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«Je pardonne à tous et à tous je demande pardon. Ça va ? Pas trop de bavardages.» Le 27 août 1950, Cesare Pavese se donne la mort dans la chambre 49 de l'Hotel Roma, à Turin. Il laisse un mot d'excuse, des poèmes et un journal intime, Le Métier de vivre. Pierre Adrian a retracé le dernier été d'un écrivain hanté par le suicide. Il a cherché dans sa vie et dans ses livres de quoi nous apprendre, malgré tout, le douloureux métier de vivre. Pavese apparaît au fil des pages comme un compagnon de route taciturne, drôle, sincère. Au cours de ces errances en ville et dans les collines, on croise Monica Vitti et Antonioni, Calvino, des actrices américaines... Mais aussi «la fille à la peau mate», qui déambule aux côtés du narrateur sur les traces d'une ombre, dans ce Piémont devenu le lieu éblouissant des retrouvailles avec l'être aimé. Avec ce nouveau récit au charme furieux, Pierre Adrian nous donne à contempler une Italie d'après-guerre en noir et blanc, où la littérature et la politique sont une question de vie ou de mort, où rien n'est jamais grave mais où le tragique finit par s'inviter.
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Cesare Pavese : le carnet secret
Cesare Pavese
- Bord De L'Eau
- Documents Bord De L'eau
- 16 Août 2024
- 9782385190026
Cette édition en langue française du Carnet secret fournit des interprétations inédites sur la biographie intellectuelle de Pavese - un Céline italien?? Un mythe déchu de l'intelligentsia communiste??... - mais elle révèle aussi une pièce secrète manquante de l'histoire culturelle du fascisme dont l'ombre plane sur la politique italienne la plus récente. Ce carnet, laissé trop longtemps dans les oubliettes, nous livre finalement les doutes et les errements de toute une génération d'intellectuels. Sa lecture est absolument nécessaire car elle nous permet de réfléchir au présent sur le sens et la portée de l'engagement antifasciste.
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Livre surprenant, livre singulier : écrit en 1926, c'est le premier récit en date qu'ait composé Cesare Pavese et qui fut trouvé parmi ses papiers au lendemain de sa mort.
On y suit, par récits alternés, les destins de Masino, jeune journaliste à la recherche de lui-même, et de Masin, ancien mécano chez Fiat, qui s'exile dans les Langhe chères à Pavese, pour en revenir mué en mari bientôt homicide.
Pourquoi ces vies parallèles, sortes de petits voyages au bout de la nuit, scandés par des poèmes?
À travers Masino comme à travers Masin, Pavese s'avoue et se révèle, dans sa faiblesse et sa candeur, mais aussi s'affirme dans un humour du plus beau noir.
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De « paese » (le pays) à « Pavese », il n'y a qu'une lettre. Ce « paese », à la frontière de la Lombardie et du Piémont, est à la fois celui du père de l'auteur et celui du grand écrivain et éditeur Cesare Pavese (1908-1950). Jean-Pierre Ferrini, à la recherche des traces de sa propre histoire familiale, a croisé les traces de l'écrivain.
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Avant que le coq chante réunit trois nouvelles, presque trois courts romans : Par chez nous, La prison et La maison sur les collines. D'abord, il y a Talino, mécanicien, qui, revenu de prison, trouve un emploi dans une ferme lointaine et commet l'irréparable. Ensuite, Stefano, Italien du Nord, assigné à résidence dans une région méridionale : son inadaptation à ce nouveau milieu l'enferme dans une solitude infinie. Enfin, c'est un professeur isolé pendant les bombardements sur Turin qui n'aspire finalement qu'à retrouver sa maison natale afin de s'y réfugier.
Cesare Pavese observe des paysans, des ouvriers, des midinettes, des femmes du monde, des intellectuels, et chacun avec le langage, la mentalité, les vices, les petitesses de son groupe, mais c'est toujours fondamentalement le même personnage : l'individu dans sa subjectivité, dans sa vie intérieure, passionnelle et morale, dans son rapport affectif à l'autre, dans son rapport à la nature.
