Le récit d'une longue descente aux enfers.
Jean et Edith Vuarnet forment un couple de légende. Il est médaille d'or de descente aux JO de Squaw Valley en 1960, elle aussi est championne de ski. Jean est fondateur de la station d'Avoriaz et la marque Vuarnet, qu'il a développée, prospère dans le monde entier. Ils ont trois enfants et ils lisent l'envie dans le regard des autres.
Leur bonheur a duré plus de trente ans, jusqu'à ce jour d'octobre 1994 où tout a basculé.
Ce jour-là, Jean apprend que son fils Patrick et sa femme Edith appartiennent tous deux à l'Ordre du Temple Solaire, dont 53 membres viennent de mourir dans d'atroces circonstances. Apparemment terrifiés par ce massacre, Edith et Patrick Vuarnet jurent de quitter la secte. Pourtant, un an plus tard, juste avant Noël 1995, Edith et Patrick disparaissent. Une semaine après, leurs corps sont retrouvés calcinés, dans le Vercors, aux côtés de quatorze autres membres de la secte.
Après cette mort tragique, Jean Vuarnet tente de comprendre, et témoigne pour qu'un tel drame ne se reproduise plus.
Préface inédite d'Alain Vuarnet.
Première parution : éditions Fixot, 1996.
Marie Guyart, plus connue sous le nom de Marie de l'Incarnation, est la plus lumineuse des mystiques du Grand Siècle. Bossuet la comparait à sainte Thérèse : «Thérèse française et du Nouveau Monde»... Marie fut mariée, puis veuve à dix-neuf ans. Lui restait un fils, Claude Martin, plus tard religieux sous le nom de Dom Claude. Cet enfant, dont elle ne voulait guère, elle l'éleva «sans caresses», observant ce qu'elle nomme une «consigne d'indifférence». La séparation et l'éloignement firent de Claude un fils d'abord révolté, puis un vieil enfant-prêtre dont la mère était devenue l'obsession. Marie, qui l'aimait mais le redoutait, mit alors entre son fils et elle l'immensité de l'océan et s'établit au Canada. Surmontant ses «tentations d'aversion», elle eut pour lui quelques gestes d'épistolière lointaine illuminée : les Lettres et les Relations spirituelles, joyaux involontaires et méconnus de la littérature du XVII? siècle. S'appuyant sur ces bouleversants documents et témoignages, Dom Claude, confirmé dans sa vocation d'hagiographe et de biographe, fit alors apparaître, non sans quelque perversité, dans le rayonnement de la figure de la Mère, l'éclat d'une sainte. Ce livre est le récit de leurs amours contrariées.
De Jean-Noël Vuarnet, on connaît l'oeuvre théorique, placée sous le signe des grands philosophes irréguliers, hérétiques.
On tonnait peu l'oeuvre littéraire. Personnage anglais dans une île et Senex puerilis constituent une excellente introduction au monde, moitié réel, moitié fantastique qu'invente celle-ci. Le Colonel, la belle lady Jane, John Thomas en sont quelques-uns des personnages incertains ou changeants. C'est ce qu'on croit d'abord. A moins que ce soient cette île et ses fantômes et ses chats qui en tiennent lieu.
Avant qu'un autre personnage ne s'impose enfin, immense ou minuscule, Gulliver a qui il ne faudrait pas moins que tous les livres et toutes les bibliothèques pour comprendre. Rêverie nervalienne où, des étoiles; tombent la science; des menaces et des chansons ; et où, des ronces et des fougères, monte une nostalgie infinie, une mélancolie que même l'amour est impuissant à consoler. " C'est le rêve d'un enfant lumineux mourant".
Ecrit Jean-Noël Vuarnet de Personnage anglais dans une île. Il aurait pu l'écrire aussi bien de Senex puerilis qui est donné ensuite et qui révèle la littérature très singulière de celui que son ami Pierre Klossowski appelait " Docteur Angélique ".
