Les huit villages de l'Ajusco se trouvent situés sur le massif montagneux qui borde, au sud, le plateau de México. La sierra était peuplée, avant l'arrivée des Espagnols, par des populations tépanèques qui avaient été soumises par les Aztèques à qui elles payaient tribut. Après la Conquête, la population fut regroupée en villages qui purent conserver leurs anciennes terres communales dont les limites furent définies assez tôt. La région appartenait au marquisat de Cortés. Ce ne fut qu'au xviie siècle que furent octroyées les premières concessions de terres dans la région sur les espaces assez vastes laissés libres entre les villages. Très rapidement, les premiers domaines, de taille modeste, furent peu à peu réunis entre les mains de quelques personnes; à la fin du xviie siècle s'étaient constituées les trois grandes haciendas de la sierra qui allaient subsister jusquà nos jours. Entre elles et les villages, les relations furent importantes, à la fois conflictuelles et économiques. Au xixe siècle, on assiste à un développement très intéressant de la petite et moyenne propriété paysanne, d'une part sur certaines terres communales fractionnées au temps de Porfirio Díaz selon les lois libérales et d'autre part, sur des terres d'haciendas vendues en lotissement. Ces propriétés paysannes furent remises en cause par la réforme agraire contemporaine qui tenta de redonner aux villages leurs terres communales ainsi que les terres spoliées par les haciendas de l'époque coloniale au xixe siècle, ce qui provoqua les graves conflits qui existent encore actuellement au sein des communautés paysannes.
Le troisième numéro de la série Rabinal et la vallée moyenne du Chixoy, publié en 1981 dans le cadre des Cahiers de la RCP 500, est en grande partie consacré à l'histoire coloniale de Rabinal et de la Baja Verapaz ; les articles de Nicole Percheron et de Michel Bertrand (chapitres 1 et 2) proposant deux images complémentaires de l'évolution socio-économique de la région de Rabinal au cours des trois siècles qui ont suivi la conquête espagnole. Marie-France Fauvet-Berthelot poursuit l'étude entreprise sur les ensembles non cérémoniels dépendant du grand centre postclassique de Cauinal (chapitre 3). Pierre Usselmann, enfin, complète son étude géomorphologique de la vallée moyenne du Chixoy (1er cahier de cette série) en décrivant les milieux physiques entre la limite ouest de la zone de retenue du barrage (Chibalám) et le village de Sacapulas (chapitre 4).
Le quatrième et dernier volumede la série Rabinal et la vallée moyenne du Chixoy, publié en 1982 dans le cadre des Cahiers de la RCP 500, met l'accent sur l'Ethnohistoire de la Verapaz. Nicole Percheron et Alain Ichon tentent de reconstituer l'histoire des migrations "épi-toltèques" et de l'occupation de la Baja Verapaz par ses habitants actuels entre le XIIe et le XVIe siècle (chapitres 1 et 2). En complément, Alain Ichon propose une description des fouilles menées sur le site de Pueblo Viejo-Chixoy, partie haute (groupe G) (chapitre 3). Dans la seconde partie de ce cahier, Michel Bertrand décrit les révoltes indigènes du XVIe au XIXe siècle et Alain Breton poursuit son étude de l'espace symbolique des Quiché-Achi de Rabinal.
Ce premier volumede la série Rabinal et la vallée moyenne du Chixoy, publié en 1979 dans le cadre des cahiers de la RCP 500, rassemble six articles. Après la présentation géomorphologique de la zone d'étude par Pierre Usselmann, les chapitres 2 et 6 sont consacrés à la description du peuplement de la vallée du Chixoy : peuplement préhispanique pour le premier (estimation démographique d'Alain Ichon, basée sur l'état de conservation des vestiges archéologiques), actuel pour le second (étude de Denise Douzant Rosenfeld sur les hameaux de Rio Negro et de Chicruz). Les chapitres 3 à 5 sont des études historiques et ethnologiques. Nicole Percheron retrace l'histoire des confréries religieuses, depuis leur fondation jusqu'à la fin de la période coloniale (chapitre 3). Michel Bertrand analyse le fonctionnement de deux petites haciendas : San Miguel Chicaj et El Pilar, respectivement liées aux cofradías et à l'église de Rabinal (chapitre 4). Alain Breton, enfin, montre comment les 16 confréries religieuses de Rabinal sont devenues les bases de l'organisation sociale du village (chapitre 4).
Ce deuxième numéro de la série Rabinal et la vallée moyenne du Chixoy, publié en 1980 dans le cadre des cahiers de la RCP 500, comprend quatre articles organisés en deux volets : l'un archéologique, l'autre historico-ethnologique. L'article de Marie-France Fauvet-Berthelot, basé sur les fouilles qu'elle a dirigées en 1979 et 1980, apporte des données nouvelles sur l'artisanat au Postclassique tardif. Alain Ichon étudie quant à lui une collection de 40 sceaux d'argile, retenant l'hypothèse de leur usage rituel, mais purement domestique, à l'échelon familial. Les deux articles suivants concernent l'histoire religieuse et le fonctionnement des confréries de culte à Rabinal. Nicole Percheron analyse les conditions dans lesquelles fut menée la "conquête spirituelle" de la Tierra de Guerra, qui allait devenir celle de la Verapaz. Alain Breton mène une description systématique de la fête de San Pedro Apóstol, patron de l'un des quatre quartiers du village de Rabinal, en tant que "fait social total" exemplaire.