Récompensé par le National Book Critics Circle Award en 1983 et par le prix Pulitzer en 1984, paru chez Belfond en 1986, un classique de la littérature américaine qui nous plonge dans les heures sombres de la Grande Dépression, sur les pas de Francis Phelan, vagabond éprouvé. Porté par une langue magnifique, flirtant avec la prose poétique, L'Herbe de fer interroge tour à tour culpabilité, pardon et rédemption.
Avril 1945. Alors que les bombes pleuvent sur Berlin et que les Russes sont aux portes de la capitale, le régime nazi fait une dernière percée, traquant toujours plus fermement juifs, dissidents et déserteurs. Au beau milieu du chaos se débattent Joachim Lassehn, un jeune soldat qui recherche désespérément un endroit où se cacher ; Friedrich Wiegand, un syndicaliste torturé dans les camps, qui essaie de précipiter la fin de la guerre à coups de sabotage ; le docteur Walter Böttcher, qui aide les dissidents à vivre dans la clandestinité et Oskar Klose, barman, responsable du nouveau quartier général de la résistance.
Lisbonne, San Francisco et Tokyo furent détruites par un tremblement de terre en quelques minutes, il fallut plusieurs jours pour que les incendies de Rome, Chicago et Londres s'éteignent. Les brasiers et séismes qui se sont déchaînés sur cet endroit de la surface de la terre, situé au point d'intersection à 52 degrés et 30 minutes de latitude nord et 13 degrés et 24 minutes de longitude est, ont duré presque deux ans. Ils débutèrent dans la nuit claire et sombre du 23 août 1943 et finirent sous le ciel gris et pluvieux du 2 mai 1945.
À cet endroit, à 32 mètres au-dessus du niveau de la mer, encastrée dans une dune de l'ère glaciaire, s'étendait la ville de Berlin, jusqu'à cette nuit où la destruction débuta sa marche funeste.
La redécouverte d'un roman emblématique, de l'un des plus grands écrivains dissidents russes, injustement méconnu. Un texte qui n'a perdu ni de sa force ni de sa modernité. Ni, tragiquement, de son actualité.
Sommes-nous une nation de chuchoteurs, d'ordures et de mouchards, ou sommes-nous un grand peuple ?
À travers le portrait de Rouslan, chien de garde dans un goulag, Gueorgui Vladimov livrait un brûlot, description aussi fascinante que glaçante de l'enfer concentrationnaire et, au-delà, de l'atroce absurdité du système soviétique. Écrit au début des années 1960, publié clandestinement en Allemagne en 1975 par une maison d'édition fondée par des réfugiés russes, puis en France en 1978 au Seuil, Le Fidèle Rouslan ne paraîtra en URSS qu'après la perestroïka.
Le nouveau vicaire semblait être un jeune homme très convenable, mais quel dommage que l'on vît, dès qu'il s'asseyait, le bas de ses caleçons longs négligemment fourrés dans ses chaussettes ! Belinda l'avait déjà remarqué lors de leur première rencontre au presbytère la semaine précédente, et en avait été fort gênée. Peut-être Harriet pourrait-elle lui en toucher un mot ; avec ses manières enjouées et sa franchise, elle parvenait toujours mieux que la timide Belinda à expliquer aux gens ces petits détails embarrassants.
Les soeurs Bede vivent une existence tranquille et prospère. Volubile et coquette, Harriet voue un culte sans limite aux nouveaux vicaires ; timide et rêveuse, Belinda nourrit une passion pour l'archidiacre Hoccleve. Mais le quotidien de ces demoiselles pourrait bien être chamboulé par la venue d'un fameux bibliothécaire et d'un évêque africain...
« Le plus grand livre sur le Sud et ses habitants. » Margaret Mitchell, Autant en emporte le vent.
Porté par la grâce de son écriture, un roman naturaliste d'une grande beauté, hymne à la vie pastorale, au courage d'une mère, à la patience et à la foi irréductible de ces fermiers blancs du Vieux Sud, trop pauvres pour posséder leur terre ; une oeuvre poétique et bouleversante, rythmée par les naissances, les saisons, les drames et les joies.
Prix Pulitzer 1934, Les Saisons et les jours ont connu un succès colossal aux États-Unis, avec pas moins de trente-sept réimpressions de la première édition. Paru en France en 1935, ce livre culte est à redécouvrir.
