Les P'tites Poules d'ordinaire si courageuses ont la pétoche. Des sorcières ont allumé un grand feu dans la clairière toute proche. C'est chair de poule au poulailler ! Carmen, Carmélito et leurs amis ont bien raison de craindre le pire : Pitikok, leur papa, est enlevé sous leurs yeux par une cabane maléfique, qui détale dans la nuit...
Le Paon, c'est Pavline, un ancien serf qui a racheté au prix fort sa liberté. Devenu majordome au service de la propriétaire d'un immeuble divisé en appartements, dans le Moscou de la fin du XIXe, il fait régner un ordre impeccable. Sa vie est bouleversée quand il adopte puis élève une jeune aristocrate ruinée.
Il finira par l'épouser pour qu'elle ne reste pas sans statut. Et surtout, il continuera à la servir et à la vénérer quand peu à peu elle reviendra vers sa classe d'origine, mais comme maîtresse d'un bel officier, un jour condamné à quitter Moscou pour la lointaine Sibérie... Le Paon se donnera corps et âme à cette aventure troublante, il s'exposera à des souffrances indicibles, se fera passer pour mort, mais demeurera inflexible dans son combat contre le mensonge et l'injustice.
Dans la tradition des romans russes du 19ème siècle, ce texte de Nikolaï Leskov (1831-1885)est à découvrir. En effet, cette histoire simple mais touchante nous plonge dans la vie de Pavline un ancien serf désormais majordome au service de l'aristocratie. Cet homme d'une grande rigueur morale s'éprend et finit par épouser la belle et jeune Liouba. Les différences de position sociale et d'âge auront-ils raison de cet amour absolu ? Vous le saurez en lisant ce bijou d'une grande ampleur psychologique. Ce texte assurément un classique est à lire ou relire ... Traduction excellente par Jacques Imbert. "Le temps de Leskov n'est pas encore venu. Leskov est un écrivain de l'avenir" Tolstoï.
Les nouvelles de Csáth, tantôt oniriques, tantôt réalistes, nous offrent le spectacle d'une folie qui annonce un siècle tout entier placé sous ce signe. Elles osent dire, avec une précision souvent cruelle, ce que nos fantasmes les plus indicibles expriment de nos terreurs ou de nos tourments. Ne faut-il pas la découverte d'écrivains partis au bout d'eux-mêmes pour calmer en nous la peur du gouffre ? Csáth, qui brûla de l'intérieur sa brève existence, appartient à cette fratrie de possédés, abandonnant à notre inquiète raison et à notre penchant pour le mystère ces textes uniques, impudiques et rares, derniers témoignages de son funeste génie. Il appartient à cette étonnante école littéraire hongroise de l'entre-deux-guerres dont il est le versant sombre.
Longtemps proscrit dans son pays, le Hongrois Géza Csath fut psychiatre et parmi les premiers à s'intéresser à la psychanalyse. Artiste complet, engagé dans une poursuite de la "vérité absolue", il céda aux vertiges de la morphine. Opium rassemble le plus intense de l'oeuvre d'un écrivain face à ses démons.
Richard Bohringer est un grand admirateur de Georges Perec. C'est avec la fougue et l'amour des mots qu'on lui connaît qu'il présente l'auteur de cette fantaisie littéraire. En France pendant la guerre d'Algérie, Henri Pollak, maréchal des logis le jour et artiste bohème le soir, et sa bande de Montparnasse se mettent en quatre pour faire réformer un camarade de caserne. Les idées fusent et on s'assied avec délectation à la table de ces joyeux compères. Ce court roman savoureux est truffé de figures de style. Un tour subtil de Perec, génial explorateur de la langue, pour parler du conflit qui occupe alors la scène politique. C'était un mec, il s'appelait Karamanlis, ou quelque chose comme ça : Karawo ? Karawasch ? Karacouvé ? Enfin bref, Karatruc. En tout cas, un nom peu banal, un nom qui vous disait quelque chose, qu'on n'oubliait pas facilement.
