Cette très belle édition illustrée du texte intégral de l'Odyssée dans la traduction de Mario Meunier offre l'occasion de lire ou relire un classique de la littérature mondiale, tout en appréciant le travail exceptionnel de Jean-Marc Rochette.
L'artiste s'est rendu à Ithaque où il a peint les paysages qui ouvrent les vingt-quatre chants. Il s'est détaché de plus en plus de sa formation de dessinateur pour aller plus loin dans une spontanéité qui bien souvent frise l'abstraction, offrant au lecteur une nouvelle vision de l'oeuvre.
A travers la dramatique confrontation de deux hommes autrefois amis, Les Braises évoque cette inéluctable avancée du temps. Livre de l'amitié perdue et des amours impossibles, où les sentiments les plus violents couvent sous les cendres du passé, tableau de la monarchie austro-hongroise agonisante, ce superbe roman permet de redécouvrir un immense auteur dont l'oeuvre fut interdite en Hongrie jusqu'en 1990.
Une chasse au trésor surréaliste dans une ville rendue mutante par la pollution. Inspiré d'un fait réel.Centralia est une ville fantôme, surchauffée depuis des années par des incendies de mines souterrains, et occupée par des troupes d'envahisseurs : les nasiques. Quelques habitants survivent dans cette étrange cité, et subissent des mutations causées par des vapeurs toxiques. Mais les lieux abriteraient également un fabuleux trésor !Un groupe aussi décidé qu'hétéroclite se met en quête du magot, chacun pour ses raisons, et arpente les rues et les airs de la dangereuse métropole. Afin de devenir riches, nos héros devront survivre à la température étouffante, aux vapeurs toxiques et aux attaques des nasiques, sans compter les imprévus du voyage...
Les promesses du moment populiste ont vacillé, comme en témoignent les défaites de Jeremy Corbyn, Bernie Sanders et Jean-Luc Mélenchon, tandis que la pandémie de Covid-19 a fait naître un fort besoin de protection, créant un terrain favorable aux dérives autoritaires de la politique. Cette nouvelle situation représente un défi pour la gauche, qui doit se réinventer, mais quelle stratégie adopter?Rappelant les mots de Spinoza: «Les idées n'ont de force qu'à partir du moment où elles rencontrent des affects», Chantal Mouffe montre qu'il est urgent pour la gauche, si elle veut faire face à une crise à la fois économique, sociale et écologique, de fédérer les citoyens autour d'un projet politique animé non par la peur, mais par la perspective d'un monde différent, qui associe lutte contre les inégalités et défense de l'environnement. Elle invite ainsi à la création d'une large coalition autour de valeurs démocratiques partagées et d'affects communs, sous la bannière d'une « révolution démocratique verte». Philosophe politique belge, s'inscrivant dans le courant de pensée post-marxiste, Chantal Mouffe est la principale représentante de ce que l'on a appelé «la démocratie radicale». Ses travaux ont notamment inspiré le mouvement Podemos en Espagne et influencé La France insoumise de Jean-Luc Mélenchon. Elle est l'auteure, chez Albin Michel, de L'Illusion du consensus (2016) et de Pour un populisme de gauche (2018).
Sans l'eau, la vie est impossible. Les humains la boivent, mais ils l'utilisent aussi pour voyager, transporter des marchandises et produire de l'électricité.
Comment est-elle apparue sur Terre ? Quelles sont ses propriétés ? Qu'est-ce qui provoque une inondation ou, au contraire, une grande sécheresse ? Pourquoi flotte-t-on à la surface de la mer Morte ?
Un documentaire captivant pour découvrir et apprendre à préserver la plus vitale des ressources terrestres.
Le vent est un phénomène naturel provoqué par un des quatre éléments, l'air. Il peut être utile mais aussi extrêmement dangereux, ce qui le rend à la fois passionnant et mystérieux.
Comment se forme-t-il ? Quelles conséquences peut avoir une tornade ? Qui a réussi l'exploit de survoler l'Himalaya en planeur ? Où souffle le simoun ou bien le mistral ?
Un documentaire fascinant qui nous emmène dans un formidable voyage au gré du vent.