Caché dans les environs de Dublin, mis au banc de la société pour avoir commis une faute grave au sein de l'Organisation révolutionnaire, Gypo Nolan va commettre l'irréparable : vendre à la police britannique son ancien complice et meilleur ami, en échange de quelques billets...
Aucun passant. La bruine tombait lentement. Il examina la rue, les magasins sur la droite et vis-à-vis, le mur nu. Ses yeux se reportèrent alors sur la lanterne suspendue au-dessus de la porte du commissariat. Poussant un profond soupir, il s'avança vers la lanterne d'une démarche lente et lourde au possible.
Il gravit les escaliers l'un après l'autre, d'un pas régulier, en faisant craquer bruyamment les marches. D'un coup de pied il ouvrit la porte, sans retirer les mains de ses poches. Dans le vestibule, il se trouva nez à nez avec un policeman coiffé d'un casque de nuit noir, en forme de cône. L'homme retirait ses gants. Gypo s'arrêta et le regarda droit dans les yeux.
« Je viens réclamer la prime de vingt livres offerte par le Syndicat des fermiers pour des renseignements concernant le nommé Francis-Joseph Mac Phillip », dit-il d'une voix basse et profonde.
Carl et Annie étaient assis tout près l'un de l'autre, sur la banquette, la main dans la main ; ils attendaient d'être mariés. De temps à autre se faisait entendre un léger sifflement, quand Carl jetait dans le crachoir une cigarette à moitié consumée. Chaque fois, Annie serrait la main de Carl et disait : « Nerveux ? »» Chaque fois il lui rendait la pression de sa main et répondait : « Non. Et toi ? » Invariablement elle répliquait : « Un peu. » Et de nouveau leurs mains resserraient leur étreinte.
Publiée aux États-Unis en 1963 et chez Stock en 1964, cette douceur Vintage est à redécouvrir au plus vite !
A Amsterdam, dans les années 60.
« Deux pigeons s'aimaient d'amour tendre...
Cette histoire a été racontée sur tous les tons, sur tous les temps. Mais voici que de Hollande nous arrive une passion folle et grave, érotique et drôle, tragique et délirante. Les Délices de Turquie sont à la littérature ce que Le Dernier Tango à Paris fut au cinéma : une entreprise raisonnée de dérèglement de tous les sens. Si l'amour fou du jeune peintre et d'Olga la Rousse rappelle celui de Mona et d'Henry Miller dans Sexus, il respire le vin et les canaux d'Amsterdam, les draps de lit froissés et les crépuscules où l'on se serre l'un contre l'autre. Un livre de nos chevets les plus intimes. » 4e originale de l'édition de 1976, tout est dit !
Après le Lys de Brooklyn et La Joie du matin, le retour de Betty Smith, l'icône de la littérature américaine, dans la collection Vintage !
Il ne peut y avoir au monde un endroit où il fasse plus froid, où l'on soit plus seule, se disait Margie Shannon, que dans ce coin désert de Brooklyn, et un samedi soir ! Arrivée à l'angle de la rue, elle serra plus fort son manteau, déjà étroitement boutonné.
Pourquoi était-elle dehors ? Pourquoi marchait-elle par les rues glacées à cette heure tardive ? Tout simplement parce qu'elle avait dix-sept ans et un emploi, qu'elle était maintenant indépendante, et non plus obligée de rentrer à neuf heures chez ses parents. Voilà ! Quitte à périr de froid dans les rues, Margie Shannon estimait qu'elle se devait d'user de cette liberté chèrement payée.
Avec son titre joliment prometteur, Tout ira mieux demain n'est pas seulement un roman culte et un chef-d'oeuvre intemporel, c'est l'histoire tendre, bouleversante de Margie Shannon, une jeune femme douce et travailleuse qui, armée de son indéfectible optimisme, essaie d'échapper à une vie de pauvreté et de violence dans le Brooklyn des années 1920 pour se forger un destin.
Publié aux États-Unis en 1948 et chez Hachette en 1950, Tout ira mieux demain est à découvrir et redécouvrir au plus vite !
Un roman autobiographique situé dans la Bulgarie communiste des années 60 qui raconte la vie d'une jeune fille en vacances à la campagne chez ses grands-parents. Un texte inédit en France, d'une autrice germanophone reconnue, à découvrir dans Vintage.
Sans les sept kilos de camomille, pas de manuels scolaires, sans lignes copiées ni lectures imposées, pas de bonnes notes en langue, pas de paix pendant toute l'année scolaire à venir.
