Fille unique d'un sous-préfet, Franca fait son entrée dans le monde lorsqu'elle va s'installer chez sa tante, près de Florence. Aux côtés de Fanny, qui devient sa meilleure amie, elle dédaigne les convenances de l'époque, opte pour des cheveux courts et une vie mondaine active, flirtant sans complexe avec des hommes. Mais lorsqu'elle rencontre Stefano, un jeune Sicilien attaché aux traditions, la confusion des sentiments l'assaille. Profondément éprise, Franca renonce progressivement à ses toilettes sophistiquées et à ses activités sociales, prête à rejoindre le village reculé dans lequel réside le jeune homme... au risque de se perdre elle-même.
Écrit en 1923, ce roman met en lumière de manière bouleversante la situation des « demoiselles » dans l'Italie du début du xxe siècle. Tiraillées entre le besoin de trouver un époux qui leur garantirait un statut social et le souhait de mener une vie plus indépendante, la plupart doivent se soumettre au poids des conventions souvent cruelles qui prédominent alors.
Se taire, ne jamais se mêler des affaires des autres, voilà la règle qui prime dans ce village au fond des montagnes et permet à chacun de cultiver consciencieusement son lot de rancoeurs et de préjugés. Quand Emil a disparu, personne n'a rien dit, les langues sont restées liées. Et quand l'orpheline, la jeune Ida, a été placée chez les Hauser, on se doutait bien que la vie serait difficile pour elle. En butte à la haine de la fermière et aux regards libidineux de son mari, la jeune fille ne peut compter que sur son amitié clandestine avec Noah, un adolescent qui rêve d'ailleurs. Il la convainc qu'elle aussi a droit à sa part de bonheur, mais il est trop tard. Ils ne parviendront, bien malgré eux, qu'à faire remonter à la surface toute la boue de secrets et de non-dits du village.
Octobre 1943. Les Allemands occupent Rome. Italo, Cosimo, Vanda et Riccardo ont dix ans. Le soir, ils bravent le couvre-feu pour aller jouer dans une grande cour d'immeuble. Mais un soir, Riccardo ne vient pas. Ni le lendemain, ni le surlendemain. Italo, Cosimo et Vanda se renseignent. Mais ils comprennent tout de travers. Riccardo a été mis dans un train par les Allemands, direction le nord, vers un camp. Pourquoi ?Nous savons, nous, que le ghetto de Rome a été raflé le 16 octobre 1943 et tous ses habitants, dont plus de cinquante enfants, ont été envoyés dans les camps de la mort. Mais nos petits mousquetaires - ils étaient quatre et ne sont désormais plus que trois - ne peuvent même pas imaginer cette réalité-là. Non, il y a erreur, il faut faire libérer Riccardo. C'est un devoir, une mission.Alors ils partent, à pied, en suivant les rails de chemin de fer en direction du nord, à la recherche d'un camp - de vacances ? d'entraînement ? qui ne doit pas être bien loin. Mais très vite, sans rien à manger et dans le froid de l'automne, qui augmente surtout la nuit, l'équipée risque de très mal tourner. Évidemment, des membres de leurs familles, affolés, se sont lancés à leur poursuite. Jusqu'où iront-ils ?Fabio Bartolomei est très connu en Italie comme scénariste et romancier. C'est la première fois qu'il est traduit en français. Le film tiré de La dernière fois que nous avons été des enfants sortira courant 2023.
