Table thématique : Bestiaire...
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Ils sont quatre : quatre aventuriers plus ou moins pantouflards du monde animal à vivre l'aventure quotidienne de la vie. Il y a les deux amis, Rat et Taupe, le sage et bourru Blaireau et l'entêté, vaniteux et totalement irresponsable Crapaud par qui tout ou presque arrive.
Ces quatre-là suivent les saisons, le cours de l'eau et racontent en un livre magique tout ce qui fait le prix de l'existence : peur, amitié, désir d'ailleurs, perte, abandon, espoir...
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Un énorme chien à tête d'ours, obsédé et très mal élevé, débarque un soir dans la vie d'Henry J. Molise, auteur quinquagénaire raté et désabusé qui n'a qu'une envie : tout plaquer et s'envoler loin de sa famille qui le rend fou. Malgré l'affection d'Henry pour la bête, sa femme Harriet et ses quatre enfants restent méfiants à l'égard de ce canidé indomptable. Dans la coquette banlieue californienne de Point Dume, au bord du Pacifique, ce monstre attachant s'apprête à semer un innommable chaos. Un joyau d'humour loufoque et de provocation ravageuse.
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Une promenade en forêt. Un cri. Lorsque Richard se retourne, sa femme, Silvia, s'est changée en renarde au pelage rouge vif! Pour l'homme, l'événement très extraordinaire ne change rien, ou presque... Il continue de vivre avec cet être étrange, de l'aimer, même quand l'existence devient impossible. Allégorie du combat de l'âme et du corps? De l'amour aveugle? Satire contre les femmes? Ce petit chef-d'oeuvre surnaturel (1922) enchante et défie toutes les interprétations.
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Un ami anglais envoie un jour au narrateur un présent inattendu : un chiot venu d'Australie, Dingo.
Dérouté, puis emballé par l'allure étrange, la personnalité subtile et l'humanité de son chien, le narrateur apprend à se servir de lui comme d'un prisme à travers lequel il observe et juge ses concitoyens.
Occasion de savoureux tableaux de moeurs à la ville et à la campagne, empreints de l'habituelle et irrésistible méchanceté de Mirbeau, les aventures et mésaventures de Dingo et de son maître sont à la hauteur de l'esprit alerte, caustique et formidablement clairvoyant de l'auteur du Journal d'une femme de chambre et des Contes de la chaumière.
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« KIKI-LA-DOUCETTE : Elle a voulu - j'étais petit - me purger avec l'huile. Je l'ai si bien griffée et mordue qu'Elle n'a pas recommencé. Elle a cru, une minute, tenir le démon sur ses genoux. Je me suis roulé en spirale, j'ai soufflé du feu, j'ai multiplié mes vingt griffes par cent, mes dents par mille, et j'ai fui, comme par magie.
TOBY-CHIEN : Je n'oserais pas. Je l'aime, tu comprends. Je l'aime assez pour lui pardonner même le supplice du bain. »
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A l'image des bestiaires du Moyen Âge, les animaux de Jean Giono peuvent être réels, mais sont le plus souvent fantasques ou imaginaires. Affabulateur de génie, l'auteur nous fait découvrir les caractéristiques du « grain de tabac » de la «bête du Gévaudan», du « cheval de paille», de l'«émeraude», du «minus», ou encore du « verrat-maquereau».
Parfois ces bêtes, microscopiques ou monstrueuses, surgissent de situations extravagantes d'une grande drôlerie où le narrateur se met en scène. Mais la plupart des textes sont de simples descriptions de l'animal où, avec bonhomie et précision, on parle de sa nature et de ses moeurs. Le ton de Giono est pincesans-rire et se joue allègrement du discours académique.
Les 19 textes qui composent l'ouvrage sont rédigés entre 1956 et 1965, comme des divertissements alors que Giono travaille à de grands romans. Il s'amusera à les compléter par des séries de citations (la plupart inventées de toutes pièces) sous le titre de marginalia. Des citations d'autant plus incongrues qu'elles n'ont finalement aucun rapport avec l'animal décrit. Comme Borges dans Fictions, Giono est un raconteur d'histoires, celui qui aime si bien brouiller les pistes et perdre le lecteur dans le vertige du paradoxe. -
A près de 80 ans, Jake envisage sereinement l'avenir : un vieil indien lui a révélé le secret de l'immortalité, la recette d'un tord-boyau carabiné, le « Râle d'agonie », qu'il est à peu près le seul à pouvoir avaler : « Bois ça, tiens toi peinard et tu seras immortel » lui a affirmé Johnny Sept-lunes, avant de rendre son dernier souffle. A la mort de sa fille qu'il a à peine connue, Jake se bat pour gagner le droit de recueillir son petit-fils : c'est que l'administration rechigne un peu à confier l'enfant à un vieux solitaire excentrique, porté sur le jeu et la bouteille, réfractaire à toutes les contraintes sociales, travail et impôt en premier lieu. Ecumant avec une chance insolente les tables de poker de tout l'ouest, il gagne de quoi se racheter une moralité aux yeux de l'état américain, et le droit conséquent d'élever son petit fils. Quelques divergences de caractère semblent éloigner le jeune Tistou de son grand-père, en particulier sa passion pour les clôtures ainsi qu'une relative sobriété, alors que toute forme de barrière répugne à son alcoolique de grand-père. Mais le duo fonctionne pourtant bien, et mieux encore du jour où Tistou découvre Canadèche, canard boulimique et fort sympathique, qui devient leur compagnon préféré. La vie s'écoule à peu près totalement peinarde, à peine perturbée par la présence sur leur domaine d'un antique et monstrueux sanglier... En lequel Pepe Jake croit reconna?tre la réincarnation de son vieil ami indien, alors que Tistou le chasse comme son pire ennemi. Traversé d'un agréable souffle libertaire, L'Oiseau Canadèche est un délicieux conte naturaliste moderne, un trésor de malice et de tendresse brillant comme un coeur de canard
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«Ce jour-là, le 25 août 2015, l'événement n'est pas : un ours attaque une anthropologue française quelque part dans les montagnes du
Kamtchatka. L'événement est : un ours et une femme se rencontrent et les frontières entre les mondes implosent. Non seulement les limites physiques entre un humain et une bête qui, en se confrontant, ouvrent des failles sur leurs corps et dans leurs têtes. C'est aussi le temps du mythe qui rejoint la réalité ; le jadis qui rejoint l'actuel ; le rêve qui rejoint l'incarné.» -
Sa femme a été assassinée et violée. Wahhch se lance sur les traces du meurtrier, un Indien mohawk qui profane les plaies ouvertes dans le ventre de ses victimes. De cette poursuite du monstre, les animaux sauvages ou domestiques sont les témoins, se relayant pour prendre en charge la narration. Une fascinante geste initiatique polyphonique et animiste.
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« Il chante tout bas, ensorcelé de béatitude. Le soir d'automne baigne la ramée d'une égale clarté jaune et rose.
L'ombre monte du pied de l'arbre et sa crue gagne de branche en branche. Elle surprend Rroû, pénètre doucement son pelage. Il frissonne tout à coup et s'étire, du bout des pattes à la cime de ses reins. ».
Parmi les « livres de nature » de Maurice Genevoix, Rroû occupe une place bien particulière. En apparence, c'est seulement l'histoire d'un chat. En réalité, il s'agit là d'une oeuvre aux prolongements multiples, où tous les tons se mêlent et s'harmonisent, où le conteur retrouve le poète.