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Littérature générale
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Devant la beauté de la nature
Alexandre Lacroix
- Flammarion
- Champs Essais
- 14 Avril 2021
- 9782080244437
Un coucher de soleil, un ciel étoilé, une vallée verdoyante peuvent nous laisser muets d'admiration. Pourquoi le spectacle de la nature a-t-il autant d'effet sur nous ?Pour le savoir, Alexandre Lacroix nous embarque dans un voyage philosophique à travers les disciplines, les âges et les continents. On y croise Épicure et Thoreau, mais aussi des peintres, des poètes et des spécialistes de l'évolution. Selon l'auteur, notre sensibilité à la beauté des paysages est une véritable expérience métaphysique, aussi vertigineuse qu'apaisante : elle est constitutive de notre humanité.Aujourd'hui, nous ne vivons plus autant que nos ancêtres au rythme du soleil et des saisons ; nos sens s'émoussent. La modernité nous éloigne de la nature. La crise écologique est donc liée à une crise esthétique.Aussi érudit que jubilatoire, cet essai permet à chacun de poser un regard plus lucide et plus émerveillé sur les paysages qui nous entourent. Un livre nécessaire, qui nous aide à renouer avec la nature, ses rythmes et sa majesté.
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« La paternite´ est la grande affaire de ma vie adulte. Elle a occupe´ une large partie de mon temps. Mon premier enfant est ne´ quand j'avais vingt-cinq ans ; mon cinquie`me quand j'en avais quarante-deux. Quatre garc¸ons, une fille. De deux me`res diffe´rentes.
J'ai attendu que le cycle des naissances s'ache`ve pour raconter cette expe´rience. J'en ressentais le de´sir depuis longtemps. Les romanciers, les intellectuels, s'ils e´voquent souvent leurs pe`res, restent tre`s discrets sur leur propre paternite´. En un sens, je les comprends. E´crire sur ses enfants, c'est prendre le risque de la partialite´. Et puis, comment alimenter le romanesque avec des petits pots ?
A` mesure que j'avanc¸ais dans l'e´criture, j'ai pourtant eu la sensation de relater une e´pope´e. Dans les romans de chevalerie, il y a des duels, des moments lumineux et violents ou` l'on joue sa peau - comme lors d'un accouchement. Il y a des e´preuves aussi - et s'occuper de ses enfants, c'est en affronter sans cesse. Il faut e´carter les dangers autour d'eux, en trac¸ant une route.
Si la filiation est une expe´rience e´pique, c'est encore qu'elle nous confronte a` notre propre mort. Nos enfants sont ce que nous laissons sur Terre apre`s nous. Dans la logique des choses, ils se trouveront re´unis autour de notre cercueil. Mais cela n'a rien de triste. A` mesure que nous vieillissons, nous transfe´rons sur eux notre amour de la vie. » A. L.
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Il existe, à quelques kilomètres de Paris, un lieu méconnu, même si des événements majeurs s'y sont déroulés : la cité de la Muette. À l'origine, elle devait être un fleuron de l'architecture française. Dessinée par deux grands architectes, elle représentait une réponse au Bauhaus allemand, et une révolution du logement populaire. Mais le chantier a été interrompu avant-guerre et, de 1941 à 1944, la Muette est devenue le camp de Drancy, administré par les gendarmes et les nazis. Depuis ces bâtiments, soixante-sept mille Juifs furent déportés.
Le destin de cette cité, qui concentre ce qu'on ne veut pas voir à la fois dans l'histoire et dans la société françaises, ne s'arrête pas là : après la Libération, elle a été aménagée pour y créer des logements sociaux. Les anciennes chambrées des détenus, cloisonnées à la va-vite pour faire des studios et des deux-pièces, sont encore habitées de nos jours.
Dans ce roman choral, l'auteur nous invite à suivre le parcours de deux personnages attachants, Elsa, détenue en 1943, et Nour, un jeune Beur d'aujourd'hui. Ils n'ont pas la même langue, pas le même rapport au désir ni à la mort, mais leurs histoires s'entremêlent et se répondent. Si bien qu'au croisement de leurs monologues, on croit entendre les voix de la Muette.
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Mon père ne sourit pas. Il est assis, légèrement penché. Il porte un bermuda kaki, un K-Way bleu marine et des chaussettes rouges. Le cadrage est imparfait mais cette photo est celle que j'encadrerai, que j'aurai toujours à portée de main. Sa présence s'est imprimée sur cette image. J'avais onze ans quand il s'est suicidé. Un roman bouleversant sur les démons de l'enfance qui reviennent ébranler toutes les certitudes d'un homme adulte.