Livre majeur d'un poète mort jeune, Il mio Carso (Mon Karst), évoque le haut-plateau calcaire qui fait le lien, autour de Trieste, entre le nord-est italien et le nord-ouest croate. C'est son oeuvre la plus importante, le seul roman de sa brève carrière littéraire, prématurément interrompue par la guerre. Il s'agit d'un parcours au ton lyrique qui forge ce que l'on peut nommer son autobiographie intellectuelle et morale. D'une écriture d'une grande douceur, le récit témoigne du cheminement de l'auteur, exalté tel un artiste en devenir, confiant en ses capacités et en son égo. Le narrateur sera foudroyé par le suicide de son amante, Anna Pulitzer. Ravagé, il est alors amené à s'interroger sur son existence et à souhaiter un cadre existentiel bâti sur des principes plus essentiels
Un hommage poignant à deux grandes figures de la littérature italienne, décédées prématurément, une ode à l'amitié et à la littérature Pia Pera et Rocco Carbone sont deux écrivains disparus prématurément. Pour combler le vide qu'ils ont laissé dans son existence, leur ami Emanuele Trevi entreprend de raconter le solide trio qu'ils formaient. Voici donc que reprennent corps Rocco, éternel insatisfait à la personnalité tortueuse, et Pia, créature " enchanteresse ", passionnée de littérature russe et de jardins. Dans son style limpide, Emanuele relate les débuts de leur amitié dans la Rome des années quatre-vingt. Au fil du temps se dessine le portrait de ces êtres complexes et attachants, fragiles et brillants, emportés dans les tourments et les joies de la création, des succès et des échecs, en lutte avec leurs démons personnels. Ce faisant, le narrateur s'élève du particulier à l'universel et nous offre une ode à l'amitié, une réflexion sur la maturité, le deuil, sur le pouvoir de l'écriture aussi, capable de transformer des êtres aimés en personnages de fiction au point de brouiller les frontières entre l'illusion et la réalité.
L'art de lier les êtres au lit.
L'art de lier les êtres à la réalité.
L'art de lier les êtres à eux-mêmes.
Lier les êtres est un art.
Insaisissable.
L'art de lier les êtres nous ouvre les portes du Service 77, l'unité d'urgences psychiatriques de l'hôpital de Gênes où, à travers des moments dramatiques, tendres et tragiques, le médecin Paolo Milone revisite et réinvente ses années passées à « contempler l'abîme avec les yeux des autres ».
Balayant des idées reçues sur la santé mentale, ce roman poétique et percutant cherche la lumière dans les coins les plus sombres de l'esprit humain et marque l'arrivée d'une nouvelle voix éblouissante de la littérature italienne.
« Était-ce cela, l'adolescence ? Où est le sexe en voiture ? Les cachets de Xanax ingurgités par dizaines, les entailles sur les bras ? Où sont les dangers de mort, les viols dans les passages souterrains, les violences familiales, la pilule du lendemain (à l'époque, elle n'existait pas) ? Où est la drogue que vous nous avez promise ? » Lorsque son amie du lycée, Federica, ressurgit dans la vie de la narratrice, celle-ci renoue avec les conversations imaginaires qu'elle tenait avec ses anciens camarades de classe d'un quartier bourgeois de Rome. Ces personnages hostiles dans leur perfection ont habité le moment décisif de l'adolescence, participé à construire - et fragiliser - son identité, jusqu'à ce qu'un drame mette fin à cette période qui n'était peut-être pas celle de l'innocence. La figure évanescente de la belle Livia, soeur aînée de Federica, disparue dans les années 80, va alors revenir hanter la narratrice devenue écrivaine à succès - telle la Laura Palmer de Twin Peaks, absente, fantasmée, terrifiante.
Avec la voix entêtante et sans fard de cette narratrice non fiable - qui se rendra bientôt compte que la célébrité est aussi fugace que la jeunesse -, Teresa Ciabatti brouille les pistes entre le réel et la fiction, se jouant des codes de l'autofiction pour placer le lecteur au centre d'un procédé narratif qui met à l'épreuve ses certitudes. Car dès lors que l'imagination compte comme expérience vécue, tout semble possible.
Traduit de l'italien par Nathalie Bauer.
Un jeune étudiant en architecture d'une vingtaine d'années, vêtu d'un manteau rose vif, est retrouvé battu à mort au petit matin, non loin du lieu où se tenait une fête en soutien à l'union civile qui doit bientôt consacrer en Italie le mariage homosexuel. Sur les lieux, auprès de son équipe de policiers aussi disparate qu'efficace, arrive bientôt sur sa moto Guzzi l'imperturbable sous- préfet de police Paolo Nigra, bel homme à la quarantaine élégante, sorte de Gian Maria Volonte au charisme évident. Tout semble indiquer un crime homophobe, mais Nigra se méfie des évidences...
