Jacqueline Audry a réalisé seize long métrages entre 1946 et 1969, adaptant notamment Colette et Sartre, dans une démarche féministe étonnante dans le contexte idéologique de l'époque. Brigitte Rollet revient ici sur son parcours depuis les années 30, avec la volonté de faire de cet itinéraire singulier le révélateurs d'une histoire plus vaste, des débuts du cinéma à nos jours. S'appuyant sur les cultural et gender studies, l'auteur renouvelle notre vision de la cinéaste, mais aussi notre conception de la réception et de la postérité des films.
Avec le soutien du CNL.
Quand elle publie anonymement Olivia en 1949, Dorothy Bussy ignore encore que ce récit autobiographique d'un amour de jeunesse pour l'une de ses professeures va s'imposer comme une oeuvre nodale au sein d'une vaste galaxie féminine - et lesbienne.
Roman d'apprentissage d'un nouveau genre, il suscite la comparaison avec maints romans comme Claudine à l'école (1900) de Colette, Poussières (1928) de Rosamond Lehmann, ou Jeunes filles en uniforme (1930), pièce de Christa Winsloe, portée à l'écran dès 1931 par Leontine Sagan... Le roman met en scène un couple de femmes et jette un regard neuf sur l'éducation des filles, leur relation au savoir et aux élans du coeur. Jacqueline Audry adaptera fidèlement Olivia au cinéma (1951), parachevant sa tranquille radicalité.
En (re)tissant les fils qui relient les oeuvres et les figures - pour certaines injustement oubliées - gravitant autour de Dorothy Bussy, cet ouvrage vise à rendre son éclat à la constellation dont Olivia est un des astres les plus lumineux .
Cet ouvrage propose une analyse culturelle de la télévision hertzienne. L'un des objectifs premiers est de repérer et étudier les constructions (télé)visuelles des homosexuel-le-s et de l'homosexualité dans les fictions des dix dernières années afin d'évaluer l'ampleur des modifications. Une approche qui intéressera les spécialistes et amateurs d'histoire culturelle, d'histoire des mentalités et des sexualités.
La "création" est une affaire d'hommes ; les femmes sont lectrices, spectatrices, animatrices, mais non point créatrices. Les conditions historiques seules n'expliquent pas les obstacles rencontrés par les femmes, leur absence dans certains arts ou le manque de postérité de leurs oeuvres. Voici un éclairage sur ces questions de légitimité pour les femmes écrivains et les femmes artistes, des pionnières des Beaux-Arts au cinéma de l'après-guerre.
En 2015, Hollywood a été dénoncé par certains comme l'industrie la plus misogyne des États-Unis et les enquêtes officielles pour sexisme se succèdent. En 2014, l'ONU femme conclut une étude sur l'impact du cinéma en affirmant qu'il perpétue la discrimination contre les femmes. L'usine « à rêves » aurait-elle tourné au cauchemar ? Était-ce pire (ou mieux) avant ?
Cet ouvrage s'intéresse aux étapes, développements, figures, chiffres et moments clefs d'une histoire du cinéma amnésique, dont les femmes sont cependant partie prenante et d'un présent où elles demeurent le plus souvent à la marge. Alors qu'elles ont travaillé au cinéma dès son invention, leur place dans l'industrie n'est toujours pas légitime, à l'étranger comme en France et certains postes, rôles et genres cinématographiques restent des bastions masculins. Parallèlement sur les écrans, des stéréotypes d'un autre âge confortent des points de vue archaïques sur les femmes, les hommes et les relations entre les sexes.
Parce que le cinéma est trop important pour n'être confié qu'aux cinéastes, parce que le rôle des images ne se limite pas au seul écran mais conditionne les perceptions et conceptions du féminin ou du masculin, ce livre s'attache à repérer et à souligner ce qui est en train de changer et ce qui perdure, devant et derrière la caméra.
D'une vie courte mais riche et agitée, Renée Vivien a su faire une aventure littéraire et une quête poétique. Issu de la journée d'étude organisée à Paris en 2009 pour commémorer le centenaire de sa mort, ce volume le prouve, qui explore et revisite de multiples aspects de son oeuvre, poésie et prose confondues : la question du genre, l'humour, les jeux avec la fiction, la place du platonisme et de la spiritualité, la relecture de Sappho.
Depuis sa disparition en 1909, la postérité de Vivien s'est déclinée au pluriel, confirmant sa légitimité - et sa marginalité - dans les lettres françaises. La poétesse demeure plus largement une icône, une figure emblématique du saphisme dont la sépulture fait l'objet d'un culte discret mais vivace. Derrière l'image séduisante bien que mortifère de la muse 1900, la modernité de sa plume et de ses choix ne laisse pas de surprendre. Son oeuvre a repris le chemin des éditeurs, les études vivieniennes connaissent un nouvel essor attesté par la variété des contributions recueillies dans cet ouvrage. Celui-ci comporte d'abondantes annexes reproduisant des pièces rares ou inédites, lettres, photos, critiques et autres documents personnels destinés à enrichir l'exploration d'une figure littéraire singulière.
Le film policier/criminel est sans doute le genre le plus européen. Son succès, au cinéma et à la télévision, en fait un grand genre populaire dont cet ouvrage explore la richesse culturelle. Sont aussi privilégiées les dimensions historiques, économiques et idéologiques et sa propension à témoigner des tensions d'une société, ou sa capacité à reconduire ou à déconstruire des normes sexuées.