C'est la fin de l'été et les trois vieilles tantes de Garmann arrivent avec leur arthrose et leur gâteau meringué... Perché en haut d'un arbre, l'enfant observe la nature qui se change pour l'automne, la vieillesse qui, à petits pas, s'approche doucement, sereinement, de la fin. Lui, Garmann, a des papillons noirs dans le ventre car demain il va entrer au CP. Et les adultes, ont-ils peur aussi ? Maman, papa, les trois tantes égrènent à l'oreille de l'enfant leurs peurs, grandes ou petites, pour dire combien elles sont naturelles et nécessaires à la vie.
Johanne et Hanne sont jumelles, elles se ressemblent trait pour trait, tout le monde le dit. Mais Garmann, lui, les trouve différentes. Il sait combien Hanne est brutale et cruelle, combien Johanne est douce et rêveuse. D'ailleurs Johanne a un secret à partager avec Garmann : il y a dans les bois quelque chose, une sorte de capsule spatiale abandonnée qu'elle veut lui montrer. L'endroit devient bientôt leur cachette, le vaisseau secret où ils se retrouvent, à l'abri des regards ironiques de Hanne et des autres.
« Un jour où tout était douloureux et où il pleuvait des clous, Anna renversa le monde et emmena son père en voyage. Quelque part où ils pourraient ensemble nager avec les oiseaux et voler avec les poissons. Bien au-delà de la Fosse des Mariannes et de la Nébuleuse du Crabe, tout au bout du ciel. » Ainsi commence le nouvel album de Stian Hole. Anna et Papa sont seuls depuis la mort de Maman et pour combattre la douleur, l'enfant entraîne son père dans un monde inventé, un ciel féérique où l'on croise d'autres absents, un ciel habité de souvenirs, retentissant de conjectures paradisiaques, un ciel où l'on peut parler de Maman et se sentir heureux.