À travers les souvenirs d'une jeune fille en vacances à la campagne chez ses grands-parents, c'est toute l'histoire de la Bulgarie communiste des années 1960 qui nous est contée, tiraillée entre la peur de la guerre froide, la tyrannie du régime soviétique et l'attachement aux traditions.
Porté par une langue à la fois sobre et sensuelle, gorgé de poésie, d'odeurs de cuisine, de couleurs d'été, Sept kilos de camomille se lit en un souffle. Un texte d'une autrice germanophone reconnue, jusqu'ici inédit en France.
La petite ville sudiste de Caxton est déboussolée : l'arrêt de la Cour suprême vient de tomber ; désormais, les écoles publiques sont ouvertes aux enfants noirs. On s'étonne, on s'agace, et puis finalement on laisse faire.
Jusqu'à l'arrivée d'un intrus.
L'inconnu s'installe, intrigue, séduit, et petit à petit distille le poison : des Noirs ? Avec vos enfants chéris ? Vous n'y pensez pas !
Alors on s'invective, on rugit, on brandit le poing. Et puis montent la fureur, la haine, le sang...
En Sibérie orientale, au Canada, à Londres, dans les années 80.
" Il s'agissait d'animaux morts naturellement, dont la chaleur corporelle s'était dissipée peu à peu et dont les tissus mous s'étaient décomposés. On n'avait jamais vu de mammouth complet, congelé instantanément, pour ainsi dire, et de ce fait intact. Ce qui mettait Zhelikov dans tous ses états était la probabilité pour qu'un tel spécimen soit là, tout près de lui.
Sur un cap au nord du centre, un site était aménagé en prévision de la construction d'un ensemble de bâtiments. Durant la phase de déblaiement, le sol s'était effondré, dévoilant une crevasse. À l'intérieur se trouvait une saillie rocheuse, et sur cette saillie, un mammouth figé dans la glace. À l'évidence, il avait fait une chute, une très longue chute qui l'avait tué sur le coup. C'était un mammouth surgelé, en somme."
Dans le Londres de 1909, Ursula Winfield est ce qu'on appelle une « forte tête ». Là où toutes les autres filles de la bonne société courent les régates et les afternoon tea, cette belle et brillante jeune femme passe ses journées à multiplier les expériences dans son laboratoire, avec l'espoir d'intégrer un jour la Société de chimie.
Et rien ne peut la détourner de sa mission, ni les conventions sociales ni son amour balbutiant pour le beau Tony Balestier. Jusqu'au jour où la voilà entraînée, bien malgré elle, dans le combat des suffragettes, ces terribles « viragos » qui mettent Londres sens dessus dessous afin d'obtenir le droit de vote...
Riches et désoeuvrés, des adolescents se baladent sur les plages affublés de lunettes noires et de chemises hawaïennes ; ils passent leurs journées à boire et à courir les filles, leurs nuits à se bagarrer ; ils s'adonnent à la violence, au sexe, au vol. Défiant leurs parents, ils réclament d'être libres, oisifs et insouciants, pour mieux masquer leurs angoisses et leur désespoir.
Une jeunesse en quête d'elle-même, en révolte ouverte contre l'autorité, les générations précédentes et la société dans son ensemble, où ils ne trouvent pas leur place.
C'était en juin 1933 ; huit amies, Kay, Dottie, Mary, Priss, Libby, Elinor, Helena et Polly, obtenaient leur diplôme. Huit jeunes filles brillantes, pleines de rêves, d'envies et de désirs, qui entamaient leur vie adulte.
Moins d'une décennie plus tard, c'est à sept qu'elles se rendront à l'enterrement de la huitième.
Entre-temps, il y aura eu l'amour, le couple, les enfants, la vie professionnelle, la vie domestique, les espoirs déçus, la difficulté à trouver sa place, les petites joies, les grandes désillusions...
Paru en 1963, et en 1965 en France, Des filles brillantes est une oeuvre culte aux États-Unis. Des générations de jeunes femmes se sont reconnues dans ces portraits aussi saisissants que touchants, dans ce tableau moderne des aspirations féminines étouffées par une société américaine encore fortement marquée par un patriarcat d'un autre âge. Une lecture toujours d'une vive actualité, à redécouvrir d'urgence.
La vie d'un quartier de Brême, celui du port, entre le crépuscule et la nuit.
