Regard tendre et amusé sur les querelles byzantines qui secouent la Belgique, entre Wallons et Flamands.
«Les vacances ? Fuir de chez soi en croyant s´évader de soi. » Trente-sept petites chroniques de vacances dues à la plume savoureuse d´un digne héritier de Blondin et de Vialatte. De drôles d´histoires drôles sur les moeurs de l´homo touristicus, ses rites, ses migrations vers le Sud...
« Certaines peuplades ne vivent que par beau temps. De ces privilégiées, on dit qu´elles ont tout - les jambes des filles et les brugnons mûris sur le pêcher. »
Charles quitte Bruxelles pour vivre dans un village d'Ardenne. Il espère y trouver le calme, le bon air et une nature souveraine. Mais les vieux clichés ne résistent pas au choc des rencontres et à la colère du monde agricole. Car rien ne se passe comme prévu... Certes, Maria cultive des escargots, et Jules sonne de la trompe de chasse, et André engloutit des casiers d'Orval pendant que le gros Louis circule à bord de son tracteur. Mais il y a Irène, la fermière aux cheveux roux et le cortège de menaces qui pèsent sur l'agriculture traditionnelle... La crise du lait contraint les paysans à déverser des tonnes de matière première dans les champs...
Dans son style tout de délicatesse et d'impertinence, Le lait de la terre constitue à la fois un roman d'amour et une plongée sans concession dans un monde rural.
Polders.
Entre le ciel et l'eau, la lumière y est partout souveraine. Paysages du Nord, les polders s'étendent sur une zone sans frontière, un Nord improbable dont on ne sait où il commence, ni où il finit. Peut-on dire que les polders engendrent un état d'âme ? Sans nul doute si on prend la peine de les découvrir accompagné. Variations sur une région unique, ces récits ne sont pas loin d'une déclaration d'amour au paysage, que chaque rencontre, chaque être, vient éclairer d'une lumière nouvelle.
L'homme, j'espère que je n'apprends rien à personne, est un mammifère dressé qui vit essentiellement dans les supermarchés. On peut, là, l'observer à loisir et noter le fonctionnement de son mode de vie. C'est ce qu'a fait l'anthropomane Alain Bertrand, un disciple de Vialatte ayant emprunté, sans la rendre, la boîte à outils de Carelman, passionné de cet espèce d'être. Il nous le catalogue avec minutie et détaille le sens rituel du barbecue, l'essence tragique de l'applique murale, l'ambiguïté du string, la fonction psychique du magazine usagé (dit de salle d'attente) et celle, anxiolytique, du Tupperware. On y apprend que « la machine à café est une vache à lait sans le fumet de la campagne ». Grâce à lui, le sous-texte affectif du vernis à orteil tombe le masque, le caddie trouve enfin un avocat et le tire-bouchon sa définition absolue : « le tire-bouchon déplante le liège et enchante le verre. C'est l'enfant naturel de la vrille et du flacon ». Il y en a encore un stock à déballer, j'ai tout dans le coffre arrière. Bilan : un livre essentiel pour survivre en milieu humain, le plus dur milieu du monde. Alain Bertrand «connaît l'homme comme s'il était la grand-mère du diable» : suivez le guide !
Dans ce petit livre à l'humour délicieusement décapant, l'auteur s'est attelé à ces questions cruciales : Quel cadeau peut-on offrir ? Et à qui Il nous fait part de ses trouvailles à travers une trentaine de textes courts, autant de cadeaux réjouissants qu'il fait au lecteur.
Irrésistible.
Suite à un accident de vélo, Arsène, quinquagénaire féru de courses cyclistes et en mal d'aventures sentimentales, se voit recueilli sur la péniche de Mandragore, magicien de son état.
Les deux hommes se lient peu à peu d'amitié, sans se douter que l'apparente tranquillité dont ils jouissent sera mise à mal par deux frères en colère et une maîtresse délaissée. Derrière ce roman aux allures de conte jubilatoire se lit l'histoire d'une certaine Belgique qui se retourne sur ses stéréotypes pour s'en moquer.
" A mes yeux, l'Ardenne n'est qu'un prétexte pour évoquer une certaine province dans ce qu'elle a d'universel.
Plus précisément, ces chroniques devaient, dans mon esprit, répondre au voeu de Jules Renard : " Un livre moderne sur la campagne. " On y trouvera des évocations de paysages, des portraits, des saynètes, des souvenirs, des fictions il s'agissait de poser un regard, et d'écrire sur le mode de la drôlerie, de la tendresse et de la poésie. " A.B.
Attention ! Malgré le titre qui pourrait sembler enfantin et l'image de couverture, les Contes absurdes ne sont pas des histoires pour enfants. Quoique... La vie, la mort, Dieu, l'ivresse, l'amour, l'amitié... sont les thèmes de ces contes non classés dans la catégorie contes de fées. Quoique...
Cette étude, sans doute à ce jour la meilleure, décompose l'oeuvre du grand romancier liégeois : Georges Simenon. Grâce à la psychanalyse et les ressources qu'offrent les sciences humaines, Alain Bertrand analyse les romans, les personnages et l'écriture du plus universel des romanciers.
L'action se déroule à deux époques : entre 1939 et 1943 sous l'occupation en France, dans le quartier de la butte Montmartre, et de nos jours à Paris et en Argentine, dans la Région viticole de Mendoza. Le jeune Anatole Chaumet, fils d'une famille de la bonne bourgeoisie parisienne, aspire à devenir peintre et suit des cours privés avec le professeur Costa chez lequel il rencontre Bernard Buffet, son cadet de deux ans, personnage réel dont on sait qu'il connaîtra une carrière artistique et un succès exceptionnels. Le père d'Anatole s'oppose aux aspirations de son fils, qui en réaction, développera sa culture de l'histoire de l'art et se liera d'amitié avec son professeur et le jeune Buffet. Lors de la rafle du Vel d'Hiv en juillet 1942, apprenant que Costa est juif, l'adolescent sera amené à cacher le vieux monsieur dans la copropriété de ses parents, à leur insu. 80 années plus tard, de nos jours, le petit-fils de Chaumet, Clément Rouault, héritier de son grand-père, étudie les archives familiales. Il échafaude une théorie selon laquelle son aïeul aurait exposé et vendu des tableaux sous sa signature, au mitan des années 1990, qui seraient peints sur des toiles originales de Paul Cézanne. Chefs-d'oeuvre dissimulés sous les coups de pinceaux d'un autre, ils pourraient valoir aujourd'hui plusieurs millions d'euros. Rouault retrouve le galeriste qui les a exposés quelques décennies auparavant, Etienne Fronsac, un marchand d'art à la morale discutable, et il s'associe avec lui pour retrouver les toiles. Commence une quête complexe, pleine de rebondissements. Bientôt, ils s'apercevront que des individus sont sur leur piste.