Il existe, à quelques kilomètres de Paris, un lieu méconnu, même si des événements majeurs s'y sont déroulés : la cité de la Muette. À l'origine, elle devait être un fleuron de l'architecture française. Dessinée par deux grands architectes, elle représentait une réponse au Bauhaus allemand, et une révolution du logement populaire. Mais le chantier a été interrompu avant-guerre et, de 1941 à 1944, la Muette est devenue le camp de Drancy, administré par les gendarmes et les nazis. Depuis ces bâtiments, soixante-sept mille Juifs furent déportés.
Le destin de cette cité, qui concentre ce qu'on ne veut pas voir à la fois dans l'histoire et dans la société françaises, ne s'arrête pas là : après la Libération, elle a été aménagée pour y créer des logements sociaux. Les anciennes chambrées des détenus, cloisonnées à la va-vite pour faire des studios et des deux-pièces, sont encore habitées de nos jours.
Dans ce roman choral, l'auteur nous invite à suivre le parcours de deux personnages attachants, Elsa, détenue en 1943, et Nour, un jeune Beur d'aujourd'hui. Ils n'ont pas la même langue, pas le même rapport au désir ni à la mort, mais leurs histoires s'entremêlent et se répondent. Si bien qu'au croisement de leurs monologues, on croit entendre les voix de la Muette.
Jardin du Luxembourg. Un homme s'adresse à une femme qu'il s'apprête à rejoindre : il lui raconte l'histoire des mythiques chaises du Jardin, lui parle de La Nausé de Sartre, fait un détour par la Fontaine Médicis...
Puis il poursuit « en sa compagnie » une exploration sentimentale et savante de Paris. À chaque rue traversée sont convoqués des anecdotes méconnues, des auteurs oubliés et célèbres ou des souvenirs personnels, du temps où le narrateur visitait de nuit les catacombes, escaladait les toits de Paris ou rencontrait à la bibliothèque la femme qui l'attend aujourd'hui.
Dans ce récit aussi érudit qu'accessible, Alexandre Lacroix réussit à partager sa connaissance époustouflante de la ville et à mettre en scène un Paris intime et éternel. Et, ce faisant, il transforme ce roman géographique en un singulier voyage amoureux.
Portrait d'Alexandre Lacroix par Arnaud Février © Flammarion
Le portrait d'un adolescent qui, l'espace d'un an, a parlé, agi, respiré avec Nietzsche.
Loin d'adoucir les moeurs, la philosophie peut être une drogue dure, déchirant avec violence le voile d'inconscience qui recouvre le monde de l'enfance.
Voici un roman d'amour ou, mieux encore, l'histoire vécue de la fin d'un amour.
Le héros de ce livre, véritable antimanuel de la séparation, est prêt à tout pour reconquérir la belle, l'indifférente Mathilde : s'éloigner d'elle, lui faire des déclarations longues comme le bras, la demander en mariage à Saint-Pierre de Rome, découvrir l'identité de son amant pour en découdre avec lui... Mais c'est un combat hasardeux, car dans ce genre d'histoire, ce sont les femmes qui mènent la danse, tandis que le mâle est le jouet de ses illusions.
Sommer a un problème, mais il est le seul à l'ignorer : il travaille sans cesse. Directeur de la chaîne logistique d'une grande entreprise, il a oublié qu'une autre vie était possible. Jusqu'à ce qu'un grain de sable vienne gripper cette machine bien huilée.
« Il me semble très improbable que le parcours d´une existence, de nos jours, suive la logique d´une Odyssée - c´est-à-dire d´une expédition qui nous force à quitter la terre natale pour aller conquérir le monde, puis nous permet d´y revenir après des années d´errance. Non, les vies que nous menons ne retourneront pas à leur point de départ. Elles sont faites d´arrachements successifs, par lesquels nous devons faire plusieurs fois le deuil de nos origines. Le village natal était autrefois une certitude, il est devenu un fantasme. » A. L.
Trois journées. Trois étapes décisives dans la vie d´un homme. Une halte, au cours d´une traversée des Alpes à bicyclette, dans un camping au bord du lac Léman, en compagnie de deux femmes étranges. Un retour au pays natal, pour faire un dernier inventaire des affaires laissées par un père disparu vingt ans plus tôt. La naissance, dans une maternité parisienne, d´un petit garçon. Et chaque fois, le passé qui fait irruption, les démons de l´enfance qui reviennent ébranler toutes les certitudes.
Vivre quoi ? Par où commencer ? A vingt ans, un jeune homme essaie d'ordonner ses souvenirs. Pendant l'été, retranché dans un appartement vide, à Paris, il affronte l'énigme d'un suicide survenu dix années plus tôt. Un matin, l'escabeau roule à terre, une corde se tend, le corps est suspendu dans le vide. Le jeune homme découvre un visage fermé, en paix, comme libre enfin : celui de son père. Il l'aimait, ce père, brillant et furieux, tour à tour mystique, inquiet ou joyeux. Il aimait ses angoisses, sa distance d'avec les choses, son goût pour les femmes, les prières qu'ils faisaient ensemble, père et fils. Il était fasciné par ses nuits difficiles, sans sommeil, à écouter Bach en attendant l'aube... L'adolescent en deuil affronte toutes les tentations. Est-il possible d'imiter la ferveur insensée de ce père, tout en restant attaché à la vie ? Sa mère, sa grand-mère, une cohorte de médecins, d'amis, de femmes, l'observent, l'aiment, l'empêchent... Le jeune homme, peu à peu, démêle les figures qui se confondent, le passé de son père et ses propres jours. Sur un coup de tête, il part à Lisbonne. Il y retrouve Mathilde, d'une sensualité arrogante, Mathilde qui le fuit... Entraînera-t-elle le jeune homme hors de sa rêverie ? Saura-t-il imprimer à leurs jours, à la chair, ses premières volontés ?
Être sur terre et ce que j'en retiens C'est l'histoire de Francis et Baptiste ils dînent ensemble un soir de printemps ils célèbrent à leur façon en buvant et en parlant la prescription d'un crime qu'ils ont commis quand ils étaient adolescents C'ETAIT DANS UN DESERT Et l'on apprend la vie qu'ils ont menée après, chacun à sa manière supporte le poids du secret JUSQU'AU MATIN Alexandre Lacroix a vingt-six ans Il est l'auteur de PREMIERES VOLONTES (Grasset) et de SE NOYER DANS L'ALCOOL ? (PUF)
Trois jeunes gens ont formé un groupuscule, la Mire, pour mener des opérations de guérilla contre la télévision et ceux qui la font, pour lutter contre la somnolence des foules, dénoncer la dictature des images et éteindre tous les écrans.
Alexandre LACROIX est écrivain. Il a publié dans la même collection Se noyer dans l'alcool ? en 2001.
L'objectif de cet essai est de montrer que la critique littéraire, et plus précisément la lecture comparée des romans, peut apporter une contribution à la compréhension de la personnalité criminelle. Ouvrage original et synthétique traitant de la présence du thème du meurtre et des personnages criminels dans les romans contemporains.
En 2003, 120 personnes embarquent un vendredi soir à Paris, à bord d'un Boeing à destination de San Francisco. Dans cet appareil aménagé en boîte de nuit, quatre hommes et deux femmes ne cessent de se croiser et de se dévoiler, grisés par l'ambiance de ce lieu particulier, loin des préoccupations terrestres. Mais cette insouciance ne dure pas car à la septième heure de vol, un imprévu s'annonce.