Un faisceau d'existences parallèles ou enlacées, entre lesquelles, douceâtre, étouffante comme la mort, la nuit monte par bouffées : des gamins observent rats et cygnes sur une berge ; deux compères, Antoine et Oscar, rejoignent l'Adélaïde pour une croisière direction Rotterdam ; Madame Jacobi prend quotidiennement des nouvelles de Monsieur Mahler, un voisin mourant ; Monsieur Hennicke, le professeur de géographie fait la lecture à ses deux fils sous les grandes feuilles du jardin public ; Addi, un petit garçon somnambule, donne le premier numéro d'un show à l'Astoria, un bar animé de la ville ; le gardien du parc, obsédé par l'invasion agressive des rongeurs en plein coeur de ville, décide d'envoyer une missive à l'autorité municipale.
Une succession de tableaux intimistes, des instants de vie brefs et attendrissants, des destins qui se croisent, se défont, se mêlent encore, en plein coeur d'une ville qui s'endort, enveloppée par les ténèbres.
Extraits :
Là-bas, à l'extrémité du jardin, sous les grandes feuilles de la tonnelle, monsieur Hennicke, le maître de géographie, et ses deux fils étaient assis. Une lampe à pétrole, placée au milieu de la table, répandait une chaude lueur jaune. De temps en temps elle filait et monsieur Hennicke, d'une main légère, diminuait alors la flamme. Il avait un livre ouvert devant lui et lisait à haute voix. La tête dans les mains, ses deux fils, collégiens de première année, blonds et dégingandés, aux visages moites et boutonneux, buvaient ses paroles. Leurs regards étaient fixes, perdus dans l'obscurité du jardin ou en une contrée plus lointaine encore.
Et non loin de là - quelques jardins et rangées de maisons tout au plus - monsieur Berg jouait de la flûte devant sa fenêtre ouverte. Ses doigts pâles et osseux se levaient et s'abaissaient sur les trous de l'instrument, sa tête s'inclinait un peu sur le côté et ses yeux gris et doux suivaient l'envol des sons. C'était une cadence régulière, un chant qui s'élevait calmement, descendait calmement, empreint de sérénité, pas vraiment gai, pas vraiment triste, et pourtant toujours un peu plaintif... clair, résolu, aux lignes nettes. Il s'élançait dans la nuit avec une tranquille assurance, s'éparpillait, s'effaçait dans l'air calme.
Letty, Marcia, Edwin et Norman passent leurs journées ensemble, connaissent par coeur les habitudes des uns et les manies des autres, n'oublient pas de se souhaiter fêtes et anniversaires... et ne savent pratiquement rien de leurs vies respectives. Letty, Marcia, Edwin et Norman sont collègues de bureau.
Quarante ans de cohabitation et voici que l'heure de la retraite sonne pour Letty et Marcia. L'occasion pour Edwin et Norman de les inviter à déjeuner. Mais de quoi peut-on bien se parler quand on a vécu tant d'années ensemble sans jamais vraiment rien partager ? Quand on a soi-même le sentiment d'être passé à côté de sa vie ? Quand on prend conscience que ces relations qu'on pensait superficielles étaient peut-être plus profondes qu'il n'y paraît ?
Dulcie Mainwaring vient de rompre ses fiançailles avec Maurice... Bien déterminée à ne pas laisser cet échec sonner le glas de ses aspirations romantiques, cette pimpante trentenaire décide de se rendre à un colloque, histoire de se changer les idées et, pourquoi pas, faire des rencontres.
Et ça marche ! Sitôt arrivée, elle tombe sous le charme du séduisant Aylwin Forbes, rédacteur en chef d'une revue littéraire. Mais elle n'est pas seule : Viola, jeune femme fougueuse, un brin pimbêche, est elle aussi éprise du bellâtre.
L'union fait la force. Avec pour alibi, une ambitieuse entreprise d'indexage d'ouvrages savants, Dulcie et Viola se lancent dans une enquête aussi comique que risquée afin d'en savoir plus sur leur bien-aimé. Tout cela en rêvant secrètement de mariage... ou pas !
Vendue à plus de trois millions d'exemplaires, traduite en une quinzaine de langues, portée à l'écran par John Ford en 1941, pièce de théâtre à succès, La Route au tabac est le plus grand triomphe d'Erskine Caldwell.
Dans ce roman paru en 1932 aux États-Unis et en 1947 chez Gallimard, l'auteur, fidèle à sa tradition, dépeint le Sud des petits Blancs dans sa réalité la plus crue, et nous livre la radiographie d'une époque, celle de la Grande Dépression, où la faim détruit corps et esprits.