Voilà un livre qui n'est pas un exercice classique de confession d'un homme qui se sent vieillir. Mais une biographie romanesque d'un homme jeune qui livre sans pudeur et sans haine mais avec délicatesse sa victoire sur le destin. Derrière les célèbres lunettes Vuarnet, se dissimule un homme heureux : Alain Vuarnet, le fils aîné du grand champion olympique de ski alpin en 1960, Jean Vuarnet. Pourquoi nous livre-t-il ces mémoires à quarante-cinq ans ? Parce qu'après avoir perdu sa mère Edith et son frère cadet Patrick dans le terrible massacre de la secte de l'Ordre du Temple Solaire en décembre 1995, Alain Vuarnet avait besoin de revivre. Certes plus de dix ans de combat judiciaire et médiatique n'ont pas fini d'élucider cette trouble affaire d'Etat, mais Alain Vuarnet veut aussi nous raconter une belle histoire comme son enfance merveilleuse au grand air entre Morzine, Avoriaz, Avignon, Agua Amarga, Almeria et plus tard... Saint-Tropez, ou l'aventure professionnelle vécue auprès de son père. La complicité avec ses frères. La rencontre de l'amour avec Véronique son épouse, dès le premier regard sous le soleil de Nîmes. Puis les amitiés qui grandissent au fil de fabuleuses croisières. Ou autour d'une commune passion pour la tauromachie, les courses automobiles ou le football... Bref, ce sont les mémoires d'un fonceur, qui nous communique une véritable rage de vivre. Un goût inconditionnel pour le bonheur... précieux en cas de malheur. Un mélange subtil et audacieux à la découverte d'un homme authentique et attachant que la vie a cabossé. A partager sans retenue !
Après les austères années qui marquent la fin du Roi Soleil, éclate une période folle, légère, étourdissante, un joli temps où liberté rime avec libertinage, raison avec déraison. La littérature s'égare dans les émois du coeur et de l'esprit, la philosophie des Lumières dialogue avec la pornographie. Consacrée aux écrivains de la Régence et du règne de Louis XV, voici une galerie de portraits, graves, frivoles ou sensuels, une manière de farandole où Voltaire donne la main à Rousseau, l'abbé Prévost à Crébillon, Saint-Simon à Cazotte, vivante danse des morts.
D'extases renversantes en blessures flamboyantes, les Bienheureuses et les Saintes n'ont cessé, pendant des siècles, de nourrir l'imaginaire des poètes et des peintres. Si le parfum de leurs excès nous trouble encore, il faut, avant de comprendre trop vite, se souvenir de la crainte respectueuse de leurs disciples, de leurs directeurs et de leurs soeurs. Indéfiniment, les extatiques nous mettent dans le secret de leur intimité surabondante et de leurs noces surnaturelles. Elles font de nous leurs confidents, leurs poètes, leurs peintres, leurs secrétaires.
Une première édition d'« Extases féminines » a été publiée en 1980, aux éditions Arthaud, et saluée tant par la grande presse que par des écrivains comme Cioran ou Klossowski. Abondamment illustrée, la présente réédition comporte quelques modifications et ajouts - certaines histoires et leurs images n'ayant cessé d'émettre nouvellement leurs troublantes lumières.
Écrivain et philosophe de telles lumières, Jean-Noël Vuarnet, entre autres fictions et théories, a récemment publié « Le Dieu des femmes, essai sur la mystique et le baroque », aux éditions de l'Herne, et « Le joli temps, philosophes et artistes sous la Régence et Louis XV », aux éditions Hatier (collection "Brèves"). Il enseigne l'esthétique à l'université Paris VIII.
Philosophie-artiste: le mot est étrange. On est philosophe ou on est artiste, mais pas les deux à la fois, du moins pas sans hérésie. C'est pourtant à l'apparition de ce personnage étrange, philosophe et artiste, qu'en a appelé Nietzsche. Pour celui-ci, le philosophe-artiste est à lui seul une guerre, dès lors qu'il affirme que "l'art est une valeur supérieure à la vérité". Giordano Bruno, Rousseau, Sade, Kierkegaard et Klossowski sont ici appelés à soutenir ce scandale philosophique: c'est dans l'art - où le faux est vrai, tandis que le vrai y est faux - que nous aurions quelque chance de saisir la vérité onirique, fantasmatique et métaphysique de l'être. Le philosophe-artiste connaît en inventant, invente en connaissant, tel pourrait être ce qui le définit le mieux.