Délicieusement drôle
«Les trois nouvelles rassemblées dans ce recueil appartiennent à la première période littéraire de Kenzaburô Ôé. Elles ont pour protagonistes de jeunes ou très jeunes gens confrontés à une situation extrême, exprimée en termes métaphoriques ou réalistes, sexuels, psychologiques ou politiques. C'est dans une morgue, une maison de redressement, une famille en décomposition, un lycée et un groupuscule d'extrême droite que se développe cette violence, sous des formes diverses : la mort, la nausée, la mauvaise foi, la manipulation, la culpabilité règnent et brouillent l'univers mental des jeunes anti-héros. Publié en août 1957, Le faste des morts a lancé la carrière de son auteur qui n'avait alors que vingt-deux ans et faisait preuve d'une maîtrise surprenante, associée à une véritable vision du monde : à ce titre, il est resté comme un repère essentiel de son oeuvre. Le ramier fut publié quelques mois plus tard, en mars 1958. Il met en scène un groupe d'adolescents incarcérés dans une maison de redressement et décrit les rapports de force, d'humiliation, de fascination et de domination sexuelle qui se tissent entre les jeunes délinquants en milieu clos. Enfin, Seventeen parut en janvier 1961. Décrivant la psychologie d'un tout jeune homme que la frustration sexuelle et les complexes conduisent à s'engager dans l'extrême droite, cette nouvelle au ton parodique aborda un sujet tabou.» Ryôji Nakamura et René de Ceccatty.
JUBILATOIRE!
Par une association d'idées fortuite, Catherine Neykov brise un secret de famille et retrouve le souvenir de Juliette, sa tante et marraine, qu'elle visitait enfant à l'hôpital psychiatrique de Maison-Blanche. Née dans l'Indochine coloniale, cette jeune femme gracieuse mais réservée s'y fiança à un homme que ses parents l'empêchèrent d'épouser.
Une recherche à travers l'univers parfois kafkaïen des archives va révéler le parcours singulier de cette amie de jeunesse de Marguerite Duras, qui inspira vraisemblablement le personnage d'Hélène Lagonelle dans L'Amant. Conseillère d'orientation dans les années 1950, elle milite pour l'accès des filles aux études secondaires quand, victime de harcèlement moral, elle est internée à l'initiative de sa hiérarchie.
Juliette Ropion était-elle vraiment schizophrène ? L'examen du dossier médical, analysé avec l'aide d'un psychiatre historien, montre que non et constitue un témoignage accablant sur la pratique asilaire de l'époque.
Une enquête historique et littéraire sur les traces d'une héroïne oubliée, portée par une écriture exigeante, élégante et poétique.
"La disparue" de Catherine Neykov Tout au long de la fouille passionnante d’un foutoir d’ archives hospitalières, religieuses, civiles, militaires, sur le mystère de la vie cachée de sa tante, un temps internée chez les folles, C.Neykov papillonne avec brio entre son vécu propre de cette étrangeté, son amour pour l’île de Ré, sa découverte documentaire de l’horreur de l’internement et de la dureté du colonialisme en Indochine. Elle éblouit de merveilleuses intuitions, devine (d’après Colette !) la raison du mariage surprenant de sa grand mère, pressent puis étaye le lien de cette tante avec un personnage de l’Amant de M.Duras. DB
DÉCOR.
Camp de concentration Kat Zet I en Pologne.
PERSONNAGES.
Paul Doll, le Commandant : bouff on vaniteux, lubrique, assoiffé d' alcool et de mort.
Hannah Doll, l' épouse : canon de beauté aryen, mère de jumelles, un brin rebelle.
Angelus Thomsen, l' officier SS : arriviste notoire, bellâtre, coureur de jupons.
Smulz, le chef du Sonderkommando : homme le plus triste du monde.
ACTION.
La météorologie du coup de foudre ou comment faire basculer l' ordre dans un système allergique au désordre.
Comment explorer à nouveau la Shoah sans reprendre les mots des autres ? Comment oser un autre ton, un regard plus oblique ? En nous dévoilant une histoire de marivaudage aux allures de Monty Python en plein système concentrationnaire, Martin Amis remporte brillamment ce pari. Une manière habile de caricaturer le mécanisme de l'horreur pour le rendre plus insoutenable encore.
«Inventif, terrible, provocateur, et tout comme le Guernica de Picasso, d'une beauté incongrue.» Herald Tribune.
«Amis réinvente l' enfer sur terre. Un acte de courage exceptionnel.» Thee Sunday Times.