Un immense classique de la littérature américaine à redécouvrir.
Prix Pulitzer 1965, publié en France la même année et inexplicablement jamais réédité depuis, un roman social, engagé, aux accents féministes. Un classique américain largement méconnu, à redécouvrir aujourd'hui.
À travers le portrait subtil et complexe d'une riche famille de La Nouvelle-Orléans, c'est toute l'histoire troublée des États-Unis qui nous est contée, de la fin de la guerre civile au milieu du xxe siècle, dans une région où la ségrégation reste de mise. Dans la grande tradition de la littérature sudiste, de John Steinbeck à Flannery O'Connor, une fresque épique, sur une femme forte et émancipée, ultime gardienne des secrets de sa dynastie, prête à tout pour assouvir sa vengeance contre ceux qui ont bafoué le nom des siens.
Profonde, violente, la confession glaçante d'une femme au bord de la folie, étouffant dans un mariage qu'elle ne reconnaît pas, perdant pied devant des enfants qu'elle ne comprend plus. Chargé d'une forte dimension autobiographique, porté par un style renversant d'intelligence, ce roman fouille les plaies de Mrs Armitage, la narratrice, mais aussi de Penelope Mortimer, l'auteur, et finalement celles de générations de femmes cherchant désespérément une échappatoire à leur condition.
Publié en Angleterre en 1962 et chez Plon en 1964, un cri déchirant qui, aujourd'hui, est toujours plus assourdissant.
Mais qu'y faire ? On dit que plus rien n'est comme dans le temps. Pourtant, cette Maison reste semblable à elle-même, avec cette persistance des choses inutiles. Maintenant, il n'y a plus que trois soeurs là où toute une congrégation veillait autrefois sur la commodité des pénitents, pour que leur âme pût voler sans entraves matérielles vers les plus pures régions de l'extase.
Sur les terres de la Chimba, au Chili, une Maison de sorcières, d'accoucheuses, de pleureuses.
Un narrateur fou, polymorphe, insaisissable.
Un monde hallucinatoire, vertigineux, fascinant.
Déconstruisant tous les codes de la narration, José Donoso, figure de proue du nouveau roman latino-américain dans les années 1960-1970, joue avec les esthétiques et sublime la mort, la vieillesse et le monstrueux pour donner à voir une autre réalité, comme une fenêtre ouverte sur nos terreurs inconscientes.
À Vienne, en 1922, les Juifs autrichiens occupent les postes-clés de la ville. Certes, les viennois apprécient hautement leurs qualités, mais les estimant trop écrasantes pour que la majorité aryenne puisse elle aussi prendre son essor, obtiennent du Parlement l'expulsion de tous les Juifs d'Autriche. Expulsion douloureuse mais non physiquement brutale, chaque individu recevant une indemnité proportionnelle à ses précédentes déclarations fiscales, ce qui ne manque pas de faire naître, chez certains, quelques regrets tardifs.
Après le départ du dernier Juif, fêté dans l'allégresse, l'euphorie retombe très vite. Des secteurs entiers de l'économie périclitent. Les Juifs savaient certes gagner de l'argent, mais avaient aussi l'art d'en dépenser. Le cours de la couronne s'effondre, le chômage et l'inflation galopent alors que, de son côté, la vie intellectuelle et culturelle tombe au plus bas. Vienne perd son prestige de capitale et prend des allures de ville de province.
On en vient bientôt à souhaiter secrètement le retour des Juifs...
Dorothy se languit. D'action, d'amour, d'enfants. Jusqu'à ce qu'une gigantesque créature débarque chez elle. Une créature qui dit s'appeler Larry et avoir besoin d'aide. Une créature qui va bouleverser son existence...
Parue en 1982 aux États-Unis et encore inédite en français, une fable saisissante d'imagination, comparée par les critiques aussi bien à King Kong, à La Belle et la Bête, au Magicien d'Oz, qu'aux récits d'Edgar Allan Poe, aux contes de fées d'Angela Carter ou encore aux oeuvres hallucinées de David Lynch. Inspirée par la deuxième vague féministe, Rachel Ingalls brosse le portrait d'une jeune femme qui se libère d'un quotidien monotone et castrateur, se découvre, émotionnellement, sexuellement, et existe enfin.
Une pépite Vintage à redécouvrir au plus vite !