Inédit en France, le Journal du grand écrivain hongrois Sándor Márai éclaire l'homme et l'oeuvre d'une lumière nouvelle.
Romancier, chroniqueur, Sándor Márai fut également le témoin et l'acteur d'une époque dont il a consigné les événements dès 1943 dans un Journal qui l'a accompagné jusqu'à la fin de ses jours, devenant un de ses chefs-d'oeuvre.
Ce premier volume couvre la période historique la plus riche la guerre, l'arrivée des Soviétiques, le départ en exil et dévoile des passages plus personnels de l'oeuvre où se déploient la causticité et la clairvoyance de l'homme de lettres.
Sous la direction de la traductrice Catherine Fay, avec la collaboration d'András Kányádi, maître de conférences à l'INALCO, cette édition du Journal apparaît comme la pièce maîtresse de l'oeuvre de Márai : au fil de pages superbes, où le moindre détail prend une ampleur romanesque, on assiste à la pensée en mouvement d'un homme conscient que sa seule façon d'être au monde est l'écriture.
C'est une petite boule de poils qui gambade et aboie. Il n'est pas beau mais semble avoir de l'esprit et bientôt, grâce à ses maîtres, de bonnes manières...
Tchoutora est le nom de ce chiot joyeux que Monsieur a décidé d'offrir à Madame en ce Noël 1928 assombri par la crise économique. Bien qu'attendrissant, le quadrupède se montre vite rétif aux règles que dicte la bonne société à un « être inférieur » de son espèce, et bouleverse de sa turbulente présence la vie du couple...
Sandor Marai, un des plus grands écrivains hongrois du XXe siècle, analyse les moeurs de la bourgeoisie de son époque avec une ironie réjouissante. Drôle, subtil, élégant et incisif, ce roman aux allures de conte moral révèle une facette méconnue de l'auteur des Braises.
Dernier jour à Budapest, publié en Hongrie en 1940, réunit de manière singulière deux virtuoses de la littérature hongroise du XX e siècle. Sándor Márai, l'auteur des Braises, y rend hommage à son maître, Gyula Krúdy, dandy ténébreux et personnage légendaire de la bohème littéraire de Budapest, surnommé ici Sindbad, comme le héros de plusieurs de ses nouvelles.
Un matin du mois de mai, Sindbad quitte son domicile d'Óbuda en promettant à sa femme de rapporter, avant la tombée de la nuit, les soixante pengös nécessaires à l'achat d'une robe pour leur petite fille.
Mais à peine parti, ses bonnes intentions se dissipent.
Cédant à la tentation d'une balade en calèche, il se laisse aller à une douce flânerie, revisitant le Budapest d'hier, au gré des lieux aimés : le bain turc, où « Orient et Occident fusionnaient dans les brumes de chaleur », le café Chicago où il écrivait, les restaurants où il dînait...
Entre Histoire et fiction, Sándor Márai livre un récit envoûtant et nostalgique, à la beauté crépusculaire, où ses propres souvenirs d'avant-guerre se mêlent, avec une puissance évocatrice décuplée, à l'imaginaire de l'un des plus grands écrivains hongrois.
1933. Tandis qu'Hitler prend le pouvoir en Allemagne, le régime stalinien décide de vaincre les dernières formes de résistance paysanne à la collectivisation des terres. Dans cette lutte sans merci, Staline ordonne la déportation des koulaks - les paysans prétendument riches -, la réquisition systématique des récoltes et des biens, et fait établir des listes noires de villages à affamer, avec interdiction de quitter le territoire. L'Ukraine, le grenier à blé de l'Union soviétique, est le théâtre principal d'une famine qui, en quelques mois, fera quatre millions de victimes.
Largement occultée jusqu'à la période de la glasnost, la famine en Ukraine constitue un événement central de l'histoire de l'URSS. À partir de récits souvent insoutenables de survivants, Georges Sokoloff rappelle l'inexorable développement de cette guerre contre les paysans, qu'il considère comme un véritable choix politique. Après avoir retracé les conditions de déroulement de la famine et le processus d'escalade de la terreur, il nous livre une analyse inédite, essentielle à la compréhension du phénomène totalitaire du XXe siècle.