«Un tour de force de virtuosité verbale, un roman brillant et bouleversant irrigué par une profonde curiosité morale pour le genre humain.» Richard Ford, auteur de Canada.
Prix du meilleur livre étranger 2015
Les membres de la première expédition vers Mars périrent tous. Sauf un : Valentin Michaël Smith, né sur Mars, élevé par les Martiens, recueilli et ramené sur Terre, à vingt ans, par la deuxième expédition au début du XXIe siècle. Physiquement, Valentin Michaël Smith était humain. Mentalement, il était martien.
La seule analogie qui convienne pour le définir est celle des enfants-loups, des enfants élevés par des loups. Mais les Martiens n'étaient pas des loups. Leur culture était plus riche que celle des Terriens.
Le premier problème de Mike ? Survivre sur la Terre ! Tout lui était agression : la pesanteur, la pression atmosphérique, et surtout les hommes... Le second problème fut pour lui de comprendre en quoi les humains différaient des Martiens et pourquoi ils étaient malheureux...
Longtemps épuisé, Robert Laffont réédite ce chef d'oeuvre de la science-fiction. Ce texte important dans la contre-culture des années 60 est plus qu'un simple livre de SF, c'est un véritable manifeste libertarien, une ôde a la libération sexuelle, une critique de la société occidentale. A découvrir!
Pour beaucoup, le roman est un miroir servant à comprendre le monde. Chez Aragon, c'est le miroir qui devient roman : «Tout ce que je vois, ma vie, la réalité même, perdant tout sens moral, tout prend valeur d'être le reflet des fictions.» Dans La Mise à mort, deux rivaux semblent aux prises, si ce n'est que l'un n'est sans doute qu'une image de l'autre. Dans Blanche ou l'Oubli, le narrateur invente une jeune femme, Marie-Noire, chargée d'arracher à l'oubli la femme qui l'a quitté, Blanche ; chaque personnage, imaginaire ou imaginant, se prétend bientôt le créateur de l'autre. Dans Théâtre/Roman se succèdent deux narrateurs, l'Homme de théâtre et l'Écrivain ; mais «est-ce un acteur qui rêve au jeune homme qu'il fut», ou l'inverse ? «À votre choix», dit Aragon. On comprend que Philippe Forest rappelle dans sa notice la parabole de Tchouang tseu : le sage endormi rêve qu'il est un papillon, et se demande une fois éveillé s'il n'est pas plutôt un papillon rêvant qu'il est un sage. D'une stupéfiante liberté formelle, les trois derniers romans d'Aragon, ici accompagnés des nouvelles les plus tardives du Mentir-vrai, sont des songes partagés. Inutile d'y chercher des vérités ultimes («la vérité, cette mort de moi-même»). «Valse des adieux», façon de boucler la boucle en renouant avec l'ambition expérimentale des premiers écrits, ces textes des années 1960 et 1970 tournent inlassablement, et sans illusion, autour de l'insoluble énigme qui fut au coeur de l'existence d'Aragon : celle de l'identité.
Préface de Jean Ristat.Edition sous la direction d'Olivier Barbarant, comportant introduction, chronologie, notices, notes, variantes et bibliographie.
En 1929, lors de sa parution, Une nuit dans la forêt était sous-titré «premier fragment d'une autobiographie». Trois ans plus tard, Blaise Cendrars évoquait pour la première fois ses souvenirs d'enfance dans Vol à voile et prévoyait une suite (perdue ou non écrite) qui devait s'intituler «Un début dans la vie». Mais de quelle vie s'agit-il? et comment la raconter?
Certains élèvent des cathédrales. Cendrars construit des labyrinthes. D'autres mémorialistes (mais en est-il un?) sont les esclaves du temps et des faits. Lui ne se soucie ni de chronologie ni d'exactitude. La vérité qui compte est celle du sens. «Je crois à ce que j'écris, je ne crois pas à ce qui m'entoure et dans quoi je trempe ma plume pour écrire.» On imagine l'enthousiasme du jeune Freddy découvrant, grâce à Hans Vaihinger, que la vérité pouvait n'être que «la forme la plus opportune de l'erreur».