À travers ces trois nouvelles, Cesare Pavese enchante le lecteur grâce à un langage des plus authentique et une prose italienne d'une vie et d'un naturel absolus que le traducteur, Nino Frank, a su retranscrire avec finesse.
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Travailler fatigue ; la mort viendra et elle aura tes yeux
Cesare Pavese
- Gallimard
- Poesie Gallimard
- 13 Mars 1979
- 9782070321803
«Plus connu comme romancier et comme auteur d'un noir et bouleversant journal intime (Le métier de vivre), Pavese s'est voulu d'abord poète. Le premier livre qu'il publie, en 1936, est un recueil de poèmes:Travailler fatigue. Recueil de poèmes, encore, le dernier texte qu'il laisse sur sa table avant de se tuer, en 1950:La mort viendra et elle aura tes yeux. Si le reste de son oeuvre est narratif ou critique, le travail poétique occupe les deux pôles extrêmes de son activité littéraire. [...] Il est dommage que l'éclat du suicide ait illuminé rétrospectivement des oeuvres mineures, intéressantes surtout comme témoignages d'une crise sentimentale suivie d'une dépression nerveuse; et que le vrai travail poétique de Pavese soit resté un peu dans l'ombre. Travailler fatigue était un des livres auxquels il tenait le plus:à juste titre, car les beautés altières qu'on y découvre à chaque page, le stoïcisme viril qui l'imprègne de bout en bout, la manière si pleine de représenter le vide, l'art si intense des silences et des pauses, assurent à ce recueil une place unique dans la poésie italienne et européenne, à mi-chemin entre l'hermétisme des uns et le populisme des autres:oeuvre suspendue entre le réel et l'irréel, rêve éveillé, mélange de feu et de glace, exemple inimité de stupeur extatique et de hiératisme passionné.» Dominique Fernandez.
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Dans le microcosme social que constitue une plage pendant la saison balnéaire, le narrateur observe jalousement un couple ami. En attendant, en souhaitant même peut-être obscurément une rupture, il décrit en contrepoint sa solitude sans espoir, telle que fut celle de Pavese. Dans La Lune et les feux, un ancien pupille de l'Assistance publique, revient, après avoir émigré, au pays qui lui tient lieu de pays natal. C'est pour l'auteur un retour aux sources et son testament spirituel.
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Poète, nouvelliste et romancier, Cesare Pavese fut aussi un critique et un infatigable organisateur culturel. À l'époque fasciste, il rappela par ses nombreuses traductions et ses articles l'importance d'une confrontation de la vieille Europe avec une culture jeune et vitale comme la culture américaine. Ce volume regroupe une bonne part de ses écrits critiques et témoigne de son parcours politique qui le conduisit, à la Libération, à adhérer au Parti communiste et à collaborer au quotidien du Parti, L'Unita. Dans ses articles, il tente de définir le rôle de l'écrivain dans une société démocratique, en rappelant que l'écrivain écrit pour tout homme, quelle que soit sa classe, et qu'il ne peut renoncer à l'inspiration qu'aucune idéologie ne commande. Cette conception généreuse mais exigeante de la culture est encore actuelle. Dans la deuxième partie du livre, c'est le travail de Pavese sur le mythe qui nous conduit au coeur de son expérience de poète et de romancier : pour lui, le mythe est la trace des expériences les plus fondamentales de tout individu, mais seuls certains peuvent les transformer en langage et les amener à la clarté. Sa réflexion, puisée à de nombreuses sources, sur ce qui fait la voix d'un grand écrivain, est à la fois unique, inimitable et passionnante.
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«Autrefois on disait déjà la colline comme on aurait dit la mer ou la forêt. J'y allais le soir, quittant la ville qui s'obscurcissait, et, pour moi, ce n'était pas un endroit comme un autre, mais un aspect des choses, une façon de vivre. [...] J'y montais le soir pour éviter le sursaut des alertes : les chemins fourmillaient de gens, de pauvres gens que l'on évacuait pour qu'ils dorment au besoin dans les prés, en emportant un matelas sur leur vélo ou sur leur dos, criaillant et discutant, indociles, crédules, amusés.» Cesare Pavese, La Maison des collines, 1948.