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De la supériorité des femmes
Alexandre Lacroix
- J'Ai Lu
- Litterature Generale
- 17 Août 2009
- 9782290012444
Voici un roman d'amour ou, mieux encore, l'histoire vécue de la fin d'un amour.
Le héros de ce livre, véritable antimanuel de la séparation, est prêt à tout pour reconquérir la belle, l'indifférente Mathilde : s'éloigner d'elle, lui faire des déclarations longues comme le bras, la demander en mariage à Saint-Pierre de Rome, découvrir l'identité de son amant pour en découdre avec lui... Mais c'est un combat hasardeux, car dans ce genre d'histoire, ce sont les femmes qui mènent la danse, tandis que le mâle est le jouet de ses illusions.
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Jardin du Luxembourg. Un homme s'adresse à une femme qu'il s'apprête à rejoindre : il lui raconte l'histoire des mythiques chaises du Jardin, lui parle de La Nausé de Sartre, fait un détour par la Fontaine Médicis...
Puis il poursuit « en sa compagnie » une exploration sentimentale et savante de Paris. À chaque rue traversée sont convoqués des anecdotes méconnues, des auteurs oubliés et célèbres ou des souvenirs personnels, du temps où le narrateur visitait de nuit les catacombes, escaladait les toits de Paris ou rencontrait à la bibliothèque la femme qui l'attend aujourd'hui.
Dans ce récit aussi érudit qu'accessible, Alexandre Lacroix réussit à partager sa connaissance époustouflante de la ville et à mettre en scène un Paris intime et éternel. Et, ce faisant, il transforme ce roman géographique en un singulier voyage amoureux.
Portrait d'Alexandre Lacroix par Arnaud Février © Flammarion
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Le 12 mars dernier, Alexandre Lacroix s'est rendu dans un studio de France 2, en qualité d'invité, pour participer au débat qui suivait la diffusion du désormais célèbre « Le jeu de la mort » produit par Christophe Nick. Dès les premières minutes de l'émission, le présentateur, Christophe Hondelatte, a fait subir un brutal interrogatoire à l'un de ses invités pour finalement déballer sa vie privée et asséner : « Vous êtes un homosexuel ! » Quand son tour de parole est arrivé, Alexandre Lacroix s'est dit choqué par cette violation de vie privée, dont la brutalité n'était pas sans rappeler le sujet même du débat. Réponse de Christophe Hondelatte à son invité :
« Dégage ! ».
Puis l'animateur se lève, fait le tour de la table : « Viens ! On va s'expliquer, toi et moi, dans ma loge, face à face, sors ! » La tentative d'intimidation a duré 20 minutes. Alexandre Lacroix a tenu bon et l'émission a repris dans le chaos et la confusion. Mais la tribune qu'il a publiée le lendemain dans Libération a été le point de départ d'une campagne de diffamation et de pressions rocambolesques.
Partant de cette anecdote, ce pamphlet nous éclaire sur le fonctionnement de la télévision et livre une critique radicale du pouvoir insensé qu'elle a pris dans nos vies et dans la société contemporaine.
Et si la télé était devenue le premier pouvoir, le Téléviathan ?
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« À seize ans, j'ai découvert les livres de Nietzsche. J'ai lu La Généalogie de la morale au moment de mon anniversaire. Ces lectures m'ont plongé dans une douce, amère et terrible folie. Leur effet a duré un peu plus d'un an. Pendant quatorze mois, j'ai vu le monde, j'ai parlé, j'ai agi, j'ai respiré même à travers Nietzsche. Rien d'autre n'existait, j'étais habité par sa pensée, possédé par elle. Le livre que vous tenez entre les mains est une reconstitution, aussi fidèle que la mémoire le permet, de cette possession. »
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Sommer a un problème, mais il est le seul à l'ignorer : il travaille sans cesse. Directeur de la chaîne logistique d'une grande entreprise, il a oublié qu'une autre vie était possible. Il jongle entre les réunions commerciales, les coups de fil et les manoeuvres malveillantes de son supérieur hiérarchique, et se targue de maîtriser son emploi du temps à la perfection. Bien sûr, il y a comme un paradoxe entre son engagement, à corps perdu, dans son métier et la dimension parfaitement dérisoire de celui-ci : vendre toujours plus de biscuits à toujours plus de clients. Mais il continue. Jusqu'à ce qu'un grain de sable vienne gripper cette machine bien huilée. En mettant en scène l'homo faber des temps modernes, Alexandre Lacroix nous offre un roman percutant sur notre relation au travail quand elle est vécue comme une servitude volontaire. L'homme qui aimait trop travailler s'ouvre comme une comédie mais pourrait bien se muer en tragédie contemporaine.