Se créer une légende, voilà la grande affaire. Il en éprouvera toujours le besoin, ce qui est d'ailleurs, selon lui, l'«un des traits les plus caractéristiques du génie». «Je me suis fabriqué une vie d'où est sorti mon nom», dira-t-il, sur le tard, mais ce fantasme d'auto-engendrement est ancien. Quand on lui demanda, en 1929, si «Blaise Cendrars» était son vrai nom, il répondit : «C'est mon nom le plus vrai.» Le pseudonyme devient vrai en échappant à l'emprise de la filiation. De même, en s'émancipant de la tyrannie des faits, la «vie pseudonyme» du poète acquiert une authenticité supérieure et devient «légende», c'est-à-dire (comme l'indiquent l'étymologie et Jean Genet) lisible.
Il va de soi que les livres qui résultent de cette recréation du réel ne peuvent être qualifiés d'«autobiographiques» que par convention. Chez Cendrars, l'écriture de soi relève moins du pacte autobiographique que de ce que Claude Louis-Combet appelle l'(auto)mythobiographie : prendre en compte le vécu, soit, mais à partir de ses éléments oniriques et mythologiques. Cendrars fait de son existence la proie des mythes et des «hôtes de la nuit», rêves et fantasmes.
Autobiographiques par convention, donc, et complètes. jusqu'à un certain point (car l'autobiographique est partout présent chez Cendrars, jusque dans ses romans), les oeuvres ici rassemblées s'organisent autour des quatre grands livres publiés entre 1945 et 1949 : L'Homme foudroyé, La Main coupée, Bourlinguer et Le Lotissement du ciel. Cette «tétralogie» informelle est précédée de Sous le signe de François Villon, important recueil demeuré jusqu'à ce jour inédit en tant que tel. Elle est suivie du dernier texte personnel de Cendrars, J'ai vu mourir Fernand Léger, témoignage sur les derniers jours du peintre qui avait illustré la plaquette J'ai tué en 1918. On rassemble en outre, au tome II, les «Écrits de jeunesse» (1911-1912) au fil desquels Frédéric Sauser renaît en Blaise Cendrars. Enfin, un ensemble d'«Entretiens et propos rapportés» procure les éléments d'un autoportrait parlé.
Edition sous la direction de Claude Leroy.Responsable du centre des sciences de la littérature française, il est le spécialiste incontesté de Cendrars-voir aussi son livre dans l'atelier de Cendrars.
Au sommaire de cette édition figurent toutes les nouvelles connues à ce jour, dans l'ordre de leur rédaction ou de leur première publication. Ce corpus est complété par l'unique roman de Zweig publié de son vivant, Impatience du coeur - célèbre en France sous le titre La Pitié dangereuse - et par ses deux romans inachevés, Ivresse de la métamorphose et Clarissa, qui révèlent un Zweig s'essayant à une écriture nouvelle, plus soucieux des facteurs sociaux et des conséquences morales de la Grande Guerre. À ces fictions s'ajoutent deux ouvrages de nature également narrative, sinon fictionnelle:d'une part les miniatures historiques réunies (en plusieurs étapes) sous le titre Sternstunden der Menschheit, Grandes heures de l'humanité; de l'autre, Le Monde d'hier, témoignage personnel sur la première moitié du XX? siècle, somme autobiographique qui se présente comme la nécrologie d'une Europe disparue ou en train de disparaître, celle qui fut le cadre de l'existence de Zweig et d'une bonne part de ses fictions. La popularité planétaire de l'oeuvre de Zweig doit sans doute beaucoup au regard d'anthropologue étonné et curieux que porte l'écrivain sur ce «monde d'hier». Les événements de sa vie personnelle coïncident avec les dates charnières d'un siècle tristement mémorable; il a vingt ans ou presque en 1900, il assiste en témoin à la Première Guerre mondiale, ses livres sont jetés sur les bûchers dès 1933, on lui interdit de publier en Allemagne puis en Autriche, et il partage, sans la déportation ni l'extermination, mais dans l'exil, l'existence persécutée des juifs d'Europe. Son oeuvre projette sur ce monde stupéfiant de nouveauté l'effarement de l'enfant d'un univers disparu. Il reste jusqu'à la fin le citoyen nostalgique de l'Empire austro-hongrois:bien élevé, affable, attentif aux formes, écrivant