Petit Loup qui sait tout passe son temps à lire de gros livres et à étudier le ciel. Alors, qu'on ne vienne pas le déranger ! Un jour, il est appelé au chevet du roi malade pour le guérir. Mais le chemin s'avère long et difficile... Tout seul, y parviendra-t-il ?
Rome, 1598. L'Inquisition sévit contre les hérétiques.
Enfermés dans des cellules, affamés, torturés, ces derniers reçoivent à la veille de leur exécution sur le Campo dei Fiori la visite d'un inquisiteur pour les inciter à se repentir et à reconnaître publiquement leurs fautes.
Venu prendre des « leçons d'Inquisition », un carme d'Avila demande à suivre la dernière nuit d'un condamné.
Malgré sept ans de prison et de tortures, celui-ci ne s'est jamais repenti. Son nom : Giordano Bruno. L'Espagnol assiste aux dernières exhortations, vaines, des inquisiteurs, et accompagne au petit matin le prisonnier au bûcher. Saisi par la violence de cette expérience, il voit toutes ses certitudes vaciller.
Écrit en 1974 - Sándor Márai vit alors en Italie -, ce roman autour de la figure de Giordano Bruno, où s'entremêlent passé lointain et passé proche, révèle un aspect inédit de l'oeuvre du grand écrivain hongrois. Nourri de l'expérience de la guerre, du fascisme, et du stalinisme qui poussera Márai à l'exil, il expose le regard lucide d'un homme sur l'idéologie totalitaire, conçue pour broyer la volonté et la dignité humaines.
Ces dix nouvelles histoires poétiques, philosophiques et drôles viennent compléter le premier volume de Toon Tellegen, N'y a-t-il personne pour se mettre en colère ?
Une variation brillante autour des différents états de la colère, pour nous rappeler que la colère n'est pas la haine mais cette émotion flamboyante qui peut tout à la fois apaiser, lier, dénouer, faire grandir et souvent rire aux éclats. Après le succès de N'y a-t-il personne pour se mettre en colère ?, un second volet haut en couleur !À partir de 6 ans
Pièce maîtresse d'une oeuvre majeure, le Journal du grand écrivain hongrois Sándor Márai offre un regard unique sur l'homme et son rapport à l'écriture.
Après Les Années hongroises (prix Clarens du Journal intime 2019) qui couvrait la période 1943-1948, ce second volume suit la trajectoire de l'auteur des Braises à travers ses années d'exil.
Sándor Márai y décrit avec une sincérité déchirante sa vie d'écrivain apatride en Italie, son espoir d'une vie meilleure à New York, sa quête littéraire, tout en évoquant avec une grande lucidité la situation dans le monde, de l'emprise du communisme en Hongrie au début de la guerre froide.
Chroniqueur d'exception des drames de l'Histoire, Sándor Márai déploie un talent littéraire et une finesse d'analyse qui percent à chaque page de ce Journal et le consacrent comme l'un plus des grands écrivains européens du XXe siècle.
Un jeune Hongrois de 27 ans, docteur en philosophie, dont nous ne saurons pas le nom, arrive à Paris en juin 1926 après un an d'études à Berlin. Il restera deux années en France, entre un Paris où ses points d'attache se résument à quelques cafés, cabarets et hôtels, et une Bretagne idyllique où l'entraîne une femme rencontrée à Montparnasse.
Etranger à ce pays qui le fascine et le maltraite, étranger aux autres, étranger à lui-même, ce jeune homme sur le fil du rasoir cherche à conforter sa condition d'Européen et à appréhender qui il est, ce qu'il aime ou rejette. Il évolue parmi d'autres étrangers - un Albanais, un sculpteur hongrois, un Russe, une Danoise qui écrit des livres pour enfants - qui tous survivent comme lui tant bien que mal, dans le Paris de la fin des années folles, décrit de façon expressionniste, avec une grande force d'évocation.
Au terme de son séjour, notre héros aura expérimenté l'étrangeté des rapports humains, et aussi les effets d'une xénophobie qu'il ne soupçonnait pas.