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Être sur terre et ce que j'en retiens C'est l'histoire de Francis et Baptiste ils dînent ensemble un soir de printemps ils célèbrent à leur façon en buvant et en parlant la prescription d'un crime qu'ils ont commis quand ils étaient adolescents C'ETAIT DANS UN DESERT Et l'on apprend la vie qu'ils ont menée après, chacun à sa manière supporte le poids du secret JUSQU'AU MATIN Alexandre Lacroix a vingt-six ans Il est l'auteur de PREMIERES VOLONTES (Grasset) et de SE NOYER DANS L'ALCOOL ? (PUF)
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Alexandre LACROIX est écrivain. Il a publié dans la même collection Se noyer dans l'alcool ? en 2001.
L'objectif de cet essai est de montrer que la critique littéraire, et plus précisément la lecture comparée des romans, peut apporter une contribution à la compréhension de la personnalité criminelle. Ouvrage original et synthétique traitant de la présence du thème du meurtre et des personnages criminels dans les romans contemporains.
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« J'aime avant tout la révolte. Si je pouvais partir, je partirais en guerre contre le monde entier. Mais ce n'est pas possible. Alors, mes amis et moi, nous nous sommes rabattus sur une cible plus modeste. Nous avons choisi de diriger nos attaques contre la machine à endormir les foules : je parle bien sûr de la télévision. Nous sommes fatigués des images, du conditionnement permanent qu'on nous impose. Pour nous, la télévision ne sert qu'à niveler les consciences. Elle empêche les grandeurs, les excentricités, tout ce qui fait que les hommes pourraient se mettre debout et vivre enfin quelque chose de mystique, de fou, de divin... »
Ainsi parle le héros de cette histoire, Mathieu Labech, meneur d'un groupe de jeunes révolutionnaires baptisé la « Mire ». L'action s'enchaîne sur un rythme rapide. Distributions de tracts, sabotages, incendies volontaires, plongée dans la clandestinité et la guérilla urbaine : les personnages sont prêts à tout pour faire entendre leur voix, pour nuire à l'industrie des images, à cette dictature des écrans dans laquelle nous vivons.
La Mire renoue avec le genre du roman engagé et invente un mythe résolument contemporain : celui des vidéo-clastes, les casseurs de télé.
© Flammarion, 2003 -
Vivre quoi ? Par où commencer ? A vingt ans, un jeune homme essaie d'ordonner ses souvenirs. Pendant l'été, retranché dans un appartement vide, à Paris, il affronte l'énigme d'un suicide survenu dix années plus tôt. Un matin, l'escabeau roule à terre, une corde se tend, le corps est suspendu dans le vide. Le jeune homme découvre un visage fermé, en paix, comme libre enfin : celui de son père. Il l'aimait, ce père, brillant et furieux, tour à tour mystique, inquiet ou joyeux. Il aimait ses angoisses, sa distance d'avec les choses, son goût pour les femmes, les prières qu'ils faisaient ensemble, père et fils. Il était fasciné par ses nuits difficiles, sans sommeil, à écouter Bach en attendant l'aube... L'adolescent en deuil affronte toutes les tentations. Est-il possible d'imiter la ferveur insensée de ce père, tout en restant attaché à la vie ? Sa mère, sa grand-mère, une cohorte de médecins, d'amis, de femmes, l'observent, l'aiment, l'empêchent... Le jeune homme, peu à peu, démêle les figures qui se confondent, le passé de son père et ses propres jours. Sur un coup de tête, il part à Lisbonne. Il y retrouve Mathilde, d'une sensualité arrogante, Mathilde qui le fuit... Entraînera-t-elle le jeune homme hors de sa rêverie ? Saura-t-il imprimer à leurs jours, à la chair, ses premières volontés ?
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Tout à l'heure, avenue de la République, j'ai entendu une femme, assise au milieu d'un groupe de clochards, qui braillait en levant haut sa canette : «Il paraît que le scratch, c'est pour demain ! Nous, on s'en fout, on est prêt pour l'atterrissage !» Elle répétait à l'envi, visiblement très contente d'elle, sa petite phrase, sa trouvaille : «Le scratch est pour demain !»