tout d'une plume appliquée, gardant vivante dans la plupart de ses nouvelles la mémoire d'un monde magnifié par la catastrophe de celui qui l'a brutalement aboli et supplanté. Ses lecteurs le devinent sensible, attentif, mélancolique et passionné, capable de fantaisie et d'aventures, mystérieusement intelligent, secret, parfois même inquiétant. Il apparaît comme par essence rétif aux révolutions, il résiste aux ruptures, aux dépassements, à la négativité - mais il les perçoit et donne à percevoir dans ses livres. Il eut trop de succès pour n'être pas critiqué. Son excès de notoriété s'accompagne parfois d'un déni de grandeur. Il n'est pas facile d'être le contemporain de Rilke, Kafka, Musil, Schnitzler, Joseph Roth, Hermann Broch... Mais, quelque jugement que l'on porte sur elle, son oeuvre de fiction ne fut jamais un simple divertissement. Plus qu'ailleurs s'y révèle son être libéré du regard d'autrui, ambigu, contradictoire, authentique. Qui ne verrait en Zweig qu'un auteur à succès passerait à côté d'un phénomène unique, auquel cette édition voudrait
La popularité planétaire de l'oeuvre de Stéfan Zweig (1881-1942) doit sans doute beaucoup au regard d'anthropologue étonné et curieux que porte l'écrivain sur le "monde d'hier". Ses lecteurs le devinent sensible, attentif, mélancolique et passionné, capable de fantaisie et d'aventures, mystérieusement intelligent, secret, parfois même inquiétant.Il apparaît comme par essence rétif aux révolutions-mais il les perçoit et donne à percevoir dans ses livres.Freud considérait 24 heures de la vie d'une femme et Confusion des sentiments comme des "chefs-d'oeuvre accomplis". Edition sous la direction de Jean-Pierre Lefebvre, comportant préface, chronologie(tome I), notices, notes et (tome II) bibliographie.
Un recueil de 15 nouvelles toutes indisponibles, dont Lizzie Blakeston, par l'auteur méconnu de Maria Chapdelaine, premier best seller mondial écrit par un français.Louis Hémon décrit le Londres des débuts du XXe siècle en dénonçant l'injustice sociale, la médiocrité et la bêtise humaine.
Né à Brest en 1880, Louis Hémon fut élevé à Paris dans une famille de l'élite républicaine dont il se démarqua assez vite en partant pour Londres et en y vivant durant près de neuf ans avant de rejoindre le Canada. Humaniste peu attiré par les études, cet excellent nouvelliste, salué par Henry de Montherlant et Pierre Mac Orlan qui plaçait Lizzie Blakeston "parmi les meilleures nouvelles de la littérature française", fut aussi l'un des précurseurs de la chronique sportive.
Proche des mouvements de contestation des années 196O, Jonah Raskin devint journaliste, tendance radical indépendant. Les Fondeurs de Briques ont publié son "A la recherche de B.Traven" en 2007.Dans la tradition du journalisme gonzo de Hunter Thompson, l'auteur rapporte des dépêches de ces territoires en guerre où d'avides entrepreneurs ont souvent remplacé la contre-culture hippie.
Femmes, mères, épouses ou fillettes, il y a celles qui se retiennent de casser les assiettes et celles qui envoient tout valser. Entre résignation et résistance - de la benjamine qui sacrifie Jane Eyre, son livre préféré, pour conjurer les violences conjugales que subit sa soeur, aux deux amies qui s'efforcent de réunir cent roupies pour payer une IVG -, les situations se répondent. Il y a les mères qui se sont accommodées des traditions au prix de petits arrangements personnels avec les dieux ; et les filles, têtes bien faites et saris aux oubliettes...
Si bien qu'on éprouve le sentiment d'être dans l'espace multiple et concerté du roman, au sein d'une famille de la bourgeoisie indienne.
Merveilles d'inventions narratives, ces huit nouvelles entrelacent cruauté inconsciente et enchantement amoureux, songeries amères et tendres, conflits cocasses ou tragiques. On se laisse, d'une histoire à l'autre, envoûter par l'univers d'Anjana Appachana, qui poursuit une investigation quasi sociologique de l'imaginaire indien - en y ajoutant cette ampleur intimiste, frémissante de nuances, qui nous rend si proches ses personnages.