Dans une petite ville de la province hongroise, un respectable professeur de latin mène une vie terne et solitaire, dénuée de surprise. Lorsqu'il entreprend de tenir son Journal, pour « faire passer le temps », cette apparente tranquillité vole en éclats. Au fur et à mesure qu'il confie les menus faits et gestes de ses journées, des bribes de souvenirs d'enfance lui reviennent, la glace qui recouvrait ses émotions se craquèle, et sa propre vérité surgit enfin. Cette première fêlure en annonce une autre, qui va faire basculer sa vie : un premier amour, violent, tardif, ravageur...
Sous la forme du journal intime, ce premier roman de Sandor Marai relate de manière saisissante la renaissance et la descente implacable d'un homme dans la psychose. Il impose d'emblée le talent magistral du grand auteur des Braises, L'Héritage d'Esther, Métamorphoses d'un mariage...
Et exaltée de Francesca et l'inquiétant comte de Parme, son vieil époux, il rencontre et finit par vaincre à sa manière la tentation de l'Amour. Inspiré d'un épisode de la vie de Casanova, La Conversation de Bolzano met en scène une aventure troublante du séducteur vénitien. Avec une langue toute musicale, construit comme un opéra, ce roman splendide qui connut un succès considérable dans la Hongrie des années quarante est l'?uvre d'un des plus grands stylistes hongrois.
La fin de l'empire austro-hongrois et ses prolongements crépusculaires ont inspiré des écrivains majeurs comme les Autrichiens Joseph Roth, Stefan Zweig ou Arthur Schnitzler. Il faut y ajouter le Hongrois Sandor Marai (1900-1989) qui, aujourd'hui, est enfin reconnu comme un immense écrivain européen.
L'Héritage d'Esther, publié en 1939, rassemble en un bref récit tout ce qui fait l'art de Marai. Retirée dans une maison qui menace ruine, engourdie dans une solitude qui la protège, une femme déjà vieillissante voit soudain ressurgir le seul homme qu'elle a aimé et qui lui a tout pris, ou presque, avant de disparaître vingt ans plus tôt. La confrontation entre ces deux êtres complexes - Esther la sage, ignorante de ses propres abîmes et Lajos l'insaisissable, séducteur et escroc - est l'occasion d'un de ces face à face où l'auteur des Braises et de La Conversation de Bolzano excelle. Un face à face où le passé semble prêt à renaître de ses cendres, le temps que se joue le dernier acte du drame, puisque "la loi de ce monde veut que soit achevé ce qui a été commencé."
Ce livre, qui chronique les dix années entre l'Anschluss (mars 1938) et l'exil définitif de Márai (1948), constitue le dernier volet des Confessions d'un bourgeois. Il n'a jamais été publié du vivant de Márai. On l'a cru perdu. Il a été retrouvé et a paru en 2013 à Budapest.
Pour répondre à la question centrale du livre, « Comment la Hongrie en est-elle arrivée là ? », c'est-à-dire à pactiser avec l'Allemagne nazie, puis à devenir un satellite de l'Union soviétique, Márai se livre à une analyse approfondie de la société hongroise, indissociable d'une analyse de la situation mondiale, fondée sur une réflexion étonnamment moderne, d'une lucidité presque visionnaire.
Son point de vue est celui d'un bourgeois assumé, un humaniste aspirant à un ordre juste qui pourrait prendre la forme d'un socialisme modéré.
L'écrivain hongrois Sandor Marai (1900-1989) est considéré aujourd'hui comme l'une des plus grandes voix de la littérature européenne. Antifasciste avant la guerre, « ennemi de classe » sous l'ère soviétique, témoin d'un monde qui se délite, il connut avant son exil officiel vers les États-Unis un tragique exil intérieur. Rédigés vingt ans après les événements évoqués, ces Mémoires inédits composent une fresque saisissante de la Hongrie à une époque cruciale de son histoire et mettent en lumière le trajet bouleversant de l'auteur des Braises. Avec la sensibilité et la verve caustique qui le caractérisent, Marai raconte l'entrée victorieuse des chars soviétiques en Hongrie en 1944, ses premiers contacts avec l'« homo sovieticus » et l'instauration du régime communiste. Au-delà du témoignage historique, c'est la qualité de son regard, détaché de toute idée préconçue, qui donne à ces écrits toute leur force. Bientôt, face à la bolchevisation forcée, à la censure et à la répression, l'écrivain doit se résigner à l'évidence : l'humanisme est assassiné, on assiste au triomphe d'une nouvelle barbarie à laquelle, une fois de plus, le peuple se soumet. Isolé et impuissant, Marai décide de quitter son pays : « Pour la première fois de ma vie, j'éprouvai un terrible sentiment d'angoisse. Je venais de comprendre que j'étais libre. Je fus saisi de peur », écrit-il la nuit de son départ, en 1948.