Edition établie et présentée par René de Ceccatty.
Ce volume regroupe quatre des plus grands et plus célèbres romans d'Alberto Moravia, qui témoignent de la force de l'imaginaire et du talent de portraitiste, habile à créer des archétypes, auxquels il dut sa gloire, tant dans le registre politique, historique et social que dans la tonalité intimiste et même psychanalytique.
Il était temps que le plus grand romancier italien, celui qui a acquis à travers le monde une notoriété exceptionnelle, par ses fictions romanesques, son art de la nouvelle, son esprit d'observation de la société et de la politique mondiale, ses récits de voyage figure en bonne place parmi les grands auteurs de Bouquins, "La collection".
Nous avons choisi, dans la grande période créatrice (1947-1957) d'Alberto Moravia, quatre romans représentatifs de son imaginaire, nourri de son expérience autobiographique : La Belle Romaine, La Désobéissance, Le Conformiste et La Ciociara. Il s'agit de quatre portraits (deux femmes et deux hommes) qui appartiennent désormais pleinement à la légende de l'écrivain.
Dans La Belle Romaine, Alberto Moravia s'est souvenu d'une jeune prostituée qu'il avait rencontrée avant la guerre et qui exerçait avec l'assentiment et l'aide de sa mère. En décrivant sa vie, Alberto Moravia dresse un tableau de toutes les classes de la société auxquelles ses clients appartiennent. Et à travers la diversité de la sexualité humaine, le romancier approfondit sa connaissance et ses analyses du comportement des hommes, dans la période fasciste et dans la confusion de l'après-guerre. Dans La Désobéissance, Moravia laisse s'exprimer sa veine intimiste et offre une sorte de " fausse autobiographie ", en imaginant un enfant qui pourrait être son double et qui exprime tous les élans de révolte qui l'ont animé jusque dans l'âge adulte. Dans Le Conformiste, que le film de Bernardo Bertolucci, une vingtaine d'années plus tard, devait rendre célèbre, l'écrivain donne de la tragédie de ses cousins résistants Rosselli, victimes des services secrets fascistes, une version transfigurée, en refusant tout manichéisme et en tentant cependant de comprendre les mobiles du mal et de la perversion. Inventant un personnage ambigu de fasciste, il pénètre dans le labyrinthe de la genèse de la trahison, du meurtre, de la persécution. Enfin, avec La Ciociara, qu'un autre film rendit populaire (grâce au double génie de Vittorio De Sica son réalisateur et de Sophia Loren qui incarna la protagoniste), Moravia raconte " sa guerre ", dans le sud du Latium, où fuyant avec sa femme Elsa Morante les persécutions raciales, il découvrit tout un monde paysan arriéré, mais aussi généreux. Plutôt que de proposer un récit autobiographique, il modèle un nouveau personnage féminin de femme simple, fuyant avec sa fille, et se heurtant à une tragédie sans visage et sans nom.
Cet ensemble de textes fictifs et autobiographiques offre un excellent aperçu de l'oeuvre et de l'univers du grand romancier.
" J'imagine, qu'en allongeant la vie on prolonge aussi les différentes périodes de l'existence.
