE dirige actuellement une collection de poésie « La maison des pages » (Aumage éd.) où vient de paraître son dernier recueil de proses et poèmes, Ivresses d'Égypte (2003).