Au début des années 40, dans le bureau d'un ministère, un haut fonctionnaire hongrois de 45 ans reçoit une jeune réfugiée finlandaise de 22 ans, qui demande son aide pour obtenir un permis de résidence et de travail. Saisi, il croit reconnaître en elle la jeune fille qu'il a aimée mais en aimait un autre, et qui s'est suicidée cinq ans plus tôt. Elle en est le parfait sosie.
Il invite à l'opéra cette « mouette » venue de si loin, et la soirée se prolonge chez lui, très avant dans la nuit, par une conversation - ou plutôt un de ces doubles monologues dont Márai a le secret. Elle expose son histoire, les détours qui l'ont amenée en Hongrie, il s'exalte sur le hasard, les coïncidences. La tension de cette rencontre énigmatique est encore accrue par l'imminence de la guerre et l'attente d'un coup de téléphone dont on devine qu'il est d'une importance capitale non seulement pour l'homme mais pour le pays...
Tandis que leurs pères sont au front, des adolescents découvrent en bande leur indépendance.
Livrés à eux-mêmes, menés par les démons de leur révolte, ils inventent des jeux qui leur permettent de renverser le monde des adultes, d'échapper à l'autorité de leur famille. C'est l'apprentissage de tous les dangers, de toutes les déraisons. Sur fond de guerre, la découverte de la vie, de la sexualité, le passage du rêve de l'enfance aux réalités du monde ne vont pas sans danger. Ecrits en 1929, roman du destin hongrois, des grands bouleversements nés de la Première Guerre mondiale, Les Révoltés, où le Cocteau des Enfants terribles sut se reconnaître, mêlent de façon étonnamment réussie les troubles de l'adolescence et la confusion d'une époque.
A Noël 1942, dans une auberge de Transylvanie engloutie sous la neige, un couple adultère vient de se suicider. Le narrateur y rencontre Z., musicien autrefois célèbre, disparu de la scène depuis trois ans. Peu après, il apprend la mort de Z. et reçoit par la poste les confessions du pianiste.
Z.y raconte la maladie brutale et mystérieuse qui s'est abattue sur lui à Florence, à l'issue d'un concert, en 1939. Il passe trois mois à l'hôpital, où quatre infirmières (des religieuses) lui dispensent l'oubli à coup de morphine. Tandis qu'au dehors la guerre se déchaîne, Z. mène à huis clos un conflit intérieur contre son mal - conséquence peut-être de sa relation d'amour platonique avec une femme mariée frigide.
Z. guérira-t-il, et pour retourner vers quelle vie ? Dans ce roman contemplatif, somnambulique et profond, Márai développe une réflexion sur le langage complexe du corps, l'impuissance de l'artiste, l'amour, instrument de vie et de mort, mais aussi sur le don de soi et la générosité qui sauve.
Traduit pour la première fois en français, Divorce à Buda, publié en Hongrie en 1935, s'inscrit dans la lignée de L'Héritage d'Esther ou des Braises, romans qui ont révélé Sandor Marai comme l'un des plus grands auteurs hongrois du XXe siècle.
Unité de lieu, de temps et d'action : dans une Buda somnambulique, deux hommes se retrouvent après de longues années pour un face à face nocturne. L'un est juge, l'autre médecin. Anciens camarades d'école, la vie les a séparés, et c'est aujourd'hui le divorce du médecin, que le juge s'apprête à prononcer, qui les réunit. Autour de la figure d'une femme, la réminiscence du passé fait émerger peu à peu un secret enfoui.
« Roman de la bourgeoisie hongroise, fondatrice de la Hongrie moderne », selon l'auteur, cette oeuvre d'une grande subtilité évoque un monde en crise mais aussi de façon poignante l'ambivalence des sentiments et l'illusion tragique de l'amour total.