Et en vérité, il y a eu un moment, vers la quarantaine, où j'ai vraiment cru arrêter le temps, m'être figé, peut-être à jamais, à un âge stablement immature et provisoire. J'avais quarante ans, mais ma chambre était celle d'un étudiant de vingt ans, avec des livres d'études et des cahiers scolaires, des photos d'actrices, des disques de chanteurs-compositeurs, des magazines de jeunes, une guitare, des jeans, des tee-shirts et des bottes à fermeture Éclair. Avec une habileté instinctive, j'avais toujours fait en sorte de glisser à temps hors d'un clan qui menaçait de vieillir, et de me faufiler dans un autre encore très jeune : mes amis, en cette période, avaient tous une vingtaine d'années. Mais si je me regardais dans un miroir, ce que je faisais très souvent, je voyais un visage vraiment sans âge, peut-être décrépit, mais apparemment frais et lisse, éclatant de santé, de vigueur et d'illusion. Quoi d'autre ? L'immortalité, en de tels instants, me semblait tenir à cela : être parvenu à ne plus avoir d'âge, à m'être mis hors du temps, grâce à ce même amour de la vie, qui permet les étranges miracles du temps. " L'Immortel.
Ce volume réunit des nouvelles et brefs récits que Moravia rédigea tout au long de sa vie (de 1928 à 1990) et publia dans des journaux ou revues, mais qu'il ne rassembla jamais en recueil. Certains même ne furent jamais publiés de son vivant (Romildo) ou gisaient, oubliés, dans la masse de ses papiers. Fictions et autobiographies se mêlent pour rendre compte du talent d'un écrivain précoce et prodige qui racontait la vie - la sienne, celle du monde - à travers ses " héros de papier ".
C'est à l'ombre de son frère étiqueté « génie » que grandit Verika, la narratrice de ce roman, dans un foyer modeste aux principes saugrenus. Le père, hypocondriaque et obsessionnel, dresse des murs dans le petit appartement familial, tout en veillant anxieusement sur la santé de ses proches. La mère, aussi loufoque qu'envahissante, exerce une surveillance sans faille sur sa progéniture, et tout particulièrement sur le garçon, son préféré. Dans l'étrange normalité de cette famille romaine s'écoulent des journées saturées d'ennui, à l'abri de tout danger. Pour se construire et tenter de devenir une femme, Verika devra se frayer un chemin au milieu des dérives et des névroses familiales, combattre l'ennui et l'étouffant amour parental. Et dégainer la seule arme à sa portée, le rire.
À l'origine de ce roman insolite, il y a d'abord un souvenir d'enfance. Un petit garçon écoute, fasciné, des adultes parler d'un être surdoué, névrosé, pour ne pas dire fou, qui a réussi un exploit : Bobby Fischer. Ce nom reste gravé dans sa mémoire... Bien des années plus tard, alors qu'approche le cinquantième anniversaire de l'affrontement mythique entre Fischer et Spassky, les deux plus grands joueurs d'échecs de leur temps, Barbaglia se souvient, et ce souvenir passe à travers le filtre de sa culture. Comme tout Italien lettré, il connaît Homère sur le bout des doigts. Et un parallèle s'impose à lui : l'Américain colérique, à la personnalité et au destin hors norme, c'est Achille ; et son adversaire russe, ce fin stratège, c'est Ulysse.
Barbaglia décide alors d'écrire un texte autour de ce parallèle étonnant, et de décrire cette bataille culturelle, éthique, sociale et politique entre deux camps opposés, une Iliade moderne. Mais au-delà de l'exercice littéraire, l'auteur raconte aussi l'histoire émouvante d'un être aussi génial qu'inadapté.
Quand Antonio, célèbre présentateur télé, tombe de l'échelle dans son jardin, Claudia, son épouse, tarde un peu à appeler les secours.
Cet homme avec lequel elle a partagé sa vie, et qui revient de l'hôpital affaibli, l'a trahie. Tout le monde, Antonio le premier, s'attend à ce qu'elle lui pardonne. Mais Claudia n'y parvient pas.
Barbara Frandino fait implacablement monter la tension entre ses personnages, ne passant à côté d'aucune de leurs faiblesses pour mettre en scène la lente descente d'un couple aux enfers.
« Barbara Frandino explore les vestiges d'un couple détruit et décrit magnifiquement la renaissance d'une femme trahie. »
Tout le monde sait où naissent les enfants, mais qu'en est-il des mères ?
Mère depuis quelques heures, une femme observe son nouveau-né depuis son lit à la maternité. Comment porter sa fille, si fragile, sans la casser ? Comment vivre avec cette nouvelle charge ?