Merveilles d'inventions narratives, ces huit nouvelles entrelacent cruauté inconsciente et enchantement amoureux, songeries amères et tendres, conflits cocasses ou tragiques.
Chowringhee est le nom de la grande esplanade de Calcutta sur laquelle se trouve l'hôtel Shahjahan, véritable ville dans la ville. C'est dans ce grand établissement de luxe que Shankar, clerc de notaire au chômage, essaie de prendre un nouveau départ dans la vie. Il réside et travaille sur place, d'abord comme homme à tout faire avant de grimper les échelons. En naviguant entre l'énigmatique directeur Marco Polo - qui cherche désespérément sa femme disparue afin de pouvoir divorcer - et le méticuleux réceptionniste Bose dont il devient l'ami, il se retrouve au centre de mille intrigues. Témoin de petites et grandes trahisons et observateur discret mais perspicace de toutes ces vies qui se croisent dans l'établissement, c'est lui le narrateur de Chowringhee. Nous sommes dans les années 1950, l'indépendance du pays est encore récente, et au fil des pages, un tableau très attachant de la société indienne de ces années-là se déploie sous les yeux du lecteur.
D'une construction cyclique - car Shankar finira par quitter l'établissement, repris par de nouveaux propriétaires qui préfèrent employer de jeunes femmes pour attirer une nouvelle clientèle, et il retournera sur l'esplanade devant l'hôtel Shahjahan - ce grand roman choral met en scène des morceaux de vie, des personnages tragiques ou comiques tout en nous offrant une chronique foisonnante des rêves brisés, désirs inassouvis et tragédies intimes des habitants d'une grande mégapole qui n'a cessé de fasciner le monde occidental.
Chowringhee possède l'énergie narrative d'une grande saga tout autant qu'un regard délicat sur la comédie humaine universelle. Une découverte majeure d'un auteur injustement oublié en Occident.
Publié en Inde en 1962 et réédité sans cesse depuis, Chowringhee a rendu son auteur célèbre dans tout le pays. Sa publication en Grande-Bretagne en 2009 lui a enfin apporté la reconnaissance du monde anglophone, et son oeuvre est actuellement en cours de traduction dans plusieurs langues.
Exposition composée de trois parties magistrales. A voir absolument !
Ces notes brèves, désignées par la lettre la plus énigmatique de l'alphabet, la lettre X, forment un " livre ", et comme une somme personnelle. Cohérente et morcelée, elle n'entre pas forcément dans l'un des genres usuels, si ce n'est, d'assez loin, dans celui de l'Encyclopédie, dont les lumières brisées, et parfois rappelées, pourraient l'avoir inspirée. Les regroupements par thèmes conduisent d'un sujet à l'autre, d'" Allemagne " à " Vatican ", de l'Antiquité à la modernité, d'Homère à Celan, de Sappho à Mallarmé, de l'herméneutique à la religion.
L'ensemble a l'allure d'un journal. L'auteur s'exprime, rapporte et juge, s'ouvrant à l'actualité et portant témoignage. Le but est de faire voir et de situer les problèmes qui nous occupent dans les domaines les plus éloignés et les plus proches. Il s'agit de prises de position, ou d'étonnements, suscités souvent par des événements ou des rencontres, et toujours accompagnés par un engagement résolu et partisan. Le compte rendu des médias est un aliment privilégié. Rendant compte d'un livre, il est à son tour recensé ; l'opinion se nourrit d'une opinion et prend le relais. L'intérêt se déclare, il reste subjectif. L'herméneutique, ou l'art du déchiffrement, est appliquée à toute la réalité politique et littéraire.
Les Presses Universitaires de France ont le plaisir de vous inviter à une rencontre autour du livre de Jean Bollack Au jour le jour En présence de son épouse Mayotte Bollack et du philosophe et traducteur Marc de Launay Rencontre animée par Perrine Simon-Nahum le mercredi 10 avril 2013 à 18 heures 30 RSVP souhaité aupr ès de Vir ginie P elletier • pelletier@puf.com / ligne dir ecte : 01 58 10 31 83 I N V I T A T I O N à la librairie L’Écume des pages 174 boulevard Saint-Germain - Paris 6e