Donner naissance n'est pas le point d'arrivée mais le début d'un apprentissage.
Les journées s'organisent au rythme de l'enfant et des soins prodigués à ce petit être encore méconnu. Entre la fatigue, les nouvelles difficultés et l'amour inconditionnel qui la lie à sa fille, la mère peine à trouver son équilibre. Elle n'a pas un instant pour jouer du piano tandis que le quotidien du père, violoniste en tournée, n'a pas changé. La nature semble être sa seule compagne dans cette recherche de soi. Après sa venue au monde en tant que mère, elle renaît en tant que femme.
Virginia Helbling refuse tous les lieux communs sur la maternité pour porter un roman vif, sincère, lumineux et singulier, sur la charge mentale.
Des générations silencieuses défilent, les visages des grands-mères que j'ai vues sur des photographies. Un fil de l'histoire remonte à la surface du fin fond de ma conscience et je me retrouve soudain au croisement entre celles qui m'ont précédée et celles qui suivront : livrée à l'histoire, une place rien qu'à moi. Avec ma fille, je suis née un peu moi aussi. V.H.
Luca a vingt-sept ans lorsqu'il découvre que son père est un monstre qui a séquestré et causé la mort de plusieurs petites filles dont une seule a survécu. Pour lui comme pour Laura, libérée au terme de quatorze années passées dans un container, comment se réapproprier un destin confisqué ?
Chaque matin, à une heure où le coq dort encore, le Felice, 90 ans, quitte le village de Leontica et part vers les sommets, personne ne sait vraiment où. Jusqu'au jour où le narrateur, arrivé de la ville, décide de lui emboîter le pas. Voici le récit de ses journées en compagnie du vieil homme et des autres habitants du village, à observer les habitudes immuables, les gestes simples, l'entraide quotidienne de cette communauté liée par une relation privilégiée à la nature.
L'écriture de Fabio Andina, aussi sobre que sensible, instille dans Jours à Leontica le rythme lent et serein d'une existence au coeur de la montagne.
Ils ont un bel appartement à la décoration soignée. Un job qu'ils aiment. Des amis intéressants. Une vie amoureuse stable. Bref, ils ont tout pour être heureux, et d'ailleurs ils le sont. Vraiment ?Un couple d'Italiens s'installe à Berlin. Webdesigners, ils explorent à fond la vie d'expatriés que leur offre la capitale allemande. Elle correspond en tout point à ce qu'ils avaient rêvé et aux images de réussite qui saturent les réseaux sociaux. Mais derrière le vernis, derrière l'apparente «perfection» de leur existence bien rangée, quelques grains de sable commencent à apparaître et menacent peut-être de faire dérailler la machine. Très vite, alors que la gentrification fait rage dans la ville, le malaise les gagne. La vie est rarement «comme sur les images», et ces personnages risquent fort de le comprendre tôt ou tard...Dans Les perfections, Vincenzo Latronico scrute en entomologiste cruel les moindres contradictions de ses héros pris entre impuissance et perte de sens. Pas sûr que la génération des millennials sorte grandie de ce roman, qui peut aussi être lu comme un hommage aux Choses de Perec à l'heure d'Instagram.
Marina Jarre eut du mal à se faire à l'idée qu'elle appartenait à une famille. La sienne lui paraissait lointaine, éclatée entre plusieurs langues, cultures, et appartenances religieuses. Dans ce grand récit autobiographique en n traduit en français, elle évoque cette étrangeté dans une prose singulière et dépeint l'interrogation lancinante qui l'habita toute sa vie, sur sa place de fille, de mère et d'autrice.
Roman de formation autant que témoignage d'une exilée perpétuelle, Les Pères lointains nous offre une étonnante traversée du vingtième siècle
Ou comment Cinin, un petit berger, devint peintre au XVe siècle dans les Appenins. On suit les aventures picaresques de ce jeune garçon de ferme, bâtard de son état, qui voit son destin basculer au gré des hasards de la vie. Il fuit un maître cruel, sert les amours singulières d'une comtesse et d'un homme d'église, découvre la peinture auprès de maître Giberto, les lois de la perspective à Florence et gagne le titre de maître des madones au teint pâle. Il connaît enfin la notoriété mais il devra se confronter à celle qui lui fit découvrir les secrets de l'amour et de l'art.
Une aventure humaine et artistique dans laquelle s'entrecroisent avec bonheur reconstitution historique et invention.
Ce livre a été couronné, en 2003, par le prix Campiello, l'un des plus prestigieux d'Italie.
«À Megara on met encore des oeillets au balcon, et les femmes portent des robes longues ; c'est pour cette raison que la simple vision d'une cheville fait littéralement trembler les jeunes gens. Mais ceci arrive rarement, car elles sont prudentes et surveillées ; et elles se surveillent elles-mêmes ; et s'il pleut, elles préfèrent rentrer à la maison avec l'ourlet de leur robe maculé de boue que d'avoir les bas mordus par des regards chauds comme des baisers.»Admirables portraits de femmes prises aux pièges de l'amour, ces dix-huit nouvelles dessinent les contours de passions faites de promesses et de mélancolie. Avec les paysages lumineux de l'Italie en toile de fond, les femmes des Belles luttent pour échapper aux tragiques carcans de la famille, de la société, et de leurs amants, parfois au péril de leur vie.Dans cet ouvrage, Borgese, au sommet de la forme courte, célèbre les beaux alibis du coeur et l'universalité du mal d'aimer.
Cristina Campo, qui a peu écrit, déclarait qu'elle aurait voulu écrire encore moins. Livre admirable et d'une rare incandescence, Les impardonnables réunit une part essentielle de son oeuvre. Qu'elle explore les contes de fées, les Mille et Une Nuits, le chant grégorien, l'art du tapis ou qu'elle consacre sa méditation à Chopin, Tchekhov, Proust ou Borges, c'est toujours la même saisissante luminosité qui émane de sa prose. Pour Cristina Campo, la splendeur du style n'était pas un luxe mais une nécessité. Cette «trappiste de la perfection» aspirait à une parole nourricière dont chaque mot aurait été soupesé avec délicatesse. Considérant que notre profondeur d'attention est à la fois «le noyau de toute poésie» et «le seul chemin vers l'inexprimable, la seule voie vers le mystère», elle a su porter son regard plus loin que les décrets du visible. Animé par une passion ardente et une sensibilité subtile, Les impardonnables fait partie des livres impérissables qui sont aussi des livres de vie.
Archy naît dans une tanière au milieu de la forêt, au sein d'une portée de fouines. Son père a été tué par l'homme, et sa mère se démène pour nourrir ses petits au coeur de l'hiver. Très vite, Archy comprend qu'il doit lui aussi chasser s'il veut garder sa place dans la famille.Mais à peine s'est-il essayé à piller un nid qu'il se blesse. Son destin prend alors un sombre tour:devenu inutile à sa mère, il est vendu à un vieux renard cruel, Solomon le prêteur sur gages, qui en fait son esclave puis son apprenti avant de lui révéler son secret:il connaît l'existence de l'écriture, de Dieu et de la mort... Solomon lègue à Archy ce testament qui l'accompagnera toute sa vie dans son exploration de la forêt. Mais est-ce un trésor ou un fardeau que ce secret de l'homme?À mi-chemin entre fable et roman d'initiation, Mes désirs futiles mêle aventure et philosophie pour mieux interroger la nature humaine et la force de nos désirs.
«J'ai adhéré aux luttes de ma génération. Je suis resté loyal envers ses raisons. À ceux qui demandent à quoi tout cela a servi, je réponds par une phrase du Talmud : Il ne t'est pas imposé d'achever l'oeuvre, mais tu n'es pas libre de t'y soustraire.» Préface et «Itinéraires» (repères biographiques illustrés